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Claude Bleton (Traducteur)
EAN : 9782742794485
192 pages
Actes Sud (01/01/2011)
3.73/5   24 notes
Résumé :
Malgré les faits, Elena ne peut croire au suicide de sa fille. En cherchant de l’aide auprès de la femme qui lui doit le bonheur d’être mère, elle vaPour Elena, atteinte de la maladie de Parkinson, le temps se mesure en cachets de dopamine. Son cerveau n'est plus qu'un roi détrôné, incapable de se faire obéir sans ce capricieux émissaire. Quand on lui annonce l'invraisemblable suicide de sa fille, Rita, elle sait qu'il lui faut mener sa propre enquête, et qu'elle a ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Argentine, ce pays d'Amérique du Sud qui nous a engendrés tant d'excellents auteurs aux registres très divers : Eduardo Mallea(❤️) Selva Almada (❤️) , Borges, Eugenia Almedia , Adolfo Bio Casares,Lucia Puenzo,Elsa Osorio, Julio Cortazar , Cesar Aria, Ricardo Romero (❤️), Carlos Bernatek (❤️), Eduardo Fernando Varela (❤️)…….et Claudia Pinero dont je viens de lire le troisième livre. Les coeurs veulent juste dire que j'ai lu l'ensemble de leurs livres traduits et les ai adorés 😊.

Ce faux polar met en scène Elena, une femme de 63 ans souffrant de la maladie de Parkinson, qui à elle-même, est un personnage du roman que Pineiro appelle « Elle ». La connotation polar vient du cadavre de Rita la fille d'Elena retrouvée pendue au clocher de l'église par un jour de pluie. L'affaire se présente comme un suicide or Elena pour divers raison étant sûr que c'est un meurtre décide de mener sa propre enquête. Mais vu son état physique ravagé par « Elle », une tâche difficile régit par les pilules de Dopamine, carburants de son corps malade.
En faites l'intrigue policière ici chez Pineiro considérée comme la madame Hitchcock del Rio de la Plata , est un prétexte pour aborder une réflexion subtile sur l'extension de notre liberté de choisir le cours de nos existences en ignorant ou surmontant les contraintes et préjugés imposés par la société et la religion. Trois femmes, trois vies . Mère-Fille choisiront les leurs comme elles peuvent , bien que dans des directions contraires , la troisième elle , elle le subira. Et leur rencontre sera d'un malentendu abyssal.

Pineiro emploie un style indirecte qui donne un texte fluide, qui saisie les personnages dans le vif. Un récit intéressant où à nouveau, elle joue avec le temps ici régie par l'intervalle des prises de comprimés de Dopamine et questionne sur le rôle de notre propre libre arbitre et responsabilité sur nos destins. Un troisième livre tout aussi subtil et réjouissant que les deux premiers lus.




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Elena, c'est cette femme sexagénaire, qui vient de perdre Rita, sa fille, qui se serait suicidée et le roi détrôné, c'est ce cerveau qui ne parvient plus à se faire obéir par les membres - bras, jambes - et qui ne peut lutter contre Parkinson...Elena est persuadée que Rita a été assassinée, elle doit se rendre à l'autre bout de Buenos Aires pour y enquêter, interroger Isobel  une femme qu'elle et sa fille ont aidée vingt ans plus tôt, afin de faire la lumière sur cette mort - la police ayant classé l'affaire - et Elena refusant l'idée du suicide de sa fille. le chemin pour retrouver Isobel est un long chemin de croix entre rues à traverser, trottoirs à ne pas rater, marches à descendre, à remonter, métro à emprunter, place à trouver, bousculade à éviter, avec des jambes qui ne répondent que maladroitement et tête penchée car le muscle du cou ne répond plus. Et puis la rencontre avec Isobel qui lui fera affronter une autre réalité, une situation trop douloureuse pour Elena, une vérité cruelle.

Avec Elena et le roi détrôné, Claudia Pinéiro propose un roman dur, lent, un texte qui décrit dans les moindres détails les difficultés et la dégradation du corps de cette femme atteinte de Parkinson. Claudia Pineiro dissèque les moments et les efforts surhumains que déploie Elena...On sent la colère, le ressentiment, la violence et la frustration, à la fois pour ce corps qui se dégrade et qui n'obéit plus et le refus de la mort tragique de sa fille, sa conviction qu'elle a été assassinée, qu'elle n'a pas pu se suicider.
Un texte âpre, répétitif qui peut lasser mais qui, si l'on persévère, dévoile un coup de théâtre à la fois surprenant et cruel.
Encore un moment fort et réussi, proposé par Claudia Pineiro.
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Elena ne croit pas au suicide de sa fille Rita et pense que c'est un assassinat. Afin de mener son enquête, Elena doit prendre contact avec Isabelle qui lui doit un service. Pour celà, elle doit traverser toute la ville, cheminer par des rues pour se rendre à la gare, prendre un train puis un taxi, tout un périple pour elle. En effet, Elena souffre de la maladie de parkinson et pour avancer un pied puis l'autre. Les médicaments l'aide donc un cachet puis un autre.
Tout n'est pas si simple, l'auteure ne se focalise pas sur la maladie et nous plonge dans Buenos Aires avec ses coutumes et ses non-dits.
On est pris dans ce livre car l'auteure nous entraîne dans l'ambiance de Buenos Aires et nous la fait découvrir par son héroïne.
Dans ce livre est abordé également la relation mère-fille.
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En exergue:
"Maintenant, il la reconnaissait, elle qu'il avait certes aimée de son vivant mais sans jamais l'avoir reconnue. On n'était finalement uni à l'être aimé que lorsque ce dernier était mort, alors seulement on le portait en soi."
Thomas Bernhard ( Perturbation)

