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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Faulkner est un grand metteur en scène. Dans ce roman, on est subjugué par la construction du récit à plusieurs voix, par l'agencement de scènes qui trimbalent le lecteur d'un temps à un autre, d'une époque à une autre, d'un personnage à un autre, d'un espace à un autre. Mais contrairement à ce que j'ai pu lire des critiques précédentes, tout est fait pour que le récit rebondisse à chaque chapitre. On en ressort abasourdi. Comme des frissons nous parcourent l'échine face à la beauté du monde, ils nous assaillent à la lecture de Lumière d'août. Un roman sur l'incroyable et irraisonnée obsession des hommes. Chaque personnage avançant coûte que coûte vers son malheur. Un roman du déclin, comme cette lumière du titre, une lumière qui n'est déjà plus celle de l'été flamboyant et généreux, et qui annonce la morne vieillesse de l'automne.
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Lumière d'août : analyse de la genèse d'un meurtre.
Voilà ce que l'on peut lire en dessous d'un court extrait sur le quatrième de couverture de cette oeuvre écrite par William Faulkner.
Cela reste vague, flou, alors pourquoi lire ce livre ? Est-ce parce que la couverture m'a plu ? le titre peut-être ? Ou bien le nom de Faulkner tout simplement ?
Quoi qu'il en soit il s'agit bel et bien de la genèse d'un meurtre, mais pas seulement.
Faulkner s'attache à la genèse d'une meurtre mais également à celle des relations, rencontres et décisions qui ont des répercussions sur plusieurs années, voire décennies.
Il est difficile de décrire ce livre car il ne faut pas trop en dire.

Cet un ouvrage a plusieurs voix et voies, construisant une histoire, des destins.

La lecture est lente, parfois laborieuse, on ressentirait presque la chaleur oppressante du livre s'abattre sur nos épaules, une oeuvre dont on ne se rend compte de la puissance qu'en ayant atteint la dernière page. Car en effet, lorsque l'on ferme le livre on se sent presque habité : dans le sens où Faulkner et sa plume ont réussi à s'immiscer au plus profond de nous, nous laissant en tête des images brutales, une ambiance moite et sexuelle, et une poésie à couper le souffle.
Nous sommes ainsi abandonnés avec le sentiment dérangeant de s'être fait avoir.

Je le recommande sans réserve.


