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EAN : 9782867465741
420 pages
Liana Lévi (01/09/2011)
3.4/5   157 notes
Résumé :

Leo Pontecorvo est un professeur de médecine reconnu et un père de famille respecté. Avec savoir vivre et discrétion, il mène une vie confortable. Les excès et les incartades font d’autant moins partie de son univers qu’il est issu d’une famille juive romaine qui a sa place dans la bourgeoisie depuis des décennies, ce qui lui confère une tranquille approche de la vie.

Mais voilà qu’un soir, en regardant le journal télévisé, il apprend qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
3,4

sur 157 notes
Roman contemporain sur la chute d'un homme, sa désintégration sociale et familiale. Cancérologue-pédiatrique célèbre, mari fidèle et bon père, fruit d'une longue tradition familiale juive et romaine, Leo Pontecorvo vit avec mesure dans le bien-être et l'équilibre et a tendance à se décharger des contingences matérielles sur son épouse (qui a succédé à sa mère). Accusé des pires maux, au lieu de se défendre, il descend se terrer dans la cave. Son passé et son caractère ne l'ont pas préparé au combat. Il essaye de comprendre comment ce piège a pu se refermer sur sa vie, se replie lentement sur lui-même et passe de l'angoisse à la paranoïa.
Plutôt qu'un roman sur la pédophilie (qui ici n'est que prétexte), ce roman est une formidable étude psychologique d'un homme lâche mais également une galerie de portraits : sa mère, son épouse, son avocat, le procureur, la fillette et ses parents… tous ces personnages d'une classe sociale huppée avec ses déterminismes sociaux qui permettent ou non de réagir
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Qu'il est agréable de découvrir un nouvel auteur, de refermer un premier bouquin en se disant qu'il n'est pas le dernier !
Le style alerte et caustique de l'écrivain contemporain Alessandro Piperno séduit d'emblée et son roman “Persécution”, publié en 2010, invite à une immersion au sein de la bourgeoisie juive romaine.

En cet été 1986, Leo Pontecorvo, la petite cinquantaine, est un homme comblé. Oncologue de renom il fait l'admiration de ses pairs par sa façon novatrice de soigner les enfants, privilégiant notamment l'approche psychologique tant vis à vis de ses jeunes patients que de leurs parents.
Entouré de son épouse Rachel, maman au foyer, de Filippo et Samuel, des adolescents très complices, la vie de famille est bien agréable dans la vaste maison moderne, située au coeur de la luxuriante Olgiata, dans laquelle Telma, la bonne philippine, s'active avec discrétion.

Un soir de juillet, à l'heure du repas, une photo du médecin apparaît au journal télévisé. La famille médusée, entend alors le présentateur parler d'une supposée correspondance dépravée entre Leo et Camilla, la petite amie de son fils cadet Samuel.
Bien qu'abasourdi par cette accusation calomnieuse d'une gamine de douze ans, ce mari fidèle, ce bon père de famille, cet homme admiré dans son milieu professionnel a confiance en son entourage. Épaulé par ses proches, il va, c'est sûr, relever le gant de cette accusation dénuée de tout fondement et laver aux yeux du monde son honneur si soudainement sali.
Leo ne réalise pas encore qu'il se trouve déjà pris dans un engrenage infernal, inexorablement engagé sur un chemin de croix. Quoiqu'il fasse désormais, la descente aux enfers vient de commencer…

L'écrivain italien livre par petites touches le parcours de vie du personnage principal.
Les jeunes années de Leo sous l'emprise d'une maman directive et sans complaisance, les rapports pas toujours simples avec une épouse au caractère affirmé, l'éducation parfois laborieuse des enfants, sont évoqués lors de nombreux flash-back. Ces derniers permettent de cerner la personnalité de Leo, un être finalement ambivalent, brillantissime dans certains domaines mais par contre emprunté, peu sûr de lui sur des sujets anodins.
L'auteur n'est pas tendre avec la bourgeoisie romaine ; l'hypocrisie semble le dénominateur commun aux différentes fréquentions de Leo. Même son ami d'enfance, Herrera del Monte, devenu l'un des meilleurs avocats romains semble plus préoccupé par ses honoraires que par la défense de son client.

Terré dans le sous-sol de la villa, Leo ronge son frein ; il ne sait plus à quel saint se vouer.
Pris d'empathie pour cet homme sur lequel le sort s'acharne, le lecteur, mis au courant des éléments factuels déformés par l'accusatrice, prie pour qu'enfin la vérité éclate au grand jour.
Mais dans les beaux quartiers de la capitale italienne il est un mal sournois qui ronge une classe sociale à l'abri du besoin, une force terriblement destructive : la jalousie !
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"La calomnie...(...) D'abord un bruit léger, rasant le sol comme une hirondelle avant l'orage.... telle bouche le recueille, et, piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement ; le mal est fait : il germe, il rampe, il chemine, et, rinforzando, de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'oeil ; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription."

