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EAN : 9782070775040
832 pages
Gallimard (13/06/2013)
4.44/5   9 notes
Résumé :
Ce livre raconte l'histoire de Guillaume Apollinaire, ou comment Wilhelm de Kostrowitzky, apatride aux origines incertaines, est devenu l'un des plus grands poètes français du XXe. Doué d'un talent protéiforme, conteur, journaliste, critique d'art, critique littéraire, éditeur, directeur de revue, il jouit d'une intuition et d'une réceptivité prodigieuses. Ami des peintres, défenseur de l'art moderne, il impose ses idées et ouvre des voies nouvelles à la poésie de s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
«Hommes de l'avenir souvenez-vous de moi
Je vivais à l'époque où finissaient les rois.» (G. A.)

800 pages de bonheur de lecture en compagnie d'Apollinaire.
Ce n'est pas rien, ça ne se refuse pas.

Wilhelm de Kostrowitzky, né de père inconnu et d'Angelica de Kostrowitzky, sombre et vénéneuse, poursuivie par ses rêves et ses créanciers.
Une belle errante qui travaillait «à la mue des jeunes gens en les dispensant de promesses en mariage ou épargnait aux hommes respectables les risques du jupon fangeux.»

«Ton père fut un sphynx et ta mère une nuit.» (G. A.)

Le poète dut s'inventer comme il inventa la poésie.
Apollinaire, l'enchanteur du réel, né à la poésie dans le symbolisme finissant, héritier de Villon et Nerval.

«Je voudrais qu'aimassent mes vers un boxeur nègre américain, une impératrice de Chine, un journaliste boche, un peintre espagnol, une jeune femme de bonne race française, une jeune paysanne italienne et un officier anglais des Indes.»

Apollinaire, français depuis huit jours, quand un obus lui troua la tête en mars 1916 dans les tranchées de Champagne.

Des amours : Annie l'inaccessible anglaise, l'excentrique Marie, la perverse Lou, la prude Madeleine, la dévouée Jacqueline.

«Je me croyais mal aimé, tandis que c'est moi qui aimais mal.»
(G. A.)

Des amis : Alfred Jarry et Arthur Cravan, deux fous à lier, le fidèle Max Jacob, Cendrars le vagabond…

Des petits boulots alimentaires comme celui, éloquent, de rédacteur anonyme au «Guide du rentier pour la défense des petits capitalistes». Tout un programme pour Guillaume le poète libertaire.

«Non au lieu de travailler, j'ai fait des vers, j'ai eu des rêves, je me suis occupé de littérature, merde, merde.» (G. A.)

Apollinaire, l'ami des peintres : Picasso, Braque, le Douanier Rousseau, Delaunay, Picabia…

Montmartre, Montparnasse, la vie de bohème avec plumes et pinceaux, caprices de Fortunes, ateliers et soupantes, scandales et soucoupes volantes, gros rouge qui tache et noir opium qui fâche.
Le Paris des fauvistes, cubistes, futuristes et autres…fumistes !

Puis vint la guerre.
Obus-Roi plus tragique qu'un Ubu-Roi.

«Le soleil est là c'est un cou tranché.» écrit le poète poilu.

Puis le trou dans la tête…vision du peintre de Chirico.
L'éclat d'obus le laissera affaibli pour toujours.
Trépané, en convalescence, il reçoit une lettre d'un certain Hugo Ball, signée Dada.
La page se tourne, déjà…
Breton, Soupault, Char trinquent leurs vers automatiques en buvant les oracles d'Apollinaire.
Les nouveaux insolents.
Ils sentent déjà la prochaine guerre…
Tout près couve la révolution russe.

Le 9 novembre 1918, le Kaiser vient d'abdiquer.
Tête blessée, poumons gazés, grippe espagnole.
Il est cinq heures du soir.
Dehors le peuple français chante la victoire.
L'entend-il ?
Max Jacob, Cocteau et Jacqueline veillent.
Le poète va mourir.

