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EAN : 9782070401079
399 pages
Gallimard (27/08/1996)
3.88/5   113 notes
Résumé :
Dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, Julien, exilé depuis cinq ans au fond d'un pensionnat, apprend que son grand-père est mort dans d'étranges circonstances, lui laissant pour tout héritage les miettes de la propriété familiale, là-bas, en Normandie. Au sein d'une nature âpre, sur un domaine réduit à un champ miné par les Allemands et à une maison de maître qu'une bombe anglaise, non désamorcée, rend inhabitable, l'enfant doit réapprendre à vivre a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Il s'agit là, mais ce n'est que mon humble avis, d'un des romans les plus réussis de Brussolo et je ne m'étonne guère qu'il puisse avoir obtenu le Grand Prix RTL Lire. Les prix valent ce qu'ils valent mais ceci dit, ils mettent tout de même en avant quelque chose. Et chaque fois que je lis un roman de cet auteur, je suis agréablement surprise. le thème est toujours différent et Brussolo sait tenir en haleine son lecteur.

C'est ici dans un contexte de guerre que les personnages vont évoluer. Seconde Guerre Mondiale, certes, mais surtout guerre intrinsèque, guerre des sentiments dans cette famille déchirée où l'Amour a cédé la place à la violence. Comment un enfant peut-il trouver ses marques ? La seule figure un tant soit peu cordiale est celle du grand-père, Charles Lehurlant, surnommé l'Amiral, malheureusement décédé. le pauvre Julien, dont la seule famille se résume à sa mère, Claire, essaie de vivre avec cette dernière dans une maison où un engin est prêt à éclater à tout moment. Mais là encore, c'est une autre bombe qu'il faut désamorcer : la mère est-elle véritablement folle ? Qu'a-t-elle fait pendant les années où son fils était en pension ? Quel est ce mystérieux dossier caché à l'étage ? Pourquoi a-t-elle tué de sang-froid leur chien démineur, le seul qui pouvait les protéger ? Un doute plane sur le décès du père et Julien se demande si ce n'est pas elle l'assassin. de ce fait, ne risque-t-il pas lui aussi sa vie à ses côtés ? Existe-t-il une véritable malédiction sur les Lehurlant ? Et qui vient traîner dans ce coin perdu la nuit ?

Voilà autant de questions qui vont également tourmenter le lecteur qui, s'il croit trouver des solutions, se rendra vite compte que n'est pas Sherlock Holmes qui veut !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Premier Brussolo que je lis et j'ai beaucoup aimé.
J'ai été complètement transportée par la vie de Julien, ce petit garçon de 12 ans qui retrouve sa mère après cinq ans de pension ; ça se passe en 1945
Il va devoir réapprendre à vivre avec cette mère qu'il attendait tant, se débattre dans les questions sans réponses, les mensonges, les secrets de famille. Ne plus être en enfant pour protéger sa mère, ou pour s'en méfier ?
L'ambiance est lourde dans cette maison où une bombe menace d'exploser dans le grenier, où les champs sont minés, où rôdent les fantômes du père et du grand-père, où le voisinage est méfiant.
Julien imagine tous les possibles et c'est bien lourd pour ses épaules de petit garçon.
C'est franchement bien écrit, les pages se tournent avec plaisir, on avance avec Julien dans le monde compliqué des adultes.
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J'ai beaucoup aimé suivre les aventures de Julien à travers le pays après la guerre. Ce livre débute comme une aventure, le héros se retrouvant sur les routes, seul avec une femme qu'il n'a pas vue depuis 5 ans et se prétendant être sa mère. Puis vient le temps des doutes, des mensonges, de la recherche de la vérité sur sa vie. La tension est rendue par la solitude des deux protagonistes principaux logeant dans une cabane, entourée de mines encore dangereuses, d'une maison interdite à cause de la présence d'une bombe. Julien va tenter de découvrir son histoire, entourée de paysages et de lieux qui deviennent son terrain d'investigation. Ces paysages seraient-ils hantés par les fantômes du passé ou bien les morts ne sont-ils pas là où l'on croit qu'ils sont ?
Très belle histoire qui inclut les ingrédients du roman d'aventure, du roman paysan et teinté d'un soupçon, juste ce qu'il faut, de fantastique !
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Première lecture enthousiaste de Brussolo grâce à une écriture soignée, des personnages convaincants et une ambiance parfaite. Sans compter une fin à laquelle je ne m'attendais pas du tout.

Déjà, j'ai adoré la mise en place du roman dans un pensionnat où se trouve Julien depuis cinq ans (pendant la 2eme Guerre mondiale) et l'environnement paysan qui suit, dans un endroit reculé avec une forêt attendante, un entourage méfiant et les non-dits qui plombent chaque pensée. Heureusement, car l'atmosphère terroir dure plus de la moitié du livre.