Le grand air de la calomnie- piano, rinforzando, crescendo - est si brillamment entonné par Figaro que je n'ai pu que lui céder la place de ténor qui lui revient..

A mon tour, cependant. Une drôle de chanson…

J'ai passé deux jours éprouvants à dévorer Persécution.

D'abord en dilettante- charmée, amusée par l' humour caustique, cinglant d'Alessandro Piperno, qui fait toujours mouche, en disant avec détachement des choses justes sur les petites lâchetés pardonnables de son héros, Leo, un homme aimable, séduisant, bon père, bon époux, bon médecin, mais plein de fatuité, d'autosatisfaction, de colères pusillanimes et de capitulations infimes. Bien sûr, vu le titre et un usage assez brutal de la prolepse, nous savons, dès les premières pages, que tout cela va finir très mal. Mais, n'est-ce pas, nous sommes entre gens de bon ton, et rien n'est à prendre au sérieux, et encore moins au tragique.

J'ai donc beaucoup ri. D'abord.

Mais bientôt, en dépit des piques qui égratignent, en vrac, le socialisme peu regardant mais si flamboyant de Benito Craxi (et Mitterrand), les mères juives, les enfants trop couvés, la bourgeoisie romaine, les intellectuels, les nouveaux riches, les adolescentes manipulatrices, les avocats cyniques, le corps médical incapable de gérer la souffrance ET la vérité - malgré toutes les digressions et anecdotes qui émaillent le récit et semblent faire musarder l'intrigue dans des chemins de traverse- les interventions senties du narrateur malmenant son lecteur, son héros ou ses personnages m'ont impitoyablement ramenée sur la trajectoire d'une exécution en règle.

J'ai encore souri, bien sûr –comment résister à tant d'humour ? - mais comme au cirque, quand on sait que le seau va se renverser sur le pauvre clown, ou qu'il va évidemment tomber de la corde où il fait le pitre.


Une chute par paliers.

Par négligence, Leo est compromis dans une affaire de détournement de fonds dans la gestion de l'hôpital où il est un éminent oncologue pour enfants.

Par excès de confiance, le voilà accusé d'usure par un assistant indélicat qu'il a voulu aider. Mais sa femme, sa famille, ses amis lui demeurent fidèles et défendent bec et ongle ce pauvre Leo incapable de comprendre un bordereau ou une facture, de se défendre contre la rapacité et le mensonge de son entourage professionnel.

Jusqu'au jour où une petite Lolita psychopathe, mal dans sa peau et mal dans sa famille, jette son dévolu sur lui et le harcèle de lettres d'amour. Elle a douze ans et c'est la petite amie de son fils cadet. Il croit pouvoir botter en touche, lui faire comprendre les choses sans scandale. Il commet l'erreur de lui écrire.

C'est l'hallali..


Persécution est le récit d'une chute, celle d'un homme trop confiant en sa bonne étoile, trop gâté par le succès, trop négligent et inadapté aux « terribles pépins de la réalité » pour pouvoir gérer la malignité et la jalousie de ceux qui ne lui pardonnent pas sa naïve magnanimité.

Pire encore : c'est le récit d'un abandon en rase campagne, d'un lâchage brutal et sans rémission. Un homme est livré aux chiens par ceux qui lui sont le plus chers.

Toutes les digressions, les anecdotes, les saillies du narrateur nous ont conduits à pénétrer la psyché de Leo : avoir ri de sa naïveté, souri de ses errements, nous l'a rendu plus proche, plus cher… Il est devenu notre semblable, notre frère…

Comme lui, il y a des choses que nous ne comprenons pas. Qui lui envoie ces dessins mystérieux et naïfs, proches de la BD, qui émaillent le récit et sont énigmatiquement liés à ses pensées les plus secrètes, à ses rêves ou à ses hantises ? Qui le surveille, le nourrit, le protège…ou souffle le chaud et le froid pour mieux précipiter sa perte ? Comme Leo, nous ne pouvons apporter de réponse à ces mystères, et l'épilogue ne nous en donne pas la clé.

Commencée dans le rire, dans l'ironie, notre lecture s'est faite plus pénétrante, plus empathique. Et elle nous a emmenés au-delà de l'empathie : dans la sidération, dans l'incompréhension, dans un sentiment d'injustice et de non-sens d'une opaque cruauté.

Kafka et sa Métamorphose ne sont pas loin : Leo dans son sous-sol c'est Grégoire Samsa, pauvre cancrelat devenu, pour les siens, un objet d'horreur. Et de persécution.

