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EAN : 9782262019464
240 pages
Perrin (06/01/2005)
3.65/5   17 notes
Résumé :
"Tous les ans changent les goûts; Tous les jours nouveaux parfums pour tout; Soyez donc chimiste... " on croirait ces bouts rimés écrits sur mesure pour Jean-Louis Fargeon, "le" parfumeur du XVIIIe siècle. Cet enfant des Lumières, né à Montpellier en 1748, rêve du soleil de Versailles et des fastes de la Cour qu'il découvre en lisant le récit de l'arrivée en France, puis du mariage de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche avec Louis, dauphin du royaume de Fran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est dans la boutique familiale de Montpellier que Jean louis Fargeon fait ses premieres armes sous l'oeil attentif de sa mère qui, augurant d'un destin parisien pour son fils, l'inscrit à l'université de la ville pour qu'il y apprenne un français châtie plutot que la langue d'oc, langue qui ne lui permettrait pas de percer dans la capitale. Et c'est grâce à des relations toujours familiales qu'il acquière en viager la boutique de Vigier, parfumeur reconnu, mais le jeune homme n'est toujours pas introduit auprès de la Cour. C'est par l'intermédiaire de la Princesse de Guemenée, puis de la comtesse du Barry, que le jeune parfumeur parvient à se faire connaître auprès de Marie-Antoinette, d'abord en fournissant des gants parfumés, un grand classique de l'époque, puis des flacons et sachets pour la toilette, la jeune dauphine étant habituée aux bains fréquents qu'elle prenait à la Cour autrichienne. Fargeon, d'aspiration plutôt republicain, bercé par les idées des Lumières, va néanmoins servir la reine et la Cour en parfums, onguents, crèmes diverses, fréquentant les plus grands spécialistes, Rose Bertin la modiste au sens des affaires redoutables ou Léonard spécialiste des perruques, avaricieux. Les temps difficiles de la Révolution vont voir s'abattre sur les fournisseurs de la Cour une suspicion de complicité anti-révolutionnaire qui precipitera le parfumeur dans la tourmente.

