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Lionel Richard (Traducteur)Frédéric Malenfer (Illustrateur)
EAN : 9782842051587
69 pages
1001 Nuits (22/10/1997)
3.84/5   37 notes
Résumé :
Un homme venu de Suisse coupe par la montagne pour rejoindre un village au cœur des Vosges.
Il marche jusqu'à la fin du jour, entre dans une maison... Ainsi commence l'histoire vraie d'un dramaturge venu soigner son âme malade chez un pasteur alsacien, au début de l'hiver 1778. L'un des textes les plus célèbres de la littérature allemande, qui a inspiré de nombreux écrivains et philosophes.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Lenz est un fou. Lenz quitte un jour la ville pour la montagne, et trouve asile dans un village auprès du pasteur. Comme la fuite d'une société humaine trop conformiste, trop dévote, trop matérielle. Et peu à peu il se retire des hommes, prisonnier de cauchemars, de visions, d'hallucinations qui le conduisent à la folie. Lenz vécut bel et bien, et Büchner nous raconte ici une courte période de sa vie, en faisant une trajectoire inexorable vers la folie. Une sorte de métamorphose kafkaïenne à l'éopque de Goethe. Car dans une langue tout à fait romantique, imagée, tournée vers la nature, il y a de cette veine à la Kafka, où l'homme se trouve prisonnier de lui-même, sans autre refuge que le tourment. Je recommande vivement ce petit livre.
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Lenz ne se sent pas très bien, il a du vague à l'âme, il est tourmenté. Aussi, afin de soigner son mal de vivre Lenz le poète suicidaire s'en va, de l'autre côté de la montagne, rejoindre un ami pasteur. Celui-ci saura-t-il guérir son âme en peine ? Lenz le pense et l'espère, mais peu à peu ce dernier se noiera dans ses cauchemars, s'y perdra tel un fou qui ne distingue plus le réel de l'illusion. Aussi, l'apaisement tant attendu finira par devenir pour Lenz une essence invisible et inaccessible.

L'écriture de Georg Büchner est impressionnante de justesse. Comment un écrivain de 22 ans a-t-il pu parler de la souffrance et des tourments humains avec autant de maturité ? Je suis admiratif… La plume de Georg Büchner est troublante, on se sent happé par le personnage qui nous entraîne dans sa folie. Les délires psychiques de Lenz semblent si présents qu'ils finissent par envoûter le lecteur empathique. Pour notre plus grand plaisir, l'auteur alterne les phrases longues et les phrases courtes dans un style à la fois lyrique et poétique. Peut-on parler de « Lenz » comme d'un roman poème ? Assurément ! Cependant, je devrais dire « nouvelle », car « Lenz » n'est pas un roman, mais un court texte d'environ cinquante pages à l'incroyable densité et intensité.

« Il continuait à marcher, insensible, et le chemin lui était indifférent, tantôt ça montait, tantôt ça descendait, il ne sentait pas de fatigue, seulement parfois ça lui était désagréable qu'il ne puisse pas marcher sur la tête. Au début il y avait une pression dans sa poitrine quand la pierraille sautait comme ça, que la forêt grise se secouait sous lui et que le brouillard tantôt avalait les formes, tantôt dévoilait à moitié les membres puissants ; il y avait une pression en lui, il cherchait quelque chose comme des rêves perdus, mais il ne trouvait rien. »

Dans une très intéressante préface, le traducteur Georges-Arthur Goldschmidt explique la difficulté de traduire un texte ou la sonorité ainsi que la rime font partie intégrante de l'oeuvre. Comment traduire une oeuvre sans en trahir le sens, tout en sauvegardant la poésie des phrases ? D'ailleurs, il s'agit là d'une édition bilingue, où le texte original fait face à la traduction française. Malheureusement, je n'ai absolument aucune notion d'allemand… de plus, le travail éditorial des éditions « Vagabonde » se poursuit en postface dans une très intéressante explication de texte…

Publié un an avant la mort de Georg Büchner à l'âge de 23 ans, « Lenz » est une histoire inspirée de la vie de Jakob Lenz, dramaturge allemand né en Lettonie. Ce dernier fut un ami de jeunesse de Goethe ainsi qu'un disciple d'Emmanuel Kant. « Lenz » est devenu sur le tard un classique de la littérature allemande du XIXe siècle.

