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EAN : 9782072855740
112 pages
Gallimard (05/09/2019)
3.23/5   22 notes
Résumé :
"Pourquoi mes souvenirs d'enfance sont-ils allés se greffer à trois reprises sur cette soupe d'orge perlé ? Elle était effectivement gris perle, cette soupe, avec des chatoiements rosâtres tirant sur le rouge carotte auxquels s'ajoutait le scintillement nacré d'un pépin de sucre rond à demi noyé dans la casserole". Trois variations âpres et tourmentées sur l'enfance par l'une des grandes plumes russes contemporaines, auteure de Sonietchka.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Cette édition Folio à 2 euros contient 3 nouvelles traduites par l'excellente Sophie Benech (à mon humble avis):
Le 2 mars cette année-là
La varicelle
La soupe d'orge perlé (orge sans enveloppe pour cuisson plus rapide)
C'est extrait de « Un si bel amour et autres nouvelles »

Ludmilla Oulitskaïa a un très beau talent de conteuse ces trois nouvelles intimistes nous bercent avec des souvenirs d'enfance. Sa plume est d'une extrême délicatesse et douceur, elle saisit des instants de vie aussi doux que dur, une ambiance fraîche et lumineuse malgré une vie difficile. Ludmilla nous renseigne par petites touches sur le contexte historique : cette année-là c'est « la mort du petit père »Staline, quand le grand-père tire sa révérence ; cette année-là elle écrit qu'il vaut mieux « garder le silence sur la folie dans laquelle ils plongeaient chaque jour une fois franchi le seuil de leur maison…»
Une très belle découverte ça donne envie de poursuivre.

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Trois nouvelles signées Ludmila Oulitskaïa, "l'une des grandes plumes russes contemporaines" nous dit l'éditeur. Alors pour se familiariser avec l'univers et l'écriture d'un auteur, les nouvelles constituent un début comme un autre pour découvrir une oeuvre.

Dans le cas présent, les trois nouvelles sélectionnées parlent d'enfance, ce n'est certes pas ma thématique de prédilection, mais mon envie de découvrir une nouvelle romancière russe a pris le passer cet aspect.
Les trois nouvelles mettent en scène la candeur de certains enfants face à la cruauté d'autres de leurs pairs, ou à la malice de certains adultes. La romancière met également en avant l'exploration ou la découverte de la sexualité, un moment "critique" dans leur évolution qui constitue un premier pas pour quitter l'innocence qui, dit-on, définit l'enfance.
mais à travers le regard de ces personnages qui peuvent ne pas saisir les subtilités du monde des adultes, c'est la dureté de la vie en Russie, en particulier dans les années 1950, ainsi que les tensions entre communautés ethniques et classes sociales, que l'auteure expose dans ces récits.

Je n'ai pas particulièrement aimé les deux premières nouvelles (et à vrai dire la deuxième ne m'a pas plu du tout). En revanche la dernière, la nouvelle éponyme m'a touchée par le décalage qu'il décrit entre le récit de l'enfant lié à un simple aliment et la gravité d'un évènement qui y est associé, ainsi que la nostalgie de la narratrice adulte pour cette période de sa vie.

Même si cette expérience n'a rien de flamboyant je relirai volontiers cette romancière, avec un roman cette fois.
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Le recueil contient trois nouvelles avec pour héroïnes des petites filles de dix à douze ans environ. Elles se situent au début des années 50 et sont largement inspirées des souvenirs d'enfance de l'auteur.

1) le 2 mars de cette année là.
Une très belle nouvelle, riche et marquante. La jeune Lilia doit faire face aux railleries et méchancetés des gamins. Ses grands parents sont juifs et médecins donc suspects ( il y a eu la fameuse affaire des médecins empoisonneurs). Bodrik, le petit voisin a pris l'habitude de guetter Lilia à la sortie de l'école pour lui envoyer dans le dos les battants métalliques de la porte...Il est question de l'ostracisme stalinien ( système de castes, d'entre soi), de l'antisémitisme mais aussi d'amour filial ( l'arrière grand père inoubliable), d'ignorance et de pauvreté.

2) La varicelle
Plusieurs écolières de conditions sociales différentes sont invitées par les parents diplomates d'une camarade à une fête d'anniversaire. La nouvelle nous plonge dans la préadolescence, les questions sur la sexualité, les timorées, les dégourdies...Une nouvelle amusante.