"Une construction en béton, ce n'est rien d'autre qu'un château de cartes. Il suffit qu'arrive le coup de vent qu'il faut."
Thomas Bernhard ( Ténèbres)

Pourquoi cette traduction du titre? Elena sait, point.
Et Elena sait tout sur sa maladie, une forme rapide de Parkinson, qui ne lui permet de continuer à "vivre" avec un cerveau qui réfléchit et le reste du corps qui ne réagit -encore pour un petit moment, combien de temps- qu'après la prise de son médicament.
Rita ,sa fille, savait aussi.
Mais Elena ne sait pas tout. Elle ne sait pas pourquoi Rita a été retrouvée pendue dans le clocher de l'église. Pourtant, Elena sait que Rita n'allait jamais à l'église quand l'orage menaçait, Rita avait peur de la foudre. Les choses qu'Elena sait sont des certitudes. Et revenir sur des certitudes, c'est très difficile.
Et Elena ne sait pas non plus qu'on ne fait pas le " bien" des autres malgré eux, ou plutôt que l'on ne prend pas certaines décisions à leur place.

Tout cela, elle va l'apprendre au cours de cette journée , en se traînant, pas après pas, pour continuer cette quête de vérité, une minute après l'autre, cette journée de lutte acharnée contre l'impuissance de son corps.

C'est un roman.. déchirant, hyperréaliste,d'une précision clinique redoutable et sans faille ,cruel, terriblement éprouvant à la lecture. Mais excellent.
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Troisième roman de Claudia Pineiro que je découvre et c'est sans doute celui que j'ai le moins aimé.

On fait la connaissance d'Elena dont la fille vient de mourir. Tout semble a croire que Rita se soit suicidée mais la mère est persuadée que sa fille a été assassinée. On va donc la suivre durant 24h, qui vont la mener à Isabel.

C'est un bref roman (143 pages) pourtant j'ai trouvé certains passages très longs. Il faut dire qu'il n'y a aucune ponctuation et chaque chapitre est juste un gros bloc de texte ou les dialogues sont insérés. Ce qui ne rend pas toujours la lecture facile.

C'est un roman féministe ou trois destins de femmes sont prisonnières, non libres de leur choix, de leur corps ou juger. Les thèmes abordés sont difficiles : la vieillesse et la maladie, le suicide et le poids de la religion, l'avortement et les violences conjugales. Claudia Pineiro écrit ici une vraie critique de la société argentine, il est bon de rappeler que l'avortement n'est légal là-bas que depuis 2020…. Elle expose plusieurs points de vue, les confronte mais laisse au lecteur le choix de ses opinions.

C'est un très bon roman mais je m'attendais à quelque chose de plus léger, un roman policier avec une vraie enquête. Bref, je pense être passée à côté de cette lecture.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Elena boit son thé et dit, je l'ai aimée, et elle m'a aimée, vous savez? Je n'en doute pas, dit Isabel, à notre façon, explique Elena, mais pour l'autre il n'y a pas besoin d'explication, c'est pourquoi elle dit, c'est toujours à notre façon. Le chat miaule entre les deux femmes. Ai-je été une bonne mère? Qui peut le dire?
....Vous aimez les chats? demande Isabel ,je ne sais pas, répond-elle et la femme lui dit, au moins nous savons que le chat vous aime. Elena sourit et pleure en même temps, oui, on dirait qu'il m'aime. Qu'est ce que vous allez faire, maintenant? demande la femme et Elena voudrait répondre, elle voudrait dire, je vais attendre de pouvoir me remettre à marcher, mais il y a tant de mots qui envahissent sa tête en même temps, qui s'emmêlent, se mélangent, se brisent les uns contre les autres, se perdent ou meurent avant qu'Elena ait pu les prononcer, alors elle ne dit pas, ne répond pas, ne sait pas, ou parce qu'elle sait maintenant, elle se garde de dire, de répondre, se contente de caresser le chat. C'est tout pour aujourd'hui, caresser un chat. Demain peut-être, quand elle ouvrira les yeux et prendra son premier comprimé de la journée. Ou quand elle prendra le deuxième. Peut être.
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Elena sait qu'on a tué sa fille. Elle ne sait pas qui ni pourquoi, ne voit pas le mobile de sa mort. Ne peut pas le voir. Alors elle doit accepter qu'un juge dise, suicide. Et que l'inspecteur Avellaneda dise suicide. Et que Roberto Almada le dise. Et que tous ceux qui la regardent et se taisent le disent intérieurement.
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Elena pleurait très peu, pour ainsi dire jamais, mais depuis que son corps est à Elle, à cette putain de salope de maladie, Elena n'est plus maîtresse de ses larmes. Même si elle ne le veut pas, rien à faire, les larmes sortent de ses glandes et roulent sur ses joues rigides comme pour arroser un champ aride.
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Si tu as la chance de ne pas trembler, lui avait dit Rita, à quoi bon en parler? Pour inspirer la pitié ? Si les gens ne te voient pas trembler, personne ne va dire Parkinson, plus ils tarderont à lui coller un nom, mieux ce sera maman.
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Personne ne peut connaître sa fille aussi bien, pensa-t-elle, car elle est ou a été la mère. La maternité, Elena le pense, garantit certains attributs, une mère connaît son enfant, une mère sait, une mère aime. C'est ce qu'on dit, qu'il en soit ainsi. Elle a aimé et elle aime, même si elle ne l'a pas dit, même si elle se querelle à distance, même si elle se dispute et balance des vacheries, même si elle ne fait ni caresses ni baisers, une mère aime.
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