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EAN : 9782494202030
384 pages
Les Editions du Gros caillou (07/03/2023)
4.27/5   99 notes
Résumé :
Décembre 2015, le vol AN 333 sombre en mer avec ses 480 passagers. Quatre ans après sa disparition, de nouveaux éléments sont retrouvés. L'un d'entre eux en particulier, laisse à penser que le crash n'était pas un accident. Alors que l'enquête reprend, le puzzle qui lie les passagers entre eux s'assemble peu à peu...
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
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« Selon la théorie des 6 degrés de séparation, toute personne sur Terre serait reliée à n'importe quelle autre par une chaîne de relations individuelles comprenant au maximum cinq [six ?] maillons. »
Théorie de Frigyes Karinthy

C'est avec cette épigraphe que débute "La chanson blanche" dont on aura tôt fait de comprendre qu'elle en est le fil conducteur. Tout commence par un crash d'avion qui s'est produit en 2015, dont on ne retrouvera pas ni les débris, ni même la boîte noire, ni les passagers. Parmi eux, il y avait Raphaël, jeune homme atteint de troubles du spectre autistique, casanier, ne supportant pas la foule, pris de panique dès qu'il y a un peu trop de monde ou trop de bruit autour de lui. Alors qu'est-ce qui a bien pu le pousser à se rendre aux États-Unis, seul et sans prévenir personne ? Tom, son frère jumeau, avait abandonné tout espoir de le savoir, jusqu'à ce qu'il soit contacté par le B.E.A (Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile) quatre ans après : un sac à dos (imperméable) a été remonté par un filet de pêche avec à l'intérieur le portefeuille de Raphaël et les mystérieuses paroles d'une chanson qui laissent à penser que le crash ne serait pas dû à un accident... Il apprend ce même jour que Raphaël avait également pris un aller-retour pour lui, et si sa place était vide à l'aller, c'est une dénommée Rose Kellerman qui a pris sa place au retour... Tom, qui refuse d'admettre que son frère était un potentiel terroriste, va reprendre l'enquête. Accompagné de sa meilleure amie et voisine Ariane, Tom va d'abord se pencher sur cette mystérieuse Rose qu'il ne connaît pas mais dont le nom de famille ne lui est pourtant pas inconnu. Et pour cause, ce nom était dans tous les médias américains un mois avant le crash... de fil en aiguille, Tom découvrira qu'un lien invisible reliait bon nombre de passagers...

Et bien, par quoi et comment commencer ? Telle est la question que je me pose depuis que j'ai fermé ce livre, que j'ai eu du mal à poser jusqu'à ce que j'en atteigne la toute dernière page. Je me suis retrouvée face à un puzzle dans lequel l'auteur assemble ses pièces, petites et grandes, au compte-gouttes, nous faisant mariner du début à la fin. C'est judicieusement et sacrément bien mené car chaque élément, chaque petit détail, chaque personnage a sa place, son rôle à jouer. Rien n'est négligé, ni laissé au hasard, tout est scrupuleusement interconnecté.

Grégoire Godinaud nous embarque dans une intrigue étoffée et dynamique, dans laquelle révélations sidérantes et rebondissements ne manquent pas à l'appel. Nous suivons cette dernière sur deux périodes : en 2019 auprès de Tom qui mène son enquête grâce aux nouveaux indices qu'il récolte ici et là ; en 2015, quelques heures avant jusqu'au moment du crash, auprès de certains passagers, nous permettant d'apprendre et comprendre certains éléments avant Tom. D'ailleurs, c'est ainsi tout au long de l'histoire : le lecteur en saura toujours un peu plus que Tom (mais jamais suffisamment !).

L'enquête, menée à la fois tambour battant mais bien trop doucement pour satisfaire notre curiosité jamais rassasiée, maintient un niveau de suspense intolérable (ne vous méprenez pas, c'est un compliment), tout en abordant des sujets qui n'ont aucun lien en apparence mais qui finissent par se recouper à un moment ou à un autre. C'est ainsi qu'au milieu d'une enquête qui cherche à découvrir la vérité sur la disparition d'un avion, il y est fait mention tantôt de terrorisme, tantôt du trouble dissociatif de l'identité ou du syndrome d'Asperger, tantôt de kidnapping d'enfant, tantôt d'inceste ou d'enfance difficile et/ou douloureuse, ou encore de violoncelle.

