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Clémentine Beauvais (Traducteur)
EAN : 9782221262870
288 pages
Robert Laffont (08/09/2022)
3.57/5   236 notes
Résumé :
Avant, j'étais une fille normale, j'avais une vie normale. Après, il y a eu l'accident. En me réveillant, j'ai tout vu en bleu. J'étais dans le coton. Un monde douillet et bleu. Mais maintenant, le bleu s'efface, le douillet s'envole. Et je suis seule à nouveau. En colère. Contre moi. Contre l'univers tout entier. Je cherche un endroit où me cacher.
Que lire après Dans le bleu (Un endroit où se cacher)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (89) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 236 notes
Découverte pour moi ! Non de l'auteure que j'ai déjà lue de multiples fois, mais de l'auteure dans le registre de la littérature "jeunesse" ou "ado".
En gros, vu mon âge, je ne suis pas le public visé. Malgré tout je me suis bien plue dans cette histoire nuancée, réfléchie et intéressante.
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L'héroïne a 15 ans. Un accident de voiture dramatique. Sa mère est tuée, elle est grièvement blessée. Elle ne veut pas de ce père qui les a abandonnées plusieurs années auparavant. Elle va alors affronter ce deuil, cette culpabilité seule. Puis va faire des mauvaises rencontres. Elle trouve le répit "dans le bleu" (les substances chimiques médicales ou interdites) ou dans les conduites à risque.
Un très beau roman, pas trop long donc idéal pour le public visé. Moi peut-être j'aurais bien aimé quelques pages (voire quels centaines de pages) de plus tant j'étais bien dans ce récit.
Mention très bien pour la fin, espoir certes mais pas "happy end" gnangnan avec petites fleurs et oiseaux qui chantent (je reconnais à 100% la patte de l'auteure dans cette fin intelligente).
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Voilà encore un roman où Joyce Carol Oates épouse le cheminement de la pensée d'un de ses personnages, en l'occurrence une jeune fille de 17 ans. Et avec quel brio, comme d'habitude !

Jenna est la rescapée d'un terrible accident de voiture dans lequel sa maman, la conductrice, a été tuée. Elle est prise en charge par son oncle et sa tante, ne voulant pas aller chez son père avec lequel elle ne se sent aucune affinité, c'est le moins qu'on puisse dire, depuis qu'il les a quittées, sa mère et elle quelques années avant.
Déménagement, cela veut dire changement de vie complet, en particulier pour les jeunes qui doivent changer d'école, quitter leurs amis…
Jenna, déjà démolie par le terrible bouleversement de sa vie, est en plein blocage. Et quand elle rencontre certaines personnes, le choc peut être brutal.

Comme je le disais, cette auteure a le don de décortiquer tous les rouages du cerveau et de soulever pan par pan les enveloppes du coeur. Et elle révèle que l'on n'est jamais sûr de ses propres pensées, que la clarté du jugement, cela n'existe pas souvent. Qu'un geste est esquissé sans qu'on ne sache exactement pourquoi, il suffit juste d'un hasard, d'un concours de circonstances…
Et cette jeune fille bouleversée jusqu'aux fondements de son existence ne peut que balbutier dans un immense désarroi. Colère, incompréhension, repli sur soi, refus d'être aimée, hésitations : Joyce Carol Oates excelle à les mettre en oeuvre et joue des sentiments avec toute son habileté, sans faux-semblants, sans langue de bois. Sans se cacher.
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Joyce Carol Oates est une auteure américaine prolifique, jonglant avec plusieurs genres et ciblant des publics variés. J'ai lu quelques uns de ses titres de littérature pour adolescents et ils m'avaient tous plu. Elle y présente toujours des personnages qui pourraient être n'importe qui (idéal pour que les jeunes s'y identifient), mais soudainement aux prises avec une situation originale. Dans Un endroit où se cacher, c'est également ce que vit Jenna, 15 ans. Une accident de voiture bête, une mère décédée sur le coup, un père absent depuis longtemps et qui cherche maladroitement à construire quelque chose, une tante et un oncle bienveillants mais dépassés, de la réadaption physique, etc. Cette première partie de l'intrigue a tout pour plaire, accrocher. Étrangement, cette fois-ci, ça n'a pas autant fonctionné pour moi. Ceci dit, je suis persuadé que beaucoup de jeunes adoreront. Malheureusement, les choses sont allées de mal en pis. Jenna entre dans une phase un peu plus rebelle, elle se montre moins coopérative, voire agressive, même avec sa tante et son oncle. Elle commence à fréquenter Trina, une fille de son âge peu recommandable et commet bêtise par-dessus bêtise. Remarquez que je ne sais pas comment je réagirais à sa place, sans doute pas mieux. Je suppose qu'on en veut au monde entier quand le sort s'acharne sur soi et que la colère contenue doit être évacuée d'une manière ou d'une autre. Donc, son comportement est compréhensible. Ceci dit, même si c'est très réaliste, ça ne signifie pas pour autant que ce soit agréable à lire. Toute cette colère, toute cette agressivité, peu pour moi. Conséquemment, je trouvais difficile développer de l'empathie pour Jenna. Les choses auraient peut-être été différentes si les moments noirs avaient été contrebalancés par davantage de bons moments, ainsi j'aurais pu mieux apprécier cette pauvre adolescente.
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Un roman jeunesse, l'histoire d'une ado victime d'un grave accident lors duquel sa mère est morte.