L'ironie n'a pas mené au détachement, comme elle le fait souvent : sans éveiller notre méfiance, Alessandro Piperno a fait de son lecteur – de sa lectrice en tout cas- un autre Leo : il m'a prise au piège de sa légèreté et brutalement jetée dans le noir enfer d'une situation kafkaïenne- totalement injuste et absolument sans issue.

Un livre magistral, cinq étoiles, sans aucune hésitation !






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Que se passe-t-il si une petite jeune fille de 12 ans fantasme sur un homme encore plus âgé que son père, grand cancérologue pour enfants, charismatique et bel homme, par-dessus le marché ?
Eh bien...c'est la catastrophe, évidemment ! Pour qui ? Pour cet homme qui s'effondre, lâché par sa femme et ses 2 fils, mordu par les chiens des médias. Il abandonne tout et se réfugie dans le sous-sol de sa superbe maison romaine. Et nous assistons, médusés, à la spirale vers l'enfer, grâce à une plongée dans ses pensées.

Une analyse psychologique époustouflante de vérité. Tout est décortiqué, toutes les réactions sont sondées dans les moindres recoins. Superbe !
Je reste sans voix devant cette logorrhée verbale et surtout mentale.

L'atmosphère devient de plus en plus pesante au fil des pages et donne lieu à des échappées réflexives sur le cancer des enfants, sur l'amitié et ses apparences, sur le mariage et la paternité, sur l'influence déterminante de la mère, sur la vie des prisonniers, sur la judéité, sur l'influence des médias, sur le pouvoir de la haine et des racontars...je m'arrête là, admirative et je m'incline devant la diversité et la profondeur de l'analyse psychologique et sociologique.

