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EAN : 9782744310041
279 pages
Vauvenargues (10/03/2004)
3.73/5   46 notes
Résumé :
Commis d'apothicaire étouffant dans son arrière-boutique, il avait envie de prendre la mer... Comment aurait-il pu deviner qu'en s'embarquant à bord de ce navire sans nom, à l'équipage patibulaire, il allait devenir mousse sur un vais-seau fantôme ? Comment aurait-il pu soupçonner qu'il allait se faire matelot sur un bateau affrété pour une course sans retour, un voilier malade aux soutes encombrées par un chargement effrayant ? Comment aurait-il pu savoir que la m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"Un bateau, ça devient vite une succursale de l'enfer.J'allais bientôt découvrir à quel point c'était vrai" confie le narrateur de ce récit d'épouvante.
Ce jeune commis d' apothicaire ("ridicule et méchant" expérimentant ses sirops sur des animaux), cet orphelin d'un père aux neurones détruits par les émanations chimiques de son usine et les spectacles sadiques entrevus dans un théâtre d'automates dont les tueries firent scandale dans le passé; ne rêve que de fuir sa ville natale portuaire.
Mais n'est-ce pas fuir un quotidien angoissant pour une horreur plus grande encore? le "navire monstrueux", sur lequel il s'embarque est dit hanté. Les épaves convoitées dans cette chasse au trésor (à l'aide de substances chimiques expérimentales) de l'équipage recèlent des secrets démoniaques, surtout l'une, L'épave (d'où le titre).....celle des "écorcheurs"!!!
J'avoue préférer du Brussolo moins sanglant, style thriller moyenâgeux (ex:Le Manoir des sortilèges, L'Armure de vengeance..), mais il faut reconnaitre, pour qui aime le fantastique, que Brussolo navigue avec brio sur les vagues de la folie.Il manie le suspense dans L'épave et sait susciter l'intérêt du lecteur déjà amateur d'histoires de pirates ou de fantômes. Il oppose les forces du bien et du mal (démoniaques avec exorcisme à l'appui).Il remue les peurs ancestrales de chacun: comme ici la phobie des araignées (ou l'émasculation chez les hommes, ou la possession avec perte d'identité, Il mélange l'imaginaire au réel (on se dirait dans un tableau surréaliste de Dali où les montres côtoient la mort): les automates sont-ils vivants? Il brosse le portrait d'un personnage central fort crédible: crédule, à l'imaginaire nourri de légendes et de récits de pirates, fragile psychologiquement, traumatisé par un père s'adonnant à la vivisection, tenaillé par le démon de la curiosité.
Du grand art!
Quand un être bascule-t-il dans l'hallucination? s'interroge Brussolo. Quand se laisse-t-il entrainer par des pulsions bestiales et pourquoi?
Sous le couvert d'un conte fantastique se déroulant sur un "bateau maudit" comme dans Avis de tempête, Brussolo dénonce aussi la cupidité humaine, sa cruauté, la vivisection,les expériences humaines inhumaines, la pollution chimique entrainant des dégradations psychiques et des malformations génétiques.
Avec toujours cette écriture imagée (ex: l'escalier est "une blessure de salpêtre ouverte dans la chair de la rocaille") et cette pâte inimitable, le maître du suspense dont le chien de minuit, et moult autres ouvrages ont été primés, devient maître de l'angoisse, mais une ambiance de théâtre avec décors en carton pâte qui fait frissonner le lecteur sans toutefois le violenter comme un Stephen King!
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La quatrième de couv' résume bien ce roman :
"Le roman le plus fou de Brussolo. le chef-d'oeuvre de sa .période "fantastique". Quand le thriller et le gothique s'unissent pour donner naissance à l'innommable."
Ce récit à la première personne d'un jeune commis de 17 ans tient à la fois de L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson, de Pirates des Caraïbes sauce horreur, de la biomécanique, pimenté de perversions en tout genre... Même pas 300 pages et l'impression d'en avoir lu 3000, c'est dense, sanglant, démentiel, la folie flotte sur tout et tous comme une maladie infectieuse.
J'ai beaucoup aimé ce roman, presqu' autant qu'Hurlemort ou la trilogie de la Planète des Ouragans.
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Quand j'ai lu le 4ème de couverture, je me suis tout de suite demandé comment l'auteur, en plus d'avoir eu ces drôles d'idées, allait faire pour les intégrer, et les lier ensemble dans ce petit roman fantastique! Un navire monstrueusement décoré, un gobeur de montres qui fait pousser des enfants sur des mains, une faucheuse lilliputienne, des pirates et un capitaine agonisant... Et des trésors gélifiés. Dans les Écorcheurs, tout se lie au fil des pages, même s'il ne faut pas être trop regardant. Moi, je me suis laissé compter, bercer par ces histoires. Pas le meilleur roman de Serge Brussolo, mais il reste assez bon dans l'ensemble. A réserver peut-être à ceux qui aiment particulièrement cet auteur.
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Les caisses du royaume sont vides et pour les renflouer, il n'y a qu'une solution : aller chercher les trésors où ils se trouvent, c'est-à-dire au fond de l'océan.

