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EAN : 9782896994328
Interligne (01/06/2016)
4.7/5   5 notes
Résumé :
Quarante ans plus tard, le roman de Blaise Ndala revisite le « combat du siècle » entre Mohamed Ali et George Foreman en 1974 au Zaïre. Plus qu'un récit sur la boxe, c'est l'histoire de l'Afrique au lendemain de la décolonisation. Dans un style vif et incisif, l'auteur nous montre l'envers du décor d'un combat mémorable.La musique, la poésie et la magie servent à nous faire découvrir les Africains sous un jour étourdissant. Ils sont drôles, élégants, pugnaces. Tout ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un excellent roman qui transporte dans le Zaïre des années 70, lorsque Mubutu régnait sur le pays.

J'ai été intriguée, par ce « combat du siècle », l'affrontement entre Mohammed Ali et Georges Foreman, deux boxeurs américains, à Kinshasa, dans ce qui s'appelait alors le Zaïre. Mais il ne s'agit pas tant de la performance sportive que de tout le climat politique qui a amené un dirigeant mégalomane à payer pour tenir « le combat dans la jungle ». Ce « Guide » du pays voulait ainsi supplanter la célébrité de Senghor en qui il voyait un rival.

J'ai été touchée, par l'aventure humaine du narrateur, un jeune musicien qui quitte son village pour la capitale Kinshasa, qui affronte les traquenards de la grande ville et les « guêpes » du pouvoir, « des surdoués dans l'art de broyer des vies humaines ». (p.129)

Étonnée aussi, par les légendes et par la magie à laquelle recourent aussi les puissants. L'un peut jouer son avenir sur une gageure et demander au chaman d'influencer le destin en sa faveur et un autre peut demander de punir les méchants.

J'ai été tout à fait charmée par la qualité de l'écriture. Un tel développement historique aurait pu être fastidieux, mais au contraire, le roman a beaucoup de rythme et apporte des raisonnements subtils qui amènent un sourire ou font réfléchir.

Seul défaut de ce roman, j'ai été captivée par le Congo et son histoire. Ce pays, dont je connaissais si peu, clignote maintenant sur ma carte mentale et vient alourdir ma PAL…

