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Le Temps des orages tome 2 sur 3

Gerald Messadié (Traducteur)
EAN : 9782253111542
704 pages
Le Livre de Poche (24/11/2004)
4.09/5   70 notes
Résumé :

En ce mois de mai 1938, alors que le Reich hitlérien
achève de dévoiler son vrai visage, la charmante Belle
Lombard ne se soucie guère de politique : elle s'apprête
à célébrer son mariage dans la demeure familiale de
Lulinn, et ses rêves de gloire tournent autour des studios de cinéma de Berlin. En cela elle ressemble à sa mère Felicia, femme d'affaires indépendante et audacieuse, dont l'associé juif décide de fuir l'Allemagne. Ta... >Voir plus
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Livre lu dans le cadre du Défi lecture 2022 des Editions du Seuil, item "Un livre avec un nom de fleur dans le titre". J'avais ce livre qui dormait sur les étagères de ma bibliothèque, donc j'ai saisi la balle à bond, d'autant qu'il évoque ma période historique favorite : la Seconde guerre mondiale !

Il convient de savoir (je ne le savais pas avant de commencer) que ce livre est le second tome d'une saga historique et familiale de l'auteure allemande Charlotte Link. Cela ne gêne pas vraiment pour la lecture car il n'est jamais fait référence à des événements passés qui auraient pu être évoqués dans le tome 1 et la fin du tome 2 s'arrête bien sur la période évoquée.

Que dire ? Charlotte Link n'est plus à présenter (même si je crois qu'il doit s'agir du second livre que j'ai lu d'elle). Elle a écrit de nombreux livres. Son écriture est romanesque, très descriptive et très bien documentée. Les portraits physiques et psychologiques de ses personnages sont très décrits et leur ressenti émotionnel face aux événements parfaitement rendu. La fluidité de son écriture, le rythme imprimé par l'auteure et sa capacité à nous faire voyager d'un pays à l'autre (Allemagne, France, Suisse, Russie, Pologne, Etats-Unis...), d'un endroit à l'autre (Lulinn, Berlin, Munich, Genève, Lausanne, Los Angelès...), d'un personnage à l'autre (Joseph, Paul, Max, Alex, Andreas, Maksim, Martin, Tom, Hans... pour les hommes et Elsa, Laetitia, Modeste, Félicia, Belle, Suzanne, Christine, Nicola, Kat, Sara, Lulu, Anne, Sophie... pour les femmes) font que les 700 pages de ce livre se lisent à toute vitesse, tant on a hâte de connaître la destinée des personnages impliqués (même si, parfois, on a un peu de mal à s'y retrouver).

Si les personnages masculins sont décrits comme plutôt forts, cyniques, riches, intéressés et faisant souvent office de "sauveurs", les personnages féminins sont, eux, plus complexes et décrits selon une palette particulièrement riche et multiple et sous l'angle des différents âges de la vie : de l'adolescente à la matriarche bientôt centenaire ! Les vies entremêlées de ces femmes (le plus souvent livrées à elles-mêmes dans une Allemagne en guerre) nous sont présentées et commentées sans fard ni complaisance : elles ont toutes des défauts, des qualités qui existent déjà ou qui se révèlent face à l'adversité, des valeurs que l'on peut partager ou pas. Qu'elles soient soumises et obéissantes, idiotes ou crédules, clairvoyantes ou aveugles, amoureuses ou légères, trompées ou adultères, malades ou vieillissantes, sans emploi ou forcées de travailler, riches ou pauvres, responsables ou manipulatrices, vengeresses ou prêtes à pardonner, ne croyant plus en l'amour ou, au contraire, s'y jetant à corps perdu... les femmes sont à l'honneur dans ce roman, au travers des nombreux personnages principaux, mais aussi secondaires qui y trouvent place.

Et puis, pour moi qui lis beaucoup de récits de vies, témoignages, romans, essais autour de la Seconde guerre mondiale et de la Shoah du point de vue des victimes, il n'était pas inintéressant de découvrir, de l'intérieur, le point de vue et le mode de vie des Allemands et des Allemandes. Par sa plume précise et acérée, Charlotte Link met en exergue cette période particulière allant de la crise de 1929 à 1946 au cours de laquelle le peuple allemand s'est trouvé embringué (presque malgré lui) dans une spirale infernale faite de folie, racisme et de peur par la faute d'un seul homme et de ses sbires !

