Encore un poète que je n'aurais jamais découvert sans le challenge Nobel.
Et c'eût été dommage !
Il faut lui reconnaître ce mérite au jury Nobel, celui de faire découvrir des oeuvres parfois confidentielles, en piochant dans le théâtre comme cette année avec
Jon Fosse, ou dans la
poésie comme en 1987 avec
Joseph Brodsky.
Reste qu'il est bien difficile de chroniquer de la
poésie.
Certains des
poèmes de Brodsky paraissent limpides, parce qu'ils racontent des histoires, des histoires humaines qui vont à l'essentiel.
Dans certains autres, la beauté des mots se suffit à elle-même :
"le sommeil et la neige cousent
l'espace entre son âme et son corps endormi."
(Élégie à
John Donne)
Pour d'autres enfin... je l'avoue, je n'ai rien compris.
Car dans beaucoup de ses
poèmes, il dialogue avec ses proches, avec d'autres poétesses et poètes, il cite des noms qui m'étaient inconnus (sauf celui de
Dizzy Gillespie...!)
On retrouve des invariants : parler de la fuite du temps, parler de la mort qu'il voit dans le passage des saisons. Utiliser les métaphores que lui offre la Nature : forêts, rivières, collines sont omniprésentes, ainsi que le cheval et la liberté du galop. Parler des traces laissées par l'humanité dans l'Histoire et la littérature.
Critique politique et critique de la modernité occupent aussi une place importante dans ce recueil composé en temps de Guerre froide, par un homme qui a passé 5 ans au Goulag.
Hormis le fait d'être poète, et pas au service du régime, un "parasite social" donc, il cumule avec une réflexion métaphysique, une certaine religiosité :
"Dans toute musique
je trouve Bach,
En chacun de nous
je trouve Dieu."
(Vers sur une épigraphe)
En bref, Collines est un recueil que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, mais avec également le petit agacement de manquer des références nécessaires pour en comprendre davantage.
Traduction de
Jean-Jacques Marie.
Challenge Nobel
Challenge Poévie
LC thématique novembre 2023 : "Videz vos PAL"