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EAN : 9782729120795
189 pages
Editions de La Différence (05/06/2014)
3.43/5   14 notes
Résumé :
Régine Deforges revisite un fait divers historique qui fit grand bruit : Aimée Millot, la bergère d’Ivry, assassinée à dix-neuf ans, le 25 mai 1827, par un amoureux éconduit. Pris de remords, Honoré Ulbach se rend à la police et est guillotiné le 10 septembre suivant. Cette histoire inspira Victor Hugo qui se trouvait parmi les témoins de l’exécution. Il commença aussitôt Le Dernier jour d’un condamné, qui parut en 1829, la même année que Notre-Dame de Paris, et mar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Alors là coup de coeur absolu, tout d'abord j'aime les écrits de Régine Desforges, ensuite ça met en scène mon écrivain-poète préféré au monde Victor Hugo, duo gagnant donc. le 25 mai 1827, la jeune orpheline Aimée Millot surnommée la "bergère d'Ivry" avait été assassinée par son amoureux éconduit, Honoré Ulbach. Celui-ci avait été condamné à mort et c'est en assistant le 10 septembre 1827 à son exécution que Victor Hugo se décida à écrire "Le dernier jour d'un condamné" (paru en 1829).

Les thèmes sont ceux de la vie de tout à chacun : les femmes, la passion, la jalousie, la mort, la justice, la littérature… l'écriture de l'auteur est magnifique, simple et poétique elle a su refaire vivre ce drame et restituer l'ambiance, les lieux et la mentalité de l'époque. J'ai adoré suivre Victor Hugo dans ses réflexions, dans la construction de ce qui allait devenir une de ses plus belles oeuvres à savoir le dernier jour d'un condamné, et même les prémisses des Misérables. On y trouve des scènes de peintures et on sent à quel point il est torturé, à quel point il a envie que la peine de mort soit abolie. Son coté humaniste est aussi mis en avant notamment à travers ses visites en prison pour voir Honoré Ulbach et par la suite pour donner des livres aux prisonniers afin qu'ils se cultivent.

On y retrouve des personnages importants de l'époque : Victor Hugo. Sa femme Adèle, sa maîtresse, Juliette Drouet, Lamartine, Chateaubriand, Sainte-Beuve, Béranger, La Fayette, Delacroix… C'est passionnant et je n'ai pas pu décrocher et je n'ai cessé de me dire que c'est bien triste de se dire qu'il n'y aurait plus de livre de Régine Desforges. Elle m'a donné envie de relire les oeuvres de Monsieur Victor Hugo .

Que les faits soient avérés ou non pour certains ne change rien à la donne, on y croit, on est à fond dedans et on est transporté dans Paris et on prend part au combat de Victor Hugo contre la peine de mort.

Superbe, lu en 2 heures passées trop vite.