Jean-Louis Fargeon, parfumeur de Marie-Antoinette est un récit très intéressant sur le métier de la parfumerie, qui, avant Grasse, tenait ses lettres de noblesse des parfumeurs de Montpellier. En suivant le parcours du jeune parfumeur ce sont les temps heureux de la royauté qui permettent l'expansion et la créativité de cette industrie que décrit Élisabeth de Feydau.mais également les dessous des affaires, favorisant les alliances pour parvenir dans l'entournage des grandes familles, les luttes entre fournisseurs, les hausses de prix affolantes, la concurrence entre les femmes pour obtenir les meilleures coiffures ou tenues. Mais c'est également l'intimité de Marie-Antoinette, que Fargeon découvre alors qu'elle est toute jeune dauphine, qu'il verra s'épanouir, coquette et surtout dépensière, puis qu'il retrouvera vieillie par la prison et les maltraitances.
Un destin individuel intéressant, qui s'inscrit dans la grande histoire. C'est également une source d'informations tres documentées avec des annexes pour en apprende un peu plus sur les matières premières, l'organisation de la profession.
Un récit historique Instructif et bien documenté.
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Ce livre est l'occasion de mieux connaître encore cette femme et son parfumeur. J'emploie ce terme à dessein puisqu'ici on s'intéresse autant à la femme qu'à la Reine. Elle qui était passionnée de fleurs et de fragrances nouvelles.
Est-ce un roman historique ? Pas vraiment. Un essai sur l'art de la parfumerie au XVIIIe siècle ? Non plus. Une biographie ? Pas vraiment non plus. Élisabeth de Feydeau a choisi une forme hybride que j'appellerais : une biographie racontée. On sent derrière ce texte court la plume de l'historienne plus que de la romancière. C'est très documenté aussi bien sur la vie et la famille de Fargeon que sur sa profession. Je dis texte court parce que prologue et épilogue compris, cela fait 161 pages. Auxquelles il faut ajouter une soixantaine de pages de bibliographie et de documentation (la "palette" de Fargeon par exemple). On en apprend donc beaucoup sur la corporation et la profession d'apothicaire (!) -parfumeur avant la Révolution, sur les pratiques d'hygiène 😯, la cosmétique et les parfums à la Cour. 
Cela commence par un prologue où l'on voit Fargeon en prison préparer sa défense devant le Tribunal Révolutionnaire. Accusé qu'il est d'avoir servi la noblesse, le "tyran" et d'être un contre-révolutionnaire lui qui est un républicain convaincu.  Puis on repart de la source. C'est à dire de Montpellier, de sa famille d'apothicaires puis parfumeurs, de sa jeunesse, ses études et l'inévitable voyage vers Paris pour s'y accomplir pleinement. On découvre sa passion et son talent pour les nouvelles senteurs, ce en quoi il rejoint les goûts de la Comtesse du Barry puis ceux de la Reine pour les odeurs suaves de rose, de jasmin, de fleur d'orange (sic !) qu'elle appréciait tant.
Le destin de la Reine on le connaît, celui de son parfumeur m'était inconnu. Lacune comblée. On découvrira aussi la jeune femme sensible, raffinée et beaucoup moins superficielle que ce que la légende raconte. Ouvrage donc à réserver aux amateurs de l'Histoire du XVIIIe siècle, aux passionnés de parfums, aux amoureux de la Reine plus qu'aux fans de  littérature et de romans.
Merci à Élisabeth de Feydeau pour cet intermède qui fleure bon...😉
Pour les curieux, le sillage, le parfum de Marie-Antoinette a été reconstitué par l'auteure avec l'aide d'un grand parfumeur. Il est disponible si j'ai bien compris au Château de Versailles...
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Cet ouvrage est très bien fourni et bien plus qu'une simple biographie sur la vie de Monsieur Fargeon; il est composé d'explications et d'illustrations centrées autour de la parfumerie de l'époque ainsi que ses fragrances.
Pour revenir au personnage principal, Jean-Louis Fargeon, né à Montpellier à la pleine période des Lumières, rêve de luxe et de fastes. Ayant déjà acquis des compétences dans le domaine de la parfumerie, il part tenter sa chance sur Paris où, au fur et à mesure de plusieurs étapes, dont l'épisode Madame du Barry, il parviendra à renconter la jeune reine Marie-Antoinette et à devenir son parfumeur attitré ainsi que celui des enfants royaux. L'ouvrage évoque également la Révolution Française et sa date fatidique : 1789 mais aussi le procès de Jean-Louis qui s'est entiché des valeurs de la République.
Je remercie l'auteur de m'avoir fait découvrir ce livre et l'histoire de ce personnage méconnu !
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Bien sûr, l'hygiène de la Cour laissait à désirer. On préfère se procurer des lingettes parfumées plutôt que de prendre un bon bain. Comme il faut à tout prix cacher ses mauvaises odeurs, c'est sans surprise que le domaine des cosmétiques devienne florissant.

Fargeon est un bourgeois ambitieux et un parfumeur si talentueux qu'il est apprécié par Marie-Antoinette elle-même. Son succès est indéniablement lié à cette illustre cliente.

Ce livre biographique est minutieusement détaillé et travaillé.
Parsemé d'annexes et de citations intéressantes, on apprend énormément sur la parfumerie du XVIIIe siècle.
De plus le style légèrement romancé permet de s'imprégner de l'atmosphère de coquetterie et de se plonger dans les senteurs de Fargeon.