« Lenz » est un très beau texte qui m'a subjugué… Je ne connaissais absolument pas l'oeuvre de Georg Büchner emporté précipitamment par le typhus. Qui a déjà lu « Lenz » ? Qu'en avez-vous pensé ? Qui aime la littérature classique allemande du XIXe siècle ? Quel autre auteur allemand de cette époque pouvez-vous me conseiller ?

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Troublant et touchant ! Un jeune poète cherche l'apaisement auprès d'un pasteur, mais sombre dans la folie. Un classique du 19è siècle sur 30 pages, une oeuvre de jeunesse d'une grande intensité. D'ailleurs toutes les oeuvres de Büchner sont de jeunesse, il est mort à 23 ans. Il parle de la souffrance sans être pesant, il donne voix à son empathie, très discrètement, entre les lignes. En contrepoint, des images de la nature d'une pureté de cristal. Lenz l'écrivain et Oberlin le pasteur ont vraiment existé, ils étaient contemporains de Goethe.

Attention spoiler …Malgré sa brièveté, cette oeuvre a suscité de nombreuses interprétations.
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Georg Büchner avait environ vingt-deux ans quand il a écrit cette ébauche, on ne sait pas s'il aurait continué, s'il n'était pas mort deux ans plus tard à peine. le texte frappe immédiatement par son âpreté ; il fait froid, la fatigue et la désolation laissent place à la folie. Lenz se ronge de culpabilité, tout devient insurmontable, et cette torpeur est remarquablement décrite au sein d'une nature oppressante.
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Lenz de Georg Buchner raconte un homme vivant simplement mais complètement fou. Sa folie s'exprime a travers de jolies figures de style, j'ai trouvé le texte magnifique et l'histoire encore plus .
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Un matin il sortit. Durant la nuit, la neige était tombée ; un clair soleil s’étendait sur la vallée, mais plus loin le paysage était à demi dans le brouillard. Il s’écarta bientôt du chemin et gravit une pente douce, sans aucune empreinte de pas, tout au long d’une forêt de sapins ; le soleil découpait des cristaux, la neige était légère et floconneuse, et légèrement sur la neige, ça et là, des traces de gibier allant se perdre dans le massif montagneux. Aucun mouvement dans l’air, sinon un faible souffle, sinon le bruit d’un oiseau secouant avec légèreté les flocons de sa queue. Tout était si calme, et les arbres au loin balançaient leurs plumes blanches dans l’air d’un bleu profond.
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Lenz lui répondit, agressif : «Partir d'ici, partir ? Chez lui ? Devenir fou là-bas ? Tu sais bien que je ne peux tenir nulle part ailleurs que par ici, dans cette région. Si je ne pouvais monter parfois sur une montagne, si je ne pouvais pas contempler toute la région, puis redescendre ici, traverser le jardin et aller regarder la fenêtre de la maison, je deviendrais fou, fou ! Laissez-moi tranquille ! Rien qu'un peu de tranquillité, maintenant que je suis un peu bien enfin ! Partir ? Je ne comprends pas, tout est foutu avec ces deux syllabes. »
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.. par un temps couvert, pluvieux, il arriva à Strasbourg. Il paraissait avoir toute sa raison, il parlait avec les gens. Il se comportait comme tout le monde ; mais il y avait en lui un vide effroyable, il ne ressentait plus aucune peur, n'avait plus aucun souhait, son existence lui était devenue un fardeau nécessaire.
Et ainsi alla sa vie...
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« Il continuait à marcher, insensible, et le chemin lui était indifférent, tantôt ça montait, tantôt ça descendait, il ne sentait pas de fatigue, seulement parfois ça lui était désagréable qu'il ne puisse pas marcher sur la tête. Au début il y avait une pression dans sa poitrine quand la pierraille sautait comme ça, que la forêt grise se secouait sous lui et que le brouillard tantôt avalait les formes, tantôt dévoilait à moitié les membres puissants ; il y avait une pression en lui, il cherchait quelque chose comme des rêves perdus, mais il ne trouvait rien. »
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INCIPIT :
"Le 20 janvier, Lenz s'en alla par la montagne. Les sommets et les hautes étendues montagneuses sous la neige, pierraille grise jusqu'en bas dans les vallées, surfaces vertes, rochers et sapins."
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Videos de Georg Büchner (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georg Büchner
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