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EAN : 9791022603010
269 pages
Editions Métailié (19/05/2015)
3/5   11 notes
Résumé :
La dynastie des De Ontañeta règne depuis longtemps sur Lima, figures de l'aristocratie péruvienne, propriétaires de terres immenses et de richesses infinies, dépensiers, frivoles et étrangers au pays dans lequel ils vivent. Alfredo Bryce-Echenique nous raconte ici leur fin et explore leur arbre généalogique. Au fil du temps les situations scabreuses se multiplient dans la famille : suicides, crimes, mariages incestueux. Les dernières années du patriarche Tadeo sont ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il y a longtemps que je n'ai pas lu de romanciers sud-américains et j'avais oublié ce que pouvait être une écriture baroque ; j'ai eu du mal à commencer ce livre, reprenant les phrases plusieurs fois pour en saisir tous le sens mais au bout de quelques pages, je me suis laissé emporté par cette vague de fantaisie.

Ce roman raconte la saga d'une famille péruvienne qui traverse le XXe siècle. On commence par évoquer don Tadeo, le bisaïeul, vieillard indigne de 104 ans. C'est le créateur de la fortune basée sur la mine, l'agriculture et la banque mais le récit ne s'attarde pas tellement sur lui, il permet juste de mettre en place les relations familiales assez complexes avec des branches Bassombrío, Wingfield ou Gastañeta.

On s'attarde beaucoup plus sur son fils, don Fermìn Antonio de Ontañeta Tristàn et son épouse doña Madamina. Ce caballero est un financier puissant mais aussi un coureur impénitent qui a les clés de presque toutes les villas de Lima et doit parfois s'enfuir piteusement pour échapper aux maris jaloux. Chef de clan, plus gros contribuable de son pays, il veille sur ses cousins et amis désargentés, donne du travail aux uns, héberge les autres et régente tout.

Père de deux filles, il se prend d'affection pour son neveu José Ramón de Ontañeta Wingfield qui est tout son opposé. José Ramón a roulé sa bosse comme marin, rejette la particule et le luxe mais finit par épouser María Magdalena et travailler à la banque où il devient l'adjoint de son beau-père. A la suite d'une histoire un peu sordide où deux de leurs cousins sont tués, un conflit violent les oppose et Fermìn Antonio veut accaparer son petit-fils.

La situation se dénoue rapidement, avec la mort du patriarche. José Ramón reprend les rênes des affaires qui ne sont plus si florissantes et se consacre tout entier à la banque. Il assure la prospérité de sa famille élargie et prend notamment en charge sa belle-soeur María Isabel mariée à l'incapable et alcoolique Klaus Hans von Schulten Canavaro. Ce couple sombre peu à peu dans une folie renforcée par les méfaits de leur fils adoptif surnommé Ordure, puis Dépotoir.

La génération suivante ne brillera pas : si Rosa María est équilibrée, le fils de José Ramón et María Magdalena, Federico, devient un parasite inactif et noceur, un coureur qui se tue accidentellement en fuyant un mari trompé ; Magdalena est dépressive, raciste et méchante, jalouse de sa mère et finit par épouser un basque un peu louche et gauchiste. La famille est ruinée par la nationalisation de la banque et José Ramón meurt octogénaire à Paris où il s'est réfugié avec son épouse.

Les personnages hors du commun, les situations parfois loufoques apportent le sel à ce roman qui nous fait vivre une famille assez extraordinaire, la fin d'une aristocratie désuète. le style peut sans doute désorienter et il faut le lire au calme (ce n'est pas un livre pour le métro !) mais il vaut vraiment la peine d'insister si les premières pages déroutent.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Autant le dire tout de suite : pour lire ce roman il faut de la tranquillité car l'écriture faite de longues phrases, demande beaucoup de concentration.
D'ailleurs, j'ai moi-même commencé la lecture une première fois et j'ai dû l'abandonner, car je n'avais pas choisi le moment idéal.
J'insiste sur ce point, car le livre vaut la peine d'être lu. J'ai adoré suivre les personnages hauts en couleur, j'ai aimé l'ironie utilisé pour dépeindre l'aristocratie péruvienne du début de XX - ème siècle.
Comme le titre l'indique, des choses tristes se passent dans le livre, mais la lecture n'est pas déprimante. C'est là qu'on se rend compte du talent de l'auteur. L'écriture est juste magnifique avec ses phrases longues qui lui donnent un charme particulier. Je regrette uniquement les répétitions dans les dernières pages, sinon ma note aurait été plus élevée.
Cela reste une belle découverte.

