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Hélène Collon (Traducteur)
EAN : 9782350210971
310 pages
Naïve (14/09/2007)
3.38/5   26 notes
Résumé :

Sussex, 1947. Sherlock Holmes vit retiré d'un monde dont les mutations et le tapage absurde lui échappent de plus en plus. Seuls le préoccupent à présent ses abeilles, l'écriture et le déclin de sa mémoire. Mais certains êtres cherchent encore auprès de lui des réponses essentielles sur la vie, l'amour ou les limites terriblement humaines de la raison, provoquant la résurgence d'émotions que Holmes avaient si longtemps enfouies, fissurant sa maîtrise lég... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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"This old man, he played one
He played knick-knack on my thumb
With a knick-knack paddywhack
Give the dog a bone
This old man come rolling home"
(comptine)

C'est assez rare que j'apprécie un pastiche holmésien...
J'ai grandi avec les histoires de Conan Doyle; ce bon Holmes m'est devenu un ami qui m'accompagne depuis toujours, mais je n'ai jamais vraiment accroché à ses dérivés.
J'ai donc pris ce "A Slight Trick of the Mind", qui est devenu "Mr. Holmes" (film), qui, lui, est devenu "Les abeilles de Mr. Holmes" (?) avec un peu d'appréhension.
Mais le livre de Cullin m'a étrangement émue. Il ne joue pas à paraphraser Doyle et inventer d'autres aventures incroyables et palpitantes à Holmes - il met plutôt en avant ses palpitations cardiaques... Ses 93 ans, sa démarche et sa mémoire chancelantes.
Quelque chose qui aurait pu être, si...

Nous sommes en 1947. Watson est mort depuis longtemps. Mycroft, Mme Hudson, Moriarty... que des ombres du passé. Et, à sa façon, ce fameux détective londonien - avec sa casquette, sa pipe et son violon - est mort lui aussi. Ils font tous partie de souvenirs de plus en plus brouillés de ce nonagénaire, qui se déplace à l'aide de deux cannes pour s'occuper de ses ruches et profiter de son jardin à la campagne.
Que c'est difficile de se réveiller au milieu de la nuit pour ne plus s'endormir, en cherchant un souvenir ou une pensée qui vous échappe ! Que c'est frustrant de trouver ses poches remplies d'objets dont vous ne vous souvenez plus pour quelle raison vous les aviez gardés ! De retrouver les notes oubliées qui datent d'avant-hier, et qui ne vous disent plus rien.
De ne plus se déplacer aussi vite et de perdre le fil de plus en plus souvent...

Et quand le présent se perd, le passé ressurgit parfois avec force - comment étais-je vraiment ?
Moi, l'infaillible Holmes, un cartésien à la logique implacable et au raisonnement mathématique; étais-je jamais capable d'un vrai sentiment envers quelqu'un ? Ai-je ressenti ce que les gens ordinaires appellent "l'amour" ?
Tiens, il faut que j'essaye de mettre mes souvenirs à ce sujet dans cette histoire de "L'orgue de verre"; mais je n'écris pas aussi bien que ce bon vieux John, dommage !
D'ailleurs, je n'étais jamais à l'aise pour exprimer ce que je ressens... Voyons, ce petit Roger, fils de ma gouvernante - je l'aime bien. Je crois qu'il le sait, c'est un gars intelligent. Et il aime les abeilles...
Ah, et il faut que je vous raconte aussi mon récent voyage au Japon, et ce triste cas de Mr. Umezaki. Pourvu que ma mémoire tienne ! Je suis allé au Japon pour trouver un arbuste de longévité, alors, pourquoi suis-je revenu avec une ampoule contenant deux abeilles mortes ? Je les ai données à Roger.
Roger... après ce qui s'est passé, sa mère me croit sans coeur. Est-ce que Mycroft ou John aussi m'ont toujours cru sans coeur ?
Tout ça est si loin, et pourtant...

Je ne sais pas si je dois conseiller cette lecture aux puristes de Doyle. Les avis sur le livre sont très variés !
Pour ma part, quelque chose dans cette histoire m'a vraiment touchée...
L'âge est sans pitié. Même pour ceux que l'on croit immuables. Même pour Holmes.
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Mitch Cullin met en scène un Sherlock Holmes vieillissant et dont la mémoire lui fait défaut, c'était un pari très risqué mais pourtant réussi.

