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Anne-Marie de Both (Traducteur)
EAN : 9782020228800
384 pages
Seuil (03/01/2003)
3.75/5   8 notes
Résumé :
En 1733, le comte Antoine d'Aldenburg marie sa fille adorée Charlotte Sophie à Willem Bentinck. Elle est issue d'une illustre famille allemande, alliée à la couronne danoise. Il est le fils cadet du comte de Portland et a grandi à la cour d'Angleterre. Elle est spirituelle et fantasque. Il est sérieux et promis à un bel avenir aux Pays-Bas. Côté argent : chacun se méprend sur la fortune du conjoint. Côté coeur : si lui est épris, elle en aime un autre à la folie. Te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cet ouvrage est le premier volume de la biographie épistolaire de Charlotte-Sophie Bentinck (1715-1800), née d'Aldenburg, fille d'Antoine II (1681-1738), seigneur de Varel, Kniphausen et Doorwerth et comte du Saint Empire romain germanique et de Wilhelmine-Marie, née princesse de Hesse-Homburg. Le second volume s'intitule "L'Indiscrète".
Née en 1715, fille unique, Charlotte-Sophie est une enfant « emportée » « obstinée » et difficile à cadrer, sujette à des évanouissements et des migraines lorsqu'elle n'obtient pas ce qu'elle souhaite. Issue d'une famille illustre mais criblée de dettes, Charlotte-Sophie est apparentée à toutes les têtes couronnées en Europe. Elle est élevée près d'une cousine germaine, son aînée de treize ans, Charlotte, dite « Lottgen », née en 1702, princesse de Nassau-Siegen, recueillie par le comte d'Aldenburg suite à la mort de ses parents. En 1733, Lottgen, veuve d'un premier mari, épouse en secondes noces Albrecht-Wolfgang, comte de Schaumburg-Lippe, au grand désespoir de sa jeune cousine de 18 ans, tombée éperdument amoureuse du comte. Par dépit et par obligation envers sa famille, Charlotte-Sophie se contraint à épouser la même année Willem Bentinck, comte de Portland, membre de la haute noblesse anglaise et du Collège des nobles de Hollande. Tous deux se méprennent sur la fortune de l'autre, leurs aspirations personnelles se heurtent dès le départ et Charlotte-Sophie, qui prend très vite son mari en grippe, ne fera rien pour sauver son mariage du désastre. Ne dira-t-elle pas devant un portrait de Willem Bentinck : "S'il n'était pas mon mari, je l'aurais passionnément aimé"
Dès 1730, Charlotte-Sophie entame une relation amoureuse avec le Comte de Schaumburg-Lippe et s'installe par intermittence auprès de lui et de sa cousine au château de Bückeburg. Une folle passion unit les deux amants sous l'oeil tolérant, voire indifférent de l'épouse. Cet étrange ménage à trois perdurera jusqu'à la mort du comte Albrecht-Wolfgang de Schaumburg-Lippe. La comtesse Bentinck qui a donné deux fils à son mari, Chrétien-Frédéric-Antoine né en 1734 et Albert-Jean en 1737, - un doute persiste encore sur le père véritable de l'enfant - en donne deux autres à son amant : Charles, né en 1740 et Albrecht-Wilhelm-Carl en 1745. De son mari, elle a finalement obtenu la séparation puis le divorce qui va la priver de ses biens et de ses terres, mais aussi du droit de voir ses enfants.
Amie intime de Voltaire avec qui elle entretiendra une abondante correspondance, Charlotte-Sophie, de par son nom mais aussi son « charme » et son « entregent » fréquente, entre autres, les « cours prestigieuses » de Frédéric II à Berlin et de Marie-Thérèse à Vienne.
Cette biographie d'une femme du XVIIIe siècle est présentée comme celle d'une féministe avant l'heure, qui se bat pour vivre sa passion et mener sa vie selon son coeur. Malheureusement, au fil de l'abondante correspondance des protagonistes, on voit plutôt se dessiner le portrait d'une femme capricieuse, égoïste et dépressive (aujourd'hui, elle serait sans doute diagnostiquée bipolaire), qui éprouve peu d'intérêt pour ses propres enfants et s'ennuie mortellement dans le chemin tout tracé que sa noblesse et son mariage lui destinent. Elle s'éprend du mari de sa soeur d'adoption, séducteur et volage (il la trompera elle-même avec d'autres femmes). Derrière ce portrait de femme se dresse celui d'une noblesse qui s'ennuie, qui dépense sans compter l'argent qu'elle n'a pas et qui, entre deux réceptions fastueuses destinées à entretenir des relations "utiles", court de procès en demandes de charges afin de renflouer les caisses vides.
D'autre part, cette biographie est présentée sous forme d'une nombreuse correspondance échangée par les protagonistes. Hella Haasse affirme que cet ouvrage et le suivant, "La récalcitrante", ont «été entièrement élaborés à partir de documents et de lettres authentiques», l'auteur se contentant de créer entre les lettres citées tout lien nécessaire à la bonne compréhension des événements. La lecture est laborieuse, longue, et souvent ennuyeuse. Le style de l'époque n'est pas toujours accessible et certains échanges demeurent assez obscurs.
Ouvrage intéressant, mais non passionnant, très différent des autres oeuvres de Hella Haasse que j'adore. Je n'ai pas le courage d'entamer le second volume....

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La chasse aux étoiles d'Hella Haasse Marque-Page 17-02-2011
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