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EAN : 9782842639198
160 pages
Le Dilettante (10/01/2018)
3.6/5   10 notes
Résumé :
Non pas le temps qu'il fait. Non plus le temps qui passe. Mais le temps qui s'arrête, le temps en moins. Comment ça marche?? La Méthode Sisik vous donne la recette. 1955 : commercialisation de la Citroën DS. 1967 : sortie en salles du film Le Samouraï, de Jean-Pierre Melville. 21 juillet 1969 : Neil Armstrong, premier homme à marcher sur la Lune. 1987 : mort de l'acteur Lino Ventura. 31 mars 1995 : départ à la retraite de Grégoire Sisik. 1er janvier 2002 : changemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Cet auteur n'a pas son pareil pour s'approprier des sujets contemporains - et philosophiques. Dans l'un de ses précédents livres déjà (Selon toute vraisemblance, 2010), c'est la poétique de l'effacement que l'auteur malin décrivait dans une série de nouvelles qui frôlaient parfois le fantastique. Et ce fantastique est d'ailleurs à nouveau présent dans cette dystopie composée de trois textes où l'auteur brille par son intelligence et sa fantaisie, un triptyque avec en son centre : La Méthode Sisik. Retraité solitaire, Grégoire Sisik fut archiviste, un métier qu'il a aimé car il donnait "dans l'ancienneté plutôt que dans la modernité, dans l'oiseux plutôt que dans l'utile". Dans un souci d'organiser sa vie de la façon la plus minimale possible, Sisik répète jour après jour les mêmes gestes bien précis. À l'inverse de la quête insatiable de nouveautés dont notre époque est complice, Sisik cherche dans la routine la pérennité de toutes choses, la permanence - il s'agit de résilier le temps. Sans le vouloir, il arrête SON temps, et ne vieillit plus. Il regarde toujours le même film - le Samouraï, de Melville -, écoute uniquement, et toujours à la même heure, les Variations Goldberg interprétées par Glenn Gould, dans un enregistrement datant de 1981 où "la virtuosité démonstrative de la jeunesse a cédé à la modestie du corps vieillissant et au goût du temps". Insolite, la Méthode Sisik est un livre aussi original que passionnant, aussi poétique que drôle, et, le plus souvent, d'une lucidité sidérante quant au regard oblique qu'il porte sur notre époque, sur l'obsolescence de l'Homme et la robotisation de la société.
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Est ce que l'ennui peut sauver l'humanité ? C'est ce qu'aurait découvert Monsieur Sisik, jeune retraité aimant la routine.

Un bien étrange roman que j'avoue avoir failli abandonner mais j'ai persévéré et heureusement car j'ai découvert son petit truc qui fait de lui au fond un bon roman.

On arrive donc dans une dystopie. Dans ce monde, on aurait trouver le moyen de lire les pensées des gens et de les condamner pour ces pensées. On suit un prisonnier qui découvre une prison remplie de 58 % de la population. Ces prisonniers subissent apparament une nouvelle punition fraîchement trouvée.

Arrive la longue deuxième partie, où on nous explique que la personne qui a trouvé cette punition est un jeune retraité qui aime la routine et on nous décrit et redecrit encore sa routine... en détails... longs... ennuyants.... c'est là que j'ai failli abandonné mais finalement arrive la dernière partie où on nous explique que la routine de cette homme a stoppé son vieillissement et que c'est ça qui va sauver l'humanité...


Et c'est là que j'ai trouvé le roman genial, car il fallait que je m'ennuie pour découvrir que l'ennui, c'était nul mais nécessaire pour voir que la vie n'est rien sans ennui en vérité. Ce livre est donc une belle métaphore de la vie et de l'ennui qui ne vont pas l'un sans l'autre.
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Le roman en trois parties de Laurent Graff est un récit loin du romanesque et de l'anecdotique copie SF dont la forme tente d'accompagner tous les sujets évoqués. Chaque page, chaque sujet, chaque personnage a une place très particulière dans le déroulé méticuleux et soigné de ces histoires. La partie la plus longue qui a donné son titre au roman est amenée par un premier texte qui pourrait faire penser à Minority Report par son sujet mais s'en éloigne rapidement. Laurent Graff a un vrai talent d'évocation. C'est grâce à cela qu'il nous plonge dans un monde de pensées, de logique. Il ne s'agit de dépeindre une société codifié mais un état d'esprit global sans user des fioritures du genre. On peut regretter l'absence d'éléments concrets, plus dramatiques, des prises évidentes pour que le lecteur s'accroche. Mais la sécheresse captivante de ces descriptions retient l'attention du lecteur. le deuxième texte développe encore plus les qualités de ce qui le précède. C'est une lenteur enivrante qui évoque tout un basculement philosophique. L'auteur s'attaque directement aux grands thèmes actuels (l'accélération, l'arrivisme, le temps, la course, l'angoisse…). C'est un texte fin et précis contenant autant des rires que des larmes. Il y a une sorte d'exploit dans la vie de ce monsieur Sisik qui replace l'homme au coeur de tout, dépassant toutes les frontières, réalisant un exploit fantasmé. L'émotion de la fin du texte est alors au centre du troisième texte, plus ancrée dans l'ambiance de science-fiction. J'y ai vu une dénonciation de la récupération de l'exploit et de l'homme par son ensemble. Encore un basculement, encore une dérive. Ce roman décrit une longue descente inéluctable où l'Homme brille et les hommes déçoivent.
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Dans ce roman d'anticipation pas comme les autres l'auteur développe plusieurs innovations. Ainsi cette société pacifiée et aseptisée où l'on enferme la moitié de la population pour "meurtre par prémonition". Pour lutter contre la surpopulation carcérale il faut imaginer un nouveau système répressif, avec des peines adaptées. A partir de l'expérience d'un retraité, dont la routine est devenue mode de vie, un architecte développe un projet promis à un bel avenir. Un récit en trois parties autonomes qui forment un roman déroutant.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La routine, je vous comprends, a mauvaise presse. Elle est synonyme d’ennui, de stérilité, de petite mort. On l’évite, on la fuit, on la combat. La nouveauté est le maître mot. La vie est faite de changement et d’innovation. L’école adverse va rechercher en toute chose la pérennité et la permanence, garantes de vérité. Ainsi est écarté tout ce qui est de la vicissitude. Ne doit subsister que l’essentiel, qui se définit en quelque sorte, par l’élimination de ce qui ne l’est pas. Ici, ce qui nous occupe est un peu différent et se démarque de ce dualisme. Il s’agit ni plus ni moins de résilier le temps. Et l’éternité ne connaît pas d’ennui.
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