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EAN : 9782070317196
160 pages
Gallimard (08/07/2004)
3.64/5   45 notes
Résumé :
Un jour, Mange-Monde sortit de la mer.
Mange-Monde, l'ogre qui dévorait un pays entier à chaque repas et dont la légende allait terrifier des millions d'enfants... Toutes les cartes, tous les relevés géographiques n'avaient plus aucun sens...
Alors il fallut retailler la Terre, donner un nouveau visage à cette planète défigurée par une guerre dévastatrice. Alors sonna l'heure des sculpteurs de continents, ces chirurgiens esthétiques sillonnant des océ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Même si habituellement je suis plus portée sur les thrillers historiques de Brussolo, je me suis laissée tenter par ce court roman de SF pour découvrir autre chose. Je n'ai hélas pas retrouvé le cher style de cet auteur que j'affectionne tant.

L'histoire est pourtant originale: Notre terre est dévastée suite à une guerre. Une légende qui terrifie les enfants raconte qu'un ogre nommé Mange-Monde, caché sous la mer, se nourri des territoires restants. En effet, ils rétrécissent peu à peu laissant la population se concentrer vers l'intérieur des terres.
Les territoires ne sont plus que des îles qu'il faut alors retailler à la dynamite, afin de leur redonner un aspect qui rappelle le passé de notre planète. Mathias est l'un de ces sculpteurs de continents. Il parcourt à bord de son bateau, cet étrange océan à présent devenu une espèce de gélatine géante sur laquelle il navigue, accompagné de Marie son épouse et leur enfant.

On commence le roman par le chapitre 10..., puis le 9... etc. Un compte à rebours dont on ne comprend pas tout de suite la signification, puisqu'un coup nous sommes dans le présent, ensuite dans le passé, puis retour au présent... On comprend seulement à la fin et j'ai trouvé cet aspect original puisqu'il rappelle en même temps le thème de l'histoire avec le décompte avant les explosions.

Mais globalement je n'ai malheureusement pas retrouvé le style fluide de Brussolo. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de répétitions et l'auteur traîne sur certains passages.
J'ai cependant aimé les personnages et particulièrement la relation difficile entre Mathias et son fils qui a un côté mystérieux.

Je suis restée trois fois sur ma faim avec cette histoire:


Bref, pour un roman de SF, je trouve que Brussolo est un peu resté sur la retenue pour certains aspects de l'histoire. J'aurai aimé voir plus loin, comme il le fait si bien d'habitude. Mais peut-être que le but est justement de laisser imaginer le lecteur...à chacun d'en juger.
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Je vais énoncer un avis à contre courant de ceux déjà présents sur ce court roman de Brussolo. Personnellement j'ai adoré. Mais je comprends qu'on puisse ne pas y trouver son compte. Il n'y a pas vraiment d'histoire, donc de suspens point et pas non plus d'enchaînement de trouvailles puissamment évocatrices, comme sait si bien le faire l'auteur.

En partant d'un postulat post-apocalyptique, qui n'est qu'un prétexte pour mettre en scène son idée phare, Brussolo tisse la trame du destin de deux très beaux personnages, Mathias et Marie, le tout saupoudré d'une réflexion sur la nature de l'art et sa fonction sociétale.

Mais qu'elle est donc cette idée phare ? (attention ça spoil) Tout simplement la sculpture de continent. A la suite d'une guerre planétaire, qui a vu un emploi massif des bombes sismiques, 99 pour cent des terres immergées ce sont abîmées dans l'océan, laquelle s'est gélifiée, au point qu'il est possible de marcher dessus. Mathias, comme d'autres enfants de la même génération, a connu le conflit à travers les yeux de l'enfance et a pris au pied de la lettre la légende de Mange-Monde, le terrible géant dévoreur de continents. Il (et sa future femme Marie), a connu l'exode perpétuel, toujours plus loin à l'Intérieur.

Une fois le conflit terminé, la France se réduit à une série d'atolls, de quelques km2. Les élites bien pensantes, et nostalgiques de la France éternelle, ne souhaitant pas voir se désagréger l'idée de "nation France", promeuvent un nouvel art, la sculpture de continent, à coup de dynamite.
L'idée est que chaque atoll se voit doter d'un contour reproduisant celui de feu l'hexagone, quitte à sacrifier des km2 devenus plus que vitaux. Mathias deviendra un de ces artisans du "renouveau", un sculpteur de continent.

Vous l'avez compris, j'ai beaucoup aimé, à la fois l'ambiance désabusée (le mot est faible), le ton qui oscille entre fable et SF, l'attention portée au développement des personnages (ce qui n'est pas courant chez l'auteur), la réflexion sous-jacente sur l'art, ses liens avec le pouvoir. Je n'ai donc qu'une chose à dire pour conclure ; chapeau bas Mr Brussolo, vous avez réussi, une fois de plus, à me surprendre.

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Mathias a assisté à cet effritement des continents : enfant, il suivait sa mère, sculptrice, dans sa fuite des "bords du monde". Après le décès de celle-ci, il rejoint un établissement qui forme la nouvelle vague d'artistes nécessaire au renouveau : avec de la dynamite et du talent, ces hommes retailleront les bords des îlots pour donner une nouvelle identité à ces parcelles détruites.
Le travail de Mathias a eu beaucoup de succès; il a rencontré sa femme et sillonné la mer pour remplir ces contrats. Désormais, il n'est plus sollicité que par quelques nostalgiques vieillissants, et vogue à bord d'une vieille canonnière.

