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EAN : 9782277279433
J'ai lu (08/01/1997)
3.72/5   32 notes
Résumé :
2020 : Le «chaos américain». Au sortir des deux guerres, l'Europe est néo-socialiste. Des vaisseaux mus par la lumière partent pour les étoiles.
2060 : Les royalistes prennent le pouvoir en France.
2075 : La Sainte Église de l'Expansion supplante le Vatican et prêche le triomphe de l'homme sur le Temps et l'Espace par la grâce de la Transmission instantanée.
2080 : Vénus devient une planète indépendante après la bataille de la Grande-Neige... De... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une histoire du futur en deux tomes .
C'était initialement un projet d'envergure cherchant à projeter dans le futur et dans l'espace , de l'histoire , de la géopolitique tout en mobilisant plusieurs sous genres de la SF , allants du space opera au courant post apocalyptique ...
Les différents personnages de cette suite de nouvelles parviennent incontestablement à une sorte de crédibilité assez solide . Il y a de bonnes descriptions « flash « avec des dialogues qui sont globalement assez «bof « souvent , qui viennent entacher à mon humble avis , la crédibilité fondamentale de cette suite de nouvelles .
L'univers est assez atypique du fait des idées en vogues dans certaines parties du roman , royalisme vague , église et autel , bon bref : on est en 1976 et le texte doit à l'époque qui est celle de sa rédaction une patine qui n'est pas désagréable et qui affiche aujourd'hui une grande originalité ...
Malgré un long espacement et une courageuse répartition dans le temps et dans un futur assez lointain , l'univers conserve incontestablement une cohérence globale qui est assez séduisante .
Sauf exception , ce n'est pas un récit de SF militaire stricto sensu , c'est par contre une geste géopolitique presque épique . C'est une joute continuelle entre différentes logiques de dominations assez totalitaires et normatives .
Chaque nouvelles se pose quelque part et donne des nouvelles de l'humanité , avec globalement : une unité de temps , une unité de lieux et des intervenants spécifiques cette époque . Chaque nouvelle est un récit autonome et chaque fois se pose le risque que l'on aime ou pas tel ou tel texte au grès de la lecture .
Des textes assez courts qui manquent de développements suffisants , de solidités globales mais un texte assez agréable à parcourir malgré un gout de précipitation qui laisse voir ce qui manque et c'est très regrettable car c'est suffisamment bon , pour que l'on regrette ces manquements trop incontournables car trop visibles .
Dommage ...
Le quatrième de couverture du tome un :
2020 : le « chaos américain ». Au sortir des deux guerres, l'Europe est néo-socialiste. Des vaisseaux mus par la lumière partent pour les étoiles. 2060 : Les royalistes prennent le pouvoir en France. 2075 : La Sainte Église de l'Expansion supplante le Vatican et prêche le triomphe de l'homme sur le Temps et l'Espace par la grâce de la Transmission instantanée. 2080 : Vénus devient une planète indépendante après la bataille de la Grande-Neige... Des hommes connaissent des symbioses bizarres, sur un monde appelé Aphrodite sous les rayons de Sirius. 2095 : L'Europe entre en guerre avec l'Empire du Pacifique. Telle est l'histoire de ce futur dans lequel nous venons d'entrer et qui conduira l'homme à la transfiguration et à l'oubli.
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Et les humains essaimèrent à travers la galaxie… Mais tout cela ne fut pas bien facile. Les difficultés se multiplièrent, de tous ordres : techniques, naturels. Et, surtout, humains : rivalités, ambitions, volontés d'hégémonie. Tout cela sur plus de deux mille ans. En route pour une fresque haute en couleurs et en émotions !