J'ai pris beaucoup de plaisir a retrouver le célèbre détective qui est maintenant retiré dans sa maison de campagne auprès de ses abeilles.
"- Vrai? C'est bien vous?
- J'ai cet honneur, en effet.
- Non? Sherlock Holmes? Je n'en crois pas mes oreilles.
- Ne vous en faites pas, c'est à peine si j'y crois moi-même."
C'est l'occasion de se souvenir sa dernière enquête et d'essayer de mettre ses souvenirs sur papier. Il se remémore aussi son récent voyage au Japon.

Si les souvenirs de Holmes sont confus, le roman lui l'est aussi puisque, le détective se rappelle des choses dans le désordre.
"- Eh non, répondit Holmes. Malheureusement, je n'ai jamais porté la casquette avec laquelle on me représentait toujours, ni d'ailleurs fumé la pipe. Pures inventions d'illustrateur décidé à me doter d'accessoires distinctifs afin de mieux vendre les magazines où paraissaient mes aventures. Je n'ai pas eu mon mot à dire.
- Ah… fit M. Umezaki, dont la déception était évidente. Il transmit l'information à son frère, qui adopta aussitôt la même expression, mais s'inclina prestement, comme s'il en avait honte.
- Je vous en prie, ce n'est rien, intervint Holmes, qui avait l'habitude qu'on lui pose ces questions et qui, à la vérité, prenait un plaisir pervers à détruire le mythe."

C'est parfois difficile de suivre mais pourtant le résultat est étonnant et donne un excellent roman.


Parlons maintenant de son adaptation en film, sous le simple titre de Mr. Holmes. Je crois que je l'ai préféré au roman pourtant je pense qu'il faut vraiment avoir lu le roman avant de voir le film pour l'apprécier a sa juste valeur.

Le scénario s'avère plus simple et moins confus. le détective traite affaire après affaire et non plusieurs en même temps comme dans le roman.

Ian McKellen est excellent dans le rôle de Holmes. le jeune garçon, interprété par Milo Parker, est très attachant et s'avère un acteur prometteur.