3) La soupe d'orge perlé
Trois anecdotes autobiographiques marquantes se rattachent à cette fameuse soupe. Un hommage merveilleux à la profonde générosité, désintéressée et naïve de sa mère.

Je suis très touchée par l'humanité de cet auteur. Je remercie Bookycooky de me l'avoir fait découvrir.
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Oulitskaïa nous livre ici des nouvelles de la période révolue de l'URSS. Peut-être est-ce des souvenirs d'enfance ? On retrouve ici trois nouvelles parues précédemment dans le recueil « un si bel amour et autres nouvelles».

À chaque fois, c'est la voix d'une enfant qu'on écoute : celle dont l'arrière-grand-père se meurt sur le divan du salon familial ; celle qui rend visite avec d'autres fillettes à une amie, fille de diplomate, qui est née en Amérique, et enfin, celle qui se remémore trois souvenirs à l'évocation de la soupe d'orge perlé. Ces histoires nous montrent un peuple très solidaire avec les plus vieux ou avec les moins bien lotis, mais aussi une société terriblement raciste et antisémite, et où il est de bon ton, pour les membres du Parti, d'accueillir les enfants moins favorisés aux fêtes d'anniversaire de leur progéniture.

Je n'ai pas accroché aux histoires ni au style d'écriture d'Oulitskaïa, dont je n'avais pas apprécié la « Sonietchka », il y a quelques années. Je passe donc mon chemin.

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Une auteur Russe, que je découvre grâce à ce petit recueil de 3 nouvelles .

Ces 3 nouvelles sont des instants d'enfance, qui à leur manière éclairent la société et l'histoire russe.

Un peu déçue, sans doute par le format "nouvelle" qui est trop court pour que l'on s'attache aux personnages, surtout si l'histoire et sa chute ne sont pas vraiment au rendez vous.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Cette maman diplomatique avait découvert de façon tout à fait inopinée que les théories d’égalité et de fraternité continûment inculquées à sa fille presque depuis sa naissance avaient porté des fruits qui n’étaient pas du tout prévus : Aliona avait évalué avec une exceptionnelle subtilité l’égalité matérielle des quelques filles les plus fortunées de sa classe, et c’était précisément elles qu’elle avait choisies pour nouer de fraternelles relations d’égale à égales.
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Tu n’as qu’à demander à Lilia comment ça s’appelle ! Elle sait tout. » Gaïka serrant la poupée contre son cœur, se dirigea vers la cuisine. Lilia était perchée sur son tabouret, elle avait changé de jambe, si bien que c’était maintenant la jambe nue qui se balançait dans le vide, et ses pupilles couraient sur les lignes à toutes allures. « Lilia ! dit Gaïka en lui touchant l’épaule. Dis-moi, mais pour de vrai, hein ? Comment ça s’appelle, ce qu’on fait pour avoir des enfants ? Lilia leva un regard distrait, réfléchit un instant, et dit avec le plus grand sérieux, d’une voix un peu enrouée : « Le cosinus ! » et elle se replongea dans son livre. Sa grand-mère lui avait tout expliqué honnêtement, de façon scientifique, l’année dernière.
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Le moindre éclat de rire, la moindre animation, le moindre chuchotement, tout lui paraissait dirigé contre elle. Elle entendait autour d'elle une sorte de bourdonnement sinistre, des "jjj" marron foncé de scarabée échappés du mot "juive". Et le plus douloureux, c'était que cette chose sombre, poisseuse et goudronneuse était liée à leur nom, au grand-père Aaron, à ses livres qui sentaient le cuir, à l'odeur exotique et brune de miel ainsi qu'à la lumière fluide et dorée qui entouraient toujours son grand-père et occupaient tout le coin gauche de la pièce où il était couché.
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Il n'y a pas de mauvais peuple, chaque peuple a ses héros et ses criminels, et même ses ennemis du peuple...

( dans "Le 2 mars de cette année-là")
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Les dessous des fillettes de ces années-là avaient été inventés par un ennemi du peuple travaillant à l’extinction totale de l’espèce humaine. […] La lingerie des femmes adultes de l’époque n’était guère différente, et était sans doute censée garantir la chasteté de la nation.
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Videos de Ludmila Oulitskaïa (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ludmila Oulitskaïa
Eurasieexpress Réflexion à haute voix : "La Lecture est un exploit", aux Journées du Livre russe à la Mairie du Vème arrondissement de Paris le 9 février 2020. Cette réflexion constitue une partie du prochain livre d'Oulitskaia, à paraître cette année.
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