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3,78

sur 2325 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je dois l'avouer, cette lecture m'a un peu déçue. Je pensais vraiment bien aimer, même si dorénavant je modère mes attentes par rapport aux livres, mais là je n'ai pas réussi à accrocher.

Nous suivons les deux points de vue de Aliide, vieille dame seule habitant la forêt estonienne près d'un village quasi vide, qui retrouve un beau matin sur le pas de sa porte la jeune Zara, deuxième protagoniste de l'histoire narrée au temps présent. Car ce récit nous décrit en fait 50 ans de l'histoire de l'Estonie, des années 40 aux années 90, via l'histoire personnelle d'Aliide.

Et c'est là que rien ne va plus… Toute cette chronologie entre le passé, le présent, en plus des points de vue alternés entre Aliide et Zara, m'a perdue. Je réussissais globalement à resituer à chaque fois les événements sans retenir forcément toutes les dates, mais arrivée à la fin du roman ça m'a plus fatigué qu'intriguer. Alors oui ça fait planer un grand mystère sur la personnalité d'Aliide et le devenir de certains personnages secondaires, mais moi, en tant que lecteur, ça m'a également empêché d'être totalement embarquée par le récit.

C'est dommage car le propos du récit reste très poignant : le destin de deux femmes face à l'humiliation et à la peur quotidienne. L'une a affaire à la guerre et au régime soviétique, l'autre à la mafia et au trafic proxénétisme. Deux époques, deux femmes, deux histoires, deux façons d'y faire face. L'une ne compte que sur elle-même, l'autre cherche désespérément de l'aide.
On apprend par contre énormément de choses sur l'Histoire de l'Estonie, sur le régime soviétique sous Lénine et sous Staline, et ce côté historique est vraiment passionnant.

C'est vraiment cette ambiance lourde de peur et d'angoisse qui règne sur tout le récit, de la première aux dernières pages. Cela m'a beaucoup plu, j'aime les livres à ambiance. Toutefois, dans la même genre « ambiance glaciale », le Village de Dan Smith m'a bien plus plu, même si l'histoire est totalement différente.

Autre soucis, je me suis plus attachée aux personnages secondaires qu'aux personnages principaux. J'aurais adoré avoir plus de détails sur Ingel et Linda, qui sont au centre de l'intrigue et sont pourtant traitées avec beaucoup de distance.

La fin m'a également un peu déçue, pas par sa finalité mais par la rapidité avec laquelle elle est traitée. En trois pages tout est fait, terminé, alors qu'on a quand même mis 50 ans à en arriver là !

Au final, je ne regrette pas du tout d'avoir lu ce roman, qui me tentait depuis des années. Toutefois, je reste un peu sur ma faim du fait de la construction narrative temporelle trop compliquée à suivre pour moi. L'histoire reste très dure donc très poignante et intéressante.

13/20
Lien : https://matoutepetiteculture..
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sombre, dur, violent, dérangeant, troublant, interessant, une bonne découverte ... sans plus
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Je suis très mitigée concernant ce livre.

Tout d'abord, je pensais que ce livre était un peu historique, mais en fait L Histoire n'est ici qu'un vague contexte qui permet de dramatiser l'action.

L'histoire est avant tout celle d'une femme, Aliide, qui a vécu l'Estonie sous l'occupation soviétique. Et, bien qu'il lui soit arriver pas mal de chose, finalement, l'action est très lente. de plus, elle est raconté sous forme de flash-back, donc on alterne entre 1992, soit après la libération de l'Estonie, et les années passées, d'avant la seconde guerre mondiale, puis sous les deux occupations successive de l'Estonie, par l'Allemagne et la Russie.
Je n'ai rien contre le principe du flash-back, mais ici, les évènements sont contés dans un ordre étrange, ou l'on peut passer par exemple de 1992 à 1936 puis1953 suivi de 1935 etc. Ce qui fait que j'ai trouvé l'histoire un peu décousu.

Cependant, ça reste une lecture divertissante, sur le destin d'une femme, terriblement jalouse de sa soeur, et on est assez curieux de voir où tous ses choix vont bien finir par la mener!
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Qui se souciait de l'Estonie il y a encore 20 ans ? Confetti aux marges de l'Empire, occupée par les allemands pendant la guerre, vouée à une colonisation de peuplement, une lente russification, l'Estonie n'était évoquée dans les conversations qu'avec ses deux soeurs de la Baltique et l'on se demandait soudain de quel pays Tallinn pouvait bien être la capitale. Les plus savants parlait de finlandisation. La messe était dite. On avait abandonné ces peuples à leurs sort. Et d'ailleurs qu'aurions nous pu faire d'autre ?
C'est en cela que le succès phénoménal et indiscuté (indiscutable ?) de ce roman m'intrigue, au delà de ses qualités littéraires évidentes. Pourquoi ce soudain succès international ? On sait que les « romans du Nord » sont à la mode, mais cette raison suffit-elle ?
Je crois que ce roman est le lot de consolation que la littérature offre à tous les petits européens qui ont regardé passer l'Histoire dans une passivité contrainte et qui veulent en revivre les drames et les insolubles conflits, en connaissant la fin.

