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EAN : 9782080707680
342 pages
Flammarion (04/01/1999)
4.14/5   551 notes
Résumé :
Entre une cérémonie de noces brutalement interrompue et un mariage unissant deux êtres connus pour se haïr, Beaucoup de bruit pour rien nous rappelle que l'amour ne suit jamais un cours régulier. Etincelante et jubilatoire, cette comédie romantique n'en repose pas moins sur un constat amer : tout n'est que vanité et aimer, c'est d'abord s'éprendre de soi-même, pour le meilleur et pour le pire.

Don Pédro Je veux te conter comment Béatrice louait ton ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
4,14

sur 551 notes
Un humour totalement désopilant caractérise cette pièce grandiose qui se classe parmi les comédies du grand dramaturge anglais, généralement plus célébré pour ces tragédies.

La multitude des personnages traités en profondeur, les chassés-croisés multiples et les différents intérêts des protagonistes font de "Much Ado About Nothing" un pépite théâtrale à rebondissements !

A lire absolument, à voir sur les planches si possible et à défaut, vous pouvez visionner la très bonne adaptation cinématographique réalisée en 1993 par le brillantissime Kenneth Branagh avec une très belle palette d'acteurs parmi lesquels Kenneth Branagh en personne dans le rôle de Benedict, la talentueuse Emma Thompson pour lui donner la réplique, le ténébreux Keanu Reeves, l'inimitable Michael Keaton, le séduisant Denzel Washington (oui, vous avez bien lu !), Kate Beckinsale alors débutante et le troublant Robert Sean Leonard. Et sur tout ça, une BO lumineuse !
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Rien de lourd, rien de pesant dans cette pièce, c'est comme un jeu joyeux, plein de vitalité, une petite merveille de légèreté qui nous libère de la force de gravité. Les piquantes et brillantes joutes verbales du couple infernal Béatrice et Bénédict séduisent, amusent - on est d'autant plus sous le charme qu'ils forment un contre-pied flamboyant et réjouissant à l'autre couple, Claudio et Héro, un peu falot il faut bien dire. Leur rejet du mariage est si joliment exprimé qu'on ne peut que se réjouir d'avance à l'idée de les voir tomber dans les bras l'un de l'autre:
« N'est-il pas affligeant pour une femme d'être dominée par une poignée de poussière arrogante, de rendre compte de sa vie à une motte d'argile qui n'en fait qu'à sa tête? Non, mon oncle, je n'en veux pas: les fils d'Adam sont mes frères, et je tiens sincèrement pour péché de me marier avec un membre de ma famille. »
A l'image de la pièce, Béatrice, née sous une étoile dansante, est un personnage généreusement pourvu par Shakespeare en esprit, vivacité et gaieté.
Bien sûr, il y a des méchants, une jeune femme innocente humiliée et salie par la calomnie, mais on ne doute pas un instant que c'est comme un de ces mauvais rêves de Béatrice, dont elle se réveille dans des éclats de rire. Rien n'est sérieux dans Beaucoup de bruit pour rien, tout est affaire de faux-semblants, blagues tordues, plans chelous: on courtise une femme pour le compte d'un autre, on fait croire qu'elle est morte, on fait naître l'amour en le mettant en scène et traderidera 🎶
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Quelle pièce géniale !

Je ne m'en lasse pas. Les réparties de Benedict et de Béatrice sont une vraie partie de tennis utilisant des saillies comme balle. Et le constable Dogberry, qui en est resté au stade du prototype du point de vue du raffinement, passe son temps à exprimer sa pensée avec des phrases qui signifient tout à fait l'inverse. Bref, on se marre.

Mais je me rends compte que vous ne connaissez peut-être pas l'histoire. le gouverneur de Messine Léonato reçoit le prince d'Aragon Don Pedro et ses favoris Claudio et Benedict. Les accompagnent Don Juan, le frère du prince récemment revenu en grâce, et deux de ses séides. Un amour se développe entre Claudio et Héro, la fille de Léonato, tandis que les deux « ennemis » Béatrice, nièce de Léonato, et Benedict croisent le fer verbal. Benedict est un gros dragueur qui attire l'attention sur lui alors que Béatrice est une féministe qui n'envisage pas être dominée pas un homme (encore moins de se marier). Ses réparties blessent plus que l'épée, et Benedict est son souffre douleur. Mais Don Juan, qui déteste tout le monde ici, va avec ses séides monter un stratagème pour dégrader la vertu de Héro et laisser jalousie, colère et honneur bafoué se développer de tout côtés. le montage sera dévoilé par le constable Dogberry et le guet.

Le plus impressionnant dans cette pièce est ce passage brutal de la comédie vers la tragédie féroce, qui déconcerte. Imaginez, vous êtes en train de rire et, d'un coup, le ton change et vous comprenez que l'inimitié est réelle, ce qui vous laisse sans voix, profondément gêné. L'agression de Don Pedro et Claudio sur Héro est abominable, malgré ce qu'ils ont vu (ou croient avoir vu, qui en fait n'est qu'une mise en scène fomentée par Don Juan). En parallèle apparait Dogberry, son langage inversé et ses hommes qui maintiennent le ton de comédie en contrepoint. On oscille entre les deux avec désarroi et bonheur.

