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EAN : 9782070130450
336 pages
Gallimard (15/09/2011)
2.62/5   17 notes
Résumé :
Harrison, onze ans, originaire du Ghana, arrive en Angleterre accompagné de sa grande soeur et de sa mère. En attendant le reste de la famille, ils essaient de s'adapter à leur nouvel environnement qui n'a plus rien à voir avec leur Afrique natale : béton armé, HLM décrépis, guerre des gangs... Cette banlieue londonienne est l'une des plus dures et des plus violentes. Le quotidien de notre jeune héros s'accélère lorsqu'un matin il découvre le cadavre d'un adolescen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Harrison Opoku a 11 ans. Élève de 6ème dans un collège de la banlieue sud de Londres, il a quitté depuis peu le Ghana avec sa mère et sa soeur pour s'installer dans un quartier où le multiculturalisme n'est pas un vain mot. Habitant un logement social dans une gigantesque tour, la famille Opoku évolue dans un environnement pas franchement joyeux, entourée de junkies, de dealers et de bandes d'ados n'hésitant pas à sortir le couteau à la moindre occasion. C'est d'ailleurs lorsqu'un jeune homme meurt poignardé à la sortie d'un fast food qu'Harrison et son copain Dean décident de mener l'enquête à la manière des meilleurs détectives. Malheureusement pour eux, le meurtrier n'aime pas les fouineurs…

Contrairement à ce que le résumé pourrait laisser croire, le pigeon anglais n'est pas du tout un polar. Stephen Kelman donne plutôt dans le roman de moeurs en dressant le portrait d'une jeunesse en perdition dans les faubourgs de Londres. On n'est certes plus chez Dickens, mais il y a quand même quelques restes. Aujourd'hui, ce sont les enfants de l'immigration qui trinquent : africains, pakistanais, indiens… Bien sûr, les gosses de prolo tout ce qu'il y a de plus anglais sont toujours là, mais ils ne sont devenus minoritaires. Un melting-pot qui ressemble à une poudrière. Dans ce maelström, chacun tente de tracer son petit bout de chemin sans se faire d'illusion.

Tout le charme et la puissance du roman tient dans la gouaille de son narrateur. Rédigé à la façon d'un journal intime dans lequel Harrison s'adresse au pigeon qui vient lui rendre visite sur son balcon, le récit à la première personne est à la fois enlevé et grave. Faussement naïf, le gamin pose un regard d'une grande acuité sur le monde qui l'entoure. Surtout, l'auteur à su retranscrire l'argot des banlieues anglaises. La voix d'Harrison résonne et permet au lecteur d'explorer les codes et les moeurs d'une génération à la dérive. Oscillant entre lucidité, innocence et un brin d'insolence, le discours du petit ghanéen, plein de réparti, aborde sans avoir l'air d'y toucher des sujets graves : échec de l'intégration, abandon social, violence conjugal, trafic, acculturation…

Une jolie trouvaille des éditions Gallimard et un énorme coup de chapeau au traducteur Nicolas Richard qui a effectué un travail absolument fabuleux pour « franciser » le langage si particulier d'Harrison.


