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3,88

sur 3292 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Cette maison a été appelée la ''Tour'', Jung s'était inspiré des huttes primitives qu'il avait vues au cours d'un voyage en Afrique. Il l'a voulue d'un seul espace, sans aucune cloison. Un lieu de vie très austère. Jung estimait en effet qu'on n'avait pas besoin de plus. Pas d'électricité, de gaz ou d'eau courante. Il s'approvisionnait en eau depuis la montagne voisine. Beaucoup plus tard, il a compris que cet espace constituait une sorte d'archétype. Au fil des années, quand il en ressentit le besoin, il a cloisonné la Tour, il l'a divisée. Puis Jung y a ajouté un étage, et encore plus tard, plusieurs annexes. Sur les murs, il a peint des fresques, qui étaient la représentation de la division et du développement de la conscience individuelle. En somme, ce bâtiment a fait fonction de mandala à trois dimensions. Il a fallu douze années avant que la Tour soit achevée. Cet édifice est d'un intérêt considérable aux yeux des spécialistes de Jung. Saviez-vous tout cela ? »

P522. La résidence se dresse toujours en bordure du lac de Zurich, à Bollingen, d'après ce que j'ai entendu dire, il semble qu'à l'entrée de la Tour se dresse toujours une pierre, sur laquelle Jung a gravé de ses mains une inscription : '' Qu'il fasse froid ou non, Dieu est ici ''.

Bienvenue dans le monde paradoxal de la vie, la réalité, le rêve... la mort. Vous l'aurez compris, c'est largement inspiré du sieur Carl Gustav Jung, et majestueusement illustré par Haruki Murakami. Où commence le rêve ou se termine la vie, les protagonistes ici ont chacun un avis, le rêve réel, sorte de transmigration, de réincarnation, de métempsycose, le monde derrière un torii, frontière entre l'enceinte sacrée et le monde profane d'ici.

Point de valise, pour gravir ton échelle
Revenir à la surface d'un monde réel
Déjouer les mensonges et autres paradoxes
Une paire de bottillons et un sac à dos.

4h du mat, en direct, des chemins de Compostelle,
La chouette, sagesse de ma nuit, hulule-t'elle ?
Je tente de démêler cet enchevêtrement, cet embrouillamini
Qui a comblé mes pas sous la pluie, mais me gâche un peu la nuit.
J'ai demandé à la lune.... Sur mon chemin de l'infortune
Cueillir en rêvant une rose des vents... Sur un rayon Deux Lunes.


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Ça y est, je suis arrivée au bout du troisième tome tant attendu et je ressens comme un grand vide car je me dis que l'auteur ne peut pas laisser ses lecteurs comme cela. Certes, la fin est on ne plus ouverte et laisse le lecteur vagabonder dans toutes les directions possibles mais justement, il y a encore trop de choses à dire à découvrir...

Dans ce troisième volet, le lecteur voit apparaître un troisième personnage principal, Ushikawa, qui engagé à la solde des Précurseurs, est chargé de retrouver Aomamé, la meurtrière du leader. L'intrusion de ce nouveau personnage dans ce troisième ouvrage est une excellente idée, de mon point de vue, de la part de l'auteur, puisqu'il permet au lecteur de vivre à la fois les évènements de manière intrinsèque, au travers de Tengo et d'Aomamé mais aussi de prendre du recul et d'envisager celles-ci sous un autre angle de vue.
Ushikawa est une sorte de détective privé, très intelligent et qui remonte facilement les étapes. Cela permet au lecteur de se remémorer ce qu'il s'est passé dans les deux premiers tomes mais aussi d'en apprendre plus sur les deux protagonistes, choses qu'ils ignorent parfois eux-mêmes.

Roman qui s'ouvre sur une multitudes de dénouements possibles : Tengo et Aomamé sont-ils revenus en 1984 ou sont-ils dans un nouveau monde, qui ne serait donc ni celui de l'année 1984 ni celui de 1Q84 ? La petite chose qui grandit dans le ventre d'Aomamé va-t-elle réellement joué le rôle de DAUGHTER ? La secte pourra-t-elle continuer à survivre et l'un de ses membres pourra-t-il à nouveau entre "Les Voix" ?
Autant de questions qui restent sans réponse (un tome 4 aurait-il été envisagé ? ).