Ce roman de SF post-apocalyptique m'a touché en particulier parce qu'il parle de la nostalgie : celle "d'avant la guerre", quand la France possédait de vrais contours, comme si ces frontières là étaient celles de la réalité, de la vraie vie. Les gens survivent sur les îlots en s'accrochant à l'identité nationale à travers des caricatures de cet "avant". Les populations des îlots demandent eux sculpteurs de venir remodeler leur île, créer des espaces reconstituant des monuments, des paysages aimés (Provence, centre ville parisien, etc).
La dégénérescence est omniprésente : celle de la mer qui s'est couverte d'une sorte d'ignoble peau, celle des hommes enfermés dans leurs souvenirs. La dégradation des relations humaines, cristallisée par le couple de Mathias et Marie, son fils même, handicapé mental étrange et inquiétant.

Voilà un roman bien bizarre, mais rien ne m'étonne plus chez cet auteur que j'apprécie beaucoup. Je n'en garderai pas un souvenir impérissable, mais j'ai passé un bon moment. L'atmosphère est étouffante, triste, on sent que tous sont à la dérive, pas seulement les îlots éclatés.
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Un petit volume, quatre histoires. La première que j'ai lue, c'est la nouvelle FUNNYWAY. Petit bijou d'horreur, cette nouvelle présente une sorte d'enfer cycliste dans lequel les damnés sont condamnés à pédaler le jour, nus sur des bicyclettes d'un autre âge, la tête dans un masque à gaz.

Plus important en taille, le court roman MANGE-MONDE présente la vie d'un artiste-artificier qui est chargé par des iliens de retailler leurs côtes afin qu'elles ressemblent à l'ancien tracé de la France territoriale. Un séisme non clairement identifié (monstre marin, cataclysme naturel?) a transformé les pays du monde en archipels. Certains terriens prennent l'option d'aller vivre sur la Lune..., d'autres nostalgiques, veulent vivre sur une micro-France: il faut donc redessiner les rives de l'île, et tant pis si on perd encore de la surface.

Un chapitrage numéroté en compte-à-rebours (de "10..." à "zéro!" - comme celui qui est compté par l'artisan qui doit faire exploser des morceaux de rives) permet de suivre la vie de Mathias, depuis le berceau jusqu'à son rêve fou, en passant par ses années à l'Ecole des Beaux-Arts et la reconnaissance sociale.

Pour un premier Brussolo, je suis satisfait de mon choix! Il ne s'agit pas de science-fiction, mais plutôt d'une sorte de récit fantastique très imagé. Lu d'un trait, cette nouvelle m'a ouvert la porte d'un auteur que je vais essayer de lire.








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Après la lecture du "château des poisons" j'ai voulu retrouver ce style d'écriture qui m'avait charmé. Hélas, c'est raté ! Brussolo essaie de surfer sur la vague des catastrophes dues au réchauffement climatique en les re-visitant mais la mayonnaise ne prend pas. je me suis ennuyée.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C'était un enregistrement crachotant plein d'airs d'opéra où des femmes se lamentaient en poussant des trilles que Mathias jugeait ridicules. Il détestait ces chansons qui n'en finissaient pas et où les cantatrices se mettaient à roucouler comme des poules en folie.
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"Tu sais bien qui c'est! [...] La nuit, quand il croit que personne ne peut le voir, il sort de l'eau et se met à grignoter les falaises. C'est à cause de lui que le bord du monde se rapproche. Il mange, il mange. Il n'arrête pas de manger. Et le pays rétrécit... [...]"
Mange-Monde... Mathias emporta le nom comme une marque au fer rouge.

(p.25)
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Il commençait à avoir honte d'habiter un pays si laid. Mais peut-être, quand Mange-Monde serait parti, pourrait-on fabriquer une Bretagne artificielle ? Une sorte de prothèse comme on en vendait dans certains magasins. Il y avait bien des jambes de bois, des bras articulés...pourquoi ne fabriquerait-on pas une Bretagne artificielle ?
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Oui, il était sorti de la cabine deux ou trois fois pour observer la mer, immobile, désespérément plate. Et même il avait osé enjamber le bastingage pour poser le pied à la surface des flots. C'était mou sous la semelle, élastique. Un peu collant. Finalement il s'était déchaussé pour s'éloigner de la canonnière. Il avait fait une dizaine de pas à la surface de l'océan sans s'enfoncer le moins du monde et avait ri bêtement.
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C'était loin tout ça. Aujourd'hui la pluie ricochait à la surface de la mer, sur cette pellicule de pollution rappelant la peau molle et un peu répugnante qui se forme sur le lait bouilli...

(p.14)
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Vidéo de Serge Brussolo
ATG#94 : le Retour de Brussolo
Serge Brussolo fut l’un des premiers invités de l’ATG ! Pratiquement 7 ans plus tard, Serge écrit toujours d’excellents romans mais c’est pour une plongée dans un passé plus lointain qu’il est de retour : la Rome antique !
Misteur D, encadré par L.U.D.M.I. et Lord Ton Père, ont écouté religieusement le professeur Serge Brussolo qui nous a emporter vers les rives du Tibre.
J’espère que vous serez aussi passionnés que nous le fûmes et merci encore à Serge pour ce moment de pur bonheur !
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