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3,85

sur 1124 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est le premier livre de Théophile Gautier que je lis. On se laisse bien sûr porter par l'histoire de cape et d'épée à la Dumas... Mais le style... Quel style! Quel talent d'écriture. Des descriptions nourries, colorées, savoureuses servies par un écrivain doublé d'un poète. Chapeau bas Mr Gautier!
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Est-on encore sensible au Capitaine Fracasse de nos jours ?
J'aurais eu tendance à répondre non, après quelques tentatives de lecture toujours avortées, je n'en avais jamais dépassé les premières pages et les presque 600 pages de l'édition de poche en Folio m'avaient quelque peu refroidi.
Les longues descriptions, le côté "cape et épée" et un vocabulaire soutenu éloignaient de moi les frasques de ce Capitaine de papier.
Et pourtant, et pourtant, de chapitre en chapitre, sans rien avoir lu avant de l'histoire et de ses rebonds romanesques dont je ne vous dirai rien, je fus pris à son jeu.
De la belle langue, qui parle ainsi aujourd'hui ?, de beaux sentiments, est-ce encore tendance ? des âmes trempées de courage à défendre la veuve et l'orphelin. Des droites lignes et de la permanence, l'inverse de quantité de nos contemporains versatiles à l'humeur belliqueuse et changeante Voici ce qui, aujourd'hui encore, m'a fait aimer le Capitaine Fracasse. Attention toutefois à ne pas vous laisser happer ou envahir par les illustrations nombreuses que ce livre aura suscitées ou par les adaptations cinématographiques au risque de vous laisser envahir par l'imaginaire visuel d'un autre, fut-ce celui de Gustave Doré. J'ai été heureux de me créer mes propres images. Ce n'est que maintenant que je serais curieux des images autres.
Du château de la misère à celui du bonheur, Théophile laisse couler quelques belles phrases. Il a longtemps contenu ce roman. Duquel de ces personnages était-il le plus proche ? Il est comme le baron de Sigognac parti de province gasconne pour monter à la capitale mais lui, y a fini ses jours contrairement à son héros redescendu en pays landais.
Bref, ne vous laissez pas rebuter par ce qui pourrait vous chasser du livre et, comme moi, vous prendrez plaisir à le retrouver chapitre après chapitre.
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Sous le règne de Louis XIII, en Gascogne , le baron de Sigognac, le dernier de sa lignée, ploie sous l'ennui et la misère en son Castel tombant en ruine. Vient à passer une troupe de comédiens qui lui demande le gîte. Après un repas gargantuesque offert par ces derniers dont les manières bon enfant lui sont sympathiques mais surtout face à l'attrait qu'il ressent pour une des comédiennes, il se décide à les suivre et à vivre la vie aventureuse de comédien ambulant.

Comme dans tout les classiques qui se respectent, Théophile Gauthier sacrifie aux descriptions, qui sont particulièrement minutieuses et longues; cela à du décourager et découragera encore plus d'un fougueux lecteur. Mais quelle langue riche, savoureuse et vive. On est vraiment plongé aux temps jadis, quand le roi habitait Saint-Germain-en-Laye. Les personnages sont bien campés, leur discours haut en couleur. Il est vraiment salutaire parfois de se retremper dans quelque bon classiques pour retrouver le goût de la lecture, qui ne se perd jamais tout à fait.
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Ce livre nous offre deux plaisirs qu'il ne nous faut pas bouder.

Tout d'abord une suite de péripéties aussi jouissives que prévisibles emportant des personnages tout aussi caricaturaux que sympathiques. Bref du théâtre! comme Gautier nous le confesse : "Après tout, puisque le théâtre est l'image de la vie, la vie doit lui ressembler comme un original à son portrait."

Deuxièmement un style éblouissant mélangeant emphase et ironie qui serait complètement désuet et malvenu sous la plume d'auteurs contemporains mais est des plus savoureux ici en gagnant en prime avec l'âge une certaine forme d'exotisme. Bref de la poésie!