Michel Demuth, pour moi, c'était surtout un nom. Parmi les noms connus de cette époque lointaine des années 60-70 : Alain Dorémieux, Gérard Klein par exemple. Même en me creusant la cervelle, pas facile de trouver un titre qui m'aurait marqué. La faute à ma mémoire, sans doute. En attendant, j'étais intrigué par ce qu'on présente comme une histoire du futur à la française. Alors que toutes celles dont j'avais entendu parler (et celles dont parle la très éclairante préface de Richard Comballot) étaient américaines : Les Seigneurs de l'instrumentalité de Corwainer Smith que j'avais adoré, L'Histoire du futur de Robert Heinlein dont j'avais lu des parties. Alors j'ai été intrigué par cette version tricolore. Et intéressé par le pari de l'éditeur, le Bélial', qui a voulu la compléter. Car Michel Demuth, s'il en avait bâti le plan, n'a jamais rédigé toutes les nouvelles prévues. En effet, ses tâches de traducteur et d'éditeur ne lui en ont pas laissé la liberté. le pari a donc consisté à demander à plusieurs auteurs français actuels d'écrire ces textes afin de terminer le cycle. S'y sont donc collés, avec succès selon moi, Ugo Bellagamba, Christian Léourier, Colin Marchika, Olivier Bérenval, Richard Canal, Joëlle Wintrebert, Dominique Warfa, Jean-Jacques Girardot et Jacques Barbéri. On a trouvé pire, comme casting !

Comme dans les récits du cycle de Fondation d'Isaac Asimov, on trouve en exergue une court passage tiré, dans le cas présent, des Galaxiales, encyclopédie relatant les évènements marquants de cet univers imaginé par Michel Demuth et qui court sur plusieurs millénaires. Plus précisément dans une histoire qui s'étend de 2020 à 4000 et plus de notre ère. Dans une suite de nouvelles (trente pour être précis), Michel Demuth (et ses condisciples) dresse un portrait de ce qu'aurait pu être notre futur, si nous étions encore dans les années 60. Intéressant de voir comme les idées de l'avenir ont changé en quelques années. Dans cette SF, les planètes conquises sont luxuriantes, avec des plantes aux couleurs étranges, aux formes acérées. Elles sont la plupart du temps hostiles aux colons, par essence ou par volonté de lutter contre l'envahisseur. Ou pour se défendre, comme dans « La Course de l'oiseau Boum-Boum ». Cependant, l'ennemi principal des voyageurs de l'espace, ce ne sont pas les locaux, mais les humains eux-mêmes. Les siècles avançant, de nouveaux centres de pouvoir naissent : Mars, Vénus, puis d'autres planètes lointaines. Sans oublier l'église qui possède la première la possibilité de se transporter instantanément d'un endroit à un autre. Technique qui n'est pas sans danger, car les premiers usagers peuvent être victimes de l'effet du Labyrinthe, atroce trouvaille et en même temps formidable sur le plan littéraire. On le retrouve disséminé à travers nombre de textes tout au long du recueil.

Le style et les sujets d'intérêt varient à travers les âges. Je ne sais pas quand ont été publiés les différents textes et je n'ai pas le courage d'aller vérifier sur Internet (j'aurais d'ailleurs bien apprécié que cela soit indiqué, même si je peux comprendre la volonté de ne pas altérer la progression chronologique par ce genre de renseignement). Les premières nouvelles sont rapides et efficaces : l'action domine et les surprises finales semblent la marque de fabrique de l'époque. Mais plus on avance dans le recueil, plus les descriptions se font importantes. Plus le sens se cache derrière des passages obscurs. Au milieu du livre, j'ai eu un peu peur que cela ne devienne trop « conceptuel » pour moi. Et j'ai vu arriver avec soulagement les premiers récits écrits par quelqu'un d'autre que Michel Demuth. « L'Île aux Alices », par exemple, m'est resté assez opaque. Mais l'arrivée des co-auteurs a tout changé. Reprenant les thématiques et parfois les personnages de Michel Demuth, ils ont prolongé brillamment l'histoire de leur prédécesseur, en la rendant accessible à un lecteur du XXIe siècle. Toujours des éléments de décor exotiques, toujours des personnages marqués, mais moins de paragraphes où je me suis perdu. Et l'irruption progressive et assez mystérieuse de la figure de l'Autre, préparée peu à peu, mais vraiment jamais venir au premier plan. Il devait être là mais pas au centre de l'histoire. Juste vers la fin.