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C'est la première fois que je lisais un livre de William Faulkner et quelle découverte. Rare sont les auteurs à m'avoir autant marqué et séduite dès la première lecture.
C'est une lecture exigeante, l'écriture est complexe et très belle, le roman se construit lentement autour de plusieurs personnages. On passe d' une histoire à l'autre et les chapitres alternent sujets et rythmes, certains regorgent d'actions, d'autres sont presque exclusivement descriptifs en résulte parfois une impression de lenteur excessive. Cependant je suis tombée sous le charme, peut-être l'effet première découverte. Il faudrait que je relise ce texte dans quelques années en attendant je vais continuer à découvrir l' oeuvre de William Faulkner.
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Lorsque j'ai commencé "Lumière d'Août" dans les derniers jours de l'année passée, je ne me doutais pas que j'entamais ma seconde lecture de ce roman. Mais dès les premières pages, de vagues réminiscences sont remontées à la surface de ma mémoire, comme un impression de "déjà lu" et en effet après quelques recherches dans mes agendas et dans ma bibliothèque virtuelle d'avant Babelio, j'ai découvert que j'avais lu "Lumière d'Août" durant l'été 2017 à Sant Feliu de Guixols, petite cité de bord de mer sur la Costa Brava. Comment expliquer que ni le titre, ni la couverture du bouquin n'aient éveillé en moi le souvenir de cette première lecture ? Sans doute ai-je commis l'erreur de de lire ce profond roman comme un livre de plage. Or, "Lumière d'Août" n'est pas un livre de plage. Maurice Edgar Coindreau, traducteur et préfacier du roman, juge d'ailleurs comme une erreur de d'initier à l'oeuvre du prix Nobel de littérature 1949 par la lecture de cette "fresque sauvage et passionnée" qui est, d'après lui, "le plus vigoureux, le plus profond et le plus riche des ouvrages de William Faulkner". J'avais suivi pourtant son conseil, ayant lu précédemment "Le Bruit et la Fureur", "Pylône" et "Sanctuaire". Cela n'a pas suffit et cette première lecture légère n'avait pas laissé de traces marquantes en moi. Aussi, bien que je n'ai pas trop l'habitude de relire des livres, j'ai poursuivi la lecture de ce superbe roman écrit par un auteur considéré unanimement comme l'un des plus grands écrivains américains de tous les temps quand je me suis rendu compte que je l'avais déjà lu, ou survolé devrais-je plutôt dire.
Cette fois-ci, j'ai pris mon temps pour assimiler l'histoire de Lena Grove, jeune femme simple, innocente et naïve, qui parcourt avec courage et détermination des centaines de kilomètres pour retrouver celui qui l'a mise enceinte, l'histoire de Joe Christmas, le métis, l'orphelin blanc de peau et noir d'âme, malmené par la vie auprès de parents adoptifs, le père brute violente et bigote, et la mère aimante et discrète que Christmas haïra néanmoins de sa simple condition de femme, épris d'une prostituée puis amant sans amour ni tendresse d'une femme mature qui le force à voir en lui le sang noir qui coule dans ses veines et qu'il finira par assassiner, tout comme il tuera dans un accès de colère et de haine le fils d'un pasteur noir, avant d'être arrêté puis abattu et castré lors d'une tentative d'évasion, et enfin celle celle du pasteur Gail Hightower, ostracisé depuis de très nombreuses années par la communauté de Jefferson suite à ses prêches et sermons délirants à la gloire de son grand-père mort durant la guerre de sécession et au scandale qui entache sa réputation après l'adultère et le suicide de son épouse.
Nous retrouvons dans ce long roman de 633 pages dans l'édition du Livre de Poche les thèmes chers à l'auteur sudiste à la prose tortueuse faite de longues phrases : le racisme tout d'abord qui fait de Joe Christmas du fait même de la "one drop rule" un paria, tout comme le deviennent Miss Burden, sa maîtresse assassinée et le pasteur Hightower qui professent de la sympathie pour les Noirs. La quête de l'identité et du sens de la vie ensuite à travers un certain déterminisme existentiel qui conduit souvent à la solitude des êtres. Et enfin le puritanisme souvent outrancier, source de fanatisme et de haine, comme le montrent Mac Eachern, le père adoptif ou Doc Hines, le grand-père de Christmas à travers leurs actes et leurs propos qui vont bien au delà de la misogynie.
Un grand et beau roman donc que je conseille à tous ceux qui aiment la littérature qui exige un certain effort.
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Écrire un billet sur ce livre n'est pas chose aisée. D'abord parce que l'oeuvre de Faulkner est très particulière et qu'il est compliqué de parler d'un de ses livres sans évoquer les autres, ensuite parce que Lumière d'août est un très grand livre et qu'il n'est jamais facile de traiter de tels ouvrages sans tomber dans les superlatifs un peu creux.

William Faulkner est l'un des fondateurs de la littérature avant-gardiste américaine. Un géant des lettres dont le travail fut couronné par un Prix Nobel de littérature en 1949, le National Book Award et par le Prix Pulitzer. Pourtant Faulkner est longtemps resté un écrivain méconnu et reclus, vivant de petits boulots pour se consacrer à son oeuvre restée longtemps incomprise et confidentielle. Les éditeurs lui refuseront même pendant plusieurs années la publication de deux de ses oeuvres majeures : le bruit et la fureur et Tandis que j'agonise.

C'est que l'écriture de Faulkner ne se donne pas facilement. Faulkner est un écrivain expérimental. Ses récits sont polyphoniques (plusieurs personnages s'expriment) et jouent avec des temporalités qui se mélangent. Ses phrases poétiques et mystérieuses s'allongent parfois démesurément. Surtout, Faulkner est célèbre pour ses monologues intérieurs. Les sensations et la mémoire y prennent autant de place que l'action, comme si le lecteur rentrait dans la tête d'un personnage – généralement torturé – et découvrait sans intermédiaire ni explication ses vagabondages d'esprit. En bref, Faulkner tente de dépasser les canons du roman traditionnel et de la conduite classique d'un récit en privilégiant une expérience de lecture basée sur le ressenti de ses personnages.