Au début du roman, c'est après l'accident. Jenna flotte « dans le bleu », elle est à l'hôpital gravement blessée. Elle ne veut pas se souvenir de ce qui s'est passé, c'est peut-être de sa faute, c'est peut-être elle qui a causé l'accident. Personne ne lui parle de sa mère et elle en veut toujours à son père qui les a quittées et a une nouvelle famille en Californie.

Après une convalescence et de durs moments en rééducation, elle va vivre chez sa tante. Puis retour à l'école, dans un nouveau milieu. Elle souffre du deuil de sa mère et s'en veut toujours, rongée par la culpabilité et la honte et elle a du mal a accepter l'attention de sa famille.
Un roman jeunesse réussi, la magie de la plume de l'autrice nous fait partager la détresse de l'adolescente, on se sent avec elle dans sa souffrance.

Le seul reproche c'est d'être un peu moralisateur, rappelant aux jeunes de se méfier de la drogue et des mauvais amis. Mais il s'agit d'un danger réel. Des jeunes filles rebelles, qui trouvent cool de braver les interdits et d'avoir l'attention d'hommes plus vieux ou de bikers bien virils deviennent des proies faciles…

Un bon roman jeunesse, malgré avec une fin un peu trop abrupte à mon goût.
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J'étais très curieuse de découvrir ce titre jeunesse, pas mal intriguée en fait, car je ne connaissais que quelques romans de l'auteure. Romans que j'avais trouvés bouleversants et durs (Viol une histoire d'amour, petite soeur mon amour).
Dans ce roman, nous avons une adolescente Jenna qui vient d'avoir un terrible accident de la route avec sa mère. Elle est dans un état grave et sa mère n'a pas survécu. Elle flotte dans le bleu (les médicaments) ne voulant pas survivre, se reprochant l'accident. Elle voudrait se cacher, disparaître.
Après des temps très durs, son corps va un peu mieux et elle part vivre chez son oncle et sa tante, rejetant son père qui les avait quittées et fondé une nouvelle famille, une nouvelle vie.
Privée de ses repères, Jenna souffre physiquement (j'en aurais pleuré pour elle tellement sa souffrance est bien décrite) et moralement. Impossible de faire le deuil de sa maman. Impossible de se rappeler les circonstances exactes de l'accient. Impossible de se débarrasser de sa culpabilité, de sa honte. Impossible de vivre normalement, d'être heureuse. Impossible de ne pas succomber aux substances qui lui font tout oublier, qui endorment la souffrance. Jusqu'à ce que...
Un roman fort et puissant. Ce n'est pas de la guimauve c'est du Joyce Carol Oates.
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Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
T-Man roule si vite, dans son 4x4. Et il rit, déboîte sur les voies rapides avec de brusques embardées, fait des queues de poisson aux autres véhicules. Sur la banquette arrière, je crispe mes poings sur ma bouche, pour que personne ne devine ma peur, ni ce à quoi je pense : Ils ne savent pas. Ils ne savent pas quel effet ça fait de perdre le contrôle de la voiture qu'on conduit, de partir en vrille et de se crascher ; de se déchirer à tel point la gorge à force de crier qu'on a l'impression de cracher du feu. Ou ce qu'on ressent pendant une fraction de seconde où l'on saisit qu'on a perdu le contrôle et qu'on ne le reprendra pas.
Mes amis ne savent pas.
