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EAN : 9782070450817
192 pages
Gallimard (06/06/2013)
3.95/5   19 notes
Résumé :
Pablo Neruda publie Estravagario, présenté en français sous le titre Vaguedivague, (le texte français est de Guy Suarès), en 1958. Il en parle comme d'une œuvre essentielle pour lui et insiste sur l'humour grave dont le rôle est d'exorciser la mort, voire de l'insulter avec la dérision qui minimise l'instant où la terre reprend ce qu'elle a donné.
Vaguedivague est, peut-on dire, une œuvre métaphysique, dans la mesure où elle tente l'esquisse d'une philosophie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
“Je ne crains pas la douceur.”

Le poète et diplomate chilien, ami de Fédérico Garcia Llorca et témoin de l'élection puis de la chute du Président Allende, qu'il rejoindra dans la tombe douze jours après son suicide, en 1973, fut un personnage complexe autant qu'un poète de premier plan.

Il n'est pas toujours aisé de justifier un coup de coeur au seul moyen du langage. de dire pourquoi un tel alignement des planètes entre le poète et le lecteur. Ainsi, je ne peux vraiment vous dire pourquoi j'ai immédiatement accroché, peut-être une énergie et une musicalité poétiques, alchimie performative et créatrice très forte, convocation d'un bestiaire animal merveilleux, un art de rendre hommage à la mer, à la nuit, avec impertinence et douceur.

Neruda affiche sa lassitude et son agacement face au monde social, son amour pour Santiago aussi, ces poèmes, contrairement aux effets du titres, n'ont rien de divagations.

“qu'on me laisse tranquille à présent.
qu'on s'habitue sans moi à présent.”

Poésie d'un insatisfait du sort, d'un idéaliste qui cherche son royaume par delà la médiocrité, Vaguedivague est un recueil très immédiatement sensible. La poésie de Pablo Neruda est enveloppante, ces vers imagés, aux rythmes à la fois mélancoliques, humoristiques, vivaces, séducteurs et décalés, dessinent un tempérament d'éternel guérillero.

Neruda qualifie cette “voguante vaguedivague” de poésie “d'un homme clair et confondu, d'un homme pluvieux et joyeux, énergique et automnal”… sa poésie peut atteindre, à partir de lui, à l'universel.

qu'en pensez-vous ?
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Vaguedivague est une étape importante dans l'évolution de l'art poétique de Pablo Neruda. Ecrit juste après son retour au Chili, à la suite de nombreux séjours hors de sa terre natale et au moment de son emménagement dans sa chère Isla Negra sur la côte Pacifique, ces soixante-huit poèmes dénotent une sorte de pause méditative et distanciée, alliée à une redécouverte de la mer et de la terre, une « période d'automne » dit le poète, propice à la réflexion philosophique.
Dans une écriture d'une grande maturité, Pablo Neruda poétise toute forme d'expérience, comme son rapport avec la nature, les hommes et les choses, en un dialogue permanent, puisque pour Neruda vie et poésie sont intimement intriquées.

Déçu politiquement et moins engagé dans une poésie sociale, Neruda rédige un recueil plein de vitalité et d'esprit, où il alterne entre élans de frivolité, ironie et écriture réflexive voire intime. En retrait face au post modernisme, son moi poétique se veut désormais multiforme.

Face aux nouvelles normes langagières et rhétoriques à la mode en poésie, Neruda s'en affranchit en usant volontiers de l'exacerbation de l'absurde, du paradoxe et du langage informel avec de fortes nuances ludiques.
Sorte de journal littéraire écrit comme un bilan des étapes de sa vie, romantisme, solitude, amour, désespoir, idéalisme, lutte, nihilisme, il construit ses poèmes avec une ambivalence affirmée et n'hésite pas à convoquer la métaphysique et l'ironie pour interroger son expérience avec le monde, sans se départir de son flamboyant lyrisme, tentant d'atteindre à la fois une sagesse poétique et "le goût salé de la vérité".
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Voilà des mois que je voyage avec Pablo Neruda. Je n'ai pu faire ce voyage d'une seule traite, mes escales furent nombreuses. Je n'arrive pas à me réjouir de cette rencontre, même si parfois je suis sensible à ses souvenirs réels ou imaginaires, à son humour, à son approche de la vie. Est-ce la traduction ?
Non, je ne dois pas de rejeter la faute sur autrui. Cela vient de moi, uniquement de moi. La métaphysique des mots me laisse embarrassée, stupide parfois. Je cherche mais ne trouve pas. Oui, je sais il ne faut pas chercher et se laisser porter par les mots. Mais là, rien ou si peu. Cependant, je refuse l'échec, je me promets d'y revenir plus tard et de chercher ailleurs, dans d'autres recueils, ce qui m'a échappé ici.
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"Vaguedivague" de Neruda:

