La chambre indienneLa chambre indienne c'est un lieu d'enfermement volontaire pour se protéger des dangers extérieurs. Et une fois enfermé on ne sait quand ressortir ne sachant pas si le danger extérieur est parti.
Serge Brussolo réussit peu ou prou à nous enfermer dans son histoire par toute une théorie de personnages qui se mettent à l'abri des périls de la vie, des blessures de la psyché :
• enfermement dans la folie pour ne plus souffrir
• enfermement génétique avec Morissette
• enfermement dans l'Avoir pour paraître
• isolement social et solitude
• enfermements ….
On navigue sans cesse sur la crête céleste (Heaven ridge) où chacun peut basculer d'un côté ou d'un autre.
C'est à devenir fou, d'autant plus que ce choix de
la chambre indienne est volontaire pour tous les personnages essentiels, ou presque, à cette histoire.
Cependant, quel mal j'ai eu à entrer dans ce livre, avec la forte impression de lire le brouillon d'une intrigue où l'écrivain ne maîtriserait pas encore la destinées de ses personnages.
Et puis, quand l'actrice principale aménage en zone rurale, j'ai eu le sentiment d'une chape de plomb s'abattant sur mes épaules comme dans le film « Canicule » d'
Yves Boisset (1984). Les mêmes sensations m'ont accablé : un lieu de rustres où tout étranger est porteur des dangers de l'inconnu dus à ses différences, où l'observation malsaine permanente de l'Autre est de rigueur, qui installent une sorte d'omerta relationnelle pouvant aller jusqu'à la violence des moeurs. Bref, une atmosphère pesante, étouffante qui pousse à la flemasse, à la paresse … de lire?.
En effet, après une soixantaine de pages à me laisser involontairement entraîné dans cette ambiance glauque ; j'étais prêt à lâcher l'affaire.
Et puis une critique postée sur Babelio, comme un coup de fouet, m'a convaincu d'aller au bout.
Prouesse de l'écrivain que celle de nous faire adopter la psychologie (bien fragile) des personnages et des lieux où ils évoluent.
J'ai donc poursuivi et achevé ma lecture.
Pas de regret, même si les raisons qui poussent certains protagonistes de l'intrigue à l'action sont un peu capillotractées.