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EAN : 9782070235681
256 pages
Gallimard (16/03/1934)
3.55/5   21 notes
Résumé :
Les enfants de la chance s'appellent Ivan Vivant, Jacques Le Droz, Ramon de Jasarte, et Roberte Elven. Rien ne peut les séparer. Du Maroc à Montmartre, du Rio de Oro à la Cordillère des Andes, des terrains d'aviation aux salles de rédaction, des boîtes de nuit russes aux antichambres du gouvernement, ils dévorent la vie.
Le plus étrange, chez les trois amis, est l'histoire de leur amour commun, et sans jalousie, pour Roberte qui sera à chacun d'eux. Et quand... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une petite bande de privilégiés de la société parisienne de l'entre-deux guerres mène grand train au prix d'un endettement aussi acrobatique que les exploits aériens des pilotes qui la compose. Héros sans cause et sans guerre, ces têtes brûlées sont toujours prêtes à en découdre pour l'honneur des dames. Une dame d'ailleurs les accompagne, amazone libérée, mais qui se « range » avant le dénouement (la libération de la femme est pour la génération suivante : « pour Vivant je ne suis pas autre chose qu'un camarade qui porte une jupe, c'est à dire de race inférieure et qui compte beaucoup moins que son mécanicien. »). Sur l'aéroport de Casablanca, on est entre Saint-Exupéry et Buck Danny. le premier pour les avions (d'époque), le second pour la bande de branquignols magnifiques qui sont les héros du roman. Néo romantisme d'hommes pressés, à l'ère mécanique. Toujours au bord de la chute, ils retombent sur leurs pieds grâce à des coups de théâtre opportunément disposés tout au long de ce roman-feuilleton futile et brillant, qu'on appellerait maintenant  page-turner .

A son crédit, tout de suite, l'agrément de lecture,la « patte » de l'auteur, son style nerveux, moderne. Avec le parfum d'aventure aussi, comme il se doit, chez Kessel.


Il y a des moments intéressants :
- L'élégance de Roberte qui assiste dans son bain à la saisie par les huissiers de tous les meubles de son bel appartement du quai de Passy.
- La manière dont le Droz obtient son scoop pour le Petit Français et rédige dans la fièvre, au mépris de ses conséquences, l'article à scandale qui le projettera dans la lumière. Tout notre journalisme d'investigation est croqué dans ces lignes !

On prend plaisir à la lecture. Pas sûr que le livre ajoute à la gloire du grand Kessel, même s'il est révélateur de l'esprit d'une époque et des rêves néo-romantiques d'une génération en mal de sensations fortes que L Histoire allait leur donner à foison !
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Le livre date de 1933. 4 jeunes gens, beaux, doués, fous de liberté, inadaptés à toute médiocrité sociale, on finit par s'attacher à ces personnages dont on attend la chute tout en la craignant. le récit est remarquablement mené. Ils brûlent leur jeunesse jusqu'à ne plus avoir d'autre choix que le suicide, heureusement on mesure aux pages qui restent à lire que le hasard réserve encore quelques coups de dés, mais à chaque fois que quelqu'un va sans doute les aider, leur loyauté les uns vis à vis des autres leur fait refuser à la dernière seconde les cadeaux de la chance. Alors ?
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Excellent Kessel....! Mais lequel est vraiment médiocre. ..!???
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Alors, quand j'ai appris, en revenant du service, que maman s'était privée des années pour me garder ma part d'héritage, je me suis juré qu'elle ne me servirait de rien, à moi non plus.
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Il était visible que Le Droz lui plaisait, autant que Vivant.
Le metteur en scène était, plus qu'un européen, sensible à sa vigueur, à sa santé et à son assurance. Le journaliste devina très vite l'empire qu'il exerçait. Et comme il savait se servir de ses armes naturelles, à la fin du repas, Graham l'adorait. Lui, par contrecoup, il adora Graham.
Le metteur en scène, rassasié, commençait à interroger Le Droz sur son scénario, lorsqu'un roulement de gong couvrit les conversations. Les lumières s'éteignirent. Un projecteur prit la piste dans son faisceau. Graham grommela:
"Damnés numéros. Ils sont toujours mauvais en Europe. Je vous mènerai à Broadway."
Mais, dès les premières mesures de l'orchestre, ses épaules grasses suivirent le rythme.
"Shim...shimmy", murmura-t-il, étonné;
Une sorte de reptile, laiteux jusqu'au col, sombre au sommet, glissa sur les planches lisses pour une danse orgiaque, obscène et sacrée. Elle était tellement belle et tellement inhumaine que toute l'assemblée y demeura suspendue, dans une étrange angoisse animale.
"C'est un danseur de chez nous, de chez nous, de chez nous", répétait orgueilleusement Graham.
Vivant partageait au même degré cette extase. Tant que dura le charme, il se tint silencieux, mais à peine les lumières reparues et tandis que roulait le tumulte des applaudissements, Vivant bondit sur la piste, saisit le danseur à pleins bras et cria:
"Roy, mon vieux Roy, quel feu, quelle classe! Avec toi la soirée est complète. Viens prendre un verre, viens."
Grahama avait ri en voyant Vivant courir vers le Nègre, mais, quand ils revinrent ensemble, il se leva d'un mouvement d'automate:
"Un noir à ma table! gronda-t-il.
- Mais c'est un copain; un bon, un vrai, un frère, s'écria Vivant qui exultait. Assieds-toi, Roy."
Etourdi de l'effort qu'il venait de fournir, haletant et découvrant ses dents de pierre étincelante, le danseur se laissa tomber sur une chaise, tendit sa paume rose en quête d'une boisson.

"Hands back, dirty black", hurla Graham.
En même temps, il écrasa d'un coup furieux les doigts de Roy Robinson.

"Ah non! cria Vivant; prenez garde"
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Vivant ne doit pas s'en tirer, mais je ne suis pas inquiet, il passera à travers. Comment ? Je n'en sais rien. Il a une figure à passer à travers tout. On appelle cela béatement la chance. Une sorte de protection extérieure, gratuite, sucrée et molle. Une vache à fortune pour favoris. C'est idiot et dégoûtant. La chance, la vraie, la secourable, forte et mystérieuse chance, elle est dans la chair digne de la porter, dans le cœur fait pour la nourrir. Elle est une sécrétion, un rayonnement. Elle est avec les gens comme Vivant avec moi.
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Un grand cri triomphal, miraculeux, les atteignit alors. Comme un reproche, comme un soufflet, comme un dernier appel vers l'inaccessible rivage, vers le retour impossible du temps, de la jeunesse et de la chance.
– En avant, Ivan. Ivan Vivant, en avant !
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Je ne sais pas votre emploi du temps. Mais, pour ma part, chaque jour que Dieu m'a donné ici, j'ai aimé autant que j'ai bu. Et par la vierge, j'avais soif.
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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