Bref ce film comme le roman devrait ravir les fans de Sherlock.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Conan Doyle avait fourni la piste dans « Son dernier coup d'archet » et « La crinière du lion » : pour ses vieux jours, Sherlock Holmes coule des jours paisibles en élevant des abeilles dans un petit coin des South Downs au sud de l'Angleterre, jouissant d'un joli point de vue sur la Manche. La dernière enquête du canon holmésien est datée de 1914, à la veille de la première guerre mondiale, Holmes met hors d'état de nuire un espion du Kaiser. Sherlock Holmes, né en 1854, a alors 60 ans, et c'est son dernier coup d'archet !
Mitch Cullin pousse le bouchon beaucoup, mais alors beaucoup plus loin, et propose… Allez, pourquoi pas une dernière petite aventure de Sherlock Holmes aux alentours de 1947 ? Un bon vieux Sherlock de 93 ans ? Que voulez-vous, Conan Doyle n'ayant pas osé faire mourir Sherlock Holmes une seconde fois, il n'a pas officiellement daté l'année de son décès – ça devait pourtant le démanger fortement, on sait qu'il avait fini par haïr son personnage – et ce bon Mitch en profite.
En 1947, le Dr Watson, le fidèle ami de toujours, est mort depuis longtemps. Mycroft, l'inspecteur Lestrade, Mrs Hudson, Wiggins, les Irréguliers, ont quitté ce monde depuis des années. Quand à Moriarty n'en parlons pas, il n'est jamais ressorti des chutes du Reichenbach (sauf dans le livre de John Gardner).
Holmes vit donc avec ses souvenirs...
Et Holmes, hélas, est devenu un peu gâteux.
On lui a connu des jours meilleurs (normal, vu son grand âge). Holmes perd la mémoire, oublie le contenu de ses poches, note tout sur des petits bouts de papier, se déplace avec deux cannes, porte une barbe et des cheveux longs, n'hésite pas à piquer un petit roupillon de temps en temps et oublie où il est à son réveil, est intransigeant avec ses domestiques.
Holmes voyage, il est invité au Japon pour un dernier conseil et se rend à Hiroshima.
Holmes tente de rédiger une aventure oubliée, jamais publiée par Watson, tellement décousue que j'avoue n'avoir pas compris grand-chose à cette histoire « d'orgue de verre » (il est vrai que Holmes n'a jamais prétendu posséder le talent littéraire de Watson).
Tout ceci ne suffit pas à faire des Abeilles de Monsieur Holmes un bon roman policier, même si c'est incontestablement un bon roman sur la grande vieillesse. A mon avis, Mitch Cullin aurait très bien pu écrire son roman sans utiliser le personnage de Sherlock Holmes. Néanmoins, Sherlock Holmes est un personnage bien pratique pour ce genre d'histoire car 1) on connaît bien son passé, sa vie et son oeuvre, et 2) c'est un personnage de fiction, pas besoin de coller à la biographie d'un personnage réel. Au bénéfice du doute, je retire, de justesse, l'argument : « Sherlock Holmes fait vendre » car Mitch Cullin semble assez bien maîtriser le canon et sa volonté de contribuer au mythe holmésien paraît sincère.
Pour conclure, les Abeilles de Monsieur Holmes ont certes pour mérite, dans l'univers holmésien, de combler une lacune en proposant une brique qui manquait jusqu'alors, mais... I'm afraid, Watson that this is not a thriller… Ce n'est pas un roman policier ! Léger oubli que l'on ne peut imputer à Alzheimer mon cher Watson, le seul coupable, c'est Cullin ! Quel culot !
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1947. Dans un petit cottage anglais, vit paisiblement ses dernières heures, un vieux monsieur rendu acariâtre par la sénilité. La seule passion qui l'anime encore, est son amour immodéré des abeilles. Aussi quand le fils de sa gouvernante semble s'intéresser au sujet, le vieil homme décide de le prendre sous son aile et de lui offrir la figure paternelle qui lui fait défaut.
Ah oui, détail important, ce vieil homme n'est autre que Sherlock Holmes !
Mitch Cullin ajoute sa pierre à l'édifice holmésien et c'est fait avec une main de maître. Nous suivons le déclin du héros de Conan Doyle, ses doutes, ses failles mais aussi sa dernière enquête qui nous le verrons sera tragique.
Ce livre est magnifique de poésie et de douceur. le pari est réussi.
A conseiller pour tous les passionnés de Sherlock.
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Sherlock Holmes coule une retraite presque paisible dans une région où tous les hommes aimeraient aller : le Suce Sex !

Oh, pardon, j'ai mal compris, c'est le Sussex… Juste une question d'orthographe en somme.

C'est dans ce petit coin des South Downs, au sud de l'Angleterre, qu'il élève des abeilles et vit dans le calme, loin du tumulte de Londres qui fut sa vie lorsqu'il était détective consultant.

Jouissant d'un joli point de vue sur la Manche, Holmes aurait tout pour être heureux s'il n'était pas aussi vieux !

93 ans… Mémoire qui flanche, il marche difficilement, a besoin de deux cannes, se réveille sans savoir où il est, trouve des objets dans ses poches dont il ne se souvient plus les y avoir mis… L'auteur nous a tout de même évité les fuites du robinet. Ouf.

Voici un portrait tout à fait inhabituel de Holmes, lui qui termina sa carrière "officielle", c'est-à-dire canonique, en 1914, à 60 ans, pour son dernier coup d'archet. Conan Doyle l'avait déjà zigouiller une fois dans les chutes, il nous a épargné des aventures avec un Holmes perclus d'arthrite et de rhumatismes.

Dans ce roman, nous avons trois "affaires" : Holmes vieux dans sa ferme qui se remémore deux choses : une affaire qu'il a eu à résoudre lorsqu'il avait la cinquantaine et son voyage qu'il vient de faire au Japon, visitant même Hiroshima après la bombe H.

J'avais hésité devant ce livre car voir Holmes vieux et défaillant, ça risquait de me faire mal au coeur.

Pour moi, Sherlock Holmes est comme les personnages de bédés qui ne vieillissent pas, ou alors lentement. Et le voir marcher à l'aide de deux cannes, avoir des absences fut un crève-coeur. Mais j'ai aimé ce roman.

L'unique problème vient que les trois affaires sont racontées de manière alternée mais ce, durant plusieurs chapitres, et lorsque la transition se fait entre deux histoires, on met un petit peu de temps à replonger dans le fil de l'histoire puisque l'on passe d'un vieillard à un homme dans la force de l'âge.