Ces Galaxiales ont été pour moi une découverte. Découverte d'un futur passé, d'un avenir légèrement désuet. Mais surtout moments d'émerveillement devant des trésors d'imagination. Moments de grâce lors de descriptions entraînantes et magiques. Moments de joie et de tristesse, surtout (la tonalité de l'oeuvre est assez morose : Michel Demuth n'est pas tendre avec ses protagonistes), pour certains personnages. Un beau cadeau à faire, ou à se faire, d'autant que la couverture de Druillet ne laisse pas indifférent. Un beau livre dans lequel il est agréable de se perdre.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Je me souviens du milieu des années 70 où je découvrais la science-fiction avec 'La grande anthologie de la science-fiction' que publiait le Livre de Poche.
Je me souviens de la collection 'Le livre d'or de la science-fiction' chez Pocket un peu plus tard. Je me souviens de la découverte de PK Dick.

Je me souviens des belles illustrations de J'Ai lu, des couvertures plus hasardeuses du Livre de Poche et des couvertures de Siudmak pour Pocket. Je me souviens de la revue Métal Hurlant.

Mais par dessus tout je me souviens de mon enthousiasme à la lecture de la 4eme de couverture du premier tome des Galaxiales publié par J'ai Lu en 1976 et de mes rêveries devant la couverture de Chris Foss.

Star Wars n'était pas sorti, Alien ce serait en 1979 et BladeRunner en 1982. Pour décoller nous avions seulement les textes et les illustrations.

Jusque là je lisais des textes anglo-saxons, mais je cherchais un pendant français. Les tentatives avaient été peu concluantes. Ni Curval, ni Klein n'avaient trouvé grace à mes yeux. Pour tout dire j'avais avec les auteurs français une impression d'amateurisme.

Et puis ... Les Galaxiales
2020 : le « chaos américain ». Au sortir des deux guerres, l'Europe est néo-socialiste. Des vaisseaux mus par la lumière partent pour les étoiles.
2060 : Les royalistes prennent le pouvoir en France.
2075 : La Sainte Église de l'Expansion supplante le Vatican et prêche le triomphe de l'homme sur le Temps et l'Espace par la grâce de la Transmission instantanée.
2080 : Vénus devient une planète indépendante après la bataille de la Grande-Neige... Des hommes connaissent des symbioses bizarres, sur un monde appelé Aphrodite sous les rayons de Sirius.
2095 : L'Europe entre en guerre avec l'Empire du Pacifique.

C'est cette ébauche de chronologie en 4eme de couverture qui m'avait attiré. L'auteur m'était inconnu. Je me souvenais juste vaguement avoir lu son nom au détour d'articles.
Le livre débutait par un tableau qui détaillait, sur deux millénaires, l'avenir de l'humanité : dates, évènements scientifiques, sociaux, religieux et politiques; grands courants et influences. Il y avait une proximité culturelle et géographique : l'Europe néo-socialiste, la prise de pouvoir des royalistes en France. Mais l'auteur ouvrait aussi des perspectives grandioses et flamboyantes: La République de Rigel, Hégémonie de la Guilde.

Demuth prenait le lecteur par la main pour le conduire vers les étoiles avec des textes pointillistes. Des instantanés du futur. Cette qualité d'écriture, c'était bluffant chez un auteur français.

En 1979 c'était le deuxième tome, toujours illustré par Christopher Foss. Un an plus tard je découvrai @Les seigneurs de l'instrumentalité où je retrouvai le même souffle. J'attendais la suite, le tome 3. La chronologie n'était pas achevée. Les titres des nouvelles à venir étaient déjà connus.
Je n'imaginais pas que les Galaxiales allaient s'étioler. Michel Demuth, pris par d'autres projets, abandonnait son métier à tisser. Dans un entretien donné en 2002, il expliquait qu'il avait établi le plan sans vraiment savoir où il allait.

