Malgré ses (très) nombreuses longueurs, ce roman SF (et uchronique?) s'est révélé si loufoque et si drôle que j'ai fini par me prendre au jeu.
Ces gens de la fin des temps étonnent, font rire, énervent, et attendrissent... Leurs moeurs ont réussi a choquer les miennes,
Moorcock n'hésitant pas à débrider ses personnages à coup d'inceste et d'orgie. Ils vivent dans l'insouciance et se moquent bien de la fin des temps annoncée dès le début par un extraterrestre miaulant dans son traducteur mécanique.
On s'attache surtout à Jherek Carnelian dont le nom n'est pas loin de rappeler
Jerry Cornelius, autre cycle de
Moorcock. Les amours contrariés d'un jeune Werther débauché et naïf ponctuent les différents tomes et viennent se heurter au puritanisme victorien. Avec ce couple si dépareillé que forme Jherek et Amelia, on ne s'ennuie jamais. L'un est baroque et excentrique, l'autre sobre et collet monté.
Moorcock, on le sent, s'est régalé avec ces paradoxes entre morale excessive et débauche ostentatoire. Ne manquant aucune occasion de nous faire sourire, avec des situations ridicules et décalées.
Des rebondissements et des machines à remonter le temps s'enchaînent, et mêlent des auteurs connus comme
Jules Verne ou H.G Wells. J'ai cependant eu du mal à percevoir le rythme du récit, qui peut être lent, balisé de réflexions ou de délirant détails esthétiques, puis enchaîner les situations rocambolesques.
Dans le fond, l'écriture de
Moorcock se veut comme son histoire, à la fois surchargée dans ses frasques et légère dans son ton.
On reproche souvent à
Moorcock d'écrire ses histoires à la "va vite", les bouclant parfois en moins d'une semaine pour pouvoir gagner sa croûte.
A vous d'en juger, mais moi, en refermant ce livre, j'avais le sourire!