Quand Cendrars arriva au Père-Lachaise, la cérémonie était terminée.
«Regardez, dit-il à Raymonde et Léger, regardez, c'est prodigieux ! On dirait la tête d'Apollinaire
Une motte de terre «avait exactement la forme de la tête d'Appollinaire. C'est bien lui. Nou l'avons vu. Apollinaire n'est pas mort. Bientôt il va se manifester. N'oubliez pas ce que je vous annonce.»

Ce livre est remarquable.
Ce livre est aussi notre mémoire.
Ne l'oublions pas.

«Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours, faut-il qu'il m'en souvienne ?
La joie venait toujours après la peine. (G. A.)

Ne l'oublions pas.
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Laurence Campa retrace la vie de Guillaume Apollinaire dans ses détails les plus intimes qui en s'assemblant nous permettent de lire entre les lignes des écrits du poète. Guillaume Apollinaire avait une capacité à enchanter le réel par l'écriture, éternel rêveur, y compris de sa propre vie, ses poèmes lui ressemblent et me touchent toujours autant. Ils m'accompagnent dans les moments de tristesse tout comme dans les instants de bonheur car Apollinaire ne sait à nul autre pareil mettre des mots sur ces fulgurances de la vie. On comprend après cette lecture pourquoi la fragilité de l'instant et une mélancolie heureuse irradient ses textes.
Mais ce n'est pas tout: d'une curiosité insatiable, précurseur et à l'écoute de ses intuitions Apollinaire est aussi l'inventeur du terme "surréalisme". En réalité si cet essai est aussi passionnant, c'est que Laurence Campa nous embarque dans la fabuleuse histoire de l'art du début du vingtième siècle, quand la concurrence de la photographie encourage une disruption dans la création artistique. Picasso, Delaunay, Laurencin, Rouveyre, Dufy et tant d'autres: ils sont le Paris d'Apolllinaire, quand les cubistes font scandale aux Salons des Indépendants et que la presse écrite est l'unique moyen de diffusion d'information. On comprend alors le cheminement jusqu'aux Calligrammes d'Apollinaire.
Mais encore: voilà que la Première Guerre mondiale fait irruption. Et toujours cette façon de rêver sa vie par l'écriture qui caractérise Apollinaire: voici Lou, puis Madeleine, et aussi l'horreur des tranchées qui donnent naissance à des textes lumineux.
Mais enfin: cette grippe espagnole, encore aujourd'hui expédiée en deux lignes dans les livres d'histoire et à laquelle le poète succombe, quelques heures avant l'armistice.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Comment Wilhelm de Kostrowitzky, né en 1880 d'une mère issue de la petite noblesse polonaise et de père inconnu, devint-il Guillaume Apollinaire, célébré encore cent ans après sa mort comme un des plus grands inventeurs de la poésie française ? Pour le savoir, lisez la passionnante biographie de Laurence Campa ! de l'enfance sur les bords de la Méditerranée à la guerre des tranchées en passant par les légendaires années de Bohème à Paris, Londres et Stavelot, ces 800 pages d'une qualité d'écriture rare déploient un lyrisme léger mais sans fioritures qui témoigne du tendre attachement qu'elle porte au poète. Par-delà la documentation, Laurence Campa y revient sans cesse à l'essentiel : les textes d'Apollinaire, dans lesquels infuse la matière biographique, et que l'on comprend encore un peu mieux après avoir lu cette somme magistrale.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (2)
Lexpress
17 juillet 2013
Plongez dans l'univers de Guillaume Apollinaire avec un magnifique portrait de l'auteur d'Alcools, publié il y a tout juste cent ans.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
09 juillet 2013
Par Laurence Campa, une magistrale biographie du poète mort à 38 ans. Qui fut avec Blaise Cendrars l’un des pionniers de la modernité.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique

Video de Laurence Campa (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurence Campa
Dans son nouveau roman "Colombe sous la lune" (Stock), Laurence Campa se met dans la peau d'un jeune garçon pris au piège des tranchées pendant la Première guerre mondiale. Entre rêve, souvenir et action, le roman questionne aussi la distinction entre illusion et de réalité en littérature.
Photo : © Philippe Matsas
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