En tous cas, une pure merveille, l'écriture est toujours aussi fluide et limpide et l'intrigue toujours aussi envoûtante. Je me suis complètement laissée séduire par ces trois volets à tels point que j'en redemande. A découvrir !
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Dernière partie de cette volumineuse histoire, et de loin ma préférée.

Murakami a l'excellente idée de rompre la marche à deux temps qui oscillait entre Aomamé et Tengo pour introduire un troisième point de vue, celui d'Ushikawa, l'homme à la tête de crapaud, rencontré lors de la première partie. Mais pour être tout à fait complète, je devrais aussi parler de cet homme qui vient frapper aux portes des appartements, de ce receveur mystérieux qui réclame ce qu'il prétend être son dû, avec sa voix insistante et pénétrante jusqu'à lire dans vos pensées les plus intimes.

Grâce à cela, la narration est beaucoup plus rythmée et plus entrainante que dans le deuxième volet, et je me suis prise de sympathie pour l'affreux bonhomme, l'avorton Ushikawa (j'adore les écrivains qui parviennent nous rendre sympathiques les loosers, les outcasted et les médiocres). Les trois voix se succèdent, et chacun des protagonistes vit les événements avec sa propre perception du temps qui se distord, s'étire ou s'accélère selon le point de vue.

Cette troisième partie prend très franchement des allures de roman policier et nous emporte avec suspens dans cette course poursuite, dans la Tokyo hypnotique, surpeuplée et embouteillée. Tengo règle ses comptes avec son père mourant dans la ville des chats, Aomamé reste confinée, géographiquement coincée entre l'amour et la mort, et s'évade grâce à des rêves symboliques, et Ushikawa tente coûte que coûte de sauver sa vilaine peau de tortue.

L'histoire d'Aomamé et de Tengo se termine donc ici, mais il reste encore plein de points d'interrogation dans mon petit cerveau surexcité: qu'est-il advenu du survivant de l'assaut de la partie politique de la secte ? qui est ce corbeau qui semble espionner les allées et venues de Fukaéri ? la mère de Tengo a-t-elle été assassinée et, si oui, pourquoi et par qui ? qu'allaient proposer les représentants des Précurseurs à Aomamé ? Quel rôle joue la sinfonietta de Janacek dans toute cette histoire? Sans oublier l'éventuelle analogie avec le roman d'Orwell, 1984, qu'il me reste à découvrir … Bref, de quoi nourrir mes prochaines insomnies, en contemplant la lune.
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L'univers de Murakami n'obéit décidément à aucune règle !

Malgré quelques répétitions un peu lourdingues il faut bien l'avouer, je me suis laissée emporter par les trois volumes.

J'ai adoré les décalages de cette année 1Q84 dans la « Ville des chats ».

Quelle belle trouvaille que ce monde aux frontières imprécises, tout en superpositions, dans lequel l'espace et le temps sont relatifs, dans lequel des personnages se cotoient alors qu'ils n'appartiennent pas à la même dimension, dans lequel ils communiquent alors qu'ils ne voient ni ne perçoivent les même choses.

A propos des personnages, j'ai aimé leur ambivalence. Ils sont tous riches et fouillés, plus intuitifs les uns que les autres.
Aomamé et Tengo bien sûr ! Mais aussi Fukaéri, l'éditeur Komatsu, la « vieille dame » et Tamaru, le professeur Ebisuno... la palme revenant à Ushikawa, repoussant et attachant, raté et génie, « poisseux » dans tous les sens du terme !
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Nous sommes en 1Q84, un monde de douleurs, où la logique n'a pas sa place. Il faut accepter les évènements comme plausibles, puisque nous sommes dans une autre réalité. Un monde où deux lunes cohabitent. Un monde où les little people et les précurseurs de la secte sont puissants.

Aomamé, Tengo et Ushikawa l'ont accepté. Ce monde étrange finit par imprégner leurs pensées. Des pensées floues, sans contours.

Ushikawa, en observant les deux lunes et sous le regard de Fukaéri, ressentira ce grand vide, ce morceau de glace, qui existe en lui. Une vérité s'ouvre à lui.

Pour Aomamé et Tengo, ces deux lunes sont un lieu de rencontre. Elles sont la clé de ce monde étrange.

Quel est ce monde ? Est-il sorti de l'imagination fébrile de Fukaéri ? Que représente-t-il ?
Incarne-t-il les douleurs de ces êtres solitaires ?
Ils doivent entrer dans ce monde, y subir des épreuves, puis en sortir pour retrouver le cœur des hommes, cicatriser leurs blessures. Trouver la voie pour quitter ce monde, c'est parvenir à un lieu qui n'a plus les couleurs de la solitude.