Michel Demuth est mort en 2002. Vingt ans ont passé et des admirateurs enthousiastes ont repris le flambeau. Avec bonheur. Grâce leur soit rendue d'avoir enfin donné corps à nos rêves inachevés.

Il est de bon ton dans les 'Masse critique' de remercier l'éditeur pour l'envoi, mais ma petite personne n'a que peu d'importance.
Le réel mérite de l'éditeur - @Le Bélial - c'est d'avoir repris l'ouvrage où Michel Demuth l'avait laissé. Grace à lui ces chroniques du futur sont à nouveau en lumière.

Philippe Druillet a pris en main sur l'illustration. Richard Comballot et Serge Lehman nous offrent deux textes d'introduction enthousiastes.

NB : L'entretien de 2002 a été publié à l'origine dans la revue @Bifrost (No 25) (Le Bélial) et repris dans @A l'est du Cygne (Le Bélial)
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Le livre s'ouvre sur une frise chronologique allant de l'an 2020 à l'an 4000 et détaillant les grands évènements scientifiques, religieux et politiques de l'humanité. Il s'agit en fait d'un sommaire habilement déguisé : à chaque année correspond le titre d'une nouvelle. Les Galaxiales ressemble, dans sa structure, au tome 1 du cycle des Robots, d'Isaac Asimov. Il s'agit d'un recueil où chaque nouvelle peut être considérée comme le chapitre d'un roman.

C'est à ce moment que j'ai découvert que j'avais entre les mains le premier tome d'une série (rien ne l'indique sur la couverture). Ce tome 1 couvre, en neuf nouvelles, les années 2020 à 2114. Une période qui verra l'homme partir à la conquête de l'espace, d'abord en colonisant les autres planètes du système solaire, puis en partant vers les étoiles les plus lointaines. Chaque nouvelle raconte une étape-clé dans l'histoire de l'humanité, souvent liée à une découverte scientifique.

Dès la lecture de la première nouvelle (L'été étranger), qui repose sur une idée si simple que je ne peux rien en dire sans spoiler, on comprend que la route des étoiles sera semées d'embûches, et que le principal ennemi de l'homme sera l'homme. Soit l'autre : de nombreuses guerres jalonnent l'avenir ; soit lui-même : il faudra s'adapter psychologiquement, le temps et l'espace séparant les systèmes stellaires prennent des dimensions incommensurables pour l'esprit humain.

Les nouvelles couvrent des genres très variés. J'ai moins aimé celles principalement portées sur la politique ou la religion (Mantes ; Les Tambours d'Australie) et préféré celles plus centrées sur les technologies (Les Grands équipages de lumière ; Gamma-sud ; le Rivage bleu). Certaines histoires jouent la carte de l'exotisme (L'été étranger ; Aphrodite 2080), une autre est plus intimiste (Le Fief du félon) et la dernière nous plonge dans l'horreur (Haine-Lune).

Comme toujours dans un recueil, certaines histoires m'ont moins plu que d'autres' mais même celles que j'ai le moins aimé contenaient des idées intéressantss. Dans l'ensemble, j'ai trouvé très bonnes la plupart des histoires. Et il y en a une que j'ai carrément trouvée excellente, au point que mon premier réflexe à été de la relire une fois le livre terminé.

- Un rivage bleu :
J'ai adoré cette nouvelle. Au début, elle semble confuse, et c'est voulu, ensuite elle donne le vertige. C'est comme regarder une adaptation de Philip K. Dick par Christopher Nolan au travers d'une lentille kaléidoscopique, pour vous donner une idée. L'éternité en une fraction de seconde... Juste génial.

