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Anne Wade Minkowski (Traducteur)Hélène Cixous (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070421336
340 pages
Gallimard (28/02/2002)
3.77/5   11 notes
Résumé :

L'art d'Adonis se réalise à la faveur d'une double généalogie. Celle des grands inspirés de la modernité occidentale et celle que distille l'héritage arabe, en ses voix de liberté.

Le poète s'imprègne des dits soufis, fragments d'errance, énigmatiques paroles d'extase ou de frayeur qui grandissent dans le coeur des possédés.

Oraculaires et témoins du feu intérieur où se déroute le dogme, les Chants de Mihyar (1961), en rupt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
[Comme d'habitude, je m'engage à lire 10% du livre et s'il me plait je continue]
Je vais aller droit au but : comme c'est un livre de poésie, je n'ai pas lu les 10% du début mais j'ai plutôt effectué un papillonage. C'est très beau, évidemment. Et puis je suis tombée par hasard sur le poème intitulé : Nos femmes.
Ca m'agace parce que ces auteurs ne sont fabuleux que lorsqu'il s'agit d'eux ou de leurs semblables. Quant il s'agit de parler des femmes, on se retrouve devant des images ultra restreintes, réifiées, qu'on exorte à la protection, au soulagement de l'homme, à l'assouvissement de sa pulsion de vie, à la reproduction. "Entrez en fructifiction", "dites à vos corps de se tisser sur les nôtres en aubes de brocart, en chemises de soie pour que croisse plus fort, plus fort encore le pavot de désir, que se tende plus fort, plus fort encore l'arc de la mort", "Et maintenant au commencement de la vague je suis le mât, rien de me surmonte." bref, c'est très joliment dit, mais ça m'agresse les yeux, le coeur, mon corps de femme dit merde, donc on en est là, le corps de la femme comme repos du guerrier ou de l'esclave, guérison de la douleur de l'homme, alors je cherche ailleurs d'autres mots pour les femmes, "Entre, femme, ma chair jubile vers toi, vers ton pillage, j'abonde en toi, j'y ancre mes émois", ah punaise encore, allons voir ailleurs, que peuvent bien faire d'autre les femmes pour Adonis, pour Mihyar pourtant si prompt au lyrisme, je ne trouve rien.
Rien.
Ras le bol de ce regard masculin qui s'accapare tout et en particulier le corps des femmes, le réduisant à une matrice de plaisir et de réarmement démographique :
"Pressez, femmes du Sawâd, vos souffrances
pour en faire couler du raisin, des grains et des dattes
remplissez les villages de la destruction
des couronnes et des trônes"
Ce sera 1 seule étoile pour cette poésie tronquée de la moitié de son humanité.
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Adonis, né Ali Ahmad Sa'id Esber en Syrie entre 1929 et 1930, écrivant activement de la poésie, de la prose et de la critique depuis son adolescence, et vivant et écrivant toujours à Paris, a influencé la poétique arabe contemporaine depuis les années 1950. et dominé leur discussion et leur pratique depuis les années 1970. Il a été comparé à la fois à Ezra Pound et à T.S. Eliot dans sa sensibilité et son influence modernistes - peut-être que les deux chez une seule personne font une meilleure comparaison.

Pour Adonis la poésie arabe doit déclencher une refonte mentale dans la culture arabe.
Comme il l'écrivait en 1987,

Non, je n'ai pas de pays
à l'exception de ces nuages s'élevant comme une brume des lacs de poésie.
. . . ma langue, ma maison —
Je t'accroche comme un charme autour de la gorge de cette époque
et exploser mes passions en ton nom
pas parce que tu es un temple
pas parce que tu es mon père ou ma mère
mais parce que je rêve de rire et que je pleure à travers toi
pour que je traduise mes entrailles. . .
(Désir se déplaçant à travers les cartes de la matière)

Les Chants de Mihyar le Damascène , sorti en 1961, est considéré comme le tournant d'Adonis vers sa pleine maturité. le personnage du roi Mihyar se présente à nous comme l'avatar d'une divinité hindoue, d'un mystique épique ou d'un prophète dont tous les pronoms personnels sont interchangeables :

