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EAN : 9782226035219
310 pages
Albin Michel (02/12/1988)
3.98/5   106 notes
Résumé :
Remarquable romancière, observatrice souvent cruelle des lâchetés humaines, Irène Némirovsky, née à Kiev en 1903, est l'auteur d'une œuvre singulière à laquelle l'horreur nazie a mis un terme en 1942. Largement autobiographique, Le Vin de solitude (1935) retrace le destin d'une famille russe réfugiée à Paris. Le déracinement, la solitude, mais aussi la farouche volonté de s'affranchir de tous les carcans sont au cœur de ce huis-clos familial oppressant. Irène Némiro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Irène Némirovsky meurt en 1942 à Auschwitz .Elle n'avait que 39 ans!
Sa courte vie ne l'empêche pas de laisser à la postérité les empreintes d'une grande dame de la littérature.
Sa vie qu'elle raconte de manière peu déguisée dans le vin de solitude est peuplée d'errances, d'errances géographiques, d'errances sentimentales.
Son plus grand chagrin qui marque sa vie est le manque d'amour de sa mère et une enfance perdue qu'elle exprime si bien :
"De n'avoir pas été une enfant quand il était temps de l'être, il semble que l'on ne peut jamais mûrir comme les autres, on est fané d'un côté et vert de l'autre, comme un fruit trop exposé au froid et au vent.."
Née à Kiew, appartenant alors à l'empire Russe, Hélène, le nom qu'elle se donne dans le roman est une petite fille qui vit entre un père aimant mais souvent absent et une mère qui ne vit que de conquêtes et pour qui une enfant est un bagage oublié.
Très rapidement, à cette famille mal assortie, un cousin de famille s'interpose dans celle-ci et devient l'amant de sa mère.
Hélène n'a que son institutrice et gouvernante comme amie.
La vie d'Irène Némirovsky est faîte de multiples déracinemnts, la guerre les entraîne à Saint-Petersbourg, puis la Finlande et pour finir la France.
La France, Irène Némirovsky la connaît bien, elle l'aime passionnément, elle parle mieux le français que sa langue maternelle, le russe.
C'est un peu grâce à sa mère qui lui fait faire de longs séjours durant l'enfance et ne lui parle qu'en français.
L'arrivée définitive en France scelle en Irène sa haine qu'elle porte à sa mère et l'idée d'une vengeance lui vient en séduisant l'amant de sa mère.
Irène Némirovsky décrit avec beaucoup de finesse les lâchetés humaines, l'amour, la pitié, l'orgueil, la compassion.
C'est un ravissement que de lire Irène Némirovsky même si on en sort, un peu meurtri devant tant de désamour.
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J'aime tous les livres de cette romancière douée, morte prématurément, à Auschwitz.

Dans cette oeuvre, largement autobiographique, on retrouve son talent d'écriture et son art de l'analyse psychologique.

On suit le parcours initiatique douloureux d'une enfant jusqu'à sa majorité, celui d'Hélène Karol. D'Ukraine en Russie et de Finlande en France, elle connaîtra une enfance solitaire et instable.Entre un père toujours absent, en quête de fortune mais obsédé par le jeu, et une mère hautaine, qui ne l'aime pas et dilapide l'argent gagné par son mari. Par la suite, elle imposera aussi ses amants à sa fille.

- Cette petite, par moments, a l'air d'une idiote.On dirait qu'elle tombe de la lune !
Voilà le genre de propos que tient la froide et aigre Bella, concernant sa fille...Hélène, enfant sauvage et repliée sur elle même, s'évade dans ses rêves et essaie de ne pas entendre, en vain, les disputes de ses parents. Elle n'accorde son affection qu'à une seule personne, sa gouvernante, Miss Rose.

L'enfant précoce mûrit vite et ne pourra enfin se libérer de l'emprise haineuse de sa mère que lorsqu'elle sera une jeune adulte.Elle songera alors:" Je n'ai pas peur de la vie.Ce ne sont que les années d'apprentissage.Elles ont été exceptionnellement dures, mais elles ont trempé mon courage et mon orgueil."

Avec finesse et sens de l'observation, l'auteure nous fait pénétrer dans les pensées d'Hélène , où dureté et souffrance, désir éperdu d'affection et rejet de la mère se combattent.

On ne peut que compatir face à ce destin déchiré, cette vie vide d'amour. A ce manque maternel terrible. A cette " solitude âpre et enivrante" de la fin ...

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Se plonger dans un texte d'Irène Némirovsky et en ressortir éblouie par la clarté et la beauté de l'écriture, c'est ce qui, sans surprise, vient de m'arriver une fois de plus.