Rien que pour cette nouvelle, ce recueil vaut le coup d'être lu, mais les autres sont franchement pas mal aussi. Un ouvrage de science-fiction qui a très bien vieilli selon moi.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Un des grands monuments de la Science-Fiction française, laissé inachevé à la mort de son auteur il y a une vingtaine d'années, trouve ici sa complétude grâce à la plume d'une dizaine d'auteurs réunis sous l'égide de Richard Comballot.

Les Galaxiales, c'est un cycle de nouvelles dont l'ambition évoque celle des Seigneurs de l'Instrumentalité: raconter l'histoire future de l'Humanité, sur plusieurs milliers d'années. Michel Demuth avait commencé son cycle en 1965, l'avait poursuivi jusqu'à la consécration du Grand Prix de l'Imaginaire en 1977, malgré une carrière très accaparante. Quelques textes avaient été écrits dans les années 1980 et 1990, mais malheureusement, son décès devait laisser les Galaxiales inachevées, malgré une ébauche des textes qu'il restait à écrire et qui était connue depuis longtemps.
C'est grâce à la détermination de Richard Comballot d'achever cette oeuvre en mémoire de Michel Demuth que nous avons aujourd'hui ce volume des Galaxiales complété, ainsi que l'explique Serge Lehman dans sa préface.

La préface comme l'introduction sont excellentes et passionnées et m'ont quasiment convaincu d'aller acheter l'autre volume des oeuvres de Michel Demuth (l'intégrale de ses autres nouvelles) avant même d'avoir entamé ce volume-ci. Surtout, ils retracent parfaitement l'histoire des Galaxiales et la vie de leur auteur, et donnent toutes les explications et les assurances sur les circonstances de leur achèvement par des auteurs tels que Ugo Bellagamba, Jacques Barbéri, Christian Léourier ou Dominique Warfa, pour n'en citer que quelques uns.

Les Galaxiales peuvent se scinder en trois parties, reflétant la vie (et "l'après vie") de Michel Demuth. le premier tiers du volume est très typé SF et se lit comme tous les classiques de l'époque, auxquels, clairement, Michel Demuth n'avait pas grand chose à envier. La toute première nouvelle de ce volume est d'une grande intelligence, le final est totalement inattendu... Les textes sont intelligents, et dessinent ce fameux avenir de l'Humanité selon la méthode de la "petite touche": ce n'est qu'un élément de fond de l'histoire, pas son objet.

Le deuxième tiers m'a paru beaucoup moins SF et beaucoup plus "expérimental", là encore dans la mouvance de ce qui se faisait dans les années où ces nouvelles ont été écrites (années 1970). le meilleur exemple en est la nouvelle "Elle était cruelle", écrite à la deuxième personne, comme dans un de ces livres dont vous êtes le héros. J'ai, personnellement, eu du mal à traverser ces textes, même s'ils restent bons.

Le troisième tiers, enfin, est probablement celui où les amateurs des Galaxiales ont le plus de craintes: difficile, en effet, de reprendre un cycle inachevé après la mort de son auteur, surtout quand on a affaire à un monument comme Les Galaxiales.
Le défi est-il donc relevé et surtout, réussi?
A mes yeux, oui, sans aucun doute. Les auteurs qui ont repris le cycle ne partaient pas d'une page blanche, et ont tous su inscrire avec succès leurs textes dans la grande fresque élaborée par Michel Demuth. Leurs textes renouent nettement avec la SF, par rapport aux textes du deuxième tiers. Les éléments de fond, les intrigues politiques, les rivalités entre empires, les rencontres du 3e type, la transformation de l'Humanité, tout y est évoqué tel que c'était sensé l'être, tout en développant des intrigues plus localisées et tout à fait intéressantes à suivre. J'ai énormément aimé Chasse en Syrénie de Christian Léourier, qui a vraiment mêlé avec brio une action typiquement SF avec un "fond culturel" qui pour le coup n'était plus vraiment de la "petite touche". J'ai beaucoup moins apprécié Les Hommes-Soeurs d'Hermonville de Dominique Warfa, mais c'est certainement parce que l'histoire ne me parlait absolument pas, et non parce qu'elle serait ratée.