Voilà qui peut bien vous paraître confus avec tous ces éléments, d'autant que le nombre de personnages n'est pas léger. Mais que nenni ! Aucunement, on ne se perd dans cette intrigue foisonnante. Au contraire, d'apparence complexe, l'auteur nous offre en fait une intrigue bien ordonnée, comme si chaque pièce de son puzzle était numérotée et attendait sagement son tour avant d'être placée.

Je n'ai pas encore parlé du contexte et des décors bien implantés, ni même de la psychologie des personnages non négligeable. Grégoire Godinaud met un point d'honneur à toujours bien argumenter, sans jamais tomber dans la lourdeur, la lenteur ou l'exagération. Tout est justement dosé. Les protagonistes à la personnalité complexe et/ou soutenue sont campés dans des décors facilement visibles pour les yeux du lecteur, tout en laissant place à une intrigue frénétique qui ne nous laisse peu souvent l'occasion de souffler.

Ce thriller, véritable page-turner, remplit sa mission avec brio. Chapeau l'artiste !

Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie bien évidemment Babelio pour la sélection, Grégoire Godinaud pour cet excellent moment de lecture (je découvrirai votre premier et vos prochains romans à coup sûr), mais aussi les éditions du Gros Caillou pour l'envoi, et tout particulièrement Déborah pour le petit mot écrit à mon intention (c'est assez rare pour que je le souligne) et le marque-page (la collectionneuse que je suis est ravie) glissés à l'intérieur du livre.
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En voici un livre difficile à lâcher, Une fois commencé, vous n'avez de cesse de comprendre ce qui s'est passé sur ce vol, et comment tous les passagers que l'on découvre au fil du récit sont liés.

Nov 2015 : un enfant est enlevé à New York
Dec 2015 : un avion reliant Boston à Paris s'écrase en mer.
Le crash restera inexpliqué.

Nov 2019 : Tom dont le frère jumeau était à bord de l'avion est contacté par le Bureau des Enquêtes Aériennes (BEA). Un sac étanche a été retrouvé contenant le portefeuille de Raphaël son jumeau et des éléments semblant indiquer que le crash de l'avion n'était pas un accident. Tom, certain de l'innocence de son frère va se lancer dans l'enquête.

Un roman qui va très vite, qui nous livre énormément d'informations, qui évoque le destin d'un grand nombre de personnages, et pourtant je n'ai pas été perdue. L'auteur mêle habilement l'enquête au présent et retours en arrière où l'on voit évoluer un certain nombre de personnages. Tous seront passagers de ce vol mortel. Et tous ont des histoires personnelles compliquées qui les rendent potentiellement suspects. Lequel d'entre eux est le coupable, lequel d'entre eux a voulu entrainer dans la mort 479 personnes ? L'auteur va peut à peu nous dévoiler les liens qui existent entre certains d'entre eux et le rapport avec cet enlèvement qui ouvre le livre.

Les chapitres sont très courts, on passe à la fois d'un personnages à l'autre, du passé au présent, de l'enquête aux évènements ayant précédés le vol, et enfin au vol lui-même, rendant la lecture addictive et permettant d'oublier que la multiplicité des personnages ne permet pas vraiment d'approfondir leur psychologie et certaines situations un peu à la limite de la vraisemblance pour moi.

Cela dit, l'auteur construit son roman de façon impressionnante et ne laisse aucun de ses personnages en route. Je me suis demandé jusqu'au bout comment il allait s'en sortir et craignais une fin ouverte. Ce n'est pas le cas. Toutes le pièces trouvent leur place.

Un grand merci à Ségolène des éditions du Gros Caillou, nouvelle maison d'édition lyonnaise, qui m'a proposé la lecture de ce second roman édité par leur maison. Je leur souhaite une longue vie.
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"Le lieu était désert, presque fantomatique. Les voitures, garées en épi, l'air abandonnées, la grisaille alentour, la bise sifflant entre les bâtiments de tôle, donnaient à l'ensemble un aspect lugubre et une impression de film d'horreur."