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Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Metailie qui m'ont permis de gagner ce roman lors de la dernière "Masse critique". Etant un amoureux de la littérature latino-américaine, en particulier les auteurs Carlos Fuentes et Gabriel Garcia Marquez, je viens de découvrir ce grand romancier péruvien qu'est Alfredo Bryce Echenique. "Une infinie tristesse" est un grand roman de cette littérature du sud de l'Amérique. L'auteur est extrêmement brillant, cette satire corrosive de la société aristocratique péruvienne est magistrale. Les personnages sont extrêmement marquants et ils sont un des points forts du roman, tout comme les relations qui nous sont dépeintes au sein de cette famille. J'ai aimé la nostalgie qui se dégage de l'oeuvre, l'humour grinçant de l'auteur et tout simplement son écriture baroque. Un roman qui rappelle" le Guépard" de Lampedusa ou "Les Budenbrook" de Thomas Mann en ce qui concerne la thématique principale qui est la présentation du déclin d'une famille d'aristocrates. Un gros coup de coeur !!!
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Cette "Infinie tristesse" a surtout pour moi été d'une infinie longueur... Je n'ai en effet pas du tout accroché avec le style de l'auteur, phrases à rallonge partant dans tous les sens, il est où déjà mon sujet, ah oui, mais alors mon verbe, et c'est qui qui parle au fait, bref, ce fût un peu laborieux. Pourtant le sujet au départ avait tout pour me plaire : le déclin d'une famille de la haute aristocratie péruvienne du XXème siècle, qui passe en 270 pages des sommets du pouvoir aux désenchantements de la normalité, tout ça sur fond de cruauté, vices et autres suicides. Cependant, malgré l'écriture plus que baroque déjà décrite ci-dessus, à un moment le charme a opéré, et je me suis attachée à ces personnages si imparfaits et pourtant si humains. Bref, une lecture mitigée.
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UNE INFINIE TRISTESSE d' ALFREDO BRYCE-ECHENIQUE
Grandeur et décadence chez les riches péruviens.
La famille de Ontoñieta est une des plus riches de Lima, et c'est Tadeo, plus que centenaire qui règne encore sur un empire minier et financier ainsi que sur toute la famille. Il va quand même mourir lors de son 105 ème anniversaire et c'est Firmin Antonio qui va hériter de la gestion de l'empire. Affublé d'une femme qui se noie dans le thé et les tisanes, il se perd lui dans les maîtresses multiples et variées et organise des mariages huppés mais catastrophiques pour ses deux filles. Un accident mettra fin au règne de Firmin Antonio et c'est José Ramon qui lui succédera. Peu intéressé par les affaires il s'y résignera néanmoins gérant a minima la fortune de la famille qui va en s'amenuisant.
Une grande fresque comme beaucoup d'écrivains sud américains en ont écrites, de Garcia Marquez à Llosa en passant par Fuentes, c'est très bien écrit, on se perd dans les noms de famille régulièrement, on suit avec plaisir quelques personnages hauts en couleur, mais ce roman manque un peu d'originalité, une impression de déjà lu chez d'autres auteurs.
Alfredo Bryce- Echenique est un écrivain péruvien né à Lima en 1939 auteur de plus de 20 livres.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
A vrai dire, le seul problème, avec ce jeune prétendant, était la taille gigantesque de son père, don Huan von Schulten, luthérien et grand coureur de dot, en plus. Pour don Fermin, homme aussi mince que haut, il était difficile de supporter les hommes plus grands que lui, raison pour laquelle, sur les photos de groupe où se trouvait son grand ami Andrès Tudela, que Lima tout entière connaissait sous le surnom de Tudelon, tant il était gigantesque en hauteur et en largeur, on le voyait toujours non seulement placé le plus loin possible de lui, mais aussi, et exprès, de toute évidence, derrière le nain, boiteux et bossu Victor Manuel Fajardo ; de toute évidence aussi, il s’était dressé sur la pointe des pieds, de la façon la moins visible possible, mais en redressant toutefois tout ce qu’il est possible de redresser chez un être humain, absolument tout ; de plus, il avait posé son chapeau au sommet de son crâne, en l’inclinant le plus possible, de façon que son rebord ainsi élevé et superincliné l’aide à égaler, même si ce n’était là que pure et éphémère illusion, la très haute taille du noble Tudelon, le tout en courant le grand risque, d’ailleurs, que chapeau et manque de taille ne se répandent soudain par terre, situation éminemment ridicule.
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Et toi non plus, Ofelita… Ne sois jamais archivieille, ce qui s’appelle jamais… Et encore moins archivieux, comme moi. Archivieux, comme moi. Archivieux pour de bon comme moi seul peut l’être. Archivieux, comme moi seul, ça alors non, jamais, jamais, jamais, Elenita.
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Cette captivité humiliante et agenouillée de la raciste et élitiste Magdalena dura quatre heures éternelles, avant que tous dans la maison n’entendent arriver la voiture de don José Ramon et ne voient Federico s’enfuir, aussi content qu’épouvanté. Et il va sans dire que don José Ramon, scie en main et avec son admirable dextérité habituelle, lima plus qu’il ne scia ces barreaux, délivra sa très humiliée petite Magdalena et chassa de la maison Cecilia Santa Cruz, sans indemnités ni rien.
-Je gagne assez en fichant le camp, se tordit de rire la bronzée, qui de plus avait déjà soigneusement fermé sa bonne vieille malle de linge et autres avoirs, et même avec un solide cadenas avec sa clé et tout. Bref, Cecilia Santa Cruz était tout à fait prête à se tirer de ce guêpier, et le plus tôt possible, encore.
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Et le fait est que la vie de ce caballero, aucun doute là-dessus, n'était pas le chemin de roses que tant de gens imaginaient, loin de là. A commencer par son père, autorité morale et familiale qu'il était impossible à un chrétien comme lui de ne pas reconnaître et de ne pas respecter, cela va sans dire, mais que la nature s'obstinait à garder en vie, dans un exemple de longévité; cent quatre ans tout ronds, rien que ça, mais fumant tellement, et Dieu seul sait depuis quand, qu'on aurait dit que, sur ces cent quatre ans, quatre-vingt-dix au moins s'étaient passés à fumer comme un pompier du tabac brun importé, et en plus juste à côté d'une véritable kyrielle de réservoirs à oxygène, et ce, depuis plusieurs années...
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Sur la pierre tombale de José Ramon de Ontaneta Wingfield, 1897-1980, Maria Magdalena fit graver cette épitaphe :
"Il a vécu. Il a navigué. Il a chanté. Il s'est tu. Il a aimé. Il a travaillé. Il a perdu. Il a trop tardé à mourir."
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