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Emily Dickinson (Autre)Patrick Reumaux (Autre)
EAN : 9782251452005
290 pages
Les Belles Lettres (26/05/2021)
4.07/5   14 notes
Résumé :
Lettres à T.W. Higginson et aux sœurs Norcross 1859-1886, suivi de La Gloire est une abeille, (Choix de poèmes) 1858-1881.
La première édition de cette correspondance a paru en 1990, dans la traduction de Patrick Reumaux dans la collection Terre étrangère qu’il dirigeait chez Hatier.
Le choix de poèmes que le lecteur trouvera en seconde partie de volume est de Patrick Reumaux.
Les planches qui illustrent ce volume sont tirées de l’herbier qu’Emi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les Belles Lettres n'ont jamais aussi bien porté leur nom qu'en publiant cet ouvrage délicatement illustré et documenté. Il comprend les lettres adressées par Emily Dickinson à ses cousines Norcross et à l'essayiste et critique Thomas W. Higginson, ainsi qu'un choix de poèmes intitulé La gloire est une abeille.
Il n'y a rien de plus étrange que cette correspondance qui ne se fait l'écho d'aucun des débats de son époque. La guerre civile est à peine effleurée, et uniquement pour évoquer des connaissances des Dickinson victimes du conflit, pas un mot sur la question abolitionniste et une attention très distraite aux conférences et journaux militant pour l'émancipation féminine. Emily Dickinson ressemble à une anémone de mer se rétractant chaque fois qu'elle est effleurée par un évènement extérieur. Se lancer dans un voyage, difficile. Assister à une conférence, impossible. Écrire un article pour une revue, finalement non. Recevoir une visite, avec parcimonie. On cerne avec difficulté cette personnalité chaleureuse, affectueuse, mais incapable de franchir le seuil de son jardin. Il y a pour moi un mystère dickinsonnien.
De son univers rétréci – par la stature surplombante du père, le poids des conventions d'une petite ville provinciale, le conformisme religieux – elle paraît s'évader par la contemplation de la nature, des saisons, du ballet des insectes dans la lumière, d'un oiseau. Mais la douceur d'Emily Dickinson est aussi affûtée qu'une lame : « Dieu tient sa Promesse aux Moineaux – / Son peu d'amour – les fait crever de faim – »
Sa poésie est pleine de Chérubins, de Séraphins, de Paradis, de Ciel, mais étrangement ce concert a toujours quelque chose de menaçant : « Il n'y a pas de Trompette comparable à la Tombe – / de Gloire il ne reste pas un Rayon/ Mais sa Maison Éternelle – / L'Astérisque est pour les Morts,/ Les Vivants, pour les Étoiles– / Ne me l'avez-vous pas donnée ? » La promesse de la vie éternelle sonne comme une relégation glaçante. Sur la mort prématurée d'un enfant n'écrit-elle pas : « Une fossette dans la Tombe/ Fait de cette Chambre féroce/Un Foyer ».
La singularité profonde de Dickinson frappe le lecteur à tout instant. Son esprit aiguisé ne se satisfait pas du vade-mecum dispensé aux femmes de sa condition, ni sur le plan religieux ni sur le plan social. Alors la Bible ou les Écritures servent de matériau à des remarques caustiques, et Shakespeare participe allègrement à l'oeuvre de détournement.
Sa présence est une tentative d'évasion au monde pour habiter avec force ses terrains de prédilection : la fascination suscitée par la nature, l'énigme de la mort (la Nuit de l'autre) et l'attachement exclusif porté aux êtres aimés.
L'Autoportrait au Roitelet dit tout cela avec une grâce déchirante.
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"Voici ma lettre au monde
qui ne m'a jamais écrit-
les simples nouvelles que la nature disait-
avec une tendre majesté.''
C'est avec ce poème d'Emily Dickinson qu'est présenté cet ouvrage sur la quatrième de couverture.

Pourtant, "Autoportrait au roitelet'' qui comporte une partie de poésies de cette poétesse, est bien plus triste, je dirais même étrangement triste.
"La gloire est une abeille" recueil de ses poèmes entre 1858 et 1881 est une démonstration à la fois de son talent singulier comme de ses obsessions, la mort est presque toujours présente.
La plupart de ses poésies sont déchirantes, en tout cas touchantes, vraiment, quelle jeune femme hyper sensible elle fut, tellement à fleur de peau.
Je relirai ses poèmes.

La première partie du livre, avant de relater ses correspondances avec les soeurs Norcross qu'elle n'imagine pas grandir et avec Higginson, écrivain et journaliste, qu'elle idéalise totalement, comporte une
note de l'éditeur en préface passionnante et pleine d'informations essentielles sur Emily, sa famille, notamment l'ambiance dans laquelle elle a grandi et le fait qu'à partir de 30 ans elle n'est plus jamais sortie de chez elle.

