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EAN : 9782330164034
304 pages
Actes Sud (02/03/2022)
4.19/5   48 notes
Résumé :
Une femme vit dans un pavillon caché au fond d'un jardin arboré. Face à elle, son compagnon s'installe pour le petit déjeuner, un certain Roland, qui parait pointilleux: ses gestes, sa voix, sa façon de toucher les cheveux d'Ingrid, tout semble se produire selon un rituel auquel elle se plie à la perfection.
Au sol, un trait de peinture délimite l'espace de la cuisine, le souligne. Un trait blanc que cette femme ne franchit jamais pour s'avancer dans le coul... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a une façon d'installer des personnages qui dit beaucoup sans laisser deviner. Ce qui fait du début du livre un appel à une attention aux détails sans vouloir aller trop vite. Et l'auteur ne décevra pas, parce que, en ne forçant pas sur un pathos, en ne franchissant pas la ligne du concevable, on se prend à laisser pressentir tout en respectant le temps, celui du passé et celui de ses conséquences.
On en ressort donc avec un cercle élargi d'attention aux personnages et à leurs relations, à la fois sans candeur et enrichis de possibilités d'humanité.
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Sans doute inspiré de certains faits divers célèbres ( Natacha Kampuch), le roman de Denis Lachaud, va plus s'intéresser à la reconstruction de ses deux héroïnes après un événement tragique qu'au fait divers lui-même. Sans jamais perdre de vue et révéler petit à petit ce que fut le quotidien de cette mère et de sa fille, le roman va sonder les esprits, les réactions, assister au long travail de reconstruction. Jamais le roman ne tombe dans le pathos, jamais il ne surjoue le trait, jamais il n'insiste sur le sordide. Se déroule alors devant le lecteur l'exploration toujours un peu surprenante de ceux qui ont à apprendre et à s'adapter à un monde devenu inconnu. On est en empathie totale avec les personnages, on les découvre hésitants, fonceurs, innocents.
Au delà du thème fort et à l'aspect tragique, c'est un roman dans lequel on se sent bien, mais à la différence d'une certaine littérature feelgood qui fait surtout du bien au porte-monnaie de l'auteur et de l'éditeur, Denis Lachaud fait le pari de l'intelligence, met en avant une humanité bien réelle, orchestre une myriade de petits éléments inspirés et nous propose un texte qui renferme sans doute la plus belle scène érotique lue depuis longtemps, nous donne envie de (re)lire King Kong théorie de Virginie Despentes) et parvient sans que l'on s'en aperçoive, sans jouer les gros bras du sordide ou du voyeur, à nous émouvoir réellement. Un excellent roman qui fait du bien, car, on s'aperçoit qu'au milieu de tout un paquet d'auteurs prêts à tout et surtout au plus vulgaire mercantilisme pour avoir du succès, il en existe d'autres qui savent mener une vraie intrigue, écrire avec brio et surtout ne pas prendre le lecteur pour un imbécile.
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LE SILENCE D'INGRID BERGMAN de Denis Lachaud "Actes Sud 2022" 304,- pages


Sans doute inspiré par des précédents célèbres, ce texte, très prenant, raconte l'enlèvement d'une adolescente danoise de quatorze ans. Elle sera enchaînée dans une cage pendant quelques mois, le temps que son ravisseur l'"apprivoise".
En la violant chaque matin, il la prive ensuite de lumière et ne la nourrit que deux fois par jour. Puis peu à peu le régime devient moins sévère avec toujours en cas d'infraction à un règlement horrible, composé d'acceptation et de silence la punition que Roland (le ravisseur) nomme gaiement les vacances.... c'est à dire le retour dans la cage.
Durant plus de quarante ans cette vie d'esclave se déroulera dans la peur. Deux enfants naîtront de ces rapports forcés, un garçon qui fut enterré dans le jardin et une fille que l'on nomma Rosalie et qui grandit selon les mêmes conditions que sa mère.
La libération vint tout simplement un jour béni où Roland fit un grave malaise cardiaque et dû être hospitalisé.
Les services sociaux furent alertés, les deux femmes libérées et c'est alors que tout un travail de reconstruction et de résilience débute.

Qu'en penser ?
La première partie du roman se lit bien. le style est simple et permet de partager toute l'horreur de la situation.