Remarquable !
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A l'heure où les crimes pédophiles ne cessent d'éclabousser l'Eglise catholique, à l'heure où l'excellent film de François Ozon constitue une formidable caisse de résonance à la condamnation judiciaire du cardinal Barbarin, à la mise en accusation et sous contrôle judiciaire du prêtre pédophile Bruno Preynat, je suis passée de l'autre côté du miroir avec le roman de Alessandro Piperno : Persécution. Titre évocateur et en parfaite adéquation avec la situation du héros de cette histoire, puisqu'il s'agit de la longue descente aux enfers d'un brillant professeur de médecine, Leo Pontecorvo, suite aux fausses accusations d'une lolita de douze ans, Camilla, qui va l'accuser de viol.
Sujet ô combien délicat, s'il en est... Alessandro Piperno choisit au début du roman un point de vue intéressant, celui d'un narrateur extérieur qui nous annonce d'emblée le drame à venir et va ensuite procéder par flashbacks successifs interférant avec le vécu de Leo après après sa mise en accusation pour viol. On aurait pu espérer de cette structure que chacun des retours dans le passé nous donne des pistes nous permettant de comprendre ou au moins de faire des hypothèses sur la situation présente. Or il n'en est rien, et j'ai ressenti ces flashbacks comme de longues digressions qui m'ont fait perdre de vue Leo Pontecorvo, retranché dans le sous-sol de la villa où il vit avec sa famille depuis le triste soir où il a appris à la télévision de quel scandale il était l'objet.
Bien sûr, Alessandro Piperno lorsqu'il remonte dans le passé de Leo en profite pour brosser un portrait féroce de cette bourgeoisie juive romaine, monde auquel appartient notre héros et certains passages sont à ce titre fort savoureux. Mais aucune prise en compte de l'issue tragique à venir, aucune tension dramatique sous-jacente . Il m'a fallu attendre la moitié du roman pour que je sente vraiment que Leo vivait un drame faisant de lui une victime sur laquelle allait se refermer, comme un piège, un appareil judiciaire décidé à le condamner. Et la scène avec le procureur qui va enfin lui faire part de sa mise en accusation pour viol est à ce titre très réussie car elle évoque d'autres scènes similaires de bien d'autres procès politiques, religieux ou autres, où un accusé est condamné d'avance , où tout ce qu'il a pu faire ou dire dans le passé est décontextualisé et retissé de façon à constituer des preuves à charge irréfutables.
D'ailleurs Leo lorsqu'il va comprendre que sa cause est perdue va devenir à lui-même son propre bourreau : paranoïa, goût du complotisme, paradoxe de la honte qui le pousse à aller plus loin encore dans la douleur pour voir jusqu'où il peut aller, lassitude de celui qui se sent traqué et qui de guerre lasse tend son cou au bourreau. Tout cela est fort bien vu et rendu... jusqu'au moment où une dernière et longue digression me fasse de nouveau perdre de vue Leo et sa longue descente aux enfers. Et la fin du roman ne m'a pas permis de replonger dans le drame et d'y voir un point d'orgue incontournable.
C'est dommage, car la plume de Alessandro Piperno a une force de dénonciation évidente...
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critiques presse (4)
LeFigaro
25 novembre 2011
Piperno traite de la solitude, du judaïsme, de l'imposture. Il fait ça avec des ruses de serpent, grâce à la voix d'un mystérieux narrateur. Cela se passe dans l'Italie des années 1980.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
15 septembre 2011
[…] son [Alessandro Piperno] écriture inventive, son sens de la digression, ses points de vue polyphoniques font de Persécution un roman très contemporain sur la chute d'un homme et la fin d'un monde.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
09 septembre 2011
Quand un grand médecin juif romain est accusé d'abus sexuel par une gamine de douze ans, la descente aux enfers est proche. Acide et dérangeant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
09 septembre 2011
Impertinent, facétieux, provocateur, Piperno est surtout un observateur passionné de la réalité, de ses paradoxes et de ses ambiguïtés.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Pour leur lune de miel ils avaient fait le tour de la Scandinavie, où ils étaient arrivés en voiture. Rachel se rappelait ces heures avec emotion. Elle venait d'avoir vingt-cinq ans, c’était la premiere fois qu'elle mettait les pieds hors d'Italie. Et le faire accompagnée d'un mari de vingt-neuf ans dont elle était amoureuse, que toutes les femmes remarquaient pour sa stature imposante, sa beauté méditerranéenne et son coté professeur distrait... disons-le, ca faisait soudain ressembler la vie de cette jeune femme aux charmantes comédies avec Cary Grant dont elle raffolait. Elle avait enfin droit à un peu de romantisme elle aussi. C’était son tour. Il y avait eu des moments, au cours de ce voyage de noces, où elle s’était sentie comme sa chère Maria Calas, dont elle ne se lassait pas de suivre les vicissitudes dans les magazines féminins. Leo était tellement à l'aise dans le rôle inconscient d'Aristote Onassis - en moins riche, certes, mais mille fois plus maigre -, que, fidèle à un exhibitionnisme mégalomane de famille, il avait organisé les choses en sorte que tout soit digne du conte de fées; de la splendeur décrépite des hotels aux places réservées à l'opéra de Stockholm, de la mini-croisière dans les fjords à la robe du soir qu'elle avait trouvée sur la bergère Second Empire dans leur suite au Grand Hotel d'Oslo. Quelle merveille !
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Elle avait emporté le 45 tours et avait pris possession du tourne-disque mis à leur disposition par le propriétaire. Et elle repassait continuellement cette chanson sur la platine depuis trois jours. Rien que celle-là. A très brefs intervalles. Constamment. Obstinément. Leo était expert de ce genre de compulsion infantile : Filippo, quand il s'entichait d'une chanson, la réécoutait jusqu'à la nausée. Toutefois l'obsession de Camilla était exclusive. Il s'agissait de cette damnée chanson (à présent entrée dans les annales) ou un George Michael imberbe - doté alors d'une coupe de cheveux digne d'un coiffeur de Rodeo Drive - n'en finissait pas de regretter je ne sais quel Noel d'autrefois.
Telle était la bande-son qui rythmait ce qui avaient été les bons moments de Leo dans la salle de bains. De la musiquette de pédés ! S'il y avait une chose sur laquelle Leo ne transigeait pas, c’était le mauvais gout musical. Autant dire qu'elle faisait tout pour le mettre en colère et se rendre pénible.
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Les choses graves, de par leur nature même, doivent être traitées avec tact et circonspection, elles ne doivent pas devenir le sujet de la énième bonne blague à partager avec ses amis et à déballer impunément devant des étrangers pour l’unique raison qu’aucune discrétion ne sera jamais aussi passionnante qu’une confession cocasse.
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Mais lui aussi avait un point faible.
Rita, sa femme. Que Flavio aimait plus que les mathématiques et que ces idées politiques empreintes d'un pragmatisme de façade et velléitaires dans leur contenu. Une femme grande, aux cheveux frisés, anguleuse, toujours au bord de la crise de nerfs, dont la maigreur cruelle était en totale contradiction avec une gourmandise vorace. Les cigarettes fines qu'elle avait tout le temps entre les mains étaient esthétiquement assorties à ses doigts osseux et pointus. Certaines fois, en la regardant à contre-jour, on aurait dit un squelette fumant. D'autres fois, sous une lumière trop jaune, elle pouvait ressembler à une tenancière de bordel de Toulouse-Lautrec.
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Les années de la prime jeunesse, celles où l'aspect physique fait tout. Où le monde, à ses premières lueurs, semble encore divisé entre dieux et parias. Où les hiérarchies sociales se décident davantage sur la douceur de deux yeux et la délicatesse de pommettes hautes que sur un quelconque critère moral ou la valeur intellectuelle. L'âge où votre apparence dit sur vous tout ce que les autres veulent savoir.
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