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sur 1262 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Depuis son divorce, Maxwell Sim est seul et déprimé. Sa femme et sa fille sont parties à l'autre bout du pays, il est brouillé avec son meilleur ami et il n'a plus la force d'aller au travail. Après un voyage à Sidney où réside son père, il rentre en Angleterre en meilleure forme, prêt à conquérir sa jeune voisine d'avion et à reprendre une activité professionnelle. Mais son plan de séduction tourne court et il ne lui reste plus qu'à accepter une proposition de travail plutôt originale. Il s'agit de traverser l'Angleterre jusqu'au bout du bout pour promouvoir une toute nouvelle brosse à dents écologique. Au volant d'une Toyota hybride dernier cri, Maxwell Sim entame un voyage en solitaire avec pour seule compagnie la voix très sexy de son GPS.

Elle est bel et bien privée la vie de Maxwell Sim, loser-né dépressif. Privée d'amour, privée de bonheur, privée de joie, privée d'amis, privée d'un peu de chaleur humaine...Maxwell Sim est seul dans un monde ultra-connecté où l'on peut être retrouvé n'importe où sur la planète, où l'on peut avoir des centaines d'amis sur Facebook, où l'on peut se créer un faux profil pour bavarder anonymement avec son ex-femme...où l'on peut tomber amoureux d'un GPS. Dans son périple vers les îles Shetland, le voyageur de commerce traverse le pays mais aussi sa vie, de rencontres improbables en retour vers le passé, de rendez-vous manqués en révélations fracassantes. Moral en berne, idées fixes, comportements absurdes, cet anti-héros fracasse son mal-être contre une modernité qui le dépasse. Et pourtant, malgré la tristesse de son personnage, Jonathan Coe réussit à le rendre attachant et touchant. Car, pour s'adapter à la société, nouer des relations véritables et sincères, il faut s'aimer un peu et pour s'aimer il faut avoir été désiré et aimé. Pour Maxwell Sim, les racines du mal sont peut-être moins dans sa difficulté à appréhender un monde qui va trop vite que dans l'héritage familial et les secrets de sa conception.
Quelques longueurs et une fin peu convaincante (quoique surprenante) font baisser la note de ce roman doux-amer, teinté de désespoir mais sauvé par la touche d'humour anglais de son auteur. Pas le meilleur Coe.
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Maxwell Sim est plutôt dépressif. Il faut dire que son parcours n'est pas folichon. Enfant non désiré par ses parents, il est devenu, à l'âge adulte, un représentant de commerce terne, abandonné par sa femme et sa fille.
Un voyage en Australie à la rencontre de son père – cadeau d'adieu de sa charmante femme – lui permet de faire le point. A son retour, il accepte une proposition qui le lance sur les routes écossaises au volant d'une Toyota hybride, guidé par la voix suave et féminine de son navigateur dont il… tombe amoureux.