Je suis venu à toi d'une terre sans ciel
rempli de Dieu et de l'abîme,
ailé d'aigles et de vents,
bombarder, projeter du sable
dans les cavernes des graines,
s'inclinant devant les nuages ​​à venir.
(Coup de tonnerre)

Dans le livre des Migrations, la voix est devenue plus intime et plus contemplative :
Tout s'étire dans le tunnel de l'histoire….
Je retourne cette carte,
car le monde est tout brûlé :
Est et Ouest, un tas
de cendres recueillies
dans la même tombe.
(Ouest et Est)

Adonis se contredit-il ? Il contient des multitudes.
Il "coule derrière moi comme un fleuve de sang"
et "cette étincelle, cet éclair dans l'obscurité du temps qui reste"
SingulIer fait exploser le langage et la forme

'Dois-je me séparer de moi-même ?
Dois-je m'accoupler avec elle
un moment de singularité ou double moi.
Dois-je prendre un autre visage ? '
Lien : http://holophernes.over-blog..
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On ne ressent absolument rien en lisant ce livre
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le chevalier d'étranges paroles

ENTRE L'APPEL ET L'ÉCHO

Entre l'appel et l'écho il se cache
Il se cache sous le givre des lettres
dans le désir des errants
Dans la vague et entre les coquillages
il se cache

Et quand le matin lui ferme ses portes
et s'éteint
il tourne sa lanterne vers une montagne
que son désespoir a perdue
et s'y réfugie
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L’aube de nos légendes est enclose
depuis que la poussière a cousu ses paupières
nos enfants sont une fête qui s’efface
tombeaux, lamentations
la terre même a pleuré pour eux…
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Mémoire d’un Tyran :

Épi par épi,
N’en laissez aucun…
Cette moisson est notre paradis retrouvé,
Notre pays à venir.

Déchirez les cœurs avant les poitrines,
Arrachez les racines,
Changez cette glèbe
Qui les a portés.
Effacez un temps, qui a narré leur histoire,
Effacez un ciel qui s’est incliné sur eux,
Épi par épi,

Afin que la terre revienne
À son état premier…

Épi par épi…
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Avec une goutte d'ennui
je comble à chaque instant
un lac d'espérance
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Videos de Adonis (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Adonis
http://le-semaphore.blogspot.fr/2015/... Lors de l'émission “Cultures d'Islam” diffusée sur France Culture le 04 avril 2014, Abdelwahab Meddeb s'entretenait avec le poète et critique littéraire syrien, Adonis. Adonis (en arabe : أدونيس) est le pseudonyme d'Ali Ahmed Saïd Esber (علي أحمد سعيد), poète et critique littéraire syrien d'expression arabe et française né le 1er janvier 1930. Son pseudonyme se réfère au dieu d'origine phénicienne, symbole du renouveau cyclique. À 84 ans, le doyen des poètes arabes, qui publie depuis 1947, continue de cheminer sur la voie de la rébellion et de la radicalité fondatrices de son œuvre.
Bibliographie Adonis : “Printemps arabes, Religion et Révolution”, La Différence, 2014 “Le Livre”, tome I et II, Le Seuil éd., 2010 et 2013 (ces deux oeuvres sont traduites de l'arabe) Invité : Adonis, poète
“Cultures d’Islam” participe à la levée d’une méconnaissance pour que les références islamiques circulent dans le sens commun et, d’une façon plus ouverte, moderne et polyphonique, approche l’Islam en tant que phénomène de civilisation. Abdelwahab Meddeb, le producteur de “Cultures d'Islam”, s'est éteint dans la nuit du 5 au 6 novembre 2014. Abdelwahab Meddeb était romancier, essayiste, scénariste, traducteur et poète, et il était devenu au fil des années l'une des voix marquantes de France Culture.
Thèmes : Idées| Civilisation| Poésie| Religion| Société| Printemps Arabe| Adonis
Sources : France Culture et Wikipédia
+ Lire la suite
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