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Farouk Mardam-Bey (Autre)Lotfi Nia (Traducteur)
EAN : 9782330136819
160 pages
Actes Sud (07/10/2020)
3.4/5   15 notes
Résumé :
Un journaliste depuis longtemps au chômage, Halim Bensadek, décide à quarante ans de se suicider en se jetant du haut d'un immeuble de quinze étages, dans la banlieue d'Alger. Il tente auparavant de justifier son geste dans une lettre qu'il poste à sa propre adresse, et qui est censée n'y arriver qu'après l'annonce de sa mort. De la sorte, pense-t-il, on parlera de lui deux fois dans la presse : le jour où il mourra, et le jour où l'on découvrira la lettre. Par un m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le lecteur sera une fois de plus plongé dans une étonnante intrigue. A la lecture du résumé au dos du livre, Samir Kacimi mentionne l'histoire d'un journaliste quadragénaire du nom de Halim Bensadek. Ce dernier avait constaté que sa vie était plutôt médiocre, et par suite d'une déception amoureuse, il décida de se jeter du haut d'un immeuble de 15 étages.

Cependant, à mesure de tourner les pages, le personnage se trouve toutes sortes d'excuses avant de commettre son acte. Il écrit notamment une lettre qu'il poste à son adresse où il tente de justifier son geste, et qui n'est censée arriver qu'après sa mort. Cependant, rien ne va se passer comme il le prévoyait. le suspense est insoutenable. Que va-t-il arriver à ce Halim ? Va-t-il tenter le pas ? Réussira-t-il à se suicider ? A vous de le découvrir dans ce roman dont la lecture peut se faire d'une traite. Avec seulement trois chapitres et dont l'un est titré «chapitre 1 bis» a quelque peu suscité des interrogations. En effet, l'auteur répond que «ce choix est le signe d'une vie récurrente qui se poursuit dans une étrange absurdité».
Tout au long des 120 pages, le roman fait défiler le film de la vie du héros depuis le moment où il a pris sa décision jusqu'à celui où il hésite à se lancer dans le vide. Au cours de sa propre histoire, il va en croiser d'autres, notamment celle d'Omar Tounba, un alcoolique et drogué, épris d'une femme débauchée que fréquentait son père. A travers lui, Samir Kacimi n'hésite pas à dénoncer une société miséreuse, marginalisée et privée de repère, et ce, en mentionnant de nombreux tabous de la société algérienne entre interdits religieux ou sexuels.
.Un court roman qui suscite l'interet .
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Avec 8 romans publiés, Samir Kacimi est l'un des auteurs majeurs (arabophone) de ces dernières années, en Algérie. Jusqu'alors, en France, seul L'amour au tournant avait été traduit, avant que les éditions Actes Sud ne proposent Un jour idéal pour mourir, cet automne, qui est le deuxième livre de l'écrivain, paru initialement en 2009 et sélectionné en 2010 pour l'International Prize for Arab Fiction. Au début de l'ouvrage, un journaliste au chômage de 40 ans va s'élancer du haut d'un immeuble pour mettre fin à sa vie. Sa chute va durer à peine 10 secondes et un peu plus de 100 pages. Suffisamment de temps pour que le suicidé réfléchisse à son acte, dans un temps étiré, et pour le romancier d'imbriquer son existence à celle d'autres personnages, notamment celle d'un ami du "héros", mort quelque temps plus tôt, écrasé par un train. C'est l'occasion pour Samir Kacimi de décrire la vie des habitants de quartiers pauvres d'Alger, au travers de leur condition sociale mais aussi de leurs piteuses histoires d'amour et de certaines addictions à l'alcool et à la drogue. Un tableau sans concession d'une population marginalisée qui évite largement le misérabilisme par l'usage d'un humour plutôt noir. le livre est bref mais riche en péripéties dans une construction habile, à la manière d'un roman choral, en jouant sur les temporalités et en ménageant quelques surprises dans un dénouement totalement inattendu. Tout comme L'amour au tournant, Un jour idéal pour mourir est un récit vif, sensuel et impertinent. Tout à fait recommandable.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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N'attendez pas la chute dans ce roman car tout le récit est dans la chute.
Un court récit à la saveur d'un conte arabe où des personnages disqualifiés traînent leur médiocre existence en manière de survie.
De rattages en rattages, le personnage principal veut en finir en beauté mais la constance de l'échec est insurmontable quand on appartient à l'ivraie de la société.
C'est un vrai délice à déguster accompagné d'un thé vert et de baklavas pour en adoucir l'amertume.
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« Un jour idéal pour mourir » de SAMIR KACIMI traduit de l'arabe par LOTFI NIA ; éditions barzakh en algérie /act sud en France.
L'auteur relate la rétrospective de la vie de HALIM BENSADEK un journaliste déçu par la tournure que prenne sa vie ; trahie par sa bien aimée « NABILA », déçu par son métier, submergé par un quotidien sournois, décide de se jeter du haut d' un immeuble.
Halim revoit la trame de sa vie tout en se lançant d'un toit d'un immeuble de 15 étages. un saut de 10 secondes qui durera une vie, une vie la vie de ce jeune algérien noyé dans le tourbillon d'un quotidien made in Alegria.
Un autre récit vient se greffer celui de « OMAR TOUNBA »( TOUBA LE RAT ), un alcoolique , chômeur , un adapte du kif mais non au moins un vrai caïd du quartier .amoureux de NISSA BOUTTOUS « bouttous » un surnom que la genèse résumera la personnalité de cette jeune femme .(à découvrir pendant la lecture )
Un amour entravé par le refus catégorique du père et plus tard de la mère aprèsaprès la mort de ce dernier (le père).Mais un incident, une rencontre et toute une vie est bouleversée, un avenir chamboulé.
Destinée, le maktoub des éléments centraux de la littérature maghrébine que SAMIR KACIMI ne dérange pas à la règle.
Une fin inattendue, certes triste mais ……… , la destinée / el maktoub jouent avec la vie des personnages de cette fiction comme ils jouent avec nos vies dans la réalité.
.. une lecture de fin d' année qui nous pousse à réfléchir sur l'absurdité de la vie.
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"Un jour idéal pour mourir" est le livre qui me fait découvrir Samir Kacimi. Un titre et une quatrième de couverture intrigants et engageants... voici donc une nouvelle étape de mon "tour du monde".
Nous découvrons le personnage principal, Halim Bensadek, au début de sa chute. Il nous entraîne dans ses souvenirs, au fil des secondes de ladite chute.
Bien écrit, quoique parfois je me suis emmêlés dans les personnages. Une légère confusion qui n'empêche pas d'apprécier où nous emmène l'auteur.
Une jolie découverte, une étape validée!
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
07 décembre 2020
L'Algérien Samir Kacimi exprime à travers échecs et excès les dérives de sa société.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Bien qu’elle ne fût pas belle, et qu’elle n’eût de distingué que le prénom, Halim Bensadek vit en Nabila Mihanik la fille de ses rêves, celle qui devait devenir sa femme. Il lui parla tellement de sa beauté, de son raffinement et de son intelligence qu’elle finit par y croire, et quand cette croyance se transforma en évidence elle se mit à changer, renonçant à sa manière timide de marcher pour adopter un maintien qui mettait en avant sa distinction et la beauté de son corps, tant vantées par Halim. Elle avait adopté deux nouveaux critères vesti­mentaires : tout devait être court et moulant. Aussi laissait-­elle une marque étrange dans l’esprit des garçons quand elle en croisait. Ils la suivaient des yeux, dans le plus grand étonnement et le plus grand silence, chacun essayant de comprendre ce qui lui arrivait en la voyant. Au bout d’une ou deux minutes d’hébétude et de surprise, ils explosaient de rire. Un rire mêlé de commentaires du type : “Qu’est-ce que c’était ? Me dis pas que c’était une fille !”  

