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Alain Defossé (Traducteur)
EAN : 9782020495219
464 pages
Seuil (02/04/2001)
3.65/5   357 notes
Résumé :
Quand on part en vacances, ce n'est pas pour retrouver ses voisins surtout s'ils ne sont pas du même monde. Angoisses balnéaires et aventures drôlatiques (et parfois torrides) sur la côte anglaise par un digne héritier de Wodehouse et Tom Sharpe.
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Prêts à partir en vacances dans un hôtel de luxe sur la côte anglaise, Howard et Elizabeth (imaginez Jacques Dutronc et Charlotte Rampling) ne sont pas ravis d'apprendre que Brian et Dotty (imaginez Denis Podalydès et Karin Viard), leurs voisins un peu bizarres, vont au même endroit, au même moment. Finalement, Howard, prétextant une surcharge de travail, cède sa place à une amie de sa femme, Melody, accompagnée de son bébé. Tout ce petit monde se retrouve dans la station balnéaire, pour une semaine pleine de surprises en tout genre...

C'est "Embrassez qui vous voudrez", le film déjanté de Michel Blanc, servi par un prestigieux casting, qui m'a fait découvrir ce roman de Joseph Connolly. Sobrement intitulé "Summer Things", traduit par "Vacances anglaises", il vient d'être réédité sous le même titre que le film – et pour cause !
Quand on passe d'un film au livre qui l'a inspiré, on découvre souvent plus de détails, plus de profondeur aussi dans les personnages, voire des pans entiers de l'histoire qui on été modifiés ou coupés. Mais cette fois, le film – bien que transposé en France – épouse le livre dans ses moindres détails, tout en lui offrant une fin plus piquante. Quand c'était possible, les personnages ont conservé le même nom, comme Elizabeth ou Lulu, la très belle femme flanquée d'un mari hyper-jaloux (le couple Carole Bouquet-Michel Blanc). Idem pour les savoureuses répliques du film, qui figurent telles quelles dans le livre. Une différence, cependant : dans la version originale, ce pauvre Brian collectionne les plaques d'égout et non les compteurs à gaz... Ce qui, avouons-le, ne change pas grand chose à sa santé mentale.

Sur le thème des vacances et des relations entre voisins, où l'entraide n'est jamais loin de la rivalité, Joseph Connolly plante une comédie de moeurs à la fois caustique et désopilante. Ses personnages se mentent et se trompent sans vergogne, les plus jeunes – comme Katie, 17 ans, ou Colin, 15 ans – n'étant pas en reste par rapport à leurs aînés. Pour souligner l'hypocrisie ambiante, l'auteur superpose aux dialogues les pensées véritables de chaque protagoniste, à grand renfort de mots en italique et de termes crus. Ce procédé comique pourrait agacer au bout de 400 pages, à moins de réserver le roman à une lecture de vacances – ce que j'ai fait. Car, comme l'exprime si bien Elizabeth, j'avais « vraiment besoin de faire un break, vraiment. »

Un récit dynamique, du sexe et de l'humour British : j'ai cru lire du David Lodge, en plus trash. Sous son apparente frivolité, ce ballet loufoque porte un regard assez désenchanté sur la vie, le couple et l'amour.

Entrez dans la danse, voyez comme on danse,
Sautez, dansez... Lisez-le si vous voulez.
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Si vous aimez les personnages névrosés, ou chacun ment et se ment avec une constance affligeante.
Si vous aimez les dialogues percutants, mélangeant avec un égal bonheur, humour, cynisme et cruauté.
Si la réponse est oui, aux deux questions, « Vacances anglaises » est fait(e) pour vous.
John Connolly réussit une comédie déjantée, enfilant les scènes drôlissimes avec un rythme jubilatoire.
Cupidité, jalousie, sexe, mensonges ( pas de vidéo) le trait peut paraitre par instant grossier, mais Connolly s'amuse à disséquer les travers de ces compatriotes avec une mauvaise foi et un humour tellement grinçant que l'on marche à tous les coups. La libido de ces héros à son top, chacun laisse tomber les masques (et le reste d'ailleurs) pour notre plus grand plaisir. Et dans cette partie de poker menteur, c'est le lecteur qui sort vainqueur.
A nous les vacances anglaises.
Michel Blanc a adapté le roman de Connolly sous le titre « Embrassez qui vous voudrez » avec une distribution prestigieuse C. Bouquet, K. Viard , C. Rampling, J. Dutronc, D. Podalydès, L. Doillon, S. Bouajila, G. Ulliel.
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Si on vous dit « vacances anglaises », vous penserez peut-être à nos voisins d'outre-Manche passant gentiment leurs vacances annuelles péniblement méritées à se cramer la peau sous le soleil des plages méditerranéennes, se tartinant de crème solaire alors qu'ils sont déjà rouges comme des écrevisses ébouillantées, voire déjà en train de peler du nez. Vous les imaginez aussi dépensant consciencieusement leur pécule de vacances âprement gagné en se bâfrant, parfois bruyamment, de tapas, de paella et de sangria (pardon pour le cliché). Mais vous n'imaginez certainement pas un autre type de « vacances anglaises », telles celles que nous offre J. Connolly, dans l'un les plus beaux palaces de la côte british. Chic, classe donc cher, ou cher, chic mais classe (choisissez l'ordre que vous vous voudrez), vous dites-vous alors. Eh bien, cher lecteur, je suis au regret de vous annoncer que vous vous tromperiez sur toute la ligne. du chic et du cher, certes, mais du classe, alors là – My God ! - on en est aussi loin que d'ici au jour où on découvrira un vaccin contre l'hypocrisie humaine.