Un gros merci à la Masse Critique Babelio grâce à qui j'ai reçu ce livre!
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Le combat du siècle. Ali/Foreman au Zaïre en 1974. le Congo est devenu Zaïre sous la férule, le règne, du "Guide", qui cultive sans vergogne le culte de la personnalité et qui met en place ce combat prétexte à sa folie des grandeurs.
On connait l'issue de ce combat, donc ce n'est pas tant de ce combat dont nous parle ce récit mais plutôt, de l'Afrique post coloniale. Modéro a quitté son village natal pour venir faire de la musique dans la capitale Kinshasa (Kin la belle), enfin le souhaite-t-il, et on nous dressera le portrait de la dictature. C'est la voix et les yeux de ce jeune homme qui nous parleront des rancoeurs, des massacres, des querelles ingérables, des antagonismes ville/campagne sous le couvert parfois de l'humour mais toujours de la clairvoyance. Malgré toutes les horreurs et la cupidité de ce monde, Blaise Ndala nous séduit en nous présentant une Afrique riche de musique, de poésie, de légendes et de résilience.
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Voici un excellent récit, une petite merveille littéraire écrit avec brio par un Africain de la diaspora mais qui a les capacités de faire revivre un Zaire (qu'il n'a pas vraiment connu puisqu'il avait deux ans lors du combat de boxe) un peu mythique avec ses musiciens prestigieux (entre autres le fameux groupe Zaïko Langa langa). Je m'étonne même que son livre n'ait pas reçu davantage de critiques. Est-ce lié au fait que Vents d'ailleurs est une petite maison d'édition qui n'a pas accès aux grands médias français ? Quoi qu'il en soit, c'est un vrai plaisir de lecture. J'ai tout de même trois petits reproches à faire. le devin Zangamoyo qui a un rôle central dans le livre (et d'ailleurs son intervention la plus importante se situe au milieu du réci) devine un peu trop de chose ! ça ne rend pas très crédible le personnage (en tout cas de mon point de vue). Ensuite, la vie villageoise est très idéalisée. Or les villages en question ont connu la guerre et je me permets de douter que ces villages de l'est du Congo meurtris par la guerre puissent être le lieu d'une vie rurale encore préservée avec ses relations sociales très développées comme dans le passé. C'est peut-être une erreur de ma part qui confond les années 70 du roman avec les terribles années de l'après 94. Enfin dernière critique : le devin Zangamayo parle d'un personnage dans l'entourage d'Ali qui pourrait lui faire perdre le combat par une action. Or, on comprend qu'il s'agit d'un véritable personnage qui, en effet, a voulu faire quelque chose mais n'a pas pu. Il est claire que Ndala a voulu intégrer cet évènement minime à son récit mais le résultat est totalement artificiel et cela se sent d'autant que la tension qui aurait pu naître de cette prévision du devin retombe dès que l'on apprend de quoi il s'agit.
Ces trois petites réserves ne doivent pas ternir l'image que j'ai de ce texte. J'ai vraiment lu un auteur prometteur qui nous change un peu des prises de tête des Africains de la diaspora sur leurs conditions de vie chez les Blancs. Blaise Ndala est un auteur à suivre !
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Quelle belle découverte que ce roman! À la fois historique et ethnographique, j'ai beaucoup appris sur le Zaïre de l'époque. La culture de la grande ville – Kinshasa ou Kin la belle – versus celle des villages est fascinante. Aucunement besoin d'être féru·e de boxe pour apprécier ce roman, au contraire. L'écriture est très fluide et accrocheuse. Merci aux éditions Interligne et à Masse critique Babelio pour l'envoi de ce livre.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Là, on avance. Tu trouves le vocable auquel je n'avais pas pensé, voilà qui est rassurant. Le pillage dont je te parle est à sens unique, c'est donc un viol en bonne et due forme. Et pas n'importe quel viol. Nous parlons d'une sodomie extractive, menée pour briser le cul de l'Afrique, pour y puiser jusqu'au dernier gramme d'uranium, jusqu'à la dernière graine de cacao. Une sodomie économique violente et sans répit qui vise à épuiser la victime, à l'anéantir, à la réduire en état de rafiot déglingué allant à la dérive sur une mer de misère.
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…il avait ordonné qu’on rassemble dans le Stade du 20 mai pas moins de mille malfrats raflés dans les rues ou sortis des cachots pour les besoins de la cause. Dans ce lieu reclus et à l’abri des regards indiscrets, le commandant en charge de l’opération Bangisa Ba Bangisi (autrement dit, « terroriser les semeurs de terreur »), le très redouté capitaine Bokoliana Kala-Te, avait choisi au hasard cent d’entre eux. […] Il les avait fait décapiter soigneusement, avec un sadisme presque artistique, veillant à ce que chaque tête soit sectionnée à la jointure du tronc, bien au ras du cou, sous les yeux des neuf cents autres rassemblés.

(Interligne, p.285)
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« Malheur à toi qui as tout compris, toi qui te gargarises de raison du haut de ton orgueil. Sans mystère et sans le doute qu’il ne peut que générer, que te reste-t-il sur cette terre, si ce n’est de mourir l’esprit constipé? »

(Interligne, p.424)
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Cela le temps m'a permis de le découvrir. Car il en est de la "kinoiserie" comme de la révolution de l'authenticité africaine que prône le Parti: si on vous l'explique et que vous avez l'impression d'avoir compris, c'est qu'on vous a mal expliqué. Vous devez aller au feu et y revenir pour savoir, sans l'ombre d'un doute, de quoi cette religion est le nom.
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Celui qui mange la bouche ouverte avalera une mouche;

Celui qui la ferme ne court qu’un seul risque : vivre en santé.

(Interligne, p.236)
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Videos de Blaise Ndala (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Blaise Ndala
Le Salon dans tes oreilles - S1E61 - Mandela: je me souviens
Nelson Mandela. Mémoire et vérité. Que retient-on de Nelson Mandela? de quel rêve, de quel désir de vivre ensemble et de quelle révolution était-il la figure de proue? Que reste-t-il de sa voix et de ses idéaux? Qu'en est-il de Mandela dans nos imaginaires politiques?
Avec: Blaise Ndala, Auteurrice Émilie Nicolas, Auteurrice Yara El-Ghadban, Auteurrice Rodney Saint-Éloi, Animateurrice
Livres: Je suis Ariel Sharon Quand il fait triste Bertha chante Sans capote ni kalachnikov J'irai danser sur la tombe de Senghor Visages du Québec nouveau: Ninette Piou
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