Il s'agit d'un recueil de nouvelles que j'ai dévorées tant l'atmosphère est prenante et les évocations poétiques. On est dans les personnages , le narrateur s'attache à leur moindre variation, aux gestes infimes qu'ils font, à leur regard. Dans la nouvelle éponyme, Louisa, la fille du pasteur, tombe amoureuse d'un mineur de fond qui est dénigré par sa famille. le fréquenter, l'aimer serait se dégrader dans cette Angleterre du XIX. La nouvelle est très sensuelle comme quand Louisa le nettoie lorsqu'il revient de la mine, une tension quasi érotique est palpable. Deux autres nouvelles évoquent la guerre et les tensions entre soldats, d'autres histoires des relations de couple ou d'une fille mère. A chaque fois j'ai été impressionnée par cette aptitude à nous faire comprendre les nuances les plus infimes des relations entre les êtres.
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Le dimanche matin, toute la famille, sauf la mère, descendait la rue vers l'église, les longues jambes des filles sortant de robes étriquées, les garçons portant des vestes noires et des pantalons gris qui ne leur allaient pas. Ils croisaient les paroissiens de leur père sans un mot, le visage inexpressif, leurs bouches enfantines closes par cet orgueil qui était pour eux comme une fatalité, et leurs yeux enfantins déjà aveugles. Miss Mary, l'aînée, marchait en tête. C'était une longue fille mince avec un profil délicat et un air fier et pur de soumission à un haut destin. Miss Louisa, la deuxième, était petite, grassouillette, avec un air entêté.
Elle comprenait qu'elle ne l'avait jamais connu, que lui ne l'avait jamais connue. Ils s'étaient rencontrés dans la nuit et s’étaient appartenus dans la nuit, ne sachant ce qu'ils touchaient, ce qu'ils possédaient. (L'Odeur des chrysanthèmes)
Le corps des deux hommes furent étendus côte à côte au dépôt mortuaire, l'un blanc et mince, raidi dans son repos, le second comme prêt à revenir à la vie d'un moment à l'autre, jeune et intact, après un somme. (L'Officier prussien)
La jeune fille fixa sur lui des prunelles sans regard. Le baron n'y vit qu'elle toute seule, la sombre âme nue de son corps au milieu de ces yeux aveugles. (Une épine dans la chair)
Lady Chatterley de Pascale Ferran : Entretien avec Michel Ciment (2006 / France Culture). Par Michel Ciment. Réalisation : Pierrette Perrono. Photographie : Pascale Ferran • Crédits : Sipa. Le 11 novembre 2006, dans son émission “Projection privée” diffusée sur France Culture, Michel Ciment recevait la réalisatrice Pascale Ferran pour s'entretenir avec elle autour de son film “Lady Chatterley” : une adaptation cinématographique d'un roman de l'écrivain britannique D. H. Lawrence. Pascale Ferran expliquait notamment les raisons pour lesquelles elle avait choisi d'adapter la deuxième version du livre, intitulée “Lady Chatterley et l'Homme des bois”.
“Lady Chatterley et l'Homme des bois” (“John Thomas and Lady Jane”) est un roman du Britannique D. H. Lawrence publié en 1927. Deuxième des trois versions du roman polémique de 1928 “L'Amant de lady Chatterley”, il s'en distingue par l'absence de scènes crues et plusieurs variations, notamment à la fin.
Moins connu que la version définitive, “Lady Chatterley et l'Homme des bois” a servi pour la mini-série télévisée britannique de Ken Russell diffusée en 1993, et l’adaptation cinématographique française de Pascale Ferran sortie en 2006, où jouent Marina Hands, Jean-Louis Coulloc'h et Hippolyte Girardot.
Sources : France Culture et Wikipédia
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