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Françoise Brun (Traducteur)
EAN : 9782226167286
317 pages
Albin Michel (24/08/2005)
3.24/5   17 notes
Résumé :
" Là-haut, ils devaient se sentir les maîtres du monde. Personne ne pouvait les voir, entendre leurs voix et le grincement des planches sous l'étreinte des corps. Les mots qu'on murmure, et les autres, criés fort dans l'amour. Et leurs rires. Parce qu'ils étaient très jeunes, et ils ont bien dû rire aussi : peut-être comme ça, pour rien, juste pour le bonheur d'être ensemble. " Eté 1941. Trois adolescents de la riche bourgeoisie romaine passent à Venise leurs derniè... >Voir plus
Que lire après Noir est l'arbre des souvenirs, bleu l'airVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Première découverte des écrits de cette auteure que je ne connaissait pas. En fait, étant d'origine italienne par mon père, c'est le sujet du livre qui m'a intéressée car évoquant une histoire italienne méconnue de la plupart des Français.
En effet, nous voyons évoluer les membres d'une famille de la bourgeoisie italienne des années 20 aux années 60 et la façon dont ceux-ci ont traversé les événements dramatiques de la seconde guerre mondiale et de l'Italie fasciste alors conduite par Benito Mussolini.
Une histoire malgré tout biaisée par rapport à ce qu'ont pu vivre les classes plus laborieuses, représentées ici par le personnage de Marcello, précepteur du jeune Ludovico, qui n'aura lui d'autre choix que celui de rejoindre les rangs de l'armée régulière sur différents théâtres d'opération (dont la Libye) avant que de rejoindre les Alliés, après la signature de l'armistice signé le 3 septembre 1943.

Ce livre m'a permis de découvrir la façon dont les élites romaines collaboraient avec les Allemands jusqu'à la destruction des différents moyens de production par les Alliés (et entraînant la ruine des industriels italiens). Mais aussi la façon dont les Allemands ont pris possession (comme en France d'ailleurs) des propriétés des riches bourgeois et de leurs ressources en vivres, laissant ainsi les Italiens dans le plus grand dénuement.
J'ai découvert également la façon dont la guerre fut menée en Afrique par les Italiens, venant en soutien des Allemands, là encore dans le plus grand dénuement pour les soldats (tant au niveau matériels, armes, vivres, soins, etc.) et la façon dont Mussolini a été largement manipulé par Hitler et Rommel.
Après l'armistice de 1943, j'ai découvert que la guerre se poursuivait au nord de l'Italie au détriment des Alliés, mais aussi des Italiens qui, comme les Français en France, ont fait, de la part d'Allemands en pleine débâcle, les frais d'actes de massacre de type Oradour-sur-Glane, événements dont manifestement il n'a pas été gardé traces.

Et puis, à côté des aspects historiques, se dessine par petites touches successives, la vie de 4 adolescents confrontés à une réalité qui bien souvent les dépassent, soit parce qu'ils n'ont jamais connu l'adversité et qu'ils ont du mal à se construire une vie d'adultes désargentés, soit parce qu'ils ne la connaissent que trop et qu'ils ne s'autorisent pas à vivre la vie qu'ils méritent.

Je dois avouer que j'ai eu bien du mal à entrer dans l'ouvrage. J'avais bien du mal à m'identifier aux membres de cette jeunesse dorée et à leur mode de vie complètement décalé par rapport aux communs des mortels (la description de l'appartement romain est en-cela révélatrice du décalage).
Il m'a fallu un certain temps pour me laisser porter par le style de l'auteure. La seconde partie de l'ouvrage est, de ce point de vue, remarquable de poésie. Et puis, il y avait ce mystère habilement mais insuffisamment évoqué : qu'est donc devenue Lucia dont on comprend qu'elle est morte, mais dont on ne sait pas dans quelles circonstances ? On le saura finalement, dans les dernières pages.