Un enlèvement, Roosevelt Island, de la rage, un avion qui tombe, Paris, une angoisse indicible, un restaurant, une amitié, des éléments nouveaux, des mensonges, des événements étonnants, une énigme, des coïncidences, des troubles, Lyon, un fil tenu, un centre hospitalier, de la tension, un dilemme, un moment de flottement, une épreuve, le coeur qui s'emballe, un signe du destin, Boston, du désarroi, une enquête, de l'émotion, des turbulences, de l'impuissance, un vent glacial, un violon, du mystère, de la frénésie incontrôlable, des souvenirs, faire enfin la lumière, de la manipulation, de la détresse, un coup de massue, un regard d'acier, de la panique, risquer gros, une situation pressante, un moment fatidique, du découragement, de la lucidité, un rythme effréné, des indices, de la détresse, l'impuissance, un carcan de glace, des chamboulements, une parenthèse, un sentiment étrange, de la culpabilité, le choc, le sentiment de manque, des réponses...

Un gros coup de coeur pour ce thriller du talentueux et surprenant Grégoire Godinaud aux Éditions du Gros Caillou.
J'aime beaucoup l'idée du même graphisme pour la page de couverture des livres de cette maison d'Éditions qui est vraiment au top !

C'est un roman passionnant, concentré, stimulant, intense, qui s'imbrique parfaitement avec des personnages qui recherchent la vérité, affrontent leurs démons, et font face à des révélations incroyables.

"Un vol de nuit, un vol de trop,
Et je m'éloignerai,
Pour t'écrire une chanson blanche."
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Je remercie chaleureusement Babelio ainsi que Deborah des Editions du Gros Caillou qui m'ont fait parvenir leur dernier thriller, La chanson blanche.
Et avant même de parler du roman, je dis un grand bravo à cette jeune maison d'édition lyonnaise qui a réussi, dès sa 2e parution, à se créer une réelle identité graphique reconnaissable au premier coup d'oeil (en tout cas, personnellement, j'ai tout de suite reconnu « la patte de l'artiste » commune à leur premier roman, le dernier jour).

Revenons à La chanson blanche, un thriller écrit par un tout jeune auteur de 26 ans et qui va traiter un sujet un peu particulier puisqu'il est question d'un crash aérien.
Et autant vous le dire ; rien que le sujet m'avait déjà tout acquis à sa cause ! Les avions et le pilotage sont des sujets qui me passionnent. Alors forcément…

On suit Tom, un jeune homme qui a perdu Raphaël, son frère jumeau, quatre ans plus tôt dans un terrible accident d'avion qui a coûté la vie à l'ensemble des passagers d'un vol Boston-Paris.
L'enquête piétine, les restes de l'avion n'ont jamais été retrouvés mais de nouveaux éléments font penser que Raphael ne serait peut-être pas étranger au crash de l'avion. Et Tom va devoir mener l'enquête pour comprendre les circonstances de la mort de son frère et enfin faire son deuil.

A partir de ce moment, c'est à un vrai casse-tête chinois que se retrouve confronté le lecteur.
L'auteur navigue entre l'enquête de Tom, au présent, et le récit des dernières heures des passagers de l'avion, quatre ans plus tôt, jusqu'au moment ultime au milieu de l'Atlantique. Très émouvant au passage, car on ne peut s'empêcher de penser au vol Rio-Paris ou au MH370 de la Malaysia Airlines (dont l'auteur s'est probablement inspirés ici).

Le récit est parsemé de fausses pistes, le lecteur se fait balader avec des flash-back habilement amenés, qui le désorientent et amènent une vraie tension dans la lecture. Addictif !
C'est extrêmement bien construit et amené, on est souvent déboussolé au cours du récit mais c'est justement tout le sel de l'intrigue.

Bref un vrai régal, je suis bluffée par la maîtrise de ce jeune auteur, Grégoire Godinaud, qui n'a vraiment rien à envier aux « grands ». Il a réussi à ne pas se perdre dans une intrigue qu'il n'était pas aisé de mener à terme. Croyez-moi, il n'a que 26 ans, mais je pense qu'il faut le suivre !
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Un roman qui tient en haleine par ses chapitres courts et ses portraits de personnages.
Tom, vivant à Lyon, est contacté, après 4 ans sans nouvelle du vol AN 333 entre Boston et Paris, pour la réouverture de l'enquête par le BEA du Bourget. Dans cet avion Raphaël son frère autiste asperger, était assis à côté de Rose, une américaine. Ils ne se connaissaient pas et pourtant c'est Raphaël qui a acheté les deux billets. La nouvelle enquête accuse Raphaël de terrorisme. Pour Tom ce n'est pas croyable. Tout s'effondre. Avec sa meilleure Ariane, il lâche tout pour remonter la piste de chaque passager et trouver le responsable. Qu' est-il arrivé à cet avion le 6 décembre 2015 ? C'est d'abord à Boston que son enquête les mène.