On sent que l'auteur s'est fait plaisir en écrivant ce roman et son génie est de réussir à nous faire partager son plaisir à nous autres chanceux lecteurs.
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« Ô capitaine ! Mon capitaine ! », comme disait un fameux professeur magistralement interprété par le regretté Robin Williams, enseignant à des élèves coincés l'art de profiter du temps présent.
Le capitaine de Gautier mérite bien cette exclamation qui, abandonnant un beau jour son « château de la misère », s'en alla, sous le règne de Louis XIII, courir l'aventure, sans bien le savoir, aux côtés d'une troupe de saltimbanques parmi lesquels il y avait la belle Isabelle : « Si elle n'éblouissait pas, elle charmait, ce qui a bien son avantage. » Avantage que sut vite reconnaître le héros, se satisfaisant de sa modeste – et apparente – condition, en conformité avec la sienne.
À partir de là, le baron de Sigognac devint le capitaine Fracasse, oscillant entre la scène, où il jouait le matamore, et l'épée, notamment pour faire face aux machinations du duc de Vallombreuse, un prétendant coriace d'Isabelle qui « ne concevait point qu'une femme pût hésiter un instant entre le jeune et splendide duc de Vallombreuse et ce ridicule histrion », autrement dit le capitaine susnommé, ayant cependant la nette préférence de l'intéressée.
Tous les ingrédients étaient donc réunis pour une histoire de cape et d'épée qui fit – et fait encore – les beaux jours des lecteurs de nos contrées. Et les noeuds vont ainsi se nouer et se dénouer dans un tourbillon d'événements et de coups de théâtre, ce qui se comprend puisqu'il en est ici beaucoup question !
Notons qu'un chat, répondant au « doux » nom de Béelzébuth, aura un rôle prépondérant à jouer !
Évidemment, en la matière, rien ne saurait se comparer à la trilogie des Mousquetaires, mais là où Dumas va au bout du drame, Gautier nous ménage d'heureuses surprises qui sont propres à satisfaire notre goût pour le « Tout est bien qui finit bien ». L'aventure se fait alors conte.
Toutefois, on ne saurait plaire à tout le monde, et l'une des plumes les plus acérées du XIXe siècle littéraire français – Barbey d'Aurevilly – a, semble-t-il, goûté diversement les aventures du capitaine Fracasse, écrivant que « ce n'est pas même un tableau. le Capitaine Fracasse, sachez-le bien, n'est qu'un morceau de tapisserie faite d'après les tableaux, plus ou moins oubliés ou empoussiérés maintenant, de ces maîtres qu'on appelle Scarron, Mme de Lafayette, Segrais, Scudéry, Cyrano de Bergerac, et, pour mieux dire, tous les romanciers du commencement du XVIIe siècle, que M. Théophile Gautier a imités dans ce roman sans vie et sans passion réelle, – monument d'archaïsme, dont l'idée ne pouvait venir qu'à un littérateur de décadence, très habile, si l'on veut, et très rompu aux choses du langage, mais dépourvu entièrement d'invention puissante et de toute originalité ! »
Je ne souscris absolument pas à ce jugement lapidaire, en me gardant bien de pourfendre l'auteur de ces lignes qui a, par ailleurs, su si bien comprendre Les Fleurs du Mal, de Baudelaire, dont le dédicataire était…Théophile Gautier. La boucle est bouclée !




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Encore une lecture de jeunesse. Mes parents possédaient l'édition Nelson.

Des enregistrements de l'histoire, arrangés pour la jeunesse, empruntés dans une médiathèque, m'ont donné envie de lire ce livre. Puis un feuilleton radiophonique. Puis le film de Pierre Gaspard Huit, qui réunissait de grands comédiens, autour de Jean Marais, acteur attitré des films de cape et d'épée des années 60.

L'histoire romanesque, le côté "de cape et d'épée" m'ont d'abord séduite... le côté ",picaresque"...
puis, longtemps après - après l'avoir laissé de côté pendant de longues années, j'ai décidé de consacrer mon mémoire de fin d'études à tout l'aspect 'comique' du Capitaine Fracasse. (J'avais encore en mémoire le fabuleux film d'Ariane Mnouchkine de 1978 sur Molière.)

Le thème de la comédie et de la vie itinérante d'une troupe de comédiens est finalement ce qui m'a le plus fascinée. Et la langue de Théophile Gautier est puissamment imagée. "Un nez tout cardinalisé de purée septembrale..." qui irait trouver une comparaison pareille ?

Et la description du château de la Misère ! Et l'infâme Vallombreuse qui manque d'outrager sa demi soeur... tout cela était furieusement romanesque. le château de la Misère finit par devenir le château du Bonheur et le baron de Sigognac, marié à Isabelle (devenue comtesse et riche) retrouve son rang et sa fortune.

Mais dans l'esprit de Gautier, le roman devait "mal" finir. Les impératifs liés à l'édition de son roman (paru chez Renduel) ont changé cette fin. Ce qui apparaît comme un aimable roman d'aventures va beaucoup plus loin que cela. Il permet d'approfondir tous les personnages de la Comedia dell Arte, (Molière devait aussi énormément aux Italiens...) et il en appelle à des oeuvres plus anciennes, L'illusion comique, de Corneille, et le Roman Comique, de Scarron. Pas très faciles d'accès, je dois bien le reconnaître !