Voyez donc comme ces braves gens dansent : Elizabeth, qui a "désespérément" besoin d'un break, elle qui tue le temps entre shopping, bonnes oeuvres, coiffeur et garden-parties, "supplie" son mari Howard de lui offrir une semaine de vacances "tellement" méritées. Howard, qui a "vraiment" besoin d'un verre (« God, my pauvre tête »), se demande en quoi le fait pour sa femme de dépenser l'argent qu'il gagne peut être aussi épuisant, mais s'empresse de l'envoyer dans un hôtel grand luxe et de prétexter un surcroît de travail pour ne pas l'accompagner (ledit surcroît de travail répondant au doux prénom de Zouzou). Apprenant cela, leur voisine Dotty, qui a "réellement" besoin d'imiter Elizabeth en toute chose (mais qui ne réussit qu'à en reproduire une copie cheap et même pas "vintage"), réussit à convaincre Brian, son mari, de partir au même endroit. Brian, qui a pourtant tellement besoin d'"argent" qu'il envisage de vendre sa précieuse collection de plaques d'égouts, arrivera à payer le "même" séjour à sa famille... ou presque. Quelle "joie" de se retrouver tous ensemble en vacances ! Avec en prime leur "amie" Melody, qui a "profondément" besoin d'un homme et accessoirement, d'un père pour son "ange" de bébé...hurleur. Et quel "bonheur" de faire la connaissance de cette "ravissante" Lulu et de John, son mari si attachant (et attaché...).
Avec quelques autres personnages périphériques, tout ce petit monde s'ébat et se débat dans cette tragi-comédie burlesque et déjantée, joyeusement vacharde, drôlement désenchantée aussi. Mensonges, jalousies, hypocrisies, superficialités et libidos débridées, ces vacanciers se font tirer un portrait peu reluisant. Mais Connolly emballe le tout d'un humour cynique, dans un style enlevé, parfois outrancier, mais tellement jubilatoire.

Des vacances comme ça, c'est promis, les "amis", on y retourne l'année prochaine !
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Elisabeth part en vacances au bord de la mer (hôtel 5 étoiles)…elle a tellement besoin de « faire un break !», ce qui étonne beaucoup Howard, son mari, qui se demande « un break, mais par rapport à quoi ? Qu'est-ce que tu fais Elisabeth ? Je me suis souvent posé la question ». Bien élevé, il n'insiste pas et garde sa question pour lui ; de toute façon il s'arrange pour ne pas faire partie du « break », contrairement à leurs voisins et amis Brian et Dotty, (surtout Dotty, parce que Brian, ruiné par la moquette qu'il n'a pas fumée mais sur laquelle il a tout misé, pense que les vacances, même dans la caravane pourrie qu'il a louée pour une misère, sont un luxe qu'ils ne peuvent plus s'offrir) qui s'arrangent pour partir au même endroit et au même moment.
Une collection de plaques d'égout, une pastille de menthe qui ne passe pas, une machine à écrire défaillante retapée par un bricoleur compulsif, un bain de boue pris en plongeant la tête la première du haut d'une falaise, un bébé à prêter pour l'été (ou à donner si affinité), un vol transatlantique délicat, du shopping compulsif, beaucoup (trop) de champagne, un mari jaloux, vraiment très jaloux…complètement taré en fait…bienvenue dans l'univers loufoque de Joseph Connolly où les portes et les claques…claquent !
C'est distrayant, et très drôle, certains passages sont hilarants.
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Partir en vacances avec ses voisins, ce n'est pas toujours la bonne idée. Mais comme chaque année, Elizabeth va encore se vanter de ses vacances, de sa météo, du charme de son lieu, du luxe de son hôtel... Dotty ne le supporte plus alors c'est simple et c'est décidé, ils passeront leurs vacances ensemble comme ça pas de comparaison possible. Seulement voilà, son mari Brian lui ayant caché que leurs finances étaient au plus bas, elle devra se résoudre à les passer dans une caravane. D'ailleurs Brian ne lui cache pas que ça. Et puis le mari d'Elizabeth, Howard, qui a une maîtresse, cherche des subterfuges pour passer le moins de temps possible avec eux. Et la pauvre Melody, célibataire avec un bébé, ne va tout de même pas rester seule. Et ce n'est sans compter Colin et Katie, les enfants des deux couples dont cette dernière a une relation avec un employé d'Howard...