Faulkner est aussi un écrivain du sud américain. La très grande majorité de son oeuvre prolifique se situe dans le Mississippi où il invente le comté de Yoknapatawpha. C'est une terre dure et violente. Une terre où la ségrégation est encore présente sous diverses formes et qui est hantée par la défaite de la guerre de sécession. Une terre de soleil, de chaleur, qui offre de si belles lumières et une nature fertile, mais aussi une terre de pourriture, de dégénérescence et de poussière. A travers l'ensemble de ses récits, dans ce microcosme qu'il a travaillé toute sa vie avec une très grande minutie, Faulkner a créé un monde. Ses aficionados peuvent ainsi s'amuser à reconstituer la carte du Yoknapatawpha ou l'arbre généalogique des différents protagonistes de ses romans, tous reliés les uns aux autres.

Lumière d'août se présente dans ce cadre comme l'un des romans les plus classiques de l'auteur. Moins déroutant à la lecture que le bruit et la fureur ou Tandis que j'agonise mais tout aussi puissant – peut être même plus à mes yeux car la forme compte moins que le fond. le corset expérimental se desserre et laisse le texte vivre sa propre vie et s'exprimer à plein sans présupposé stylistique.

Il est assez difficile de résumer la trame de l'ouvrage.

Disons qu'elle s'articule autour d'un assassinat et d'une naissance, la mort et la vie.

Une jeune femme enceinte jusqu'aux yeux traverse le pays pour retrouver l'homme qui l'a engrossée. Un homme au passé complexe tue la femme avec laquelle il entretenait une relation étrange et sensuelle. Une époustouflante galerie de personnages accompagnent ces deux ‘'héros'' dont, entre autres, un pasteur sans église ni fidèle, un amoureux transi, un père adoptif autoritaire et bigot, des parents traumatisés par la mort de leur fille…

Le livre baigne dans l'ambiance déliquescente d'un sud post-ségrégationniste à l'époque de la prohibition. Les hommes y sont mutiques, fiers et durs. Tout est violence rentrée, non-dit, déni. Une chape de plomb aussi étouffante que le soleil d'août plane au dessus des têtes. Faulkner remonte le fil du temps pour chacun des personnages de son récit et nous fait comprendre son drame intime, sa blessure ou sa damnation. Les âmes pourtant ne sont pas faibles ou sans humanité, bien au contraire. Les humains souffrent comme dans les meilleures tragédies grecques, mais ils acceptent leur sort en le regardant en face et sans se plaindre. Il y a une grandeur d'âme évidente chez ces personnages pris dans les affres de destinées inéluctables.

Et puis il y a la langue pour conter cela. Parfois sèche et rugueuse, parfois déliée et poétique, parfois inventive et complexe, parfois simple et percutante, mais toujours d'une époustouflante puissance, d'une maîtrise et d'une densité comme on en lit que très rarement. L'ambition lyrique de la plume ne fait que décupler la violence du récit et donne corps à un monde terrible et beau à la fois. La construction du récit est éblouissante. J'ai rarement lu un ouvrage réalisé avec autant de maestria pour jouer avec le temps et faire ressentir ainsi le poids d'un passé sur une vie, la marque du destin sur une trajectoire.

Pas facile de lire un autre roman après celui là sans le trouver un peu fade.