Car le problème de Mr Sim, c'est la solitude. Pendant sa longue route, il ne cesse de s'interroger sur les possibilités de rencontres (il tente sans succès de séduire) pour conclure que, dans un monde ultra connecté, les occasions de relations vraies se font rares. Mais Mr Sim est peut-être trop dans la réalité et pas assez conceptuel, la preuve : il n'aime pas lire.
Beaucoup d'humour (anglais), de la part d'un auteur que je découvre avec plaisir, dans cette réflexion très sérieuse sur notre rapport au monde.
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Si la crise, basse et lourde, pèse comme un couvercle sur votre esprit gémissant en proie aux longs ennuis (merci Baudelaire), si le dernier Sollers vous a provoqué des migraines ophtalmiques, si le dernier Delphine de Vigan vous a impulsivement précipité dans l'impérieux bouillonnement des soldes, si vous pensez que le dernier Marc Levy ne vaut pas un triple A, alors, éteignez télévision, ordinateur, GPS et téléphone et ouvrez grand la dernière livraison de Jonathan Coe.
Suivez les extras aventures ordinaires de Monsieur Sim. Prononcez «sim» comme la carte SIM de votre mobile. Mr Sim, Maxwell Sim,
c'est, tenez-vous bien, tous à la fois et tout à la fois : Mr Hulot (non pas le Nicolas mais le Mr Hulot de Tati), Laurel et Hardy, les Monty Python et Donald Crowhurst.
Donald Crowhurst ? Un homme d'affaire anglais qui participa à une course autour du monde à la voile en 1969, le Sunday Golden Globe Race. Il est l'acteur de la plus grande escroquerie de la navigation de compétition. Il écrivit un faux journal de bord qui prétendait avoir effectué le tour du monde alors qu'il avait à peine entamé le parcours. Devant cette supercherie qui le plaçait premier de la course, il paniqua, sombra dans la folie et se suicida (histoire vraie relatée dans le livre « L'étrange voyage de Donald Crowhurst»).
Hum, hum, pas gai tout ça me direz-vous !
Et pourtant...et pourtant...
Cet émouvant et attachant personnage, tout droit sorti de l'imaginaire de Jonathan Coe, vit, plus vrai que nature, la vie sans mode d'emploi. Ou plutôt, ou peut-être lit-il le mode d'emploi (mais en existe t-il vraiment un ? si oui, faites moi signe !) à l'envers et contre tous, en sautant des pages, dans le désordre ou bien dans une langue étrangère. Mr Sim ne sait pas s'il doit reculer ou avancer, tourner à droite ou à gauche...bref, la vie comme un indécis voyage solitaire au long-cours...
«Les voitures, c'est comme les gens. On va, on vient dans le grouillement du quotidien, on passe à deux doigts les uns des autres, mais le vrai contact est très rare. Tous ces ratages de peu, tous ces possibles irréalisés, c'est effrayant quand on y pense. Mieux vaut éviter soigneusement d'y penser.» nous confie Mr Sim. La vie comme une interminable et monotone autoroute...où personne ne se croise vraiment. Où tout le monde se croise sans vraiment se voir.
Hum, hum, pas gai tout ça me direz-vous !
Et pourtant...et pourtant...
Mr Sim se sent seul. «Il y a quarante ans, Donald Crowhurst avait apparemment pu se cacher au coeur de l'océan l'Atlantique, grain de poussière dans l'océan, entouré par l'infini de la haute mer et dérobé aux yeux de tous les habitants de la planète. de nos jours, une quantité de satellites en orbite étaient braqués sur nous en permanence et pouvaient établir nos coordonnées avec une rapidité et une précision inimaginables. L'intimité ça n'existait plus. Nous n'étions plus jamais seuls.»
Alors le Mr Sim il tombe facilement amoureux : d'une inconnue voisine de table dans un restaurant, de la douce et rassurante voix féminine de son GPS. GPS qu'il va surnommer Emma en hommage à Jane Eyre.
Mr Sim : sa femme le quitte avec sa fille, il est VRP en brosses à dents, sa mère est morte depuis longtemps, son père inexistant vit en Australie et pour achever le tout il n'a pas d'ami.
Hum, hum, pas gai tout ça me direz-vous !
Et pourtant...et pourtant...
Prenez la route au côté de Mr Sim pour un voyage désorganisé de Londres aux îles Shetland au nord de l'Ecosse. Vous n'avez pas fini de vous dérider !
Ce roman est hilarant. Lu à gorge déployée ! Les seconds rôles sont de première classe : Emma la dame du GPS, Poppy l'ange gardienne des maris volages, Trevor le collègue vendeur de brosses à dents et
j'en passe...Du grand Jonathan Coe ! Je me suis surpris à rire en lisant. Et que dire de mes proches qui commençaient à s'inquiéter !
Jonathan Coe nous dépeint un monde désanchanté, nous brosse dru et dur une société anglaise déliquescente, nous observe drôlement en mordant là où ça fait mal mais sans blessure, nous regarde de travers en rigolant mais sans nous pointer du doigt, nous pousse dans nos derniers retranchements mais sans nous juger.
Une magistrale (auto)dérision !
Une fin (d)étonnante...Préparez vos mouchoirs !
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Le 14 février 2009, deuxième samedi de février et jour de la Saint Valentin, Mr Sim Maxwell, 48 ans, venu en Australie pour reconstruire sa relation avec son père, - qui a refusé de l'accompagner alors que c'était la dernière soirée de Max en Australie- prend la mesure de sa solitude. Assis à une table dans un restaurant il aperçoit une Chinoise avec sa fille, en train de jouer aux cartes. « Elles semblaient si heureuses en compagnie l'une de l'autre, il y avait une telle complicité entre elles. Je les enviais, car il était clair qu'elles possédaient quelque chose de précieux, quelque chose qui me manquait cruellement. Quelque chose dont j'aurais voulu avoir ma part ».