Bien que le côté thriller n'arrive finalement qu'assez tard, cela ne m'a pas dérangé. le suspens est réel, entre folie, mensonges ou affabulations, secrets de famille ou ragots, on ne cesse de se demander quelle est donc la vérité qui sous-tend l'histoire de cette famille Lehurlant.

Grand Prix RTL-Lire 1995
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J'avais découvert et aimé Brussolo au travers de ses récits thriller / horreur. Quand j'ai lu la quatrième de couverture des « Moissons d'hiver » j'ai été séduite par le synopsis mais émettais des doutes sur le fait que Brussolo maitrise le style historico-familial, vu son univers habituel. 


Après des années en pensionnat à l'initiative de sa mère, Julien hérite de la propriété familiale au décès (flou) de son grand père.
L'adolescent revient alors sur les terres ancestrales avec sa mère, dans un contexte de fin de seconde guerre mondiale, avec tout à reconstruire et réapprendre, autant matériellement qu'affectionnellement.

J'ai trouvé la narration fluide et agréable, sans les longueurs habituelle que l'on peut retrouver dans ce genre de roman (cf. Kate Morton parfois …). le passage de l'enfance à l'âge adulte est également très bien amené tout au long de l'histoire, Julien perdant peu à peu sa naiveté pour se confronter à l'age adulte. On voit comment le regard de Julien change à propos de sa mère au fur et à mesure qu'il mène l'enquête sur son passé et son histoire à lui, donc à elle. On passe vite des souvenirs d'enfance d'une maman protectrice et innocence à la femme sexualisée, qui ment pour se protéger.  

Secrets de familles, trésor caché, héritage sur fond de trame historique : tous les ingrédients sont là pour tenir le lecteur en haleine jusqu'au dernier chapitre. 
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
- C’est à propos du chien… Zeppelin…
- On l’a tué, répliqua froidement Julien.
- Je sais, dit Gorget en baissant la voix. Je sais qui a fait le coup… c’est pour ça que je venais te mettre en garde. Tu ne me croiras peut-être pas, mais ça m’emmerderait qu’il t’arrive malheur.
- Je sais qui a fait le coup, trancha Julien.
- Ça m’étonnerait, ricana Gorget, retrouvant en une seconde son assurance coutumière. J’étais là, dans le bois, quand c’est arrivé. J’ai tout vu.
- D’accord, admit Julien, pressé d’en finir, lâche ton truc et tire-toi. Alors, qui t’as vu ? L’Ankou, les fantômes des brigands de Craindieu ?
- Ta mère…, souffla le paysan. C’est ta mère qui l’a tué.
Julien voulut rire mais ne parvint à produire qu’un pénible bruit de gorge.
- C’est ta mère, renchérit Gorget. T’étais pas là ce jour-là, rappelle-toi. Tu maraudais. Le chien, elle a d’abord essayé de l’empoisonner avec de la mort-aux-rats, mais le cabot n’a pas voulu y toucher. Il n’était pas complètement idiot. C’était un chien de soldats, on l’avait dressé à éviter ce genre de piège.
- C’est des bêtises ! fit Julien en reculant d’un pas, j’y crois pas, tu mens, t’as toujours menti.
- Non, assura Gorget. La nuit, quand vous vous êtes couchés, elle a attendu un peu, puis elle est ressortie avec un couteau. Elle s’est approchée du chien qui ne s’est pas méfié, et elle l’a saigné, vite fait, tu peux me croire. Un sacré coup de main ! Il n’a même pas eu le temps de couiner, le pauvre vieux. Ensuite, elle est rentrée dans la cabane, comme si de rien n’était. Elle était calme comme tout. Ça m’a tellement fichu la trouille que j’ai décampé sans demander mon reste. Elle ressemblait à la dame blanche de la légende, tu sais…
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L’Amiral écrivait des lettres mauvaises, avec des mots qui trouaient le papier.
Il disait : Mon petit, tout va mal, tu le sais peut-être. C’est la faute de ta mère. C’est elle qui a attiré le malheur sur notre maison. Il faut que tu le saches. Depuis la mort de ton père nous sommes entrés dans la grande tempête et nous n’en sortirons pas vivants. Je t’écris, à toi qui es le plus jeune, toi qui te retrouveras peut-être un jour au milieu des épaves de notre clan, seul survivant du cataclysme, et je te dis : méfie-toi de ta mère, tiens-toi éloigné d’elle. Les marins ne font jamais monter une femme sur un bateau, ils savent que cela attirerait le mauvais œil sur le bâtiment et les mènerait au naufrage. C’est ce qui est arrivé chez nous. Ton père est mort, et la guerre a éclaté, et ta mère en a profité pour se perdre dans la tourmente. Je te le répète : une femme honnête se serait-elle comportée ainsi ? Elle s’est débarrassée de toi, elle t’a mis en prison, là-bas, pour t’éloigner de moi. Je suis trop vieux maintenant pour lutter. Si j’avais dix ans de moins je viendrais te chercher, mais c’est trop tard. Je sais que ma fin est proche, j’ai vu les signes. Depuis quelque temps les champs se remplissent de corbeaux, c’est pour moi qu’ils viennent. Quand l’aube se lève, ils crient mon nom, et je les entends, même si je me bouche les oreilles. Tu es mon naufragé, Julien. Tu dois être grand à présent. Je vais mourir sans t’avoir revu. Prends garde, n’écoute pas ta mère, sa bouche ne profère que mensonges et tromperies. Elle a tué ton père. Je le sais. Si je n’avais pas eu peur de jeter l’opprobre sur notre nom, je l’aurais livrée aux gendarmes. Si j’avais été plus jeune, je l’aurais punie moi-même, mais je suis trop vieux désormais pour être capable de verser le sang. Mon plus cher souhait serait que tu le fasses, toi, que tu venges ton papa. Punis-la, mon petit. Lave le sang de Mathias, mon cher fils. Je t’en conjure.