Tom la Patate
Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Pas de doute, ce roman est daté et localisé : entre les deux guerres, dans le Sud américain, où la religion régit les esprits et fait voir le mal, où il y a des nègres (et non pas encore des noirs), où la femme, c'est le péché...
Justement ce dernier point est illustré par deux personnages, Léna Grove, enceinte suite à une nuit d'amour et qui cherche à toutes forces à retrouver son amant et, croit-elle, mari, et Joanna Burden, fort bien considérée le jour dans sa ville de Jefferson, mais se livrant à la débauche la nuit avec son amant Joe Christmas.
Même si le lecteur s'attache quelque peu à lui, Joe Christmas porte en lui le mal, de façon inextirpable, de même d'ailleurs qu'il porte un peu de sang noir (tout au plus un quart) malgré son physique de blanc. Les deux choses semblent liées à jamais : nous sommes dans le Sud.
Peu importe que William Faulkner adhère ou non ces idées : il décrit ce monde avec beaucoup de réalisme : c'était comme cela, et sans doute l'est-ce encore en bonne partie de nos jours.
Joe Christmas est donc le personnage principal et sa vie, sa psychologie, celle des autres protagonistes, sont racontés dans un style puissant, dense, qui donne par moments l'impression au lecteur d'être saisi au col et qu'on lui intime avec véhémence de vivre ce que vivent les personnages. Il en est ainsi par exemple des chapitres de la vie de Joe Christmas chez McEachern, son père adoptif, et de son évasion de cette maison, racontés de façon extraordinaire au point que, très subjectivement, je ne peux les comparer qu'à l'épisode de la cambuse sous l'eau chez Allan Poe dans Arthur Gordon Pym, lui aussi extraordinaire à sa manière. le roman ne peut pas tout entier être conduit avec cette même puissance et on trouve quelques longueurs, notamment lorsqu'il s'agit du révérend Hightower, mais on pardonne à William Faulkner tant le lecteur est subjugué et même marqué.
Honte à moi de ne pas avoir lu William Faulkner plus tôt, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire : c'est une urgence pour tout amateur de littérature, américaine ou non !
Traduction Maurice Edgar Coindreau
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Faulkner William
Lumière d'août
Cela faisait longtemps que je n'avais un tel livre aussi prenant et aussi terrible
L'auteur nous fait entrer dans un monde particulier avec une prose spéciale aussi, le fait de répéter plusieurs fois la même chose mais de manière différente vous imprègne le cerveau de cette phrase
La manière d'écrire nous plonge dans cette atmosphère sombre, dure, à vous donner la nausée
Cet univers empreint de puritanisme, source de fanatisme qui donne l'école de la haine et de l'obscurantisme, de la non compréhension des êtres l'un avec l'autre chacun campé dans son idée, dans sa culture et son éducation et qui ne comprend pas l'autre, qui le juge, mais ne le saisi pas et agit selon son propre mental.
Pourtant, l'écriture de l'auteur nous fait entrer pas seulement dans la tête de ses héros mais parvient à nous faire bien voir les endroits, le pourquoi, les odeurs, les formes, on est dedans, on voit quand on lit, on est projet é dans ce monde que je qualifierais de nauséeux, de nauséabond même aux regards actuels pourtant ,si l'on regarde autour de soi sous d'autres aspects, d'autres lieux, d'autres circonstances, rien n'a vraiment changé
Un mot sur cette histoire qui m'a entrainée dans un monde dur et froid, avec une sorte de misogynie, de refus des idées des autres, de sexe et de sexualité mal comprise, âpre, dure , juste négatif.
Un gamin orphelin de cinq ans voit son éducatrice avec quelqu'un, il ne sait rien, ne comprend pas et cela ne l'intéresse pas, mais elle, elle craint pour son poste, craint que cet enfant parle, alors qu'il est toute innocence ; elle sent son péché mais va le rejeter sur cet enfant et dira que bien qu'il soit blanc, il a du sang noir, ce qui doit le faire partir et aller dans un orphelinat pour nègres, mais son sang …..est noir
Il vivra sa vie sans en être plus sûr que cela mais il a comme une étiquette collée sur le dos
Placé dans une ferme où il doit travaillé comme un « nègre », sous les coups répétés de ce père adoptif qui pour lui, puritain, tout est sujet à être péché ; il ne comprend pas non plus ni la femme de ce dernier qui tente e l'aider en lui apportant de la nourriture en cachette, il l sent faible et pense qu'elle cherche autre chose ; et de deux l'éducatrice et sa mère adoptive
Il se sauve un soir et rencontre une jeune femme, il ne saisit pas bien pourquoi elle a besoin d'argent, mais elle lui apprend les rudiments du sexe, un soir son père s'aperçoit de sa disparition et le suit mais il en a assez et il tue cet homme et pourtant il va vouloir partir avec cette femme, mais n'avait pas compris que c'était une prostituée qui fuit, vu l'événement avec armes et bagages
Et de trois, il se sent floué, il ne comprend pas, accumule dans son esprit ces choses disparate que la vie, le sexe, les femmes, la trahison, le puritanisme etc.
Il fuit jusqu'à Jefferson, travaille dans une scierie, et loge dans une case pour noir à côté une superbe villa où vit une femme seule, chaque soir il y va et eçoit un repas puis se rend à la chambre, c'est presque un automate, mais cette femme vieilli et il ne comprend pas encore une fois qu'elle voudrait qu'il soit heureux, lui donner es affaires, il pense qu'on lui ment, qu'on le floue encore , il ne comprend pas qu'elle prie et ne sait plus que faire. Et cette femme meurt dans l'incendie de sa villa. Qui est coupable et pourquoi ?
Par ailleurs une jeune femme enceinte d'un ouvrier traverse plusieurs états pour tenter de le retrouver, ce dernier travail avec notre héros Christmas
À partir de là je vous laisse découvrir la suite…
Mais un livre pour ma part assez incroyable, dur, qui me laisse une empreinte importante.