Au travers ce livre, on comprend mieux l'humiliation subie par les Allemands après le Traité de Versailles et la volonté de revanche, l'impact de la propagande d'Etat, l'orgueil démesuré et l'esprit de discipline qui caractérise le peuple allemand, la peur d'être ciblé comme "opposant" au régime hitlérien et donc d'être emprisonné ou exécuté, l'impossibilité d'agir hormis dans la clandestinité, le déni et la cécité dans lesquels se trouvait le peuple allemand face aux exactions commises (notamment en direction des Juifs et des opposants politiques), l'implication des élites et des industriels soucieux de conserver leurs privilèges et de continuer à s'enrichir malgré la guerre (même si certains, on le verra, seront amenés à jouer un double jeu), le vécu des soldats allemands mais aussi russes lors des combats en Russie (ex : Bataille de Stalingrad), le vécu des petites gens dans les villes soumises aux bombardements des Alliés, les avancées militaires des Alliés jusqu'à la reddition de l'Allemagne, les conditions de vie des Allemands vaincus.
Sont également évoquées certaines actions localisées de la Résistance française, les conditions d'emprisonnement et de torture des résistants français, ainsi que la difficulté pour un couple mixte (Français/Allemand) de faire fi des circonstances pour parvenir à perdurer.

Et puis, j'allais oublier ! Un autre "personnage" est omniprésent dans ce livre, c'est la propriété familiale de Lulinn (magnifiquement décrite) située en Prusse orientale (située près d'Insterburg, pas très loin de la frontière lituanienne) qui constitue le berceau originel de la famille et au sein de laquelle toutes ses composantes viennent se cimenter et se ressourcer. On verra combien certains de ses membres y sont particulièrement attachés.

Un bon roman pour qui aime les sagas familiales et L Histoire et qui m'a donné envie de découvrir le tome 1 (Le temps des orages) et le tome 3 (L'heure de l'héritage).