Dans ce 3è tome, j'ai vraiment senti la force du roman. Il nous emporte dans un flot de pensées surprenantes, il nous invite à laisser tomber la logique, à accepter la possibilité d'un monde parallèle. J'ai bien aimé la fin de l'histoire, elle ne révèle pas tout. Chacun peut ainsi faire jouer son imagination. Ce roman soulève des questions sur les notions de réalité, de logique, du temps, de solitude, sur la meilleure manière de vivre ou de survivre.

C'est magnifiquement irréel, surprenant et passionnant. Même si on se sent parfois perdu, le style et l'originalité rattrapent l'ensemble, et l'envie de lire la suite nous emporte. La lune y est superbement décrite. Les références littéraires sur Proust, Dostoïevski, Tolstoï, sont intéressantes.

Je trouve qu'on retrouve l'esprit du roman dans ces deux citations :

" ... les choses se mêlent et s’interprètent. Comme quand on essaie de parler sur une ligne téléphonique brouillée."

"Là où il y a de l'espoir, forcément, il y a des épreuves."


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Ma bafouille vaut pour les 3 livres de "1Q84". Entrer dans l'histoire du premier prit un peu de temps, ce qui n'est pas inhabituel, du moins pour moi, avec Murakami. Mais les choses allèrent ensuite crescendo et ce livre 3 est une apothéose.
J'ai lu beaucoup de cet auteur au cours de ces derniers mois (découvert au tout début de cette année particulière qu'est 2020, alors que nous risquons de passer des mois en confinement) et goûté son sens particulier du fantastique ou de l'onirique. Ici l'héroïne, Aomamé, passe dans une sorte de monde légèrement parallèle doté de deux lunes après avoir descendu une échelle de secours à partir d'une aire d'autoroute (livre 1). A partir de là une accumulation de choses étranges vont se produire, par l'intrusion de "little people" apparemment en connivence avec une secte appelée "Les précurseurs" (prêchant notamment le retour à la nature et un mode de vie organique mais dissimulant un mode de fonctionnement nettement moins glorieux). Mais surtout les trois livres constituent le récit d'une longue quête picaresque de l'amour : Aomamé recherchant son Tengo, perdu de vue depuis l'enfance, et Tengo recherchant son Aomamé.
Ce qui m'a frappé dans cette oeuvre-ci c'est la richesse des analyses psychologiques, beaucoup plus poussées que dans les autres romans de Murakami où son personnage principal apparaît toujours quelque peu stéréotypé : l'homme trentenaire quelque peu mou et solitaire, même marié. Tengo est également assez conforme à cette image mais ici l'auteur s'attarde sur les raisons qui ont fait de Tengo ce trentenaire solitaire quelque peu en deçà de lui-même et incomplet. Il sera amené à se dépasser pour mériter son Aomamé. Quant à Aomamé, wow, quel personnage ! Tueuse en série, experte en arts martiaux et... coeur tendre. Dans un Japon qui me semble tout de même attaché à une image assez effacée et "aimable" de la femme, elle détonne profondément. En outre il s'agit-là de l'un des rares personnages féminins principaux de Murakami et, franchement, elle décoiffe !
Assez tôt dans le récit mais plus en avant encore dans le 3ème livre, au point d'en devenir le troisième protagoniste principal, réapparaît l'inquiétant Ushikawa. "Réapparaît" car il figurait déjà dans "Les chroniques de l'oiseau à ressorts". Mais dans "Les chroniques" on ne savait rien de lui. Ici on apprend pourquoi il est devenu ce personnage malfaisant et on se prend presque à éprouver de la sympathie pour lui...
Je n'en dirai pas davantage afin de ne pas trop déflorer ce récit. Comme d'habitude lorsqu'on referme un Murakami, beaucoup de questions demeurent en suspens et ce livre pourrait fort bien se prêter à une suite. Mais il ne sera pas facile d'égaler ce livre 3.
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Ce livre 3 clôture cette trilogie 1Q84 d'Haruki Murakami qui a rencontré un important succès commercial, dans notre monde et sans doute dans des mondes parallèles…
il n'est donc pas besoin de rentrer dans le détail de la narration.
Je rappellerai simplement qu'il s'agit de l'histoire de deux trentenaires, Aomamé et Tengo dans le Japon des années 80, qui s'aiment depuis leur furtive rencontre à l'école primaire et séparés brutalement pendant vingt ans. Dans cette histoire, l'écriture et la publication d'un livre, qui se retrouve propulsé en haut de l'affiche, « la chrysalide de l'air », vont faire bouger les lignes.
« Les choses et l'apparence c'est différent »
J'ai consulté un certain nombre de critiques émanant de lecteurs de babelio mais aussi de « professionnels », il apparait que cette trilogie ne laisse pas indifférent, entre enthousiasme, envoutement et incompréhension, ennui. Je suis dans la première catégorie mais je propose une grille de lecture qui semble t-il se singularise.
