Oeuvres 02 - Les Papiers d'Aspern : Et sept autres nouvelles

Henry James (New York 1843 - Chelsea 1916) est un écrivain américain, naturalisé britannique en 1915. Elevé dans le culte de la civilisation européenne, il voyage très vite entre Europe et Etats-Unis et grâce à la fortune familiale se consacre uniquement à la littérature. Ses premiers textes sont publiés en 1864, son oeuvre comptant plus d'une centaine de nouvelles et vingt romans.

Les Papiers d'Aspern est un court roman paru en 1888 dont Henry James eut l'idée quand il entendit parler d'un admirateur de Shelley qui tenta d'obtenir des lettres manuscrites de grande valeur écrites par le poète.

Venise. Jeffrey Aspern aujourd'hui décédé était un immense poète américain auquel le narrateur voue une admiration sans bornes. Il fut à une époque l'amant de Miss Juliana Bordereau, une compatriote désormais très âgée, presque centenaire, retirée à Venise où elle vit avec sa nièce Tita, bien modestement dans un grand palais décrépi. le narrateur toujours à la recherche de documents rares sur le poète en vue de les publier soupçonne la vieille femme de posséder des lettres du grand homme. Mais comment obtenir ces papiers sachant que les deux américaines déracinées ne sortent jamais de leur maison « plus recluses que des carmélites dans leurs cellules » et que Juliana veille jalousement sur ces documents, n'étant pas le moins du monde disposée à s'en séparer ? D'ailleurs, existent-ils réellement ces papiers ?

Tout le roman devient un jeu du chat et de la souris, comment approcher les deux femmes, comment leur paraître sympathique et enfin comment accepter que Juliana lui cède les papiers ? La première partie du plan fonctionne, le narrateur connaissant leur situation financière précaire, se propose de leur louer un logement dans leur vaste demeure, voyageur de passage dans la cité, ce que la vieille accepte. Puis, il tente de s'attirer les bonnes grâces de Tita, une vieille fille au « laid et doux visage », très réservée et peu au courant de la vie, coupée du reste du monde.

Longues manoeuvres d'approche, discrétion totale sur son but ultime, frayeurs quand il apprend que Juliana pourrait vouloir détruire les documents, accélération de l'approche mais la vieille n'est pas sotte et a l'oeil. Un soir, elle le surprend dans sa chambre fixant le secrétaire où il pense que sont cachés les documents, elle le maudit et s'effondre, mourant quelques jours plus tard. Seule Tita peut encore lui procurer le butin escompté… et nous vaut un épilogue assez génial !

Grossièrement résumé ainsi, il y a comme un suspense diabolique. Et il y en a ! Mais nous sommes chez Henry James pas chez un vulgaire auteur de thriller, l'écriture amène l'intrigue sur la plan des relations psychologiques entre les trois protagonistes qui selon les situations peuvent être cupides (Juliana), naïfs (Tita), sans scrupules (le narrateur).

Le roman aborde un sujet fort intéressant, pour apprécier au mieux une oeuvre littéraire faut-il en connaitre la genèse ? « Qu'adviendra-t-il des oeuvres que j'ai mentionnées, celles des grands philosophes et des grands poètes ? Elles restent de vains mots, si nous n'avons pas quelque instrument pour prendre leur mesure. »

Nouvelle écrite en 1888 par Henry James et considérée comme un des tout premiers romans "à suspense", mais bon, on s'entend qu'il faut se remettre à l'époque.

En résumé : un historien est prêt à tout pour mettre la main sur des papiers inédits légués par Jeffrey Aspern, un grand poète décédé, à son ancienne amante, Miss Bordereau. Il la retrouve à Venise, dans un vieux manoir et demande à être logé chez elle en échange de travaux au jardin. S'ensuit quelques magouilles afin de découvrir lesdits papiers, avec "l'aide" de Miss Tina, la nièce de Miss Bordereau.

L'histoire est bien ficelée quoique un peu simpliste, voire naïve. Cependant, les personnages y sont très bien dépeints surtout côté personnalité et c'est très apprécié. Je ne dirais pas que c'est un roman grand public, mais les amateurs de littérature apprécieront certainement. J'ai été agréablement surprise.

Un chercheur passionné d'Aspern est en quête de papiers laissés par ce grand poète qui a passé une partie de sa vie dans une propriété vénitienne à l'écart du centre. Devant le refus des détentrices des documents de les lui confier, il trouve une parade.
Jouant l'écrivain, le biographe, il cherche une chambre pour travailler tranquillement. le moyen de s'immiscer.
Je l'ai lu sous la forme d'une adaptation théâtrale publiée dans L Avant-scène Théâtre n° 1126 du 15/12/2022, mais je n'ai pas trouvé ce titre dans la base, et je n'ai pas réussi non plus à le créer.
En quelques scènes entre cours et intérieur de la propriété se tissent les liens nécessaires à la prise de contact...
Le chercheur téméraire trouvera-t-il ce qu'il cherche?
Pour cette nouvelle, Henry James s'est inspiré d'une anecdote qu'il a tendu lors d'un de ses séjours vénitien, anecdote qu'il a bien évidemment transposé.
Une soirée de lecture agréable.

S'agit-il de Byron ou de Shelley derrière le nom d'Aspern, en tout cas, Henry James raconte l'histoire d'une tante et de sa nièce, anglaises retirées en Italie. La tante a eu des faiblesses pour un grand poète : Aspern. Un passionné de littérature est prêt à tout pour récupérer des papiers ayant appartenu au grand homme, papiers dont personne n'a la certitude de l'existence. Mais les deux femmes ne sont pas nées de la dernière pluie même si la nièce est sensible aux charmes de l'américain. Il y a quelques années, ce roman avait été adapté au théâtre du vieux colombier avec Françoise Seigner et Catherine Hiegel, un de mes grands souvenirs de théâtre.