Dans ce roman d'apprentissage, nous suivons Hélène âgée de 8 ans au début de l'histoire.
Entourée d'un père qu'elle adore, d'une mère froide, égoïste et indifférente au bonheur de sa fille, Hélène écoute, surveille et enregistre les moindres faits et gestes des adultes.
Très tôt cette enfant fait preuve d'un sens aigu de l'observation.
Hélène, privée d'amour et d'attentions, grandit dans une immense solitude affective, comblée seulement par la présence de sa nurse française, la seule personne qu'elle aime et respecte.
Le temps passe, la première guerre mondiale éclate, la famille se réfugie en Finlande puis en France.
Devenue adolescente Hélène ressent de plus en plus de haine envers sa mère.
Dans ce roman, largement autobiographique, Irène Nemirovsky brosse sans concession ni fioriture, les fêlures de l'enfance en prise avec la médiocrité des adultes.
Les moindres sentiments sont exposés avec minutie.
Les adultes se montrent égoïstes, inconséquents, indifférents.
On ne ressent de compassion que pour une enfant dépassée par ce qu'elle voit et qui va la transformer en adulte dure et forte, peaufinant sa vengeance.

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L'enfance d'hélene, jeune russe, qui va connaitre les bouleversements liés à la première guerre mondiale puis à la révolution bolchévick .
De déménagement en déménagements...
Mais c'est surtout les relations mére-fille qui sont le coeur de cet ouvrage.
Avec les réflexions d' hélene, l'on voit la femme apparaître au travers de l'enfant. Son caractère s'affirmer. L'on voit également les séquelles psychologiques que peuvent laisser une enfance malheureuse. Ce livre pourrait se comparer à une longue plainte. Est-ce un récit autobiographique ?
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Encore un merveilleux roman d'Irène Némirovsky, sans doute l'un des meilleurs avec "Le bal" et "David Golder".

Les évènements se déroulent sur la toile de fond des troubles sociaux survenus en Russie en ce début de vingtième siècle suivis par la première guerre mondiale.

La famille de la narratrice appartient à un milieu de spéculateurs de guerre sachant tirer profit de la panique générale et s'enrichir prodigieusement. La contrepartie en est une vie de fuite et d'exil.

Irène Némirovsky campe toujours avec succès les personnages qui l'obsèdent : un père absent toujours en affaires à l'étranger ; une mère égoïste, éternelle inassouvie pour qui sa fille n'existe que comme témoin des années qui passent ; la gouvernante, seul être aimé par la narratrice et bientôt sacrifiée par des parents inhumains ; l'amant, car il en est toujours un qui rôde, avide des charmes mûrs de la coquette ou de l'argent de son mari.

Pendant que se déroulent ces drames bourgeois, on tue et on meurt sous les fenêtres. Ou on y crève de faim dans l'indifférence.

L'auteure a une vison du monde très désenchantée et ce n'est pas sa fin tragique qui la démentira.

Heureusement pour nous, le roman s'achève sur une bouffée d'espoir. Elle est la bienvenue.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
-"Et puis, de n'avoir pas été une enfant quand il était temps de l'être, il semble que l'on ne peut jamais mûrir comme les autres; on est fané d'un côté et vert de l'autre, comme un fruit trop tôt exposé au froid et au vent...
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Les juifs parlaient d'affaires, et, pour se distraire ou pour ne pas en perdre l'habitude, vendaient l'un à l'autre des terrains, des mines et des maisons que les Bolchevicks avaient confisqués depuis plusieurs mois, d'ailleurs. Mais considérer ce mode de gouvernement comme durable eût été le signe d'un mauvais esprit. On lui accordait deux, trois mois d'existence...Les pessimistes lui concédaient l'hiver.
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On lui avait caché ainsi une fois la mort de son chien. On lui avait dit, pour éviter des larmes importunes: " Il est malade, mais il reviendra..." ajoutant ainsi à son chagrin la torture de l'espérance.
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Et l'enfant était retourné à sa table de travail et avait recommencé à ânonner à la petite flamme pâle de la bougie: " Racine peint les hommes tels qu'ils sont, et Corneille tels qu'ils devraient être..."
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Un long moment, ils se regardèrent et il passa entre eux ce silencieux consentement qui lie un homme à une femme, lorsque, sans qu'une parole ait été échangée ou un baiser donné ou reçu, tout est prononcé, accompli, révolu irrémédiablement.
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Elle fut l'une des romancières les plus en vue des années 30 puis on l'a oublié après sa mort en déportation… jusqu'à sa redécouverte il y a quelques années. Son nom ? Irène Némirovsky;
« Suite française » d'Irène Némirovsky, c'est à lire aux éditions Denoël.
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