A posteriori, il est aussi intéressant de constater la différence de traitement des figures féminines par rapport à ce qu'a pu vivre la jeunesse française. Alors que les jeunes filles et femmes françaises se sont révélées dans la guerre (en participant activement à la résistance, en prenant des responsabilités, en écrivant des articles, en commettant des faits d'armes, etc.), faits qui auront largement contribué à leur émancipation, on assiste ici, en Italie, à l'évocation de figures féminines qui ne font que subir et soumises au bon vouloir d'éléments masculins. La mère, veuve, qui vit avec le soutien d'un "ami" qui prend soin d'elle, la fille qui vivote dans un emploi de vendeuse avant de trouver un travail grâce à son petit copain puis, se marie très vite avec un autre, fait des enfants et est donc ainsi "sauvée". L'autre fille qui se soumet, consentante, aux assauts de l'envahisseur allemand avant que de s'enfuir avec lui ; la fiancée de Marcello qui, après des années de fiançailles, se fait plaquer par lui et qui jettera son dévolu sur le premier voisin venu ; la seconde amoureuse de Marcello qui, n'en pouvant plus d'attendre, le retour du soldat prodigue, se fait mettre enceinte et se marie avec un autre...
Clairement, une vraie différence de culture et de réalité qui, à mon sens, n'est pas suffisamment relevée ni critiquée par l'auteure qui s'inscrit ainsi dans un conformisme bourgeois d'un autre temps.





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Il s'agit ici d'un récit qui nous plonge dans les années fascistes en Italie (finalement fort méconnues : nos livres d'histoire relatant cette époque nous parlent surtout des événements en France…).
Voilà des vies heureuses, soudain brisées par la guerre. Et une insouciance trop vite disparue. L'auteur nous jette dans des scènes de guerre, mais toujours demeure l'espoir d'un futur meilleur. …Et si le fascisme et la guerre ont noirci de leur sinistre empreinte l'arbre des souvenirs, l'air reste bleu : la couleur de l'espoir, celui d'un monde plus juste.
Un autre monde, une autre époque… et pour finir une ambiance dans laquelle il me semble difficile de me sentir imprégnée ou même concernée, du moins dans toute la première moitié du roman. Et puis, dans la deuxième moitié du livre, arrive la magie de l'écriture, celle où, enfin, on peut se laisser captiver...
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Rosetta Loy est une auteure italienne dont la réputation n'est plus à faire désormais. On m'a conseillé ce roman, mais je dois reconnaitre que je l'ai lu sans y prendre un grand plaisir. Il s'agit d'une chronique de la vie de jeunes gens vivant en Italie, pendant la dictature fasciste. Ce contexte historique est très méconnu en France et c'est ça qui m'a finalement le plus intéressé dans le livre. On découvre notamment le vécu des jeunes Italiens pendant la seconde guerre mondiale, en Afrique du Nord puis en Italie même. Toutefois, pour la romancière le principal n'est sans doute pas là, il concerne plutôt les relations personnelles entre ces jeunes - or, moi, je me suis pas senti très intéressé par ces personnages. de plus, l'écriture de Rosetta Loy est particulière et je ne l'ai pas bien aimée: elle ne me fait pas sentir réalistement la réalité du récit. Peut-être ne me suis-je pas assez concentré sur ce livre pour en découvrir toute la valeur ?
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Je n'ai pas du tout accroché au style de l'auteur. Pourtant l'histoire et l'époque sur laquelle elle portait promettaient beaucoup.