L'intrigue est menée tambour battant. Mêlant l'enquête de Tom en 2019 et les dernières heures des passages dans l'avion en 2015, l'auteur propose un thriller aux mystères tous plus troublants les uns que les autres.
Dans l'avion 4 passagers, la commandante et son copilote nous sont présentés. Leur passé, leur vie et surtout le jour de la disparition de l'avion. Chacun a quelque chose à cacher et tous pourraient être responsables. Que s'est-il passé ?

On tourne les pages avec addiction. On émet des hypothèses, on regroupe les révélations, les relations entre les passagers qui se croisent et se confient à leur voisin de siège. On n'a envie que d'une chose c'est démêlé le vrai du faux.

Et pourtant ne pas savoir a un intérêt, nous tenir dans une attente qui fait tout l'intérêt du thriller. Car c'est bien la fin qui me fait supprimer une étoile à cet excellent polar. Elle n'est pour moi pas assez étayée. Alors que l'auteur a pris le temps de présenter chaque personnage, chaque situation, il nous livre le dénouement en peu de mots peu de pages. Ça aurait mérité d'être amené plus lentement avec autant de suspense que le reste du livre. le fond est très bien mené avec des rebondissements et des explications qui se tiennent.

En bref, très bien écrit, avec des indices qu'il faut savoir décrypter. Un très bon moment de lecture. Je recommande vivement.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il éclata de rire, la repoussa dans la pièce, lui saisit le visage en coupe et l'embrassa. Son cerveau s'était mis en pause. Il avait fait cela sans réfléchir, sans rien calculer. Il avait écouté son cœur. Le cœur ne trompe pas, il est brut, animé par la vie alors que le cerveau, lui, est en retrait, réfléchi. Il prend du recul, analyse, enjolive, trompe, plus sournois, intelligent. Le cœur a cette justesse qui ne ment pas, il est direct, percutant, palpitant. Le cerveau manie, façonne, construit. Souvent, il prend plus de temps.
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L'air était humide, gorgé de sel, et la mer lui offrit un paysage comme seule la Bretagne sait en proposer : de magnifiques ilots arborés accessibles à la nage ou à pied par marée basse, une mer turquoise pour peu que le ciel soit dégagé, un tableau de couleurs froides même en plein été.
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Il s'attendait à chaque instant à être projeté en avant même que l'avion se soit élevé au-dessus de la piste. La commandante avait été royale. Elle avait stoppé l'appareil sans incident, et ce alors que V1 était presque attente. D'après les recherches rapides qu'Ariane avait effectuées, il s'agissait de la vitesse au-delà de laquelle l'avion était obligé de décoller. Le temps de réaction de la pilote avait été exceptionnel. Une ou deux secondes de plus et les conséquences auraient été dramatiques: le Boeing aurait percuté son homologue non autorisé à traverser et qui, pourtant se trouvait au milieu de la piste.
Ça n'avait rien chanté. Tous les passagers du vol étaient morts à peine quelques heures plus tard. Un vol maudit. Tom en avait la nausée.
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Le cœur ne trompe pas, il est brut, animé par la vie alors que le cerveau, lui, est en retrait, réfléchit... Le cœur a cette justesse qui ne ment pas, il est direct, percutant palpitant. Le cerveau manie, façonne, construit. Souvent, il prend plus de temps.
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Il avait écouté son cœur. Le coeur ne trompe pas, il est brut, animé par la vie alors que le cerveau, lui, est en retrait, réfléchi. Il prend du recul, analyse, enjolive, trompe, plus sournois, intelligent. Le coeur a cette justesse qui ne ment pas, il est direct, percutant, palpitant. Le cerveau manie, façonne, construit. Souvent, il prend plus de temps.
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