Chapitre 1
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Julien avait découvert que M’man aimait le vin. À la fin du déjeuner, elle sirotait son verre de pouilly-fuissé avec une mine gourmande de nonnette foudroyée par l’extase du péché. Elle plissait les yeux, humait l’odeur du liquide, et y trempait les lèvres avec une avidité qui déplaisait au jeune garçon. Où avait-elle pris ces habitudes de sybarite… et avec qui ? (...)
Ainsi, elle avait appris à apprécier les crus rares tandis que d’autres se forçaient à boire du « café » d’orge grillée et mangeaient du chat. Il y avait là quelque chose qui gênait Julien et lui donnait l’envie de la saisir par les épaules pour la secouer en lui criant : « Réveille-toi ! Mais réveille-toi donc !

Chapitre 9
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Julien entra dans la bibliothèque. Certains rayons étaient dégarnis car on avait jeté une partie des volumes dans la cheminée, pour allumer le feu. Des couvertures de maroquin carbonisé se mêlaient aux cendres du foyer. Mon Dieu ! Cela avait dû puer comme l’enfer ! Il avait fallu une certaine dose de malignité pour jeter ces livres dans les flammes alors que la forêt regorgeait de bon bois.

Chapitre 7
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L’Amiral, c’est ainsi qu’on avait toujours surnommé le grand-père Charles dans la famille. (...)
C’était un homme puissamment bâti, la face rougeaude disparaissant derrière une immense barbe blanche à la Victor Hugo. D’ailleurs il ressemblait assez à Victor Hugo, mais un Victor Hugo irrité, habité par le courroux, les sourcils accolés en une mimique hargneuse. Lorsqu’il sortait de la propriété pour arpenter les champs, drapé dans sa pelisse noire à capuchon, il avait quelque chose d’un père Noël funèbre ayant jeté sa hotte aux orties. Ses mains étaient énormes, sillonnées de cicatrices. Il avait eu deux doigts arrachés dans sa jeunesse, sur une coupe de bois, et les moignons (l’index et le majeur de la main gauche amputés à la hauteur de la première phalange) éveillaient en Julien une secrète répugnance. Cette main mutilée lui semblait jouir d’une puissance étrange et à coup sûr malfaisante. C’était une main (...) méchante, pleine de ressentiment. À cause du préjudice subi, elle ne pensait qu’à se venger. Elle ne pouvait s’empêcher de pincer, de griffer. D’ailleurs l’Amiral ne distribuait-il pas toujours ses gifles de la main gauche ?

Chapitre 1
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Videos de Serge Brussolo (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Brussolo
ATG#94 : le Retour de Brussolo
Serge Brussolo fut l’un des premiers invités de l’ATG ! Pratiquement 7 ans plus tard, Serge écrit toujours d’excellents romans mais c’est pour une plongée dans un passé plus lointain qu’il est de retour : la Rome antique !
Misteur D, encadré par L.U.D.M.I. et Lord Ton Père, ont écouté religieusement le professeur Serge Brussolo qui nous a emporter vers les rives du Tibre.
J’espère que vous serez aussi passionnés que nous le fûmes et merci encore à Serge pour ce moment de pur bonheur !
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