VERDICT

A lire, relire, conseiller, prêter, offrir. C'est le livre à mettre dans sa valise .
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La bergère d'Ivry, on n'en sait que le drame qui se joua, Victor Hugo témoin de la sentence, se prit de pitié pour ce condamné à mort, lui rendant visite dans sa geôle, et protecteur de sa veuve et son enfant. Il se fit défenseur de l'abolition de la peine de mort sous le regard dépité De Chateaubriand, mais soutenu par Lamartine.
C'est dans un Paris de cette époque que Régine Deforges nous plonge, nous vivons au rythme de Victor Hugo d'estaminets aux gargotes, du parvis de Notre-Dame, au son du tambourin de Gina (futur Esmeralda) , on découvre un Hugo dessinateur, poète, écrivain dans la fièvre de sa création.
Une belle et palpitante ambiance, j'ai beaucoup apprécié vivre la génèse de deux oeuvres de Victor Hugo : le dernier jour d'un condamné et Notre Dame de Paris, on y retrouve les personnages principaux à savoir le bossu, la gitane, le capitaine de gendarmerie entre autres. Et bien le dernier jour d'un condamné qui est la source de ce récit, ouvrage que je n'ai pas lu mais ce n'est que chose remise, il me tarde de le découvrir après avoir vu se dessiner les premiers jets ici avec la Bergère d'Ivry la victime.
Un beau récit qui nous laisse entrevoir un Victor Hugo, fougueux et talentueux, créateur et précurseur dans ce besoin de défendre les condamnés. Les idées pour ou contre la peine de mort sont ébauchés ici, et je pense qu'elles doivent être plus précises dans le fameux roman : le dernier jour d'un condamné.
Belle découverte, hélas, Régine Deforges succombant à une crise cardiaque n'a pas achevé ce roman, il nous reste néanmoins toute son oeuvre et celle de Victor Hugo à lire et relire, pour imaginer la fin de la bergère d'Ivry. Bel hommage qu'elle a rendu à ce grand poète, écrivain.
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Régine Deforges est décédée le 3 avril de cette année, elle a laissé ce roman inachevé que les éditions de la Différence ont décidé de publier sans dernière relecture ou correction. Dans la préface, Pierre Wiazemski, le mari de l'écrivaine, écrit cela ainsi que l'abandon en cours de route de la bergère au profit de Victor Hugo ; "Ne t'inquiète pas j'y reviendrai" lui répond-elle lorsqu'il le lui fait remarquer. Elle n'en aura pas le temps.
Les spécialistes ès Victor Hugo auront sans doute à redire sur ce roman qui mélange joyeusement les années (j'ai par exemple trouvé une citation de Claude Gueux, qui ne paraîtra qu'en 1832, soit cinq ans après les faits racontés ici, et encore je ne suis pas spécialiste !), qui dresse un portrait sans doute flatteur de l'illustre écrivain alors âgé de 25 ans, fougueux, en pleine puissance créatrice. Laissons-les dire.
Il m'est assez difficile de parler de ce livre, car comme il est inachevé, je ne sais pas ce qui aurait pu y changer, y évoluer voire y être corrigé ou supprimé. J'y ai trouvé pas mal de détails qui m'ont gêné, comme des dialogues qui sont parfois abrupts qui se finissent sèchement, ou un manque de liant, de liens dans l'ensemble, des répétitions comme "ces estaminets qui ne payent pas de mine" qui devaient pulluler dans le Paris de l'époque. Sans doute, l'auteure aurait-elle corrigé cela, ajouté des articulations, car comme dit Platon dans son Phèdre, "voilà de quoi, pour ma part, je suis amoureux : des divisions et des rassemblements qui me permettent de penser et de parler" (merci Joël, qui ne me lira pas, sans toi, jamais je n'aurais cité Platon, mais franchement, ça en jette ! ) les rassemblements, les articulations nous auraient permis de lire ce roman comme un ensemble et pas comme une suite de chapitres.
Ces remarques dites, je me suis laissé aisément prendre à la fougue de Victor Hugo et ceci d'autant plus facilement qu'il est l'un des classiques que je préfère lire et relire. le voir en personnage de roman n'est finalement pas étonnant lorsqu'on sait que sa vie fut particulièrement riche d'écriture, de voyages, de lectures, d'événements politiques, de prises de position très controversées pour l'époque. Il a aussi évolué sur ce qu'on appelle maintenant l'échiquier politique, commence royaliste, fervent admirateur de Napoléon (le premier, pas "Le Petit") pour finir à l'assemblée sur les bancs de la gauche. Régine Deforges nous le présente comme un homme jeune amateur de bonne chaire pas encore infidèle (il ne le sera que lorsqu'il rencontrera Juliette Drouet, après que sa femme Adèle eût elle-même succombé aux charmes de Sainte-Beuve), néanmoins pas insensible aux belles jeunes femmes qu'il croise, parmi elle Gina, jeune gitane qui danse sur le parvis de Notre-Dame. Régine Deforges fait des personnages de Victor Hugo des êtres qu'il a rencontrés et qu'il a ensuite placés dans ses oeuvres, après tout, pourquoi pas ? C'est assez drôle de l'imaginer parler avec la future Esmeralda ou le non-moins futur Phoebus... Et ce qui emporte tout, c'est sa volonté d'écrire ce fameux livre contre la peine de mort, malgré ses doutes, ses craintes d'être incompris, insulté et malgré les encouragements de certains de ses amis : "On ne touche pas impunément à l'un des derniers tabous de notre société. Vous aurez contre vous les esprits bien-pensants, les hérauts de la répression, de la peine de mort comme moyen de dissuasion, et toutes les petites gens qui tremblent pour leurs économies et leur vie. [...] Ne vous laissez pas décourager. Après tout, vous arriverez peut-être à faire abolir la peine de mort." (p. 72) Hugo osera en 1829 faire publier le dernier jour d'un condamné, d'abord anonymement sur les conseils de son éditeur. Un de ses livres que je préfère.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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L'ultime roman (inachevé) de l'auteure de la célèbre « Bicyclette bleue ». Elle a choisi de nous laisser un souvenir d'un des plus grand poète Victor Hugo, dont la côte a baissé depuis qu'il fût un des sujets du Bac en juin dernier.
Sil est annoncé, comme un réquisitoire d'Hugo contre la peine de mort, il ne traite pas le sujet en profondeur. C'est juste une petite ballade dans le monde littéraire d'Hugo. On y rencontre quelques personnages qui sont au coeur de ses romans « Notre Dame de Paris » - le dernier jour d'un condamné à mort »….. et des grands noms de la littérature comme Chateaubriand ou du dessin, comme Daumier.
Gina, la gitane de Notre Dame, il l'auréole d'un halo de bonté, d'humanité. Elle sera une des première à lire le manuscrit du Dernier jour d'un condamné à mort.
Concernant la peine de mort dont V.Hugo était accroché à son abolition, une réflexion s'impose. « Il aura fallu plus de 300 années pour arriver à concrétiser le rêve du poète, grâce à deux autres grands personnages : François Mitterand et Robert Badinter en 1981.