L'histoire est très décousu et on semble passer d'une époque à l'autre sans transition.
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Les relations humaines et amoureuses de trois adolecents italiens, l'été 1941.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les jeunes recrues et les vétérans du 2e SS-Panzer-Grenadier-Regiment 35 sont arrivés pendant ce temps aux hameaux du Pero et de Vinci, le centre, si l'on peut dire, de Sant'Anna. Avec une rapidité extraordinaire ils ont jeté cette fois directement les grenades dans les maisons. Centre trente autres "otages" ramassés ici et là alors qu'ils tentaient de s'échapper ou qui s'étaient réfugiés dans l'église, ont été rassemblés sur la petite place plantée d'arbres. Les enfants peuvent maintenant voir leur école et le petit magasin, la betteghina, comme ils l'appellent, où dans des bocaux ternis par les doigts sont empilés des bonbons de cette dernière année de guerre.
Un rapide regard suffit au Sturmbannführer Galler pour donner l'ordre de les repousser tous vers le centre, adossés les uns aux autres, pour les regrouper sous le feu des mitrailleuses montées sur trépied sans avoir à la suivre un à un quand ils courent. Elle est sûrement de lui l'idée d'en enfourner sept qui tentaient la fuite dans le four prêt pour la cuisson du pain : l'ancien apprenti boulanger.
Le soleil est haut maintenant, il blesse les yeux, les mitrailleuses tirent toutes en même temps et le vacarme des rubans de munitions qui défilent couvent les hurlements, les balles se plantent dans les troncs des arbres, font voler des éclats sur le petit monument aux morts de la Grande Guerre. Des processions de fourmis se hâtent déjà vers les flaques de sang et grimpent sur les jambes, les bras, les visages saccagés par les projectiles. Le Sturmbannführer Galler ordonne de prendre les bancs dans l'église et d'entasser les corps dessus : et que les lance-flammes entrent en action.
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«Là-haut, ils devaient se sentir les maîtres du monde. Personne ne pouvait les voir, entendre leurs voix et le grincement des planches sous l'étreinte des corps. Les mots qu'on murmure, et les autres, criés fort dans l'amour. Et leurs rires. Parce qu'ils étaient très jeunes, et ils ont bien dû rire aussi : peut-être comme ça, pour rien, juste pour le bonheur d'être ensemble.»
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«Cet été-là il avait vu en Ludovico son double, de signe inverse: Ludovico avait tout là où lui n'avait rien, mais presque rien là où lui avait tant. La situation privilégiée dont jouissait son élève était celle-là même qui lui rognait les ailes et un destin préparé d'avance visait à lui interdire toute excursion dans d'autres territoires.»
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«L'Europe entière n'était qu'une gigantesque fourmilière dévastée par une vague de crue. Et à présent que la crue se retirait elle emportait avec elle toutes les épaves, ouvrant de nouvelles brèches dans la reconstruction fragile, difficile d'un monde possible.»
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"Dans la vie, il faut toujours insister, jamais perdre courage".
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Videos de Rosetta Loy (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rosetta Loy
Samedi 19 septembre 2020 / 9 h
Florence Seyvos et Anne Alvaro nous font parcourir l'univers de Sisyphe est une femme, l'essai de Geneviève Brisac, à travers l'évocation d'Alice Munro, Marguerite Duras, Rosetta Loy...
Florence Seyvos est écrivaine et scénariste. Les Apparitions, Prix Goncourt du premier roman 1995 et le prix France Télévisions 1995. L'Abandon, 2002, le Garçon incassable, 2013 (prix Renaudot poche). Elle a également publié à l'École des loisirs une dizaine de livres pour la jeunesse et coécrit avec la réalisatrice Noémie Lvovsky les scénarios de ses films, comme La vie ne me fait pas peur (prix Jean-Vigo), Les Sentiments (prix Louis-Delluc 2003) ou Camille redouble. Elle publie en septembre 2020 Une bête aux aguets, aux éditions de l'Olivier.
Anne Alvaro est actrice de théâtre et de cinéma. Elle a joué dans des pièces mises en scène par Georges Lavaudant, Claude Guerre ou Hubert Colas. Au cinéma dans le film Danton d'Andrzej Wajda en 1981, et dans quatre films de Raoul Ruiz. En 1999, elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour son rôle dans le film d'Agnès Jaoui, le Goût des autres et une seconde fois en 2010 pour le personnage de Louisa dans le Bruit des glaçons de Bertrand Blier.
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