Une fois le bourreau écarté, l'auteur semble s'égarer dans une analyse que j'ai trouvé fluette. Quelques erreur de style (notamment la répétition du nom d'un auteur (DESPENTES pour ne pas citer) six ou sept fois en l'espace de trois pages. Cela sent soit l'amour fou, soit le coup de pub.
Bref malgré tout ce livre est singulier, intéressant et obsédant. On vit ce que l'on lit et c'est là un très bel exploit.
Denis Lachaud a sans doute voulu éviter les dérives du roman noir pour tenter de décrire cet "après"... ce "comment peut on recommencer ou commencer à vivre" après une telle épreuve.
J'ai lu ce livre sans déplaisir mais loin du coup de coeur ! Il est vrai que quand on vient de terminer BLONDE de Carol Oates... tout semble un peu fade !
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Voilà un roman qui glace les sangs . Entre syndrome de Stockholm et envie de vengeance on suit la vie d'une jeune adolescente enlevée , violée et qui pendant quarante longues années vivra avec son ravisseur dans un semblant de vie de couple harmonieuse. de ces viols à répétition naitront deux enfants . Un garçon qui sera assassiné et une fille qui vivra cloîtrée pendant 35 ans et qui est tiraillée entre l'amour pour son père et la haine pour son bourreau..
Denis Lachaud décrit parfaitement l'état des esprits des victimes à différents moments de leur vie . La lecture de ce roman donne parfois tant il est précis la sensation de lire un article de presse relatant un fait réel .
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Un matin, Roland et Ingrid sont en train de prendre leur petit-déjeuner lorsque Roland s'effondre. Les secours arrivent, laissant Ingrid avec sa fille Rosalie devant la porte ouverte de leur pavillon de banlieue parisienne, sans oser la franchir. Ça faisait 40 ans qu'Ingrid vivait ici prisonnière...
Natascha Kampusch, Elizabeth Fritzl, Jaycee Dugard... des jeunes femmes séquestrées durant des années et libérées sous la lumière des médias. Comment se reconstruire, comment reprendre une vie normale, comment rattraper le temps perdu ? Denis Lachaud pousse à l'extrême ces questions, ses prisonnières n'étant pas sorties de chez elles durant 40 ans pour l'une, depuis qu'elle a été kidnappée durant son adolescence, toute sa vie pour l'autre née dans la maison. Et pourtant, chacune va faire preuve d'une force de résilience phénoménale. Mettre les mots exacts sur ce qu'elles ont traversé, retrouver les parents perdus, récupérer ce dont l'ogre les avait privées : une identité, une langue, des émotions, et même un corps. Sans s'appesantir sur la séquestration, l'auteur donne la part belle aux victimes et à leur voix retrouvée, suivant un lent et doux cheminement. Etonnamment, ce roman très particulier et vraiment captivant ne parle que de vie. Un joli tour de force !
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critiques presse (1)
LeMonde
06 septembre 2022
Si Le Silence d’Ingrid Bergman n’épargne pas le bourreau, le neuvième roman de Denis Lachaud interroge surtout l’énergie surhumaine qu’il a fallu à Lone, rebaptisée « Ingrid », et à sa fille pour s’accommoder de l’inacceptable.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Elle se sent encore un peu fragile à vélo, Jorn et Laura lui ont appris voici encore moins d'un mois comment tenir sur une bicyclette. Elle remarque les conducteurs qui parlent tout seul au volant de leur voiture. Elle sait qu'ils s'entretiennent avec un interlocuteur par le biais d'un téléphone portable branché au système audio du véhicule, nourrissant leur conversation dans un sentiment de maîtrise infaillible. Ce qui la préoccupe c'est ce jugement faussé, ce regard dans l'habitacle qui hésite entre l'attention à porter sur l'environnement immédiat et la fuite vers l'univers affectif investi par la conversation. p.103
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Elle se réveille dans le noir. La phrase s'est transformée . Tu survivras puis tu vivras .
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Videos de Denis Lachaud (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Denis Lachaud
Teaser de l'émission "Dans le Texte" présentée par Judith Bernard, sur le site Hors-Série. Invité : Denis Lachaud, à propos de son livre "Ah ! ça ira…". http://www.hors-serie.net/Dans-le-Texte/2016-05-14/De-la-violence-politique-id181
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