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EAN : 9782290342459
414 pages
J'ai lu (08/10/2004)
3.77/5   81 notes
Résumé :
"Le chagrin me broie le coeur, intense, intact, quand je me remémore ce matin de janvier 1979. Un silence angoissant s'était abattu sur Téhéran, comme si notre capitale, à feu et à sang depuis des mois, retenait soudain son souffle. Ce 16 janvier nous partions..."

Et pourtant, l'histoire avait commencé comme un conte de fées. À vingt et un ans, Fàrah Diba épouse Mohammad Reza Shâh Pahlavi. La vie de cette jeune fille bascule en l'espace dé quelques mo... >Voir plus
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Cette autobiographie de Farah Pahlavi née Diba publiée en 2003 , plus de 20 ans donc après le départ forcé de la famille royale de Téhéran est intéressante.
C'est une relecture de l'histoire de l'Iran par l'épouse du Shah Mohammed Reza Shah Palavi .
Elle relate son enfance puis ses études à Paris où elle rencontre le Shah.Elle raconte de son point de vue , avec sincérité et retenue,les transformations que le roi met en oeuvre pour moderniser l'Iran .
Ces changements vont cristalliser les mécontentements des propriétaires terriens, des religieux ,des communistes et de la jeunesse dans un pays où les inégalités restent fortes.
Farah Diba mère de quatre enfants s'implique beaucoup' dans la vie du royaume , sert de relais entre le Shah et la population, est consciente de la multiplicité des mécontentements.
Elle dit la durete de l'exil en 1979 quand les pays d'accueil ferment leurs portes les uns après les autres au Shah gravement malade, la mort du Roi en Égypte en 1980.
Dans la dernière partie du livre , Farah Diba dit son installation aux Etats-Unis et son engagement sans fin pour l'Iran.En 2001, elle a la douleur de perdre sa fille Leila.
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J'ai beaucoup aimé cette autobiographie de la dernière shahbanou d'Iran, qui vit désormais aux Etats-Unis.

On sent que la dame s'est vraiment impliquée dans ce récit, qui transpire l'honnêteté. Farah Pahlavi nous raconte son enfance privilégiée mais pas luxueuse à Téhéran, puis ses études d'architecture à Paris, où elle rencontre le Shah. Tous deux s'épouseront en grande pompe quelques mois après, propulsant la timide étudiante dans un tourbillon qui aurait pu lui monter à la tête si elle n'avait pas eu les pieds aussi bien accrochés à la terre. Entre l'accès au meilleur de tout et les dorures du palais, l'étiquette et le protocole, Farah n'a pas de répit, mais peine surtout à trouver sa place. Puis elle décide de réagir, et de s'impliquer dans la gestion du pays, aux côtés de son mari. Elle l'appuiera dans ses campagnes d'alphabétisation et d'assainissement des campagnes, et elle s'impliquera personnellement dans le rayonnement culturel de l'Iran, tout en cherchant à être la meilleure mère possible pour ses enfants. Mais déjà la révolte gronde, animée par la frange la plus extrême du clergé, qui n'a pas pardonné au Shah d'avoir redistribué ses terres et d'avoir cherché à propulser l'Iran parmi les nations modernes, la sortant de l'obscurantisme.

S'ensuit alors une vie d'exil permanent, où la famille est trimballée d'un pays à l'autre au grè des accords diplomatiques, alors même que le Shah destitué meurt peu à peu d'un cancer incurable. Puis les drames s'enchaînent, à cela s'ajoutant la certitude de ne plus jamais pouvoir rentrer en Iran.

Ce témoignage nous permet de constater que le Shah avait un réel désir de développer sa nation, et d'en faire une référence en matière de laïcité, de défense et d'éducation pour tout le Moyen-Orient. Mais le souverain apparait aussi comme trop maintenu à l'écart de certaines décisions, comme lorsque Farah nous rapporte qu'il est vraiment tombé des nues en apprenant la généralisation du recours à la torture par la Savak. Bien sûr, le Shaha avait instauré un culte de la personnalité exagéré. Bien sûr, on peut soupçonner l'ancienne reine de défendre son action et celle de son mari, et de taire certains épisodes qui pourraient "faire tache". Mais on ne peut s'empêcher de penser au gâchis qu'a été cette révolution, pour un pays qui était sur de si bons rails. Un coup de coeur 2015.
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Les livres ont une vie…
J'ai trouvé ces mémoires lors d'une brocante au Secours Populaire ; Sur la page…. Est écrit « Lydie Noël 2003 ».
J'aime pense au parcours de cet ouvrage offert probablement comme cadeau de Noël. A-t-il été lu ? A-t-il plu ?... Pourquoi se retrouve-t-il dans une caisse du Secours Populaire ?...

« Mémoires » Titre sobre, pour une vie démesurée.