Le livre lui-même est vraiment un bel objet : très beau papier, reproductions de pages d'herbiers de la poétesse, c'est très agréable.

Il reste à être séduit par la fascination qu'avait Emily Dickinson pour la mort, sa peur de la vie, des autres, ce qui est moins attirant pour moi, que ce joli livre.
Peut-être, qu' Emily Dickinson, morte jeune, est destinée à fasciner la jeunesse qui se cherche ?
Il est vrai que son histoire est singulière, mais j'ai senti combien l'isolement lui pesait.
Je garde certaines de ses poésies, ce que j'ai appris sur elle, mais rien ne me transformera en groupie d'une poétesse éprise de l'enfermement et fascinée par la mort.


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Laissez la magie de la poésie d'Emily Dickinson vous envoûter avec « Autoportrait au Roitelet » aux éditions Les Belles Lettres.

Née en 1830 à Amhest, une ville très puritaine en Nouvelle-Angleterre. Les Dickinson sont des juristes et avocats, d'une très grande érudition. Emily est éduquée comme toutes les filles de son époque. Elle ne va pas l'entendre de la sorte. Elle tombe amoureuse d'un révérend. À l'âge de 30 ans, après la mort de sa mère, elle décide de rester dans l'enceinte de cette maison. Elle développe sa poésie. Certains sont publiés de son vivant. Elle meurt en 1886, à l''âge de 55 ans.

Ce livre se divise en deux parties. La première, une partie de sa correspondance avec ses deux cousines les soeurs Norcross et Thomas Wentworth Higginson son Maître. La seconde partie est une sélection de ses poèmes. Ils sont de véritables joyaux littéraires. Entre solitude et introspection, Emily explore les thèmes de la mort et de la beauté éphémère avec une sensibilité unique.

Vibrants, les poèmes m'ont littéralement emporté. Je compte vous les faire découvrir dans les prochaines semaines. Laissez-vous, vous aussi, envouter par cette poésie !
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Un livre que je suis ravie d'avoir reçu dans le cadre de la dernière édition du Masse critique ! Je remercie donc Babelio, ainsi que les éditions Les Belles Lettres pour cet envoi. Un mot d'abord sur le travail de rééditions des Belles Lettres des lettres et des poèmes d'Emily Dickinson : l'objet livre est beau, avec des inserts de l'herbier qu'avait constitué Emily Dickinson à son adolescence, à l'âge de 14 ans et c'est également un extrait de son herbier qui orne la couverture du recueil. le recueil se compose de lettres de la poétesse adressées aux soeurs Norcross, puis d'un choix de poèmes, "La Gloire est une abeille" écrits entre 1858 et 1881. Ce sont particulièrement ses poèmes qui m'ont touchés, à la fois délicats, subtils, naïfs, graves, bien souvent évoquant la mort. Une écriture a (re)découvrir, dont le ton alerte et d'une grande finesse se retrouve aussi dans ses lettres. Un beau travail de réédition !
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
     
Les Veines des autres Fleurs
Sont les Fleurs Pourpres
Puisqu’à ses moments perdus la Nature
Nomme la « Branche » et la « Jugulaire ».
     
Nous passons, elle demeure
Nous conjuguons Ses Talents
Pendant qu’Elle crée et fédère
Sans une syllabe.
     
II. La gloire est une abeille
(Choix de poèmes, 1858-1881)
p. 227
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Le chagrin est une « provision » jamais complètement dépensée, il en reste toujours pour un prêt à l’amiable.
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Nous ne savions pas que nous allions vivre —
Ni quand — nous allions mourir —
Notre ignorance — notre Cuirasse est —
Notre portons la Mortalité
Aussi légèrement qu’une Robe Choisie
Jusqu’à ce qu’on nous somme de l’ôter —
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J’ai senti un Accroc dans mon Esprit —
Comme si mon Cerveau s’était déchiré —
J’ai tenté de faire — Reprise sur Reprise —
Mais les pièces ne s’ajustaient pas.

J’ai lutté pour enchaîner une pensée
À la pensée suivante —
Mais j’ai perdu le Fil qui s’est emmêlé
Comme des Pelotes — sur le Sol.
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Voici ma lettre au Monde
Qui ne M’a jamais écrit —
Les simples Nouvelles que la Nature disait —
Avec une tendre Majesté

Son Message est confié
À des mains que je ne vois pas —
Pour l’amour d’Elle — Doux — compatriotes —
Jugez-Moi avec — tendresse
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