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Le docteur de la clinique à Tarrytown m'a dit que la codéine, c'est fort, et qu'une fois mon traitement achevé, basta. Si j'ai mal quelque part, je pourrai prendre de l'aspirine. "Ça sera un peu difficile au début, Jenna, mais tu t'y habitueras", elle m'a dit avec un sourire, alors j'ai commencé à trembler, je me doutais de ce qui allait m'arriver.
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- Laisse-la te traverser, Jenna, dit Crow.
- Que je laisse quoi me traverser ?
- Ta peur.
- Elle ne me traverse pas. Elle s'incruste.
- Fais le vide en toi, comme la lumière. Que la peur te traverse. Ne la laisse pas
s'incruster.
- Je ne peux pas...
- Moi, je fais le vide en moi. C'est comme çà que je franchis l'obstacle.
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Jamais ! Ne jamais révéler mes secrets.
Ne jamais dire à ma tante à quel point je suis malheureuse au lycée. Que mon visage est fermé comme un poing même quand j’éprouve ne serait-ce qu’une toute petite envie de me faire des amis. Qu’il est tellement plus facile de regarder droit devant soi que de croiser le regard des autres dans les couloirs, devant les casiers et dans les salles de classe. Que je redoute de voir Crow, ou ses amis qui se sont moqués de moi. Que je suis terrorisée à l’idée de m’entendre appeler par M. Feldman ou M. Farrell (qui me détestent parce que je suis silencieuse, renfrognée, et ne lève pas la tête de tout le cours). Que j’ai de plus en plus de peine à me concentrer sur mes leçons, même dans les matières que j’aimais autrefois - telles l’histoire, l’anglais, les sciences. Que je n’essaie pas de faire comme les autres filles en gym, par peur de me faire mal.
Et de toute façon, tout est si dérisoire. Et de toute façon, je sais que je vais échouer, alors à quoi bon essayer ? Je suis devenue accro au port de ma casquette même à l’intérieur, quitte à enfreindre le « code vestimentaire ». Redoutant, si je ne porte rien sur la tête, que les gens voient sur mon crâne les affreuses cicatrices qui me sont restées de l’accident. Mes cheveux ne sont pas assez épais pour les dissimuler, ces cheveux fins comme ceux d’un bébé, ces cheveux que je déteste et que j’aurais honte de montrer aux autres. Et ces minuscules entailles sur ma peau, au niveau de front et des joues, où je ne peux m’empêcher de passer et repasser les doigts. Et la difficulté de marcher sans grimacer de douleur quand ma cheville ou mon genou me font mal…
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Ne me parlez pas ne me touchez pas !
Je m’efforce de me rappeler que je l’aime, ma « nouvelle » famille.
Ma tante Caroline et mon oncle, Dwight McCarty. Mes petits cousins Becky et Mikey.
Et ma nouvelle chambre, la chambre d’amis du premier étage, où j’avais coutume de dormir quand maman et moi venions rendre visite aux McCarty. Soudain, alors que je commence à défaire mes bagages et à pendre mes affaires dans le placard, je réalise que la dernière fois que je me suis trouvée dans cette même chambre à défaire ma valise, en août il y a un an de ça, maman était tout près… En train de défaire ses bagages dans sa chambre à elle, peut-être, ou en bas, avec tante Caroline. J’ai reformulé mon souhait, rouge de colère : je veux qu’on me rende ces moments-là !
Le temps présent, je le déteste. Je tremble et j’ai la nausée.
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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