En premier lieu, la référence au roman d'Orwell 1984 ne me parait pas pertinente en dépit de la quasi homonymie du titre et de certaines mentions expresses dans le corps de l'oeuvre de Murakami. Les « little people », les Précurseurs ne sont pas « big brother » il est possible de leur échapper, on ne connait pas véritablement leur nature, leur essence, leur dessein, pas nécessairement toxiques. Or, on sait que le monde de big brother est un totalitarisme absolu, omnipotent.
En second lieu, 1Q84 n'est pas un livre fantastique, le rapprochement pourrait être fait avec cette autre magnifique trilogie « A la croisée des mondes » de Pullman. Cette trilogie est effectivement construite autour de l'existence de mondes parallèles, y compris celui des morts, où on peut passer corps et âme, enfin pour certain(e)s dans des conditions particulières. C'est encore moins Lewis Carol, Aomamé ne bascule pas en descendant avec son échelle métallique comme Alice passe derrière le miroir. de l'autre côté du miroir, il s'agit d'un monde désaxé, en trompe l'oeil, d'onirisme baroque.
A mon avis 1Q84 est plus proche du « monde de Sophie » de Gaarder que de celui de Pullman ou d'Orwell, c'est un roman philosophique, sans que jamais le texte ne prenne un ton académique. Les interrogations viennent, naturellement, subtilement présentées, s'interpellent et en se liant prennent sens, comme des pièces d'un mandala que l'on construit. Ceci peut expliquer que certains lecteurs soient décontenancés, en particulier après le début où avec Aomamé en tueuse à gages et son arme fétiche, quelques séquences érotiques, ces lecteurs peuvent imaginer avoir affaire à un polar fantastique à la mode basic instinct.
En descendant ce fameux escalier sous l'oeil narquois du tigre d'Esso, le seul saut réalisé, le seul sceau qu'elle brise (oui facile…) Aomamé le fait en elle, à l'intérieur d'elle même. Il s'agit d'une descente en soi, au plus profond pour sortir de la phase de son existence qui l'empêche de retrouver l'homme de sa vie. Elle doit prendre conscience des obstacles et les surmonter, de l'univers mental où elle s'est laissée enfermer.
« je suis ce que je suis depuis toujours »
Il n'y a qu'un monde c'est celui que l'on construit, qui correspond à son authenticité, en l'occurrence celui de l'amour.
C'est ainsi qu'il peut être lu dans le livre 2 « Oui 1984 comme 1Q84 ont la même formulation originelle. Si tu ne croyais pas au monde et s'il n'y avait pas ton amour, tout ne serait que toc. Peu importe que l'on trouve dans l'un ou l'autre de ces mondes, la ligne qui sépare la réalité de l'hypothèse n'est généralement pas visible pour les yeux. On ne la voit qu'avec le coeur. »
Aomamé doit quitter sa vie de tueuse, se faire violence pour créer des liens humains forts, ne pas se laisser dévorer par des apparences glauques qui ont emporté ses deux amies. C'est le monde qui est en elle et nulle part ailleurs, qu'elle doit affronter et tuer.
Ainsi du livre 1 il peut être également cité « Aomamé lança un regard autour d'elle puis examina la paume de ses mains, scruta la forme de ses ongles et pour plus de sureté, également celui de ses seins en les saisissant à deux mains par dessus son chemisier. Pas de changement. C'était bien le même volume et la même forme. Je suis ce que je suis depuis toujours. le monde est le monde de toujours. Pourtant quelque chose a commencé à être différent. Cela Aomamé le ressentait. »
Roman philosophique ai-je dit, Murakami pose ses héros en questionnements, en méditations avec des enchainements soigneusement mis en ordre de bataille philosophique.
« Je ne possède strictement rien sauf mon âme »
Le sous titre du chapitre 2 du livre 2 est un clin d'oeil exprès à Descartes et à ses méditations métaphysiques. du reste, dans la citation précédente impossible de ne pas associer les interrogations d'Aomamé à celles formulées dans ces méditations.
Tengo doit aussi descendre en lui-même, pacifier son mal être, s'interroger sur ses relations avec celui qui est officiellement son père ; lui aussi il lui faut descendre retrouver cet homme affronter des questions qui lui vrillent l'âme et qui l'ont enchainé dans un monde.
Pour retrouver Aomamé il doit voir également cette seconde lune qui éclaire la nuit de sa souffrance, de son enfance, du haut de ce toboggan, ne pas voir (que) la lune des apparences. Il écrit les mots de la « Chrysalide de l'air » qui lui offre sa métamorphose, les mots qui entrent en résonance. Il quitte les chemins balisés des maths qui l'empêchaient de percevoir et d'accéder à la vie, à sa vie.
Il y aurait bien sur encore beaucoup à dire mais je conclurai néanmoins en indiquant que n'ayant pas lu d'autres livres de cet auteur, j'ignore par conséquent si ses autres oeuvres sont du même niveau mais 1Q84 est une pure merveille
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Je lis ici et là le désir d'un tome 4 ! Si je peux comprendre qu'il est douloureux de quitter Tengo et Aomamé après les 1500 pages des trois tomes de 1Q84, je crois, moi que tout y est dit, que le ou les objectifs de l'histoire et de Marukami sont atteints.