On prend plaisir à se promener dans Versailles en compagnie de Fargeon. Cette biographie nous rappelle à quel point le sens olfactif ne doit pas être sous-estimé.
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Né au sein d'une famille de parfumeurs montpelliérains, Jean-Louis Fargeon est un ambitieux qui rêve d'une clientèle riche et bien en vue. Monté à Paris, il travaille dur pour décrocher le titre de "maître", tout en développant son réseau. Son premier gros poisson: Madame du Barry en personne! Mais Louis XV trépasse et la du Barry n'est plus en odeur de sainteté. Fargeon cherche alors à attirer l'attention de la nouvelle souveraine, jolie jeune femme au teint parfait, cavalière, habituée des bains, et lanceuse de modes. L'art de la parfumerie étant alors inextricablement lié au savoir-faire de la ganterie et aux innovations cosmétiques, il commence par créer des gants parfumés spécialement pour couvrir les mains de la souveraine lorsqu'elle monte à cheval. Quelle idée enivrante! le voilà maintenant à fournir la reine, sa famille et ses amies en gants, onguents et parfums sur mesure. de la cuillette des fleurs à ses alambics, de ses cuves aux flacons de ses clients, de Paris à Versailles, Fargeon est partout. Mais derrière le commerçant débonnaire, se cache un fervent républicain. Avouez qu'il y a de quoi y perdre la tête...

Un grand merci à Élisabeth de Feydeau qui m'a fait découvrir le parfumeur de la Reine. de sa naissance à sa mort, les moments clés de la vie de Jean-Louis Fargeon sont mis en parallèle avec L Histoire, nous permettant d'appréhender à la fois les enjeux de chaque époque et les personnalités attachées à la Reine, telles Rose Bertin et Léonard Autié. Fargeon m'est ici apparu comme un travailleur acharné et intelligent, accompagné d'une femme protectrice et raisonnable. J'ai apprécié les éclaircissements sur l'hygiène au XVIIIème siècle et les détails sur les goûts de Marie-Antoinette, cette reine qui me fascine tant. Enfin, le récit de la période révolutionnaire m'a inquiétée: qu'allait donc devenir cet artiste qui n'avait fait que commercer au plus haut niveau? Un livre qui se lit tout seul, agrémenté d'un beau cahier central d'illustrations en couleurs.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Robespierre se piquait d’élégance et s’était fait peindre une rose à la main. Mais l’Incorruptible n’usait pas d’eau de toilette. On en fabriquait pourtant qui portaient des noms nouveaux et effrayants : élixirs à la guillotine ou Sent-bon à la Sent-sont par référence au nom du bourreau. Un jabot ou un mouchoir imprégnés d’essence de lys ou d’eau de la Reine pouvaient vous coûter la vie.
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- Rien n’est secret à la Cour, et tous les secrets aboutissent dans les boutiques de mode. C’est pourquoi les espions les fréquentent. N’avez-vous par remarqué un grand escogriffe, qui, sous prétexte qu’il a la passion des gants, est toujours fourré ici ? C’est le secrétaire de l’ambassadeur d’Espagne qui vient faire provision de rumeurs. Ne doutez pas qu’il est là non pour nous acheter des gants, mais pour informer son maitre”.
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En matière de mode, tout devait être "à la reine", jusqu'aux gestes et à la façon de s'exprimer. En termes de notre temps, la reine de France était l'étoile qu'épiait et admirait le monde élégant de toutes les capitales, de Madrid à Saint-Pétersbourg. Ceux qui n'avaient pas le privilège de l'apercevoir apprenaient comment elle était mise par les comptes rendus du Journal des Dames. Le statut de souveraine de la mode dévolu à sa fille irritait l'impératrice Marie-Thérèse. Elle se fâcha en voyant l'un de ses portraits : "Non, ce n'est pas le portrait d'une reine de France, il y a erreur, c'est celui d'une actrice !".
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Le parfumeur s'étonnait de voir critiquer la reine avec tant de malveillance (,,,)
La raison en est très simple : le roi n'a pas de maîtresse. C'est là un malheur sans remède car il est fort probable, fait comme il est, qu'il n'en aura jamais (...) selon une partition chantée depuis des siècles mais jamais écrite, la favorite royale avait pour rôle principal d'attirer sur sa personne la haine et la jalousie des dames de la Cour.
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L'opinion était de plus en plus hostile à "l'Autrichienne" et les acclamations se faisaient rares sur son passage. Libelles et chansons la villipendaient. Elle s'obstinait à les imputer à l'esprit des Français : " Leur caractère est bien inconséquent, mais il n'est pas mauvais ; les plumes et les langues disent bien des choses qui ne sont point dans les cœurs ", écrivit-elle à l'impératrice sa mère.
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