Pour en revenir au récit même, son auteur a su me toucher.
Quel destin extraordinaire, mais si triste : celui d'une impératrice, mais aussi celui d'une femme qui a vu mourir son époux, sa fille benjamine (et même l'un de ses fils depuis l'écriture de cette autobiographie).
Comment rester insensible à ces passages (un peu longs) concernant l'errance médicale du Shah, atteint d'un cancer… qui aurait pu être sauvé, mais qui ne l'a pas été pour de mauvaises raisons.

Sa vie est également liée à celle d'un pays l'Iran. Comment ne pas oublier la chape de plomb qui l'a enveloppé après la chute de l'empire le faisant retourner dans l'obscurantisme ?
De nombreux passages sont consacrés à cette volonté du couple impérial de « tirer le pays vers le haut » et de le moderniser : vaste programme passant par une ré attribution des terres qui sera fatale à l'empire.

Mais, il s'agit d'une autobiographie, donc un portrait de son action et de l'action du Shâh forcément teinté de subjectivité. Il s'avère impossible lors de la lecture de ne pas avoir à l'esprit une autre vision de l'histoire. N'a-t-on pas parlé du mariage du siècle la concernant ? de fêtes somptueuses (couronnement, célébration du 2500e anniversaire de la fondation de l'empire perse…), d'un culte de la personnalité ?
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Farah Pahlavi revient dans ce livre sur tous les épisodes de sa vie : son enfance, sa rencontre avec le roi, son soutien dans la politique de modernisation de l'Iran par le Shah, puis son exil. Il est assez surprennant de constater que le reversement du régime a eu lieu grâce à une coalition improbable entre religieux intégristes, étudiants avides de démocratie et communistes, chaque camp espérant se débarasser des deux autres une fois arrivé au pouvoir. L'exil est assez ahurissant : tous les pays qui soutenaient le Shah et le prennait en exemple quelques mois plus tôt lui ferment soudain leurs portes dès qu'il est renversé : la frontière entre "grand souverain qui conduit son peuple vers la démocratie" et "tyran sanguinaire" est décidément bien mince (on a pu le constater en Egypte et en Tunisie dernièrement).

Le seul point négatif du livre est le manque d'informations sur les tensions qui sont apparues lors du règne du Shah : on passe d'un pays en voie de modernisation à un pays en plein chaos sans trop comprendre ce qui s'est passé.
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Lu au moment de sa parution ou peu après.
Je retiendrai deux extraits de la quatrième de couverture :
"Et pourtant, l'histoire avait commencé comme un conte de fées" et "Vingt ans plus tard, la gloire se transforme en cauchemar".
Intéressant de mettre ce témoignage en perspective avec Désorientale.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Cinquième mesure qui allait, elle aussi, se révéler lourde de conséquences : ouverture aux femmes du droit de vote et du droit de se présenter aux élections. Une partie du clergé, radicale et obscurantiste, devait rapidement s'en offusquer. En 1936, Reza Shâh, qui souhaitait vivement donner aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes, s'était déjà attiré les foudres des religieux en interdisant le port du voile et, circonstance aggravante mais bien dans la nature de cet homme de fer, en ordonnant à la police d'arracher aux récalcitrantes leur tchador.
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Les soirs voulus par l'âyatollâh, à vingt heures précises, les gens commencèrent à monter sur les toits pour clamer ensemble : «Allâh-o-akbar!» (Allâh est le plus grand!) Pour moi, depuis ma plus petite enfance, cette prière avait un effet apaisant, or je me fis la réflexion que désormais, pour la population, ce serait un mot guerrier et angoissant, et mon sang se glaçait en l'entendant. Les hommes qui ont réussi cela, me dis-je, à transformer une prière en un cri de haine, ces hommes font du tort à la religion.
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Ça me faisait mal d'entendre à l'extérieur ou à l'intérieur des frontières qu'il n'y avait pas de liberté en Iran, ni liberté politique, ni liberté d'opinion. Injustes procès faits au roi. Combien de temps fallut-il à la France, à partir de 1789, ou aux Etats-Unis, pour entrer dans les eaux calmes de la démocratie ? Près d'un siècle. Et on demandait à l'Iran de passer sans transition du Moyen Âge au raffinement démocratique de l'Europe contemporaine...
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Maman baignait dans la poésie : pour chaque événement de la vie il lui venait un poème qu'elle récitait, le visage subitement illuminé. Ma joie était alors de pouvoir lui répondre par un autre poème. C'était plus qu'un jeu, c'était une façon d'admettre que nous étions de passage sur cette terre et de nous inscrire modestement dans la sagesse de nos penseurs.
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Video de Farah Pahlavi (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Farah Pahlavi
Interview de Farah Pahlavi
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Politiciens, économistes, juristes, enseignants (844)
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