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez aussi regarder l'excellent film de Kenneth Branagh. Il y joue Benedict. Denzel Washington est Don Pedro, Emma Thompson Béatrice, Keanu Reeves Don Juan, Michael Keaton Dogberry, Kate Beckinsale Héro et Robert Sean Léonard Claudio.
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J'aime Shakespeare, pas tant ses grandes fresques historiques qui durent des heures, mais ses pièces dans lesquelles il parle davantage de nous, y compris nous qui sommes loin de lui, par delà les siècles . Et c'est le cas pour cette pièce dont le propos est la confiance que l'on accorde à ceux qu'on aime. Il est vrai que l'amour et la séduction ont l'air plus faciles que la guerre, sauf que c'est sans compter les rivalités et vengeances personnelles qui prennent en otage des innocents. Claudio aime Hero et doit l'épouser, mais l'affreux Don Juan complote pour discréditer la belle et se venger de son frère. Ce n'est pas une époque très marrante car l'honneur des familles se situe entre les jambes des filles. L'affaire devient vite une affaire d' État . La belle Béatrice cousine de la première obtient de son amoureux qu'il venge l'honneur de la famille, on risque le bain de sang...jusqu'à ce que la supercherie soit révélée et que tout rentre dans l'ordre, ouf pas de morts ! et malgré les siècles , les éléments surannés, c'est le fond de l'histoire qu'il nous faut examiner. Qui n'a jamais fait tout un scénario sur un doute ou une présomption, une crise de jalousie, au risque de faire une scène épouvantable à la personne incriminée, avant même de savoir ce qui s'est réellement passé.....pas vous ? Vous êtes bien exceptionnels mes chers amis, mais si un jour , vous vous retrouvez dans cette situation, pensez à cette petite pièce bien enlevée et évitez de faire "beaucoup de bruit pour rien" !
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Les comédies de Shakespeare tournent un peu toutes autours des mêmes éléments. Amours contrariés, traitrise, quiproquos, fin heureuse. Mais ‘Beaucoup de bruit pour rien' recèle quelque chose de plus – et plus que son titre ne le laisse à penser.

Pourtant rien de plus classique à première vue. Un roi débonnaire avec un méchant frère. Deux jeunes officiers beaux, courageux et appréciés du roi : Claudio et Bénédict. Deux charmantes jeunes filles, cousines bien sûr, Héro et Béatrice. Claudio et Héro s'aiment, mais le méchant leur fait un coup à la Iago : convaincu par ruse que sa bien-aimée le trompe, Claudio l'abandonne et l'humilie devant l'autel. La tricherie est découverte, et tout fini bien. Mais quelque chose vient s'additionner à ce canevas bien rodé, l'enrichir et le transformer : la relation entre Béatrice et Bénédict.

Au début de l'histoire, les deux ne peuvent pas se supporter. Mais c'est avec une totale liberté de ton qu'ils se lancent pique sur pique. Béatrice n'hésite pas à remettre en cause le courage physique et les compétences militaires de Bénédict ; ce dernier n'a pas plus de scrupule à la comparer à son cheval. C'est un échange d'égal à égal entre un homme et une femme, sans frein, où seuls comptent l'intelligence et l'esprit. On sort totalement et abruptement du dialogue d'amour courtois, et pourtant on distingue sans peine la séduction qui se cache dans leurs agaceries – et du reste leur entourage n'est pas dupe.

Mais ces deux-là se distinguent également par le courage et la loyauté qu'ils dissimulent sous leur apparence de légèreté. Bénédict est l'un des premiers à croire en l'innocence d'Héro, et malgré sa répugnance, pour la venger, il prend le risque de tuer – ou pire, humilier – Claudio, son ami de toujours et compagnon d'arme. Mais c'est la rage de Béatrice, et son cri d'impuissance (« oh, si j'étais un homme ! ») qui l'y décident.

Ce n'est plus l'amour romantique et ses grandes déclarations à la Roméo et Juliette. C'est un amour où domine la lucidité, où chacun traite l'autre d'égale à égale, et respecte avant tout son intelligence, sa loyauté et son courage. Deux personnages étonnamment modernes en somme.

Berlioz intitula d'ailleurs « Béatrice et Bénédict » l'opéra qu'il tira de la pièce, et fit le choix de l'expurger de tout élément tragique pour centrer l'histoire sur leur relation. Qu'il compléta avec un hymne au vin de Syracuse, que j'espère bien gouter un jour.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
BALTHAZAR chante.
Ne soupirez plus, mesdames, ne soupirez plus,
Les hommes furent toujours des trompeurs,
Un pied dans la mer, l'autre sur le rivage,
Jamais constants à une seule chose.
Ne soupirez donc plus ;
Laissez-les aller ;
Soyez heureuses et belles ;
Convertissez tous vos chants de tristesse
Eh eh nonny ! eh nonny !
Ne chantez plus de complaintes, ne chantez plus
Ces peines si ennuyeuses et si pesantes ; La perfidie des hommes fut toujours la même
Depuis que l'été eut des feuilles pour la première fois ;
Ne soupirez donc plus, etc., etc.
DON PEDRO.--Sur ma parole, une bonne chanson.