Que nous as donc proposé l'auteur Japonais dans cet ouvrage qu'il serait réducteur de qualifier d'un genre littéraire ?

Il ne me semble pas qu'il puisse y avoir un seul et unique ressenti de l'ouvrage. On découvre ce livre avec ce que l'on est, à l'instant T où on l'ouvre, avec notre propre histoire, notre spiritualité, le sens que chacun donne à la vie, à la mort, la perception que chacun a de la réalité, que chacun a de ce qui relève du rêve ou de l'espérance. C'est comme un livre sacré. Il contient des secrets, des propositions de réponses aux nombreuses questions que se pose l'être humain

Tous les personnages ont une histoire tragique, des traumatismes, des valises pleines de drames qu'ils trainent derrière eux, on s'attache à tous. Ils sont tellement vivants, tellement humains. Et tous cherchent l'amour…en vain. Celui d'une femme, d'un homme, d'un père, d'une mère, d'une fille, de Dieu. Et nombreux sont ceux qui y ont renoncé. Ils sont vivants mais ils sont comme « morts »

Et c'est là que réside toute la force de l'histoire de Tengo et Aomamé. Ils sont le chemin…un chemin difficile, entravé par de nombreux obstacles. le destin les a séparés. Ils ne sont plus vus depuis 20 ans. Mais ils s'aiment et se cherchent. Alors Murakami installe des « circonstances » pour leur donner la possibilité d'enfin se retrouver. Une possibilité unique qu'il faudra qu'ils saisissent… car sentir son coeur battre dans sa poitrine, c'est le seul moyen d' être vraiment vivant. Ici et maintenant.
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Après avoir dévoré les deux premiers tomes, j'étais resté sur ma faim ... j'attendais ce troisième volet avec une grande impatience ... sitôt paru sitôt lu. Je l'ai dévoré. le style de Murakami m'a enchanté. Je reste sous le charme ...
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Excellent. Fin. Subtil. Dense. Construit à merveille.
Je me suis régalée.
Au-delà de l'histoire, que l'on voit se dessiner par les yeux des différents protagonistes, avec toujours cette précision à la fois des descriptions pratiques et des sentiments, il y a cette retenue que l'on ressent, qui nous empêche d'aller lire plus loin pour savoir la suite.
Tout est important, toutes les étapes et toutes les phrases.
Et puis c'est incroyable comme Haruki Murakami peut décrire de l'intérieur ce que ressent une femme qui a ses règles, ou qui est enceinte. Je conçois qu'il puisse se documenter dans des livres ou auprès de femmes, mais intégrer si bien ces données et les retranscrire avec ses mots à lui, mis dans la bouche de l'héroïne, c'est vraiment du grand art !
Evidemment, je suis parfaitement amoureuse des livres de cet auteur depuis plus de 20 ans, mais il me semble que cette trilogie est son meilleur ouvrage.
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