De retour en Angleterre, cet incident se révèle être, plus que jamais, pour Max, un REVELATEUR de l'absurdité de sa vie. Car il réalise alors la vacuité de ses relations - l'abandon par son père, avec qui le lien filial n'a jamais pu se nouer ; le départ de sa femme ; le mépris de sa fille ; l'indifférence de son ami d'enfance- avec d'autant plus d'acuité.
Devant cet abominable constat d'incompréhension et d'échec, il accepte un emploi de VRP en freelance dans les îles Shetland, pour le compte d'une société - spécialiste de la brosse à dents écologique.
Son seul compagnon de route sera un GPS, baptisé Emma, dont la voix suave SOUTENANTE et NON JUGEANTE, permettra à Max, durant ce long périple, de lever ses inhibitions pour OSER revisiter son passé.

Si les nombreuses critiques concernant ce livre mettent l'accent sur « l'ultra moderne solitude » de Max, conséquence de notre « ultra moderne civilisation », je dirais, quant à moi, que le mal être de Max réside, avant tout, dans l'héritage familial affectif et relationnel que lui ont laissé ses parents - modèles identificatoires et gages d'ouverture au monde et d'enrichissement.
Car si Max est le parangon de l'ultra moderne solitude – s'entendant au sens de la difficulté qu'il a d'établir des relations SINCERES et de se lier à ses proches et à ses concitoyens – je ne pense pas que sa solitude et sa déprime prennent racine, uniquement, dans cette modernité. Certes, Facebook lui donne – un temps- l'illusion d'avoir de nombreux « amis », mais est-ce pour autant qu'il ne se sent pas moins seul au monde ?

Au final, au cours de son long périple, et grâce à sa Toyato Prius -qui lui servira de divan- et à Emma -qui fera office de psychothérapeute-, il fera des rencontres avec des gens étranges, inattendus qui auront tous fait quelque chose, à leur modeste échelle, et changeront le cours de son existence en tant que tuteurs de résilience. La « réinvention » sera alors possible et il pourra alors trouver -peut-être- dans son existence, une petite part de bonheur personnel...

Bref, une épopée à la fois tragique (et loufoque ??? : je n'ai sûrement pas saisi toutes les subtilités de l'humour de Jonathan Coe… !), racontée dans un roman, à plusieurs voix, qui nous parle de la complexité des relations humaines, du plaisir d'être ensemble, de l'amour, de l'amitié, de l'intimité…

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La vie très privée de Mr Sims, c'est l'histoire d'un raté: sa naissance n'était pas désirée, il a un travail minable et sa femme vient de le quitter au bout de 15 ans d'un mariage plat et sans saveur. Son meilleur ami va alors lui faire une proposition : parcourir l'Angleterre pour aller vendre des brosses à dents, avec pour seule compagnie Emma, la voix du GPS. Ce voyage va alors ramener Max Sims sur les traces de son passé, et lui apporter enfin toutes les lumières qu'il attendait.

Je suis une grande fan de Jonathan Coe depuis que j'ai lu Testament à l'anglaise. J'adore son style et l'oeil qu'il a sur la société contemporaine. Comme d'habitude, il a su créer un personnage attachant que l'on suit au fil de ses pérégrinations. Il aborde des thèmes universels et pose un regard tendre et amusé sur nos petites vies.
J'avoue que j'ai été très dérouté par le dernier chapitre qui sort vraiment de l'ordinaire. Je ne sais pas trop quoi en penser...Plutôt bizarre comme conclusion de roman.
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Dommage!
Ce récit d'un dépressif ressassant sa vie au cours d'un absurde road trip à travers l'Angleterre avait pourtant tout pour me séduire !
Au final, à part quelques détails ironiques sur les rapports humains dans l'entreprise et un brin d'auto-dérision "so british", c'est plaisant mais relativement plat, et le final par trop prédictible.
Je redonnerai néanmoins sa chance à Jonathan Coe.
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Mr Sim est une sorte de looser de 48 ans, qui vient de se faire larguer par sa femme . Souffrant de dépression, en arrêt de travail, il décide de rendre visite à son père. Durant le voyage, il prend la décision de sortir de sa coquille et de s'ouvrir aux autres, ce qui se fait pas sans mal. de retour de voyage, il n'a pas, plus qu'autrefois, réussi à briser la glace qui le sépare de son père, mais il se sent plus sûr de lui dans les relations humaines.