Car Purge est tout à la fois un roman paysan comme en ont écrit nos Maupassant, nos Zola avec leurs haines familiales et leur retombées sur les générations qui suivent. A ceci près : les circonstances politiques totalitaires faisaient qu'il suffisait de vouloir voir quelqu'un disparaître pour qu'il disparaisse en vrai. Un drame paysan au pays du Goulag.

Ce roman porte sur la possibilité de la rédemption quand l'histoire est dite jusqu'à la dernière goutte de sang. Et c'est en cela qu'il me gène : peut-on échapper à ses actes, aussi odieux soient-ils, quand on n'a sans doute pas voulu la conséquence qu'ils ont eu ? La génération actuelle peut-elle regarder celle de ses parents et de ses grands parents sans ressentir du mépris? Au-delà de son caractère éclaté, le roman à un fil conducteur unique : il tente reconstituer une histoire nationale qui puisse se raconter quand le choix, c'est la thèse du roman, était entre la collaboration avec les Nazis (le héros enfermé dans un réduit pendant des années) ou avec les Rouges. Thèse qui est sans doute soutenable.

Car Purge porte sur la violence de l'Histoire, celle qui ne laisse pas d'autres choix que des choix odieux. Et ce roman est, au delà de cette tentative de reconstitution d'un récit national acceptable, d'un grand pessimisme historique : Aux nervis bolcheviques, à l'omnipotence du parti russe en terre estonienne, succède les maquereaux allemands qui transforment en esclaves et en loques les filles qui ont cru aux sirène de l'Ouest.

Tout le roman converge vers cette assomption : la complicité possible entre la grand-tante et la petite nièce qui ont eu pour tort d'avoir voulu vivre alors que l'Histoire le leur interdisait. En dépit des apparences, ce livre est un conte de fée. Il doit nous consoler en nous laissant penser que nous, les lecteurs, sommes les acteurs de l'Histoire. Nous en connaissons les ficelles. Foutaise.
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On a vendu la peau de l'URSS

L'Estonie fait partie des pays ballottés par L Histoire, soumis aux invasions successives entrecoupées de brèves périodes d'indépendance.

Ce roman se déroule au moment où la République d'Estonie se libère de la férule soviétique. Aliide, une vieille dame, recueille une jeune femme en piteux état qui fuit son souteneur.
D'abord méfiantes l'une envers l'autre, pour des motifs qui vont apparaître au fil du récit, les deux femmes liées par leurs secrets, vont finir par s'apprécier et faire front aux évènements.

Ce livre évoque le destin de ces ex-républiques soviétiques, les exactions commises, les douleurs et les privations, les périodes d'espoir souvent déçues.
Mais il évoque aussi le sort des femmes qui hier comme aujourd'hui, sont comme le chantait Lennon, "les nègres du Monde".

Sur cette trame particulièrement intéressante, il y avait là de quoi rédiger un roman hors normes.
De fait, le traitement choisi ne peut laisser indifférent. le style proposé est assez original pour susciter des avis tranchés : phrases sèches ou descriptions appuyées, arythmie, retours en arrière incessants, brefs passages très crus, fragments de journaux intimes, de comptes rendus...

Après un départ languissant, j'ai trouvé que le livre prenait son allure de croisière et j'ai tourné avidement les pages.

Et pourtant au final, je suis un peu déçu : tout ça pour ça ?

J'avoue que ce flot impétueux de phrases et de situations a fini par me lasser en laissant l'impression d'une prédominance de la forme qui tournait au procédé gênant et nuisait à la force de l'histoire. Ce récit n'aurait-il pas gagné à une écriture plus sobre ?

Quelquefois, pourtant, le choix m'a semblé judicieux. Je pense notamment à une formidable scène d'interrogatoire quasi onirique, qui possède une force assez rare.