Je suis partiellement en désaccord avec la présentation de l'éditeur ci-dessus. En effet, (sauf si l'on attribue une "profondeur" insondable au matérialisme), plus qu'une oeuvre "profondément matérialiste", je trouve qu'il s'agit là d'une oeuvre débusquant l'esprit au coeur même de la matière-énergie: si elle "opère d'inlassables retours à la matière en cherchant à unir l'animé à l'immuable, le mouvement et la fixité", elle cherche même, selon moi, à conférer de la transcendance à l'inanimé, faisant entrer en fusion l'immanence et le sublime, l'instant et l'éternité, « dans cet espace d'une minceur effrayante où se produit la vie » [René Char].

C'est-à-dire qu'elle est À LA FOIS matérialiste et métaphysique, établissant un continuum entre tous les humains, puis entre l'humain et le vivant dans son ensemble, et entre le vivant et l'inerte, inspiré probablement (ou proche) de la vision du monde chamanique des amérindiens. Pour ce faire, Neruda souhaite "dilater" (selon le voeu de Marguerite Yourcenar, repris en épitaphe sur sa tombe à Mount Desert), -- et tente sur lui-même l'expérience d'élargir -- "le coeur et la conscience de l'homme à la mesure de toute la vie". Et même, dans une perspective tangentielle à l'oeuvre de Teilhard de Chardin, que celui-ci n'eût pas désavouée, j'en suis sûr, Neruda multiplie les traits d'union entre l'humain et la "biosphère" ensemble, l'univers tout entier tendu vers la "noosphère", à cela près que pour lui le transcendant se trouve au coeur de l'immanent et des éléments-briques du réel, distinct de lui mais non séparable.

Perspective métaphysique, s'il en est, mais n'oublions pas que ceci a lieu au sein d'un acte poétique qui distille une langue tout entière pétrie de silence, et de contemplation, infiniment belle et émouvante, ainsi que le dit si bien la critique précédente de "Pirouette0001" : pour elle je propose en citation l'un des poèmes du recueil qu'elle préfère, "Je demande le silence", en V.O. puis traduit par mes soins (car la traduction de la version française du livre me semble un peu trop loin de l'écriture de Neruda).

Dans ce poème magnifique, véritable testament, le poète prépare son voyage du "grand saut" en faisant l'inventaire de son bagage essentiel. Les premiers vers de ce poème ont d'ailleurs été repris sur une stèle à la mémoire de Don Pablo devant sa maison à Santiago (à voir ici dans la collection de photos). Mais la visée est tout sauf égocentrique ou apitoyée sur soi, même si une irrépressible nostalgie pour la beauté de la vie s'y laisse entendre, car ce faisant Neruda défriche pour nous les broussailles de la grande frontière, et ouvre un chemin pour un deuil acceptable... Ce poème est emblématique de la démarche de tout le recueil, et il rappelle les mots de conclusion de son "Chant général" (à voir ici aussi en citation à la page consacrée à ce maître-livre).

■ Helgé alias lglaviano
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Quelle douceur ! Quelle beauté des mots, des sentiments ! Quelle tristesse aussi ! Quelle tristesse malheureusement lucide ! J'ai particulièrement aimé "Trop de noms", "Je demande le silence", "Soliloque dans les ténèbres" et tant d'autres. A lire en prenant le temps de savourer chacune des perles qui nous sont offertes.
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critiques presse (1)
Lhumanite
30 septembre 2013
C'est [...] la réalité de l’homme américain du Sud tel que l’ont façonné un ciel, un sol, un climat, une histoire, qui est le véritable héros de ce livre –, voici aujourd’hui Vaguedivague, recueil de 1958 qui mêle souvenirs, expériences, voyages.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
Je reviens pour ne plus revenir,
Je ne veux plus jamais me tromper,
Il est dangereux de marcher
Vers l’arrière car soudain
Le passé est une prison
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“je ne veux pas être fatigué tout seul

je veux que tu te fatigues avec moi

comment ne pas se sentir fatigué

d’une certaine cendre qui tombe

sur les villes en automne,

quelque chose qui déjà ne veut plus flamber 
et qui s’amoncelle sur les vêtements 
et petit à petit tombe

décolorant les coeurs.