Quand un ami lui propose de traverser l'Angleterre pour promouvoir des brosses à dents "révolutionnaires", il n'hésite pas longtemps, persuadé que cette expérience lui permettra de rebondir au niveau professionnel. Mais durant ce road-movie, il disjoncte, se mettant à converser avec son GPS... Lors d'une visite à l'ancien appartement inoccupé de son père, il découvre le secret de dernier (et celui de sa naissance par la même occasion). Sans doute fallait-il que ce secret soit levé pour que Monsieur Sim puisse cheminer vers un avenir plus souriant.

Bien que l'existence de Monsieur Sim ne soit pas des plus rigolotes, cette histoire n'est jamais triste car notre homme a beaucoup d'humour et pratique l'autodérision avec talent. En dépit de quelques longueurs vers le milieu du livre, j'ai passé un bon en moment compagnie de ce personnage fort attachant, en pleine crise existentielle. La fin nous montre qu'il faut parfois un long cheminement pour comprendre qui on est vraiment. On pense tout connaître de soi, mais pas toujours...

J'ai bien aimé ce livre mais moins que "la maison du sommeil" du même auteur. Je me suis demandée, plusieurs fois au cours de ma lecture, où nous amenait l'auteur. La fin ne m'a pas déçue, loin de là, mais une centaine de pages de moins n'auraient pas été un mal.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Face à un quotidien parfois difficile à vivre, il est bon de se rappeler que tout est relatif. En tout cas, rien ne peut être aussi pire que l'état de Maxwell Sim, personnage principal de ce roman. Sa vie n'est qu'une succession de déconvenues : un divorce subi, une dépression latente, des relations inexistantes avec son père parti vivre en Australie, un retour sur son passé où la vérité est douloureuse à entendre.
C'est un homme banal, terne et sans charisme. On pourrait presque dire que c'est un loser si on s'arrête aux apparences. En fait, loin d'être un raté, cet homme est seul, sans personne pour le comprendre et échanger avec lui. L'auteur insiste sur la solitude que vit le personnage, accentué par l'abondance des nouvelles technologies, qui au lieu de rapprocher, isolent de plus en plus les gens.
Mais au lieu de sombrer dans le pathétique et la déprime, l'auteur joue sur la carte de l'humour et mène le personnage principal dans une succession de tribulations tordues.
Le style d'écriture est vif, léger. le roman est bien écrit étant donné la difficulté du sujet traité. Néanmoins, je note deux (gros) bémols. Premièrement, la fin est ridicule par rapport au récit global : on dirait que l'auteur ne savait pas comment sortir de son histoire et a choisi une pirouette inattendue et facile pour s'en dépêtrer. Je reproche également à l'auteur l'abondance de marques citées. Vraiment, il y en a marre de cette pollution visuelle qui nous envahit même dans la littérature. On ne peut plus lire un chapitre tranquillement sans se faire agresser par la publicité.
Pour conclure, mon avis reste mitigé.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Le positif, c'est l'excellente technique narrative du romancier Coe. L'intrigue est bien ficelée, le récit est bien construit ; on a affaire à un très bon faiseur d'histoire qui, sans être un génie, connaît son métier.

Le négatif, c'est le reste, c'est-à-dire le contenu. le roman se présente comme une soi-disant critique de l'Angleterre contemporaine, du libéralisme, de la modernité... Sauf que la critique en question est surtout une accumulation de poncifs (les méchants banquiers, la petite PME sympa écrasée par la finance, etc.) Rien de neuf sous le soleil.
Le plus touchant est cette vieille dame qui déplore la transformation radicale de l'Angleterre, mais il aurait fallu creuser ce sentiment de perte. Au lieu de cela, on a un bon gros personnage qui ne fait que regarder que son nombril et finalement se complaire dans cet univers d'aires d'autoroutes sinistres, de HLM et de pavillons. Pour un narrateur qui s'exprime à la première personne, il ne nous dit pas grand chose, et donne une impression d'auto-censure.
Si bien qu'il y a quelque chose qui ne colle pas : il y a encore trop d'espoir chez ce héros soi-disant dépressif, il y a trop d'optimisme dans ce récit. le héros en question continue de fantasmer sur une vie familiale parfaite (la Chinoise et sa fille) et il oeuvre à une réconciliation avec son père, laquelle se fait un peu trop facilement, vu leur âge. C'est un peu trop beau pour être crédible, et Coe devrait fréquenter de vraies familles avant de parler des liens père / fils.

Ce roman, donc, sent un peu trop le bonheur et la critique facile pour vraiment laisser une impression forte. C'est sans doute un excellent scénario de film, mais ce n'est pas de littérature.
Rien, au fond, n'est élucidé sur la nature humaine, hormis le fait qu'elle n'aspire à rien d'autre qu'au bonheur familial, ce qui est un peu réducteur. L'ensemble baigne dans un confort petit-bourgeois, tranquillement.