Un vieux navire est spécialement affrété mais ce bâtiment traîne derrière lui une réputation peu flatteuse. de plus son château arrière est construit de bric et de broc. Ses sculptures proviennent d'un théâtre désaffecté Grand Guignol pour pervers, ou encore d'une église dédiée à Saint Goom l'Irradié.

En guise de figure de proue est clouée une caricature monstrueuse, un gorille de métal ancien automate. L'on ne peut pas dire que soient réunies les conditions idéales d'une calme croisière.

Pourtant un jeune adolescent épris d'aventures et de liberté n'est pas découragé, et il embarque sur cette nef dont l'équipage n'est qu'un ramassis de malandrins, et dont le capitaine apparemment ne connait rien à la navigation.

Seul le quartier-maître possède l'autorité nécessaire et les notions de navigation indispensables à un voyage sans problèmes. Sans problèmes ai-je écrit ? C'est sans compter avec les éléments incontrôlables qui hantent le navire.

Et vogue la galère parmi l'horreur, l'angoisse et l'épouvante.



Dans un entretien accordé au magazine L'écran fantastique, Serge Brussolo avoue que son adolescence a été bercée par les romans d'aventures. Repris par son démon, il a décidé d'écrire, je cite :

Une SF folle, qui utilise de bonnes idées délirantes avant de les rationaliser dans une espèce de logique absurde afin d'en faire quelque chose de crédible. J'utilise une SF où tout s'interpénètre : le surréalisme, le fantastique et le roman policier.

Fin de citation.

En lisant Les écorcheurs, j'ai eu l'impression parfois de retrouver Pierre Mac Orlan et Jean Ray dans certains de leurs écrits. Je ne sais pas s'ils influencèrent Serge Brussolo, mais quoiqu'il en soit, le délire littéraire qui habite cet auteur en fait l'un des grands Angoisseurs français.

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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"Un bateau, ça devient vite une succursale de l'enfer. J'allais bientôt découvrir à quel point c'était vrai."

Ras-le-bol de vos collègues et de votre patron ? Besoin de vacances loin des soucis du quotidien ? N'hésitez plus sur la destination, avec le monumental bookstagrameur @emplire68, on a testé pour vous le plus beau voyage qui soit... Alors, bouclez votre valise, n'oubliez pas votre bikini et votre gilet de sauvetage, et réservez dès à présent votre billet pour une traversée inoubliable à bord du Foudroyant, sympathique voilier qui renverra le Costa Concordia dans les cours de maternelle. Quoi de plus ennuyeux qu'un banal naufrage me direz-vous, quand il est bien plus amusant de se faire taillader les muscles et les tendons par une armée d'automates possédés et sadiques ? Bah oui, il faut savoir ce que vous voulez aussi ! Vous préférez prendre des coups de soleil sur un transat en écoutant Stone & Charden, ou risquer de perdre quelques membres à vous battre contre des fantômes sanguinaires, des écorcheurs et des pilleurs de trésors ? Nous, on a choisi la 2e option. Quitte à passer l'arme à gauche, autant le faire avec panache, non ?