Sans doute exagéraient-ils, elle n’était pas si laide. Il est vrai qu’elle n’avait ni la poitrine, ni le fessier, ni les cheveux longs, ni la délicatesse qui auraient permis de la prendre pour une femme, et pourtant elle était incontestablement de sexe féminin. Sinon, comment sa mère aurait-elle pu savoir que c’était une fille ? Et comment Halim Bensadek aurait-il pu la reconnaître en tant que telle et tomber amoureux d’elle ? 
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À vrai dire, c’était la première fois qu’il réussissait à dépasser son blocage avec les femmes car, à trente ans révolus, il n’avait jamais rencontré une seule fille, et ce n’était pas par austérité religieuse mais parce qu’il était simplement incapable de franchir le seuil du “Bonjour” dans une conversation avec une personne de sexe opposé. Dans sa quête acharnée visant à rencontrer et à sortir avec une fille, il avait renoncé à tout ce que peut exiger un beau jeune homme d’une femme, il avait exclu de son dictionnaire des mots comme “beauté”, “intelligence”, “distinction”… “Lumière” ou “couleur” ont-ils même un sens quand on est aveugle ? Malgré ses renoncements répétés, il continuait à avoir autant de chances avec les femmes qu’une prostituée a de la pudeur. Il en maudissait le jour où il avait eu sa première éjaculation. 
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Dès qu’il la rejoignait, il la prenait comme une bête, la tirait par ses cheveux couleur des blés et la traînait par terre. Elle poussait parfois des couinements de plaisir, des râles de douleur, plus souvent. Cette bestialité lui plaisait, elle l’y incitait : 

— C’est tout ce que t’as ? Femmelette ! Porc… Chien… Pourriture… 

Alors il la giflait violemment, parfois il la frappait à coups de pied, et elle ne se départait pas de son sourire, ce qui attisait sa colère à lui, et son sérieux. Il lui crachait dessus… mais elle se remettait à l’insulter et à le rabaisser jusqu’à ce qu’il la prenne à la manière d’une chienne. 

— Oui, je suis une chienne, lui disait-elle. Tu fais de moi ta chienne, j’aime ça.
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Pour être sûr d’entrer dans la légende, il avait écrit une lettre où il expliquait les raisons de son geste, et cette lettre, il se l’était envoyé, à sa propre adresse. Il estimait qu’elle mettrait au moins une semaine à arriver, il ne restait plus que quatre jours. L’idée était d’amener les journaux à parler deux fois de lui : une première fois quand ils évoqueraient son tragique suicide, et une seconde pour rendre compte de l’apparition de cette lettre qui viendrait en clarifier les raisons. Ce serait comme une missive venue du fond de son tombeau, portée sur les ailes de la mort. 
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Ce fut lui qui apprit à Nissa ce qu’est la prédation, ce que c’est qu’être une proie déchiquetée par son propre désir, qui lui apprit à être une femme insatiable, puis une pute. Tel fut-il, dans un passé proche, mais ce n’était plus à présent qu’un vague souvenir de virilité. Au mieux, la moitié d’un homme que l’abus de shit, de tabac, d’alcool et le peu de sommeil avaient rendu pareil à n’importe quel homo du quartier, qui ne pouvait avoir un début d’érection sans perdre aussitôt connaissance. Même sa chérie, Nissa, finit par se désintéresser de lui...
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