En rangeant des livres, je cherchais des souvenirs et j'ai retrouvé "
Mon enfance", lu il y a fort longtemps. Je l'ai ouvert, feuilleté afin d'en retrouver des extraits, commençant par la fin, et m'amusant à faire des aller et retour. Je l'ai donc relu d'abord par passages, puis emportée par une écriture tellement belle, en ai savouré chaque page.
Hermann Hesse parle de sa propre enfance comme s' il écrivait une nouvelle dont l'unité n'est qu'apparente. Ce sont en fait deux textes écrits par cet homme qui part à la recherche de son passé pour mieux comprendre ce qu'il est devenu. " La vie de chaque homme est un chemin vers soi-même, l'essai d'un chemin, l'esquisse d'un sentier. Personne n'est jamais parvenu à être entièrement lui-même; chacun, cependant, tend à le devenir, l'un dans l'obscurité, l'autre dans plus de lumière, chacun comme il peut." Cet enfant issu d'une famille allemande traditionnaliste a d'abord grandi dans un parfaite communion avec la nature. On lit et relit les pages parlant du printemps et de l'émerveillement qu'il procure à l'enfant qu'il était, on sent les odeurs qui l'ont enveloppé lors de ses promenades, on attend les passages évoquant la flore... Il parle aussi de ses parents avec amour, respect, mais on sent la rigueur extrême d'une époque révolue, certes, mais qui l'a profondément marqué, au même titre que ses premiers souvenirs d'école.
Ce petit livre évoque le parcours quelquefois douloureux de
H. Hesse jusqu'au monde des adultes. Son enfance lui a aussi permis d'être un réservoir de sensations, de sentiments, de découvertes. Nostalgique, ce garnement sauvage et indomptable a su apaiser ses conflits dans la littérature.
Existe en poche, collection les mille et une nuits.