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Je n'avais lu jusque là qu'un seul livre de Charlotte Link, un thriller intitulé Illusions mortelle que j'avais particulièrement apprécié parce que la trame avait lieu dans le coin du sud-est de la France où j'ai passé l'essentiel de mes vacances dans mon enfance. Je sais cependant que cette auteure allemande est éclectique dans ses écritures. Ici, on est loin de la Provence et ça se passe il y a 90 ans en Prusse-Orientale. Cette ancienne région a été rayée de la carte suite à la seconde guerre mondiale, dont le territoire a été annexé et partagé entre la Russie et la Pologne, mais a été allemande durant sept siècles, de la conquête par les chevaliers teutoniques jusqu'à la chute du IIIe Reich. Comme dans de nombreux endroits du nord-est de l'Allemagne d'alors (au moins la moitié de ces territoires n'étant désormais plus allemands), de grandes familles nobles s'y étaient installées et y possédaient d'immenses domaines. C'est le cas de la famille qui fait l'objet de cette fresque. Des personnalités très diverses, éparpillées sur le territoire allemand (essentiellement entre Berlin et Munich) qui se retrouvaient tous au domaine de Lulinn pour les vacances et les grandes occasions. La pierre angulaire de cette famille est Felicia, entrepreneuse en fin de quarantaine installée à Munich, qui peut faire des affaires avec le pouvoir nazi (qu'elle déteste) après que son associé juif lui ait cédé ses parts de l'entreprise avant de s'enfuir en Suisse. Elle peut aussi, à la demande de son ancien amant russe, héberger des communistes et des résistants.
Sa fille Belle tente de percer dans le cinéma à Berlin, où elle enchaîne les petits rôles et trompe son mari avec Andreas, un amant dont elle ne sait pas grand chose des activités mais qui la comble physiquement et qui ne manque pas d'argent.
Son autre fille, Susanne, se marie avec un officier SS bavarois.
Sa cousine Modeste, qui est resté en Prusse-Orientale avec ses six enfants, est la femme rêvée par les idéologues sur IIIe Reich (régime qui ne lui déplait d'ailleurs pas du tout) pour qui l'Allemande parfaite suit le modèle "Kinder, Küche, Kirche" (les enfants, la cuisine et l'église).
Son ex-mari, qui a refait sa vie à New York dans les années 20 et épousé une Américaine, se rappelle à ses bons souvenirs (et au fait qu'il possède une grande partie des biens de Felicia) en revenant au pays.
Son amie d'enfance, Sara, est juive et son mari est le fils d'un universitaire berlinois reconnu qui va se retrouver à Buchenwald avant même le début de la guerre...
Voilà pour la galerie des personnages principaux de cette excellente fresque familiale. Et il y en a d'autres ! Allemands de Prusse-Orientale, de Berlin, de Bavière, juifs, Russes, Français... Tous vont traverser les quinze années de turbulences de la période la plus noire de l'histoire européenne. Et pas tous dans le même camp, loin s'en faut. C'est en tout cas un beau pavé, très bien écrit, dans lequel on n'a aucun mal à se plonger. Il n'y a aucun manichéisme, et cela pose toujours la question de savoir ce qu'on aurait fait, comment on aurait réagi dans de telles circonstances.
Les lupins sauvages est le deuxième tome d'une trilogie mais il n'y a pas besoin d'avoir lu le premier pour comprendre et apprécier. En tout cas moi je prends la série avec ce deuxième tome et j'ai adoré. Je me ferai un plaisir de lire les autres, pour savoir comment ils en sont arrivés là et comment ils évoluent après la guerre.
Une superbe fresque historique et familiale au niveau d'un bon Ken Follett.
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En ce mois de mai 1938, alors que le Reich hitlérien achève de dévoiler son vrai visage, la charmante Belle Lombard ne se soucie guère de politique : elle s'apprête à célébrer son mariage dans la demeure familiale de Lulinn, et ses rêves de gloire tournent autour des studios de cinéma de Berlin.
La guerre va l' emporter dans sa tourmente, elle et tous ceux, famille, amis, qui l'entourent. Et ce sont des destins bouleversés, broyés parfois, qui réapparaîtront dans les ruines de Berlin écrasé sous les bombes...
Une grande saga historique et familiale, bien écrite et pleine de sensibilité, qui nous montre comment des individus s'insèrent bon gré mal gré dans l'histoire de leur pays. La guerre vue d'Allemagne, c'est original pour des lecteurs français, mais jamais complaisant.
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Ce n'est qu'en lisant la quatrième de couverture, juste avant de le commencer, que je me suis rendue compte qu'il s'agissait d'une suite (il va sans dire que j'espère pouvoir lire prochainement le premier tome). J'étais un peu déçue de ne pas m'en être aperçue avant mais finalement, ça n'a en rien entaché ma lecture.

Une bonne brique comme je les aime. Près de 700 pages, une famille dont on suit les différents membres sur plusieurs années et un contexte historique difficile. J'aime beaucoup aussi les romans qui se déroulent dans cette période plus que troublée de l'histoire et qui apporte une vision de cette guerre et de ces années difficiles vues par les allemands.