Pour des moments comme ceux là et pour sa description de l'ex bloc de l'Est, je recommande quand même ce livre, mais avec réserves.
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Deux femmes estoniennes, Aliide et Zara, se rencontrent en 1992. La première a la soixantaine et raconte sa vie depuis les années 50 ; la seconde a une vingtaine d'années et est née en Russie ; elle est arrivée en Estonie par chance si l'on peut dire pour échapper à des mafieux russes. Leur rencontre n'est pas tout à fait fortuite, même si on peut y croire au début. Leur destin tragique permet de découvrir l'histoire de l'Estonie trop méconnue, les souffrances de ses habitants, le communisme, l'oppression, le mensonge et la peur au coeur de tout. Pas de discussion possible pour les dissidents, aussitôt maltraités ou envoyés en Sibérie.
Un ouvrage intéressant pour se rendre compte de cette époque sombre et violente vécue par les peuples baltes. Attention, âmes sensibles, les discours sont assez crus.
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J'ai eu quelques difficultés à porter une appréciation sur cette lecture, alors je laisse décanter quelques jours en réfléchissant à ce qui me pose problème mais le temps passe, déjà embarqué dans le livre suivant, et les souvenirs s'estompent. Il est temps de rédiger ma critique pour valider ma lecture sur deux challenges.
J'ai appris, à travers ce roman l'histoire mouvementée de l'Estonie, prise en étau entre l'Allemagne nazie et l'Union Soviétique et la lutte des estoniens pour leur indépendance, la lutte de deux femmes dans cette période trouble. J'ai apprécié les personnages et leurs relations souvent complexes, la progression du récit, façon puzzle que l'on tente de reconstituer, j'ai eu envie d'aller plus loin pour savoir par qui, quand et comment les différents secrets allaient être révélés.
Mais à la réflexion, deux choses m'ont dérangé. D'abord ces aller-retours incessants entre différents lieux et périodes de l'histoire qui nécessitent une grande attention que je n'ai pas toujours su maintenir. Ensuite et surtout le manque d'émotion, d'empathie, une ambiance pesante qui reflète certainement cette époque de complots, de trahison, de violence où l'on ne peut faire confiance à personne.
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Le propos est passionnant. A travers l'histoire de ces deux femmes, marquées par la violence et l'humiliation, à 50 années de distance, l'auteure nous fait découvrir l'histoire méconnue de cette petite République d'Estonie, ancienne république socialiste d'URSS. C'est réellement cet aspect du livre qui m'a intéressée.
Lien : http://itzamna.over-blog.fr/..
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Je suis assez mitigée sur ce roman. Autant les personnages ont une personnalité très forte, autant l'action traîne en longueur et l'on perd souvent ses repères.
Je m'explique. le roman est décomposé en plusieurs parties : la rencontre des deux femmes (personnages principaux), leur vie antérieur et le dénouement.
Les deux femmes sont formidablement bien décrites avec un très fort caractère et des vies surprenantes. Elles sont toutes deux en proie à leurs démons antérieurs mais essayent tout de même de s'apprivoiser ce qui créé une atmosphère haletante et passionante surtout dans ce contexte historique peu développé dans la littérature contemporaine.
Mais les nombreux retours en arrière gêne à la compréhension. A force de vouloir garder le suspense on se demande où veut nous mener Sofi Oksanen et ça jusqu'à la fin.
Et sans faire de mauvaise rime, je reste vraiment sur ma faim....
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Après avoir lu Les Vaches de Staline il y a un peu plus d'un an, je me suis lancé dans Purge, le roman qui a fait connaitre Sofi Oksanen. Même si je l'ai lu après que le "buzz" soit passé, il a été difficile de faire abstraction de tout ce qui avait été dit et donc de faire une lecture objective.

C'est vrai que je ne me suis pas ennuyé car il y a un aspect théorique intéressant. On suit un demi-siècle de l'histoire d'une république soviétique, l'Estonie en l'occurrence, pays rural qui a subi la collectivisation des terres et un espionnage massif de sa population. La population se retrouve dans un soupçon généralisé car n'importe qui peut être accusé d'activités pro-occidentales, et dans une peur omniprésente, peur des hommes outils de la répression. Cete violence faite à une population est mise en parallèle avec la violence faite à Zara, obligée de se prostituer, dont le passeport a été confisqué. On ne peut qu'être touché par ce que vit Zara car c'est un un véritable cauchemar qu'elle vit, qui a une certaine actualité avec des thèmes dont on parle toujours. Par contre j'ai moins apprécié le personnage d'Aliide même s'il possède plus de complexité. Sans vouloir tout dévoiler, j'ai trouvé ce personnage hypocrite dans son comportement. Elle a bien sûr vécu des choses dégoûtantes mais elle n'a pas été la dernière à faire des saloperies. J'ai eu l'impression qu'à partir d'un certain moment elle s'est mise à vivre avec un certain cynisme.

A la fin quand j'ai appris quel était le lien entre les deux femmes, j'ai trouvé qu'on versait dans le mélodrame. Pour moi c'était trop gros de finir le roman comme ça.

Donc oui j'ai apprécié lire Purge avec ses destins tragique de deux femmes et son aspect historique intéressant mais la fin mélodramatique était un peu déplacée.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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