Une histoire magnifique, qui nous entraîne sans le vouloir dans les méandres de l'intrigue et avant de s'en apercevoir, c'est déjà la fin. Une aventure très déstabilisante et singulière qui éveille la curiosité.
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j'avoue que ce recueil de nouvelles m'a un peu déçu même si la nouvelle de l'idiot de Shanghai était très sympa.
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De la vieille sacoche de toile d'un vert délavé qui pendait le long de sa chaise il extirpa encore plusieurs livres, dont une vieille édition de -La Pensée chinoise- de Marcel Granet, un court traité de calligraphie, et plusieurs recueils de poèmes qu'il avait, disait-il, mis de longues années à traduire. Plantant ses yeux dans les miens, il murmura encore, après une lourde minute de silence et d'observation: -L'Homme, s'il est sage, est un voyageur qui s'étonne d'exister, qui s'interroge sur le chemin ainsi que sur le terme et sur le sens du voyage...- (p.18)
-L'idiot de Shangaï-
C'était non seulement cette infirmité soudaine qui me paralysait, mais aussi une sorte de honte. Longtemps, j'avais été un voyageur plutôt cultivé, ne cessant jamais de lire et d'écrire. Je sentais que j'étais devenu un de ces êtres incapables d'habiter pleinement le monde, faute d'en déchiffrer les signes les plus simples. (p.53)
Rue de Nankin, épuisé, consterné, je fis part à Lala de mon besoin d'entrer dans une grande librairie. C'était un réflexe de survie, l'espoir absurde de trouver un peu de chaleur littéraire, car dans la plupart des pays où j'ai voyagé, même ceux dont j'ignorais absolument la langue, l'atmosphère des librairies m'a toujours rassuré. Avec un peu d'effort, je parvenais presque toujours à déchiffrer un nom d'auteur, à deviner un titre, à reconnaître confusément certains passages de romans. Mais là, dans cette grande librairie de Shangaï, sous les néons roses et les inscriptions dorées, je ne me sentais plus entouré par des livres, mais cerné par une armée de volumes muets. Millefeuilles non comestibles. (p.39)
Elle tentait de m'initier aux nuances de l'écriture chinoise, à l'équilibre nécessaire entre vide et plein, à la régularité, la fluidité ou la rigidité du trait, aux indices de la vitesse d'un pinceau ou de la souplesse d'un poignet. J'étais écrasé par l'immensité de mon ignorance à propos de tant de textes millénaires. Devant mes yeux, les caractères devenaient flous. L'écriture chinoise avait la beauté d'une neige d'encre sous laquelle je me tenais comme une pierre qui se laisse doucement ensevelir.
" Je ne crois pas qu'il soit possible d'écrire des livres... vraiment nouveaux. Un livre, ça se copie, ça se recopie, mais ça ne s'invente pas. Il n'existe que très peu de livres. Ou bien un seul. Pas même un livre...
Ne rien créer : reprendre... Songez-y. Pendant qu'il est encore temps."
La marâtre effraie dans les contes de fées, car très souvent, elle est une sorcière. La sorcière marâtre, c'est la femme qui vieillit, qui paraît plus autoritaire et moins soumise. N'est-elle pas avant tout une femme malheureuse dans un monde où vieillir est mal perçu ?
Dans le troisième et dernier épisode de la série "Ce que cachent les sorcières", issu de l'émission "Avec philosophie", Géraldine Muhlmann reçoit :
Guillemine Chaudoye, psychologue clinicienne et professeure en psychopathologie clinique psychanalytique à l'université Paris Nanterre.
Pierre Péju, philosophe et romancier.
Vignette de la miniature : Getty
#philosophie #sorcière #histoire
Pour écouter la série : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avec-philosophie/les-sorcieres-dans-l-histoire-realite-ou-realite-fantasmatique-9409949
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