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Tout d'abord, sachez que dans le cas du Pigeon anglais, il ne faut pas trop se fier à la quatrième de couverture, qui semble parler d'un autre livre que celui que j'ai lu. Heureusement, je n'ai pas ressenti trop de déception, mais pendant une longue partie, je m'attendais un peu à autre chose, et c'est tout de même gênant…
L'histoire est donc racontée par Harrison, dit Harri, qui vit depuis peu de temps dans une banlieue londonienne des plus déshéritées, avec sa soeur un peu plus âgée que lui et sa mère. Les autres membres de sa famille sont restés au Ghana en attente d'un hypothétique passage vers l'Angleterre. Harri raconte à sa manière son quotidien, le collège, les immeubles, les amis, la famille, les gangs, la violence, l'éveil de la sexualité, bref sa perception de la vie en Angleterre. Ses mots sont ceux d'un enfant de onze ans, sans bagage culturel, sans repères bien précis, et il faut dire que dans l'ensemble, le tour de force de faire parler un jeune de cet âge est plutôt réussi. Bien sûr, on peut s'agacer des tics de langage d'Harri qui reviennent à intervalles réguliers, mais ils sont mêlés à une langue où la poésie côtoie avec innocence la crudité, et d'où un vocabulaire un peu plus choisi n'est pas totalement absent. Je salue au passage la traduction de Nicolas Richard, qui ne rompt jamais l'élan du texte... (il a traduit aussi, entre autres Richard Powers, Nick Cave, Thomas Pynchon, Nick Hornby, pas des plus faciles donc)
Les recherches un peu chaotiques d'Harri concernant un jeune tué au pied de sa tour ne sont pas le plus intéressant dans ce roman, ni le pigeon, oeil extérieur un peu anecdotique. Non, ce qui fait tourner les pages et rester jusqu'au bout c'est le portrait d'une cité londonienne multiculturelle livrée à elle-même, avec ses codes, sa délinquance et sa solidarité. C'est un sujet qui me fascine, des romans de Hanif Kureishi à celui de Monica Ali (Sept mers et treize rivières), ou aux films de Ken Loach, et pourtant, ce que j'ai lu là m'a semblé totalement nouveau… C'est peut-être dû au fait que le quartier est bien plus défavorisé que ceux de Kureishi, ou que le regard du jeune garçon qui a connu la vie en Afrique est tout neuf sur cet environnement. Si vous n'avez pas peur d'entrer dans son monde, et d'y rester jusqu'à la dernière page, c'est un roman qui pourrait vous poursuivre longtemps, vous aussi.
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Un jeune ghanéen Harrisson, fraîchement immigré dans la banlieue de Londres habite dans un logement social. Il découvre la violence des banlieues,
les junkies et les bandes qui 'raquettent' les plus faibles.
Avec un ami, il cherche à découvrir qui a assassiné un de ses camarades de classe. Il s'attache à un pigeon auquel il se confie.
Pour savourer la saveur de la langue, une lecture à haute voix est intéressante.
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C'est touchant et mignon même si ce n'est pas gai. J'ai lu ce livre en anglais et il est assez simple à comprendre, on sent l'écriture enfantine (bon c'est normal je sais, c'est un enfant qui raconte…) Harrison essaie de s'intégrer et de vivre dans son nouveau quartier, loin de chez lui et de son père, il est plein de vie et invente toujours de nouveaux jeux, même si ce sont des jeux pas toujours adaptés pour un jeune enfant il arrive toujours à les rendre enfantins et c'est vraiment touchant. Un livre simple et émouvant qui parle pourtant d'un sujet complexe.
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Abandonné, je n'accroche pas. Je ne 'rentre' pas dedans, habituellement j'ai une vision en parallèle de la lecture, une sorte de film que défile avec les situations les personnages qui s'animent selon ce que je lis. Et là, rien...

Peut être est ce la façon dont c'est écrit ou plutôt traduit, je trouve que ca ne sonne pas juste.

Je pense qu'en version originale cela a une autre dimension.



