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EAN : 9782718609577
144 pages
Galilée (14/09/2017)
3.6/5   10 notes
Résumé :
Miroir du nihilisme. Michel Houellebecq éducateur

Le grand romancier est celui qui, tel le Voyant de Rimbaud, montre un réel qu’on n’a pas vu ou, dans le réel, ce qu’on n’y aura pas vu.

Dans Soumission, Michel Houellebecq creuse son sillon ironique en proposant l’aventure de la collaboration : ce livre est en effet le grand roman de la collaboration.

La soumission aux puissants du moment relève de l’éthologie : elle suppo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il y a encore quatre ans, Michel Onfray n'avait encore lu aucun livre de Michel Houellebecq. Il avait entendu parler, mais pour des raisons un peu vagues, il ne se décidait pas à lire l'écrivain contemporain le plus célèbre de France. C'était ballot ! Et puis ça lui a pris comme une envie de pisser, le philosophe ne fait pas dans la dentelle, il a tout lu en une nuit. La performance est déjà là : c'est un extra-terrestre. Je lui suggère de se mettre sur la liste d'attente pour un prochain vol spatial ! Et en conséquence, il a commis ce livre, en moins d'une nuit certainement. Je pense qu'il a dû le rédiger au dictaphone tellement il est sûr de ses facultés proverbiales ! Bon, le livre n'est pas épais, il fait 130 pages, rien à voir avec la très bonne impression que lui a procuré la lecture de Houelb, un coup de coeur on va dire. Mais n'est-ce-pas la première injure faite à l'auteur des Particules élémentaires que de le lire en deux coups de cuillérées à pot, comme s'il s'agissait d'une oeuvre qui se ramène à un gros baratin qu'il faut lire entre les lignes dont il ne resterait qu'une portion congrue de peau de chagrin qui tient dans une main !

Moi je vois que j'ai utilisé les pages de garde pour faire ma liste de courses. Ce n'est pas bon signe en général !

En préambule, on voit un dessin de Valério Adami Au Milieu des gouffres humains, tel le sphynx qui sort du flanc de la montagne. Michel est en pleurs et semble donc porter toute la misère du monde dans sa dramaturgie. Mythe ou mite ? En quatrième de couverture, on parle du style ironique de l'auteur. Peut-être est-on allé pêcher en dernière minute le dessin d' un croqueur de Pop Art versus humanitas dramaticus

Bon bien sûr, Onfray y trouve encore un sens caché que personne n'avait vu (pléonasme) : Houelb apparaît en éducateur au sens que Nietzsche donnait à ce mot quand il parlait de Schopenhauer. La "Soumission" aux puissants du moment relève de l'éthologie : elle suppose la fascination des âmes en peine pour la puissance qui les méprise et veut leur sujétion.

Je soupçonne Onfray de n' avoir trouvé dans Houelb que ce qu'il était venu chercher, une sorte de proto machin qu'il avait hachement conçu au préalable avec une vision jankélévitchienne de l'homme désincarné..

Décidément, mon cher Michel, tu ne seras jamais un romancier ..

Michel contrairement à l'autre Michel n'est pas branché russe, sinon il nous aurait parlé du nihilisme russe, le nihilisme des frimas où il est né. C'est bien dommage tout ça ! Tourgueniev, Tolstoï, Dostoïevski nous décrivent cela de main de maître..
Son nihilisme marche donc sur trois pattes !

Oui ces vues autocentrées sur le monde posent un sérieux problème,.

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On découvre deux pamphlets pour le prix d'un. Dans un premier temps, la cible d'Onfray est le Tout Paris littéraire accusant Houellebecq de faire le jeu de l'extrême-droite : c'était en 2015 avec son roman Soumission.
Quelques pages plus loin, Onfray pointe la complaisance de ces mêmes journalistes face à l'affaire Meklat. (Rappel : il s'agit d'un des contributeurs phare du Bondy Blog. Il s'est discrédité en postant des tweets haineux.)
Tout au début de cet ouvrage, l'auteur réfléchit sur le nihilisme de Nietzsche et sur la misanthropie de Schopenhauer et de leur écho chez Houellebecq.

Extraits :
« Soumission est une fiction et il est drôle que la camarilla qui a éreinté le livre soit souvent celle qui se met à genou devant les oeuvres de Sade et rit de ceux qui n'aiment pas ce dernier représentant du libertinage féodal sous prétexte qu'ils n'auraient pas la distance intellectuelle pour comprendre la fiction. Ceux qui pensent et croient que Les 120 Journée de Sodome sont une oeuvre littéraire et que, de ce fait, il ne faut pas la penser avec catégories extérieures à la littérature ont lu le roman de Houellebecq avec une gousse d'ail dans la poche pour éloigner le démon. » P64

« Soumission est le grand roman de la collaboration : il raconte de manière implacable le glissement d'un nul [le narrateur François] vers la gloire au prix de sa subordination ». p48
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Michel Onfray est une escroquerie. Polémiste professionnel, sa dernière escroquerie avec la jeune écologique Greta en la traitant de cyborg montre sa nullité. Seule sa volonté de vendre ses livres le pousse à écrire et dire n'importe quoi, sur l'écologie, sur la philosophie ou sur sa propre vie sexuelle. Onfray est à l'image de notre société dominante, une escroquerie totale.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pour comprendre l'écoeurant réception de Soummison en France, il faut faire un travail de déconstruction politique de ce que sont les médias dominants dans le paysage intellectuel germanopratin, donc parisien, donc français.
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Comment un livre qui met à nu les mécanismes de la collaboration pourrait-il être vu comme une grande oeuvre par ceux-là même qui collaborent ? "Soumission" fonctionne comme un miroir de la collaboration ; il est normal que les collaborateurs l'aient brisé en mille morceaux en adeptes de la pensée magique qui pensent que, si l'image renvoyée est laide, et elle l'est, c'est la faute du miroir et non du visage qui s'y regarde.
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En quoi Michel Houellebecq relève-t-il plus du nihilisme actif que de sa formule passive? En tant qu'il sauve le monde par l'art et par la vie d'artiste qui est la sienne.
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Sans le rire, le nihilisme est une démission ; avec lui, il devient une force.
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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