« le personnage que nous sommes, c'est un jardin, et notre volonté le cultive. »
Il est judicieux d'ouvrir cette simple critique par une citation de
William Shakespeare, auteur omniprésent dans "
A moi seul bien des personnages" de
John Irving.
William Abbott n'est pas un personnage du soap opéra "Les feux de l'amour" mais le personnage central de l'oeuvre en question.
William, appelé Billy, est né Dean. Son très jeune père parti à la guerre en Europe, n'est jamais revenu....
Billy est né en 1942 et quand son père embarqua sur un Liberty Ship pour l'Italie, sa mère Mary l'avait déjà rayé des tablettes pour cause d'infidélité....
Billy grandit sans père. Mais pas sans amour. Mais sous le feux de la rampe.
La première représentation de la présence masculine aux yeux de Billy est son grand-père, qui aime jouer les rôles féminins dans la troupe de théâtre montée avec son associé, un norvégien taciturne amoureux d'Isben...
La mère de Billy est souffleuse... Sa tante Muriel aux seins divins et son oncle, alcoolique mais fort sympathique, Bob complète le tableau sans oublier la grand mère acariâtre et mauvaise langue....
Richard Abbott nouveau compagnon de sa mère Mary entre dans la vie de Billy qui est sous le charme de cet homme charismatique et éveiller une libido hors du commun chez le jeune Billy Dean qio deviendra Billy Abbott.
Billy William Abbot raconte sa vie, des années 50 à 2010.
Mais le tournant de sa vie est sa visite à la Bibliothèque Municipale et la rencontre avec Miss Frost, qui comme son nom ne le laisse pas sous-entendre ne le laisse pas de glace.....
Qui est réellement Miss Frost du haut de son mètre-quatre-douze ("avec les hauts-talons" précise-t'elle) ? avec ses seins si juvéniles ?.... « Nous sommes tissés de l'étoffe dont sont fait nos rêves. » répondrait
Shakespeare..
Irving touche avec ce livre un sujet délicat, qui peut bien soulever bien des interrogations.... peut-être que
Shakespeare avait bien vu quand il dit : « J'aimerais mieux une folie qui me rendrait gaie qu'une expérience qui me rendrait triste. »
Mais à combien de naufrages Billy assiste au cours de sa vie, toutes ses vies détruites par le sida, emportées sur d'autres rives....
« Ce pays inconnu d'où nul voyageur ne revient... »
Irving a du talent. Sans contestation.
Le mot de la conclusion revient, une fois de plus, pardonnez-moi, à
Shakespeare : « Il faut que l'auteur ait de l'esprit pour que l'oeuvre en ait ! »