Le ton est agréable et non dénué d'humour, sans compter tous les clins d'oeil qui parsèment le roman, comme de petites attentions pour le lecteur holmésien.

En fait, l'enquête est secondaire, quasi, hormis pour une chose : l'orgue de verre.

Ici, tout n'est que souvenirs ou émotions. J'avais pensé que le Holmes de Cullin serait d'une froideur absolue, mais non, il a un coeur et le voir s'attacher au petit Roger, fils de sa gouvernante, est un vrai plaisir de fin gourmet.

Ce fut une lecture fort émouvante sur de nombreux points, surtout que voir mon Sherlock Holmes diminué ne fut pas agréable pour moi.

Aucun regret pourtant, le portrait était beau et j'ai dévoré le roman en une journée.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Puisque John revient occuper mes pensées, je voudrais en profiter pour évoquer ici un agacement récent. Il appert que certains dramaturges et auteurs de romans dits policiers ont récemment dressé un portrait injuste de mon ancien associé. Ces individus à la réputation douteuse dont le nom n'est pas digne d'être mentionné ici cherchent à le dépeindre sous les traits d'un balourd ou d'un sot. Rien ne pourrait être plus éloigné de la réalité. L'idée même que j'aie pu m'embarrasser d'un nigaud peut être comique dans un contexte théâtral, mais je considère pour ma part ces insinuations comme de graves insultes pour John comme pour moi. Il se peut que cette erreur provienne de ses écrits, car il a généreusement surestimé mes capacités tout en présentant les siennes avec une formidable modestie, alors que ce camarade, au contraire, faisait preuve d'une astuce naturelle, d'une perspicacité innée qui se révélaient fort précieuses dans le cadre de nos enquêtes. Certes, çà et là il lui est arrivé de ne pas entrevoir une solution pourtant évidente, ou de prendre une décision malavisée, je ne le nie pas ; mais je l'ai presque toujours trouvé sagace dans ses opinions comme dans ses hypothèses. Par dessus tout, j'ai eu le plaisir de passer ma jeunesse en compagnie d'un homme capable de flairer l'aventure dans les affaires les plus banales et qui tolérait, avec humour, la patience et la loyauté dont il était coutumier, les excentricités d'un ami souvent désagréable. Aussi, si les experts tiennent honnêtement à désigner le plus nigaud des deux, pour moi, il ne fait pas de doute que c'est à moi, et à moi seul, que doit revenir cet honneur.
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- C'est l'oeuvre du Seigneur que vous faites là, monsieur, lui avait dit un jour Mrs Munro. Je suis sûre que vous exécutez Sa volonté à votre manière en aidant ceux qui sont dans le besoin.
- Ne dites-donc pas de sottises, avait-t-il répliqué avec hauteur. C'est plutôt vous qui exécutez ma volonté à moi. Laissons le Seigneur en dehors de l'équation, si cela ne vous ennuie pas.
- Comme vous voudrez, avait-t-elle répondu d'un ton conciliant. Mais si vous voulez mon avis, c'est la volonté de Dieu, et c'est tout.
- Mais ma chère, votre avis, on ne vous l'as pas demandé, que je sache.
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- Vrai ? C'est bien vous ?
- J'ai cet honneur, en effet.
- Non ? Sherlock Holmes ? Je n'en crois pas mes oreilles...
- Ne vous en faites pas, c'est à peine si j'y crois moi-même.
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La mort, comme le crime, est banale, avait-il écrit quelque part. Alors que la logique, elle, est rare.
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Ils [Holmes et Umezaki] continuèrent à bavarder sous cape tandis que défilaient dans la rue prêtres, musiciens et habitants de la région déguisés en démons – les hommes portant de lourds phallus en bois, les femmes serrant contre elles des formes phalliques plus petites, sculptées et entourées de papier rouge.

Les spectateurs devaient toucher au passage l’extrémité des phallus pour assurer une bonne santé à leurs enfants.

— Étonnant, remarqua Holmes.
— Oui, j’ai pensé que cela vous intéresserait.
— Mon ami, répondit l’Anglais avec un sourire espiègle, je crains que tout cela soit plus à votre goût qu’au mien.
— Sans doute, sans doute, acquiesça M. Umezaki, qui souriait à son tour tout en tendant la main vers un phallus qui passait à sa portée.
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