J'ai été réellement emportée par ce roman, par ces destins et le suspens savamment distillé au fil des pages. J'attendais presque avec impatience de prendre le train matin et soir pour retrouver Belle et les siens. Bref, de bons moments de lecture !
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DEUXIÈME TOME de la saga
J'ai beaucoup aimé mais j'ai commencé à saturer sur la fin. Ça fait beaucoup de personnages à retenir, on se demande parfois « c'est qui celui-ci, déjà ? » d'autant plus qu'ils sont disséminés à travers l'Europe en guerre et même parfois par delà les océans.
L'histoire nous plonge cette fois-ci dans la deuxième guerre mondiale, vécue du côté allemand, forcément, avec certains personnages qui deviennent résistants, d'autres qui doivent fuir ou se cacher, et d'autres encore qui s'allient avec les SS. Donc pour ceux qui aiment les romans historiques-romantiques, c'est sympa.
Cependant, avant de poursuivre avec le 3eme tome, je m'accorde une petite pause 😊 Besoin de lire autre chose pour souffler.
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Et le 22 juin 1941, Hitler lança sa campagne la plus audacieuse : sans déclaration de guerre, les Allemands envahirent l'Union soviétique. L'"opération Barbarossa" commençait.
L'attaque avait été préparée dès 1940, sous le couvert d'opérations contre l'Angleterre. Puis les indices se multiplièrent : l'objectif n'en était pas la grande île au-delà de la Manche, mais le grand frère de l'Est. Les troupes de Staline furent débordées. L'aviation allemande pilonna les aéroports proches de la frontière soviétique sans difficultés particulières. A la fin du mois, le groupe des armées du Nord avait atteint la Baltique, celui du Centre arrivait à la Bérézina, celui du Sud combattait en Bessarabie et en Galicie. L'encerclement de Bialystok permit de faire trois cent mille prisonniers. La prochaine étape serait Leningrad. Puis Moscou. Dans les foyers, plus d'un hochait la tête en regardant la carte du monde. Le Führer était-il conscient de la taille de ce pays ? Savait-il combien de troupes Staline pouvait encore mobiliser ? Si Hitler détenait encore l'avantage de la surprise, il ne pourrait, en revanche, jamais occuper ce pays gigantesque avant que les Russes fussent remis de leur surprise. Certes, Staline avait fait tomber les meilleures têtes de son armée lors de ses purges - ce qui était assurément un atout pour les Allemands -, mais les Russes, eux, étaient forts de leur hiver. L'effroyable hiver russe. Il pouvait survenir dans quatre mois, dès octobre.
Néanmoins, les journaux jubilaient, Goebbels parla de l'"espace vital" que l'Allemagne conquérait enfin. Bien des gens commencèrent à penser sincèrement que Hitler était un génie militaire. D'autres, toutefois, entrevirent la fin du Troisième Reich. Ils en étaient même certains : en cet été 1941, le Führer commençait à trop en faire. Il creusait sa propre tombe.
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Des soldats allemands affamés, à moitié gelés, décharnés, en haillons, souvent proches de la folie, sortaient en rampant des caves de maisons détruites et tiraient leurs dernières cartouches sur leurs assaillants. Atteints de dysenterie, dévorés de puces, ravagés d’engelures, les entrailles tordues par la faim, ils avaient attrapé des rats et les avaient consommés crus. Ils avaient déterré des chevaux morts dans la neige pour les manger.  (....)
Attendant la mort depuis des jours, certains se tirèrent une balle dans la tête. Eux savaient depuis longtemps ce que Hitler refusait encore d’admettre : tout était perdu. 

Livre III. Chapitre 7
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Dans ce village, il y avait une auberge, le Pont Vieux, où les paysans venaient le soir, après leur journée de travail, manger un bout de pain et de fromage arrosés d’une gnôle claire. Il s’agissait pour la plupart d’hommes âgés, mais on y comptait aussi quelques jeunes, qui avaient repris la ferme de leurs pères. 

Livre III. Chapitre 11
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En sus de son impuissance et de son incapacité de se mouvoir normalement, c’était le délabrement de son apparence qui lui était le plus douloureux. (...)
L’élément primordial de sa vie avait toujours été la beauté de son corps. Il lui avait consacré la plus grande part de son temps et ses attentions les plus dévouées. Le sentiment de sa propre valeur, son assurance, son snobisme renversant ne venaient que de son image impeccable. À présent, il le voyait clairement : il n’avait jamais eu rien de plus à offrir. Nicola avait eu raison quand elle lui avait un jour jeté à la figure : « Tu n’es qu’une coquille vide !  »

Livre IV. Chapitre 6
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Il commença à pressentir qu’il devrait désormais mesurer la vie à une autre aune, qu’il n’avait pas d’autre choix que de reconnaître d’autres valeurs qu’auparavant. Le temps des plaisirs superficiels et insouciants était passé, de même que les amis chic et joyeux des beaux jours que l’on oublie dès que ça va mal. Il devrait être moins prétentieux désormais – ou plutôt avoir d’autres prétentions. 

Livre IV. Chapitre 6
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