Je suis fatigué de la mer dure

et de la terre mystérieuse.

Je suis fatigué des poules :

nous n’avons jamais su ce qu’elles pensent,

et elles nous regardent avec des yeux secs

sans nous accorder d’importance.

Je t’invite à nous lasser

d’un coup de tant de choses,

des mauvais apéritifs

et de la bonne éducation.

Fatiguons-nous de ne pas aller en France,

fatiguons-nous d’au moins

un ou deux jours de la semaine

qui s’appellent toujours par le même nom

tels les plats sur la table

et qui nous font lever, pourquoi ?

et qui nous couchent sans gloire.

Disons enfin la vérité,

que nous n’avons jamais été d’accord

avec ces jours comparables

aux mouches et aux chameaux.

J’ai vu quelques monuments

érigé aux titans,

aux baudets de l’énergie.

Vous les avez là sans bouger

avec leurs épées à la main

sur leurs tristes chevaux.

Je suis las de leurs statues.

Je n’en peux plus de tant de pierre.

Si nous continuons ainsi à remplir

le monde d’immobiles

comment vont vivre les vivants ?

Je suis las du souvenir.

Je veux que l’homme lorsqu’il naîtra

respire les fleurs nues

la terre fraîche, le feu pur,
et non ce que tous ont respiré.

Laissez en paix ceux qui naissent !

Laissez la place pour qu’ils vivent !

Ne pensez pas tout à leur place,

ne leur lisez pas le même livre,

laissez-les découvrir l’aurore

et donner un nom à leurs baisers.

Je veux que tu te lasses avec moi

de tout ce qui est bien fait.

De tout ce qui nous vieillit.

De tout ce qu’ils ont préparé

pour fatiguer les autres.

Lassons-nous de ce qui meurt

et de ce qui ne veut pas mourir."

(poème “Une certaine fatigue”) 

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"Pourquoi ces matières si dures?
Pourquoi pour écrire les choses
et les hommes de chaque jour
les vers s’habillent-ils d’or,
d’une effroyable pierre antique?

Je veux des vers de toile ou de plume
qui pèsent à peine, des vers tièdes
avec l’intimité des lits
où les gens ont aimé et rêvé.
Je veux des vers déchirés
par les mains de chaque jour.

Je veux des vers feuilletés qui fassent fondre
le lait et le sucre dans la bouche,
l’air et l’eau se boivent
l’amour se mord et se baise,
je veux des sonnets comestibles,
des poèmes de miel et de farine.

La vanité nous demande
que nous nous élevions vers le ciel
ou que nous fassions de profonds tunnels
inutiles sous la terre.
Et nous oublions ainsi les nécessités
délicieusement amoureuses,
nous oublions les gâteaux,
nous ne donnons pas à manger au monde.

A Madras il y a longtemps
j’ai vu une pyramide sucrée,
une tour de confiserie.
Chaque unité l’une sur l’autre
et dans l’architecture, des rubis,
et d’autres délices rosées,
médiévales et jaunes.

Quelqu’un s’est sali les mains
en pétrissant tant de douceur
Frères poètes d’ici,
de là-bas, de la terre et du ciel,
de Medellin, de Vera Cruz,
d’Abyssinie, d’Antofagasta,
avec quoi se sont faits les gâteaux?

Finissons-en de tant de pierres!

Que ta poésie déborde
l’équinoxiale pâtisserie
que nos bouches veulent dévorer,
toutes les bouches des enfants
et tous les pauvres adultes.
Ne continuez pas seuls sans regarder
sans désirer ni comprendre
tant de cœurs en sucre.

Je ne crains pas la douceur.