Dans l'ensemble, ce volume est une très belle découverte, et le Bélial' a fait un très beau travail d'édition sur ce titre, comme attendu dans la collection Kvasar. Il ne manque qu'une seule petite chose qui je trouve aurait apporté un autre éclairage sur tous ces textes: j'aurais beaucoup apprécié que soit mentionnée la date de rédaction et de première publication des textes de Michel Demuth, qui ont été rédigés sur une période de plusieurs décennies. Pour la prochaine édition, peut être?

Que vous soyez connaisseur ou totalement nouveau face aux Galaxiales, vous pouvez aller les yeux fermés sur ce volume, car vraiment ce monument de la SF française vaut la peine d'être découvert.

Un très grand merci aux éditions le Bélial' et leur superbe collection Kvasar, et à Babelio pour m'avoir permis de lire Les Galaxiales!
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il s'éveilla du néant et ouvrit les yeux sur un ciel où défilaient des nuages blancs. Un souffle tiède balaya son visage et il sentit battre une mèche de cheveux sur son front. Il frissonna puis passa la langue sur ses lèvres. Elles étaient sèches, craquelées. Sa bouche était pâteuse et avait un goût de sang. Ses mâchoires étaient endolories comme s'il avait mastiqué durant des jours.
Un moment encore, il resta étendu, percevant la fraîcheur du sol sous son dos et la caresse furtive des brins d'herbe contre ses mains.
En lui, il n'y avait que de l'étonnement et une vague frayeur.
Puis il bougea la tête et ses pensées parurent se déclencher. Elles arrivèrent en vagues chaudes, pressantes, et il en fut comme ébloui. Il ferma les yeux, les rouvrit pour voir passer, très haut, un point noir qui pouvait être un oiseau....
(extrait de "L'été étranger (2020)" - premier chapitre)
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Le voyage avait été si long, si long... Il aurait voulu se rappeler quelques détails, mais sa tête lui semblait vide. Il n'y avait là rien d'étonnant, après le fantastique sommeil du voyage. Sur Terre, on leur avait expliqué ce phénomène. Du moins, il en était certain... Mais il ne se souvenait même plus de la Terre. Il tournait et retournait ce mot dans son esprit jusqu'à en éprouver une vague douleur.
Il ne fallait plus penser à la Terre. Il ne fallait penser qu'à survivre.
« Même seul, se dit-il. Même seul ! »

[extrait de : L'été étranger (2020)]
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« Les démarches de l'homme furent toujours frappées au coin de l'incertitude et du hasard, et cela contre son absurde volonté de planification.
» Son courage était fait d'acharnement orgueilleux et son triomphe n'était qu'aboutissement douloureux. Au Premier Siècle de l'Expansion Stellaire, au temps des Grands Équipages de Lumière, les humains s'avançaient encore à tâtons entre les soleils, et qui sait si leur ignorance, parfois, ne les aida pas à vaincre et si leur triomphes, souvent, ne leur restèrent pas ignorés ?... »

[Les grands équipages de lumière (2030) - introduction]
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Les choses de la Terre sont mortes, tout à fait mortes. Et la politique avant les autres.

"Les Grands Équipages de lumière"
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Vous êtes un vrai Français, je dois le reconnaitre. Toujours en retard d'une guerre...

"Le Fief du félon"
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Video de Michel Demuth (1) Voir plusAjouter une vidéo

La science fiction : le monde demain et après
Emission consacrée à la vision du futur imaginée par les auteurs de sciences fiction.
- Michel DEMUTH, directeur littéraire aux éditions "OPTA" ; Jacques GOIMARD, professeur de science fiction ; Jacques SADOUL, directeur littéraire aux Editions "J'ai lu" ; Jacques VAN HERP, critique : les thèmes de la surpopulation et du pouvoir ; les structures des villes et des sociétés ; la lutte...
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