BALTHAZAR.--Oui, seigneur, et un mauvais chanteur.

DON PEDRO.--Ah ! non, non ; ma foi vous chantez vraiment assez bien pour un cas de nécessité.

BENEDICK, à part.--Si un dogue eût osé hurler ainsi, on l'aurait pendu. Je prie Dieu que sa vilaine voix ne présage point de malheur : j'aurais autant aimé entendre la chouette nocturne, quelque fléau qui eût pu suivre son cri.

DON PEDRO, à Claudio.--Oui, sans doute. (A Balthazar.) Vous entendez, Balthazar ; procurez-nous, je vous en prie, des musiciens d'élite, la nuit prochaine : nous voulons les rassembler sous la fenêtre d'Héro. BALTHAZAR.--Les meilleurs qu'il me sera possible, seigneur.
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BENEDICT. - Qu'une femme m'ait conçu, je l'en remercie; qu'elle m'ait élevé , je lui en suis aussi bien humblement reconnaissant. Mais je ne veux pas plus sonner l'hallali au-dessus de ma tête qu'accrocher piteusement une corne de chasse à quelque invisible ceinturon; et toutes les femmes doivent me le pardonner. C'est parce que je ne veux pas avoir ce tort de me méfier de l'une d'elles, que je veux avoir ce tort de ne me fier à aucune. La conclusion, et je n'en serai que plus accompli, c'est que je vivrai garçon.
DON PEDRO. - Avant que je meure, je te verrai pâle d'amour.
BENEDICT. - De colère, de maladie, ou de faim, monseigneur, mais d'amour, jamais ! Prouvez-moi que l'amour me fait plus perdre de sang que le vin ne m'en rend, et je veux bien qu'on me crève les yeux avec la plume d'un faiseur de ballades, ou qu'on m'accroche à la porte d'un bordel en guise de Cupidon aveugle !
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DON PEDRO.--Te voilà bientôt un véritable amant. Déjà tu fatigues ton auditeur d'un volume de paroles. Si tu aimes la belle Héro, eh bien ! aime-la. Je ferai les ouvertures auprès d'elle et de son père, et tu l'obtiendras. N'est-ce pas dans ces vues que tu as commencé à me filer une si belle histoire ?

CLAUDIO.--Quel doux remède vous offrez à l'amour ! A son teint vous nommez son mal. De peur que mon penchant ne vous parût trop soudain, je voulais m'aider d'un plus long récit.

DON PEDRO.--Et pourquoi faut-il que le pont soit plus large que la rivière ? La meilleure raison pour accorder, c'est la nécessité. Tout ce qui peut te servir ici est convenable. En deux mots, tu aimes, et je te fournirai le remède à cela.

--Je sais qu'on nous apprête une fête pour ce soir ; je jouerai ton rôle sous quelque déguisement, et je dirai à la belle Héro que je suis Claudio ; j'épancherai mon coeur dans son sein, je captiverai son oreille par l'énergie et l'ardeur de mon récit amoureux ; ensuite j'en ferai aussitôt l'ouverture à son père ; et pour conclusion, elle sera à toi. Allons de ce pas mettre ce plan en exécution.

(Ils sortent.)
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BEATRICE

I wonder that you will still be talking, Signior
Benedick: nobody marks you.

BENEDICK

What, my dear Lady Disdain! are you yet living?

BEATRICE

Is it possible disdain should die while she hath
such meet food to feed it as Signior Benedick?
Courtesy itself must convert to disdain, if you come
in her presence.

BENEDICK

Then is courtesy a turncoat. But it is certain I
am loved of all ladies, only you excepted: and I
would I could find in my heart that I had not a hard
heart; for, truly, I love none.

BEATRICE

A dear happiness to women: they would else have
been troubled with a pernicious suitor. I thank God
and my cold blood, I am of your humour for that: I
had rather hear my dog bark at a crow than a man
swear he loves me.

BENEDICK

God keep your ladyship still in that mind! so some
gentleman or other shall 'scape a predestinate
scratched face.

BEATRICE

Scratching could not make it worse, an 'twere such
a face as yours were.

BENEDICK

Well, you are a rare parrot-teacher.

BEATRICE

A bird of my tongue is better than a beast of yours.

BENEDICK

I would my horse had the speed of your tongue, and
so good a continuer. But keep your way, i' God's
name; I have done.

BEATRICE

You always end with a jade's trick: I know you of old.

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Bénédict : Tiens, ma chère Madame Dédain ! Vous êtes toujours en vie ?
Béatrice : Le dédain pourrait-il mourir quand il a un plat aussi succulent à se mettre sous la dent que le Signor Bénédict ? La courtoisie elle-même se change en dédain dès que vous êtes présent.
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En Europe comme aux États-Unis, la pièce "Macbeth" de William Shakespeare est entourée de superstitions, au point d'être devenue maudite. Mais d'où vient cette malédiction présumée ?
#theatre #culture #art #shakespeare #macbeth
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