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De Faulkner, j'avais seulement lu il y a trois ans le bruit et la fureur, son roman le plus connu, réputé pour son exigence. Je ne dirais pas le contraire, mais malgré l'effort requis, j'avais été séduite par l'écriture, la noirceur du propos et l'ambiance poussiéreuse du sud des États-Unis. Lumière d'août est plus classique dans sa forme, même si la narration reste assez complexe, et les thèmes sont toujours aussi puissants.

Il s'agit d'une grande tragédie américaine aux accents bibliques. le personnage central se nomme Joe Christmas. Bâtard à la peau blanche, il est damné dès sa naissance par le sang noir qui coule dans ses veines et son existence est toute tracée, tel un chemin de croix. Autour de lui, Lena, la figure de la Vierge Marie, sur qui le roman s'ouvre et se referme, Hightower, le révérend déchu, et bien d'autres personnages qui traînent comme un boulet le poids de leurs ancêtres, de l'esclavagisme et du puritanisme.

Le style est intense, spectaculaire et protéiforme. L'histoire est tantôt racontée selon le point de vue des protagonistes, tantôt selon celui de témoins directs ou indirects des événements. Les temporalités s'entrecroisent. Malgré quelques moments d'égarements, surtout en compagnie du mystique Hightower, je ressors estomaquée de cette lecture, une de mes meilleures cette année.
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Première rencontre avec cet écrivain, très talentueux, qu'est William Faulkner.
Plusieurs de ses romans avaient attisé ma curiosité, par leurs résumés, leurs difficultés.

Après quelques recherches, j'ai décidé de commencer à parcourir sa bibliographie par "Lumière d'aout". Sans m'en rendre compte, le hasard a fait que je l'ai ouvert durant ce même mois !

Très rapidement, j'ai été subjugué par l'écriture de Faulkner. Une originalité propre à lui, des personnages riches et très profonds.
En ce qui concerne l'histoire du roman, je pourrais la résumer très brièvement : Un métisse, nommé Christmas, assassine une femme blanche dans un pays (États-Unis au 20 ème siècles) où il y a de fortes tensions raciales et sociales.

Faulkner va alors nous proposer de plonger dans le passé de cet individu, au parcours très atypique. Il va nous retranscrire ses traumatismes, ses errances, son contexte familiale et ses rencontres. On le suivra petit à petit jusqu'à ce fameux drame.
On suivra également l'histoire de plusieurs autres personnages (Lena, une jeune femme enceinte à la recherche de l'homme qu'elle aimerait alors épouser. L'histoire d'Hightower, un prêtre rejeté par sa ville en raison de son passé familiale ainsi que de sa femme adultère et suicidée).

Ces histoires vont se chevaucher, vous allez alors les vivres dans la peau et l'âme de plusieurs personnages. C'est un point que j'ai particulièrement apprécié, le fait d'être immiscé dans plusieurs personnages pour une même scène. Cela rajoute beaucoup de richesses à cette scène.

Une lecture à recommander pour les plus frileux, elle en vaut clairement la peine.
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LUMIÈRE D' AOÛT de WILLIAM FAULKNER
Léna est enceinte, quitte l'Alabama à pied pour aller à Jefferson où elle a entendu dire que Lucas, le père du futur bébé est installé. Dès son arrivée elle est aidée par Byron, qui tombe amoureux d'elle. À Jefferson se trouvent Joe Christmas, un métis qui trafique du whisky avec Joe Brown et Hightower, un pasteur déchu de ses fonctions. Miss Burden, femme blanche qui s'occupe de la cause des noirs, vit dans une maison isolée et héberge dans une case les 2 trafiquants. Ce sont les principaux protagonistes de ce drame qui reprend les thèmes centraux de l'oeuvre de Faulkner.
Christmas extérieurement est blanc mais il a cette goutte de sang noir qui fait toute la différence et engendrera sa terrible enfance.
Hightower est le pasteur, tourmenté par son passé, perdu dans sa morale.
Miss Burden, femme frustrée, qui oscille entre religion et sexualité débridée.
Le racisme, le sexe, la fatalité, la violence, la religion, Faulkner produit, pour moi, le plus fort de ses 5 grands romans considérés comme majeurs. Son style est plus épuré, ses personnages décortiqués comme rarement, Faulkner suinte un désespoir profond, au milieu de son amour du Sud. Magistral
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