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critiques presse (3)
LesEchos
28 septembre 2011
Dans une langue savoureuse faite de mille mots détournés par le pré-ado (joliment retranscrite en français par Nicolas Richard), l'écrivain nous plonge dans l'enfer du ghetto, de la précarité, de la violence. […] Le lecteur français goûtera pour sa part l'énergie débordante de son craquant héros et de son pigeon anglais. Avec un coeur aussi énorme, on déplacerait même les tours HLM.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeMonde
16 septembre 2011
Objet d'âpres enchères à la Foire de Francfort et traduit déjà en 19 langues, ce livre figure aujourd'hui dans la dernière sélection du Booker Prize. Au-delà des thèmes abordés […], c'est justement cette langue insolite, cueillie sur le vif, qui fait l'intérêt du roman.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
29 août 2011
C'est ce monde souvent inquiétant, ses moeurs, ses codes et son langage qu'explore Stephen Kelman, 35 ans, ex-ouvrier qui a commencé par écrire des scénarios avant de signer ce Pigeon anglais, un cocktail de suspense et de sociologie, d'argot des banlieues et de violence.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Harrison, 11 ans, arrive du Ghana avec sa mère et sa sœur ainée Lydia. La famille s’installe dans une cité de Londres et vit désormais au 9ème étage d’une « grande tour ». Le père d’Harrison est resté au Ghana avec sa petite sœur alors en attendant de pouvoir venir les rejoindre, c’est la mère qui assure seule l’éducation des enfants. Le petit narrateur nous raconte sa nouvelle vie, le collège, les copains, les filles… Il « apprend » la vie et devient un adolescent, tout ça dans un contexte de vie de « cité ». Pas facile de grandir au milieu des bandes de caïds qui règnent sur le quartier… Ce roman est inspiré d’une histoire vraie, un fait divers qui avait marqué les esprits londoniens en 2001. Le pigeon anglais connait un vif succès outre Atlantique et met en scène un personnage attachant, d’une grande naïveté face aux réalités de la cité. L’auteur dénonce les différences sociales et la violence exercée dans les quartiers sensibles de la banlieue londonienne. La guerre des gangs, la drogue, l’immigration sont les thèmes abordés dans ce récit. Le pigeon anglais n’est pas un coup de cœur pour moi mais reste une lecture intéressante, le bémol réside dans le style d’écriture : des phrases courtes et très enfantines, un peu lassant au fil de l’histoire.
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Le mieux, c’est de courir sous la pluie. Si tu orientes ta figure vers le ciel en même temps que tu cours, tu as presque l’impression de voler. Tu peux fermer les yeux ou tu peux les garder ouverts, c’est toi qui décides. Moi, j’aime les deux. Tu peux ouvrir la bouche si tu veux. La pluie a juste le goût du robinet sauf qu’elle est assez tiède. Des fois elle a un goût de métal.
Avant de commencer à courir, y faut trouver un bout de monde dégagé, avec rien qui peut te gêner. Pas d’arbres, pas de bâtiments et pas d’autres gens. Comme ça tu rentres dans rien. Essaye d’aller en ligne droite. Et ensuite tu cours le plus vite possible. Au début, tu as peur de rentrer dans quelque chose, mais il faut pas que ça te refroidisse. Cours, c’est tout. C’est facile. La pluie sur ta figure et le vent te donnent l’impression d’aller hyper vite. C’est vachement rafraîchissant. J’ai dédié ma course au gars qui est mort. C’est mieux comme cadeau qu’une balle rebondissante. J’ai gardé les yeux fermés tout le temps et même que je me suis pas ramassé.
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Y a un million de chiens par ici. Jtejure, y a presque autant de chiens que de gens. La plupart c’est des Pitbulls parce que c’est ceux qui font le plus trouiller, tu peux t’en servir comme arme si tu as plus de balle dans ton flingue.
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J’adore me soulager quand manman vient de mettre du produit dans les toilettes. Le produit fait des sacrées bulles, c’est comme si tu te soulageais sur un nuage. Je garde exprès un grand pipi spécial. Personne a le droit de faire partir le nuage en tirant la chasse tant que j’ai pas fait mon spécial grand pipi dessus. Je me dis que je suis Dieu qui se soulage sur son nuage préféré.
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Si un chien t’attaque, le mieux pour l’arrêter c’est d’enfoncer ton doigt dans son trou de balle. Y a une manette secrète dans le trou de balle du chien, quand tu la touches, leur gueule s’ouvre automatiquement et ils lâchent ce qu’ils étaient en train de mordre.
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Le pigeon anglais de Stephen Kelman
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