La 4e de couv' résume bien les choses je crois : "Le roman le plus fou de Brussolo, le chef-d'oeuvre de sa période fantastique. Quand le thriller et le gothique s'unissent pour donner naissance à l'innommable." Alors oui, c'est fou, c'est déjanté, c'est complètement barré même. C'est macabre, gore et sadique, sans que ça se prenne au sérieux une seconde. Ca m'a fait penser à une version déglinguée du Pays Imaginaire dans laquelle les enfants perdus n'auraient qu'une idée en tête : vous trucider en se fendant la poire.

Moi qui raffole des aventures maritimes, ça m'a donné encore plus envie de m'offrir une croisière sur un vieux gréement et de hurler "A l'abordage ! Et qu'on m'amène du rhum mille milliards de mille sabords !".

Alors merci Brussolo et, surtout, merci @emplire68, on rempile quand tu veux. C'est quoi la prochaine destination ?
Lien : https://www.instagram.com/bi..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C'était Juvia, la cuisinière de ma mère, qui avait peu à peu installé cette idée en moi. "Les bébés naissent dans les choux, répétait-elle à l'envi, et les araignées dans les verrues. Quand une verrue est bien mûre, il lui pousse des membres, et elle part à l'aventure, abandonnant le visage de celui qu'elle défigurait.
-Ce n'est pas vrai! protestais-je, gagné par une sourde angoisse.
-Bien sur que si, renchérissait Juvia avec un sadisme triomphant, tu n'as jamais vu de verrue couverte de poils?
-Si. M. Millock, l'instituteur, en a une sur le menton. Trois longs poils noirs la couronnent...
-Tu vois bien! Ce sont les pattes de l'araignée qui commencent à pousser. Un jour son menton redeviendra net. L'araignée sera partie."
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Perdant la tête, je me suis mis à courir en criant tel un possédé remontant le chemin de terre sans me soucier de ce que j'allais trouver au bout.
C'est ainsi que les gens du village me virent pour la première fois : nu, souillé de boue et de vase, une expression de démence sur le visage, et la bouche pleine de sang...
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L'explosion avait littéralement déchiqueté le mollet de Grootwald, laissant ses os à nu. Entre le genou et la cheville, la chair s'était envolée. La cuisses et le pied, intacts, n'étaient plusreliés que par deux os d'un jaune graisseux auxquels adhéraient à peine quelques filaments de muscle.
Je dus me mordre la lèvre pour ne pas m'évanouir.
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Aujourd'hui je m'étonne encore de la perversité intellectuelle dont font preuve certains adultes avec les enfants. Pourquoi m'abreuvait-on de telles billevesées ? Mais peut-être les gosses sont-ils destinés de toute éternité à rester des souris dans les griffes de parents-chats qui déversent sur eux leur trop plein d'agressivité ?
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Je ne parvins pas à déterminer si ces foules d'angelots et d'unicornes se faisaient la guerre ou l'amour, si le sculpteur avait voulu représenter une scène de bataille ou une gigantesque partouze, mais cet enchevêtrement d'anatomies à la musculature hypertrophiée pesait lourdement sur la poupe du vaisseau.
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Videos de Serge Brussolo (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Brussolo
ATG#94 : le Retour de Brussolo
Serge Brussolo fut l’un des premiers invités de l’ATG ! Pratiquement 7 ans plus tard, Serge écrit toujours d’excellents romans mais c’est pour une plongée dans un passé plus lointain qu’il est de retour : la Rome antique !
Misteur D, encadré par L.U.D.M.I. et Lord Ton Père, ont écouté religieusement le professeur Serge Brussolo qui nous a emporter vers les rives du Tibre.
J’espère que vous serez aussi passionnés que nous le fûmes et merci encore à Serge pour ce moment de pur bonheur !
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