Sans nous ou avec nous
ce qui est doux continuera à vivre
et ce qui est doux infiniment vivant
éternellement ressuscité,
parce que dans la bouche pleine de l’homme
la douceur est là
pour chanter ou pour manger.
"
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JE DEMANDE LE SILENCE
en Outrevague-abonde*,
(ou Vague à lames/vagues à larme, ou Extravagueur, ou Extravagantaire)

Chut! S’il-vous-plaît
Laissez-moi tranquille à présent.
Maintenant habituez-vous sans moi.
Je vais fermer les yeux.
Je veux seulement cinq choses,
cinq racines préférées.

Une est l’amour sans fin.

La deuxième c’est voir l’automne.
Je ne peux être si les feuilles
ne volent ni ne retournent à la terre.
La troisième c’est le grave hiver,
la pluie que j’aimai, la caresse
du feu dans le froid sauvage.
En quatrième lieu l’été
rebondi comme une pastèque.
La cinquième ce sont tes yeux,
Mathilde mienne, ma bien-aimée,
je ne veux pas dormir sans tes yeux,
je ne veux pas être sans ton regard:
je change le printemps
pour que toi tu me regardes encore.

Mes amis, c’est tout ce que je veux.
Ce n’est presque rien et c’est presque tout.
À présent, vous pouvez partir si vous voulez**.

J’ai tant vécu tout un jour♠
que vous aurez à m’oublier de force,
en m’effaçant de l’ardoise:
mon cœur fut interminable.
Mais si je demande le silence,
n’allez pas croire que je vais me mourir:
il m’arrive tout le contraire:
il advient que je vais me vivre.

Il se passe que je suis et que je suis♦.

Pourrais-je ne pas être, en effet,
sans qu’au dedans de moi ne croissent les céréales,
d’abord les grains qui gercent
la terre pour voir la lumière,
mais la terre mère est obscure :
et dedans moi je suis obscur :
je suis comme un puits
sur les eaux duquel
la nuit dépose ses étoiles
et puis solitaire s’en va battre la campagne. ♣

En fait, j’ai tant vécu
que je veux vivre encore.
Jamais je ne me suis senti si bruissant,
jamais je n’ai contenu tant de baisers.

Maintenant, comme toujours, il est tôt.
Vole la lueur avec ses abeilles

Laissez-moi seul avec le jour.
Je sollicite la permission de naître.

Traduction: Helgé, alias lglaviano.

NOTES DU TRADUCTEUR:

**Ou bien, l’inverse: Maintenant, si vous le voulez bien, partez.

♠Ceci est un “solécisme” volontaire: soit on coupe selon la grammaire: “He vivido tanto // que un día tendrán que olvidarme”: J’ai tant vécu //qu’un jour vous devrez m’oublier; ou mieux, on coupe selon la poésie: “He vivido tanto que un día // tendrán que olvidarme por fuerza”: J’ai vécu autant (aussi longtemps) qu’un jour//si bien que vous devrez m’oublier par force. En fait, j’ai mélangé les 2, pour ne pas trop torturer la syntaxe tout en maintenant son sens plénier au jour, mis en valeur par sa pré-position en fin de vers, par contre-rejet.

♦C'est-à-dire: être et suivre, poursuivre.
Ou bien, moins fort: « Il se trouve que je suis et continue »,
ou: « que je vis et sur-revis »;
ou encore: « Oui. Je suis et (pour) suis »;
ou même carrément : « Je suis Celui qui suis »...

♣Ou bien, plus simple, mais moins joli :
« et continue seule à travers champs. »



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“AVEC ELLE

Que ce temps est dur, attends moi :
nous allons le vivre avec plaisir.
Donne-moi ta toute petite main
nous allons monter et souffrir
nous allons éprouver et sauter.

Nous sommes à nouveau le couple
qui a vécu dans des endroits hirsutes,
dans des nids âpres de roches.
Comme ce temps est long, attends-moi
Avec un panier, avec ta pelle,
Avec tes chaussures et ton linge.

À présent nous sommes nécessaires
non seulement pour les œillets,
non seulement pour chercher le miel :
nous avons besoin de nos mains
pour laver et faire le feu
et que le temps dur ose
défier l'infini
de quatre mains et quatre yeux.”
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Videos de Pablo Neruda (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pablo Neruda
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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