Le Capitaine Fracasse a fait l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques et théâtrales. Comme le Bossu, de Paul Féval, ou les Trois mousquetaires... ou les Mystères de Paris (même si ceux-ci se passent au XIXème siècle. ) ou d'autres romans, tombés aujourd'hui dans l'oubli (ex. Mauprat, de George Sand.)
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Roman de cape et d'épée comme je les aime, ciselé dans le beau français du XIXème siècle, le Capitaine Fracasse est le premier roman que je lis de Théophile Gautier. Il conte les aventures du baron de Sigognac, noble miséreux qui rejoint une troupe de théâtre par amour et finit par monter sur les planches sous le nom de capitaine Fracasse, allant à l'encontre des préjugés de son temps. Délicieusement prévisible et en même temps plein d'humour, tour à tour poétique, tragique et romantique, ponctué de somptueuses descriptions, laissez-vous emporter par ce récit dans une lecture haute en couleurs aux personnages inoubliables !

Les acteurs et figurants du Capitaine Fracasse font en effet tout le charme de cette histoire. Aux protagonistes classiques tels que Sigognac, bon et courageux, et Isabelle, douce et généreuse, s'ajoutent en effet des caractères dignes du théâtre, comme l'ironiquement nommé Tyran, dont l'apparence effrayante dissimule une grande gentillesse, ou bien la soubrette Zerbine, malicieuse en diable. On retiendra surtout le parfait antagoniste sous les traits du beau duc de Vallombreuse, et le remarquable couple formé par Chiquita et Agostin, l'enfant sauvage et le ténébreux bandit. L'ensemble de la troupe pimente agréablement les dialogues d'une verve constante.

Si les nombreuses descriptions du Capitaine Fracasse peuvent rebuter certains lecteurs, surtout dans les premiers chapitres, elles n'en restent pas moins admirablement exécutées. Des tournures à la fois élégantes et précises s'entrelacent autour d'un vocabulaire d'une grande richesse qui rend le texte très vivant. Si la trame d'ensemble du roman finit par se deviner aisément, il n'en reste pas moins plein de petits rebondissements et de détails savoureux qui font tout son sel. Déclaration d'amour au théâtre qui n'est pas sans autodérision métafictionnelle, les péripéties se succèdent au fil des pages avec une légèreté qui n'est pas sans rappeler la passion de Gautier envers la poésie et « l'art pour l'art » : fidèle aux idéaux de son auteur, le Capitaine Fracasse demeure ainsi dénué de toute ambition moralisatrice ou utilitaire.

J'ai dévoré ce texte fort bienvenu après ma lente agonie sur La Montagne magique de Thomas Mann. J'apprécie beaucoup son allant et les contrastes de ses personnages, mais je ne partage pas complètement la vision de Théophile Gautier sur la nécessité de séparer la morale de la littérature.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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Le classique parmi les classiques.
A ce jour le roman toute catégorie confondue, que je préfère.
Il est tout simplement parfait.
On ne s'ennuie à aucun moment, et la plume de Théophile Gauthier est magistrale, je doit avouer parfois si riche , que pas évidente à comprendre, sans l'aide d'un dictionnaire.
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Théophile Gautier dans un style flamboyant nous entraîne dans un univers d'aventures exotiques, duels en tout genre, rebondissements fantaisistes, mystères dévoilés à un rythme effréné sans temps morts, fidèle à cette tradition du roman feuilleton du XIXe siècle .

Le lecteur jubile emporté par ce tourbillon d'imbroglios tragi -comiques distillés avec maestria par l'initiateur du mouvement parnassien Monsieur Théophile Gautier, de nos jours tombé en désuétude et j'en suis le premier désolé.

Lectrices, lecteurs de tous poils plongez vous sans plus tarder dans les aventures du Capitaine Fracasse, et vous serez agréablement surpris (e)…..
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Un romain fort sympathique. le style est un peu vieillot et assez dur à lire au début, le temps qu'on s'y fasse. Cela dit, une fois qu'on est dedans, ça se lit tout seul.
Les aventures de Sigognac sont prenantes. L'histoire est un peu convenue, avec un héros noble et talentueux, et un antagoniste principal mauvais jusqu'au bout des ongles.
Quelques surprises et retournement de situation ici ou là mettent un peu de suspense à l'ensemble.

Globalement une lecture agréable (quoique difficile). Des aventures sympathiques, un héros digne de ce nom, bref, un beau roman de cape et d'épée.
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