Dernière chose : la langue. Je ne sais pas si c'est à cause de la traduction, mais je n'ai pas repéré la moindre belle phrase de ce livre. La langue est affreusement plate, mais contrairement à un Houellebecq qui sait faire de l'art à partir de la platitude, Coe (ou sa traduction) se contente de barboter dans le registre passe-partout de notre temps, sans aucune distanciation poétique ou même simplement littéraire.
Les phrases sonnent mal, les mots sont très mal choisis (bosser, rasade, etc.) et malgré la "poésie" qui est censée entourer l'intrigue, on a affaire à un livre mal écrit. Bien ficelé, mais mal écrit.

On aimerait que les romanciers d'aujourd'hui prennent le temps de travailler chaque phrase, comme le faisait par exemple Flaubert. Cela leur permettrait, en plus d'avoir un style, d'aller plus loin dans leur réflexion.
Tout ce que Coe, hélas, se dispense de faire.

En deux mots : très déçue.









































































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Après avoir chroniqué le diptyque "Bienvenue au club", me voici aujourd'hui pour vous présenter le tout dernier roman de Jonathan Coe, dans lequel il renoue avec l'humour un peu grinçant que j'aime particulièrement chez lui.

Dans « La vie très privée de Mr Sim », il met en scène Maxwell, un presque quinquagénaire solitaire, dépressif depuis que sa femme, Caroline, est partie 6 mois plus tôt. Max est assez doué dans son métier de vendeur, mais, en ce qui concerne les relations humaines, il a plus de mal. Il a perdu un certain nombre d'amis, et ne parvient pas à nouer de véritables liens avec son père.

Cependant, sa vie va être bouleversée par une série de rencontres : une chinoise et sa petite fille à la complicité fascinante dans un restaurant australien, la jeune Poppy qui exerce l'étonnant métier de facilitratrice d'adultère, Miss Erith, qui pleure la disparition de l'Angleterre de son enfance, mais aussi Emma, le GPS de la Toyota Prius qu'il conduit pour aller vendre des brosses à dents écologiques à l'autre bout de l'Angleterre.

Ce livre est une introspection très réussie du personnage principal. Pour nous aider à mieux le comprendre, Jonathan Coe promène le lecteur entre passé et présent, et met petit à petit le puzzle en place. Il met le doigt sur ses failles, les épisodes du passé qui le hantent, mais il le traite avant tout avec humour et tendresse. Voilà pourquoi Maxwell Sim, qui a pourtant tout raté ou presque dans sa vie, est extrêmement attachant. Au fil des rencontres, Max apprend lui aussi à se connaître, et sans aller jusqu'à s'aimer, à s'accepter.

Jonathan Coe rend le roman agréable à lire en distillant régulièrement des touches d'humour, notamment en faisant dialoguer le personnage principal et son GPS, Max se félicitant d'avoir enfin trouvé une femme qui reste calme et constante en toutes circonstances ! Certains passages sont ainsi très drôles. L'auteur reste également fidèle à lui-même en menant un certain nombre de réfléxions sur le devenir de la société anglaise, et sur la situation difficile de la jeunesse :

« J'en ai marre d'entendre dire que ma génération a perdu ses repères, qu'elle est matérialiste, qu'elle n'a plus de projet politique. […] C'est la faute de votre éducation si nous sommes des zombies consuméristes. Vous avez bazardé toutes les autres valeurs, non ? le christianisme, rien à foutre. La responsabilité collective, on voit où ça mène. Produire, fabriquer ? C'est bon pour les losers. Ouais, on n'a qu'à aller les chercher en Asie ; ils vont tout faire à notre place et on n'aura plus qu'à rester le cul devant la télé pour voir le monde partir en vrille, le tout sur grand écran et avec la HD, bien sûr ».

Enfin, Jonathan Coe nous fait réfléchir sur le travail de l'auteur, la construction d'une fiction, et n'hésite pas à se moquer de lui-même :

« Fabriquer des contes pour gagner sa vie, vous ne trouvez pas que c'est une activité peu reluisante ? Il faut voir les choses en face, vous n'êtes plus un perdreau de l'année. Pourquoi ne pas écrire quelque chose de plus sérieux ? de l'histoire, des sciences… »

Je vous laisse sur ces bons mots, en vous recommandant chaudement cette lecture !
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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