La « peine de mort », le sujet est difficile mais le roman est léger et agréable à lire soit en hommage à Victor Hugo, soit à Régine Deforges. Et comme je l'ai lu dans une autre critique de ce site, ce roman donne envie de lire ou de relire Hugo en commençant par "Le dernier jour d'un comdamné à mort" Honoré Hulbach qui tua le 25 mai 1827, Aimée Millot la bergère d'Ivry dont le meurtre constitue les premières pages de ce livre.

Ajoutons une petite note émotionnelle : Victor Hugo échange beaucoup d'amour avec sa fille Didiine. Léopoldine, pour qui il dédiera plus tard le fameux "Demain dès l'aube..."
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Un bien beau livre que ce dernier roman de Régine Deforges. La Bergère d'Ivry ou l'hommage de Régine à Victor Hugo. Touchant et émouvant, qui donne envie de relire tout V. Hugo.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
" Que pensez-vous de la peine de mort ? demanda Hugo à brûle-pourpoint.

- Qu’elle est préférable au bagne.

- Vous parlez sérieusement ?

- On ne peut plus sérieusement. Et je ne dis pas cela à la légère. Je sais de quoi je parle. Pour ce bagnard, ce semblant de vie est une descente aux enfers où il côtoie les êtres les plus abjects, les assassins les plus cruels qui se vantent d’avoir échappé au couperet. Aucun ne se sert de ce supplément de vie pour s’améliorer, se cultiver, ne serait-ce qu’apprendre à lire. Ils s’enfoncent dans l’ordure, dans l’ignorance la plus crasse. C’est pour cela que je ne suis pas pour l’abolition de la peine de mort qui protège la société de ces criminels

-C’est la société qui leur donne naissance en les privant de tout.

- Vous avez raison . la société ne peut pas pour autant prendre en charge des milliers de malheureux.

- Elle le pourrait si elle en avait la volonté."
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N'est-ce pas Dieu lui-même qui a dit : Oeil pour oeil, dent pour dent ? murmura Chateaubriant
Hugo : "C'était un Dieu cruel"
- Qui nous a créé à son image
- Cela prouve qu'il n'avait pas une grande estime pour ce qu'il faisait !
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On ne touche pas impunément à l'un des derniers tabous de notre société. Vous aurez contre vous les esprits bien-pensants, les hérauts de la répression, de la peine de mort comme moyen de dissuasion, et toutes les petites gens qui tremblent pour leurs économies et leur vie. [...] Ne vous laissez pas décourager. Après tout, vous arriverez peut-être à faire abolir la peine de mort. (p. 72)
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Lauren Malka nous emmène à La Bicyclette Bleue, une jeune librairie de quartier indépendante, fondée par Camille Deforges, fille de l'écrivaine et éditrice Régine Deforges. La clique des critiques de Livres Hebdo partage des coups de coeur, des surprises et commente les polémiques de la rentrée.
Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.
Enregistrement : octobre 2023 Réalisation : Lauren Malka Musique originale : Ferdinand Bayard Production : Livres Hebdo
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Régine Deforges

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