Bref, vous aurez compris que le roman de Joseph Connolly est un vrai Vaudeville où les comiques de situation s'enchaînent.
J'ai apprécié cette lecture divertissante et chapeau à l'auteur pour imaginer une multitude de situations entremêlées et complexes en retombant toujours sur ses pattes. Derrière cette histoire fantasque et légère se cachent des personnages soignés, hauts en couleur, pas si heureux que çà voire dans une profonde solitude.

La plume de Joseph Connolly est anglaise et son humour nous le rappelle.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
– À présent, nous buvons de l'eau du robinet à la maison », déclara Dotty. Autant le dire – pourquoi pas ? « Je pense que cette histoire d'eau en bouteille est un attrape-nigaud. » Non, je ne le pense pas. Pas du tout. La différence est évidente, et en outre, j'aime vraiment l'eau minérale, particulièrement la Badoit, mais Brian dit qu'il est hors de question d'acheter de l'eau – hors de question, c'est bien compris ?
« Berk, fit Lulu. Savez-vous que j'ai lu quelque part que l'eau du robinet a déjà été avalée et digérée au moins six fois par d'autres gens ?
– Oh non, frissonna Elizabeth. C'est vrai ? Mais c'est répugnant.
– Oui, contre-attaqua Dotty, mais une partie de cette eau a bien dû commencer par être de l'Evian, non ? »
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- "On finit toujours par faire des choses qu'on ne veut pas en vacances. On se lève tôt - pas parce quon se réveille frais et dispos, et impatient de la bonne journée qui s'annonce, non, pas du tout. On se lève, soit parce qu'on s'est fait réveiller en sursaut par une bonne femme inconnue qui a pénétré dans la chambre, amée d'un aspirateur, et qui s'excuse avant de battre en retraite, soit parce qu'on est traumatisé par la terreur de manquer le petit déjeuner - dont on se passerait volontier à la maison, bien entendu. Ensuite, on se retrouve, par exemple, à cheval sur un âne bouffé par les mouches ou sur un chameau puant, ou en train de gravir les quelques trois cent soixante marches qui mènent à dieu sait quoi, à rien en général, ou même (ça c'est pire) de contempler des oeuvres d'art. on se crame les bras, on abuse des calamari et on chope la courante. Et le dernier jour, on arpente les marchés en marchandant âprement, dans une monnaie inconnue, avec des gens profondément malhonnêtes, des saloperies trop affreuses pour être vraies - avant de déclarer solennellement, au dîner, que le véritable paradis, c'était ici, et que la simple idée de devoir partir vous arrache le coeur."

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La jeune fille parlait de nouveau à Dawn.
« Oh, mais on est une vilaine petite fille, alors ? Heeeiiinnn ? Mais chhh'est quoi ce bébé ? Mais chhh'est un krès krès vilain bébé, ça. Krès krès vilain, heeeiiinnn ? » Durant tout ce temps, elle n'avait pas une seconde cessé de bêtifier comme une innocente, tout en faisant mine d'enfoncer son index tendu dans le diaphragme de Dawn, ce qui mit celle-ci dans un état plus affreux encore, à la limite extrême de l'apoplexie. Et soudain, ce projecteur aveuglant de la sollicitude maternelle se tourna vers Melody. « Il faudrait peut-être la changer, vous ne pensez pas ? »
Melody hocha la tête. « Ouais, mais je n'ai pas gardé le ticket de caisse. »
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« Et tu es là pour longtemps, Carol ? » s'enquit-il. Il avait cru comprendre qu'elle s'appelait Carol,
« C'est ma dernière semaine. C'était chouette au début, mais je commence à m'ennuyer.
– Je suis bien d'accord, dit Colin avec élan. Et je ne suis ici que depuis une journée. Qu'est-ce qu'on peut bien trouver à faire, dans un trou pareil ?
– Moi, j'ai fait de la voile, presque tous les jours. Mon père a un bateau. Je suis venue avec mon père et mon frère. Mes parents sont divorcés. Et tes parents, ils sont divorcés ? »
Colin secoua la tête. « Non. Ils sont juste cinglés.
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Elizabeth eut un sourire conciliant. [...] Elle soupira. « Non, je sais bien que je vais me plaire là-bas, je sais bien – mais simplement, ça me fait tellement drôle, sans toi, sans Katie... c'est bizarre. Mais j'ai vraiment besoin de faire un break, vraiment. »
Un break, mais par rapport à quoi, voilà ce que pensait Howard : qu'est-ce que tu fais exactement, Elizabeth ? Je me suis souvent posé la question.
« Je suis folle d'impatience », conclut-elle.
Oui, moi aussi, pensa Howard.
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Vidéo de Joseph Connolly
Joseph Connolly - England's lane .Joseph Connolly vous présente son ouvrage "England's lane" aux éditions Flammarion. Traduit de l'anglais par Alain Defossé. http://www.mollat.com/livres/joseph-connolly-england-lane-9782081290211.html Notes de Musique : "England Without Rain" by Talk Less, Say More (http://recordsonribs.com/artists/talklesssaymore/)
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