Le 7 mars 2013, François Busnel reçoit :
Benoîte Groult, Ainsi soit Olympe de Gouges
Alix de Saint-André, Garde tes larmes pour plus tard, à propos de Françoise Giroud, Histoire d'une femme libre : un manuscrit retrouvé par Alix de Saint-André à l'IMEC et publié par cet écrivaine à titre posthume.
Andreï Makine, Une femme aimée
Claude Pujade-Renaud, Dans l'ombre de la lumière
La Grande Librairie
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Claude Pujade-Renaud/5
8 notes
Résumé :
Cassandre, Oenonè, Okyrrhoè, Jocaste, Ismène.
Ces cinq femmes de l'Antiquité grecque ont en commun d'énoncer des vérités enfouies que les hommes ne veulent pas ou n'ont pas voulu entendre. Entre poème narratif, chant mythologique et monologue théâtral, par cinq soliloques elles opposent à la version officielle de leur ignorance l'intuition d'un savoir visionnaire, la discrète et lucide perception d'une destinée collective soi-disant gouvernée par la seule act... >Voir plus
Ces cinq femmes de l'Antiquité grecque ont en commun d'énoncer des vérités enfouies que les hommes ne veulent pas ou n'ont pas voulu entendre. Entre poème narratif, chant mythologique et monologue théâtral, par cinq soliloques elles opposent à la version officielle de leur ignorance l'intuition d'un savoir visionnaire, la discrète et lucide perception d'une destinée collective soi-disant gouvernée par la seule act... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2)
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Le destin tragique de cinq femmes, Cassandre, Oenonè, Okyrhoè, Jocaste et Ismène. Destin tragique pour ces femmes issues de la mythologie grecque car elles SAVAIENT ce que les autres ignoraient et que, elles-mêmes, auraient dû ne pas savoir afin de préserver leur bonheur. Bonheur qu'elles n'ont pas pu trouvé car Ce savoir était en fait une sorte de malédiction pour elles.
Des femmes qui aimaient des hommes qu'elles n'auraient jamais dû aimé et qui ont contribué à les mener à leur perte.
Un très beau texte poétique où rimes et proses s'alternent mais pas toujours facile dans sa compréhension (ce qui justifie ma note mitigée pour cet ouvrage). Cependant, étant passionnée de mythologie, ces destins de femmes m'ont néanmoins émue, en tant que femme moi-même, et j'en préconise donc la lecture, autant aux hommes qu'aux femmes d'ailleurs. Un très court ouvrage, très vite lu, très bien écrit. A découvrir !
Des femmes qui aimaient des hommes qu'elles n'auraient jamais dû aimé et qui ont contribué à les mener à leur perte.
Un très beau texte poétique où rimes et proses s'alternent mais pas toujours facile dans sa compréhension (ce qui justifie ma note mitigée pour cet ouvrage). Cependant, étant passionnée de mythologie, ces destins de femmes m'ont néanmoins émue, en tant que femme moi-même, et j'en préconise donc la lecture, autant aux hommes qu'aux femmes d'ailleurs. Un très court ouvrage, très vite lu, très bien écrit. A découvrir !
De Claude Pujade-Renaud, j'ai lu autrefois son roman (recommandable) "Dans l'ombre de la lumière". J'ignorais qu'elle avait écrit aussi de la poésie. le présent recueil donne la parole à cinq personnages de l'Antiquité grecque, des femmes dont la vie a été marquée du sceau de la tragédie. Parmi elles, seules Cassandre, Jocaste et Ismène m'étaient déjà connues. Elles ont en commun d'avoir su ou deviné l'avenir, sans pouvoir le changer. L'auteure insiste non seulement sur le destin, mais aussi sur les contraintes sexuelles imposées aux héroïnes.
Pour dire la vérité, je n'ai pas été très sensible aux textes de ce recueil (qui est particulièrement mince). D'ailleurs, ils font référence à des épisodes antiques que la plupart des lecteurs ignorent.
Je mets en citation un court extrait de la pièce intitulée "Cassandre".
Pour dire la vérité, je n'ai pas été très sensible aux textes de ce recueil (qui est particulièrement mince). D'ailleurs, ils font référence à des épisodes antiques que la plupart des lecteurs ignorent.
Je mets en citation un court extrait de la pièce intitulée "Cassandre".
Citations et extraits (7)
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CASSANDRE
Princesse esclave Cassandre
concubine d’Agamemnon
ce triomphateur fatigué
concubine en apparence
Maladroit de surcroît
le triste roi des rois
usé par les travaux guerriers
et la jactance des discours
bouffi gonflé de suffisance
sauf là où il eût fallu
incapable de déflorer
Je dors à ses côtés
tous me croient sa compagne
je fais semblant ris en dedans
et ce rire parfois recouvre
la voix sombre du savoir
Agamemnon et cassandre
ne formeront un couple
qu’à la lumière de la mort
épousailles à ma mesure
A ma démesure ?
Princesse esclave Cassandre
concubine d’Agamemnon
ce triomphateur fatigué
concubine en apparence
Maladroit de surcroît
le triste roi des rois
usé par les travaux guerriers
et la jactance des discours
bouffi gonflé de suffisance
sauf là où il eût fallu
incapable de déflorer
Je dors à ses côtés
tous me croient sa compagne
je fais semblant ris en dedans
et ce rire parfois recouvre
la voix sombre du savoir
Agamemnon et cassandre
ne formeront un couple
qu’à la lumière de la mort
épousailles à ma mesure
A ma démesure ?
Ma mère m'a parlé, comme on s'adresse à un animal inconnu, prudente puis de plus en plus familière. Elle s'est approchée, a flatté l'encolure, ses doigts se sont égarés, pensifs presque, dans la rousseur de la crinière, à la lisière d'une sensation ancienne - en quête d'une mémoire perdue ? Ils ont amorcé le mouvement de démêler, tentant peut-être de traverser une impossible frontière. Brusquement, ils se sont retirés. Une claque amicalement bourrue sur la croupe et je m'en suis allée, exclue du monde humain, ma mère ne m'avait pas reconnue.
(Okyrrhoè)
(Okyrrhoè)
Aucune de mes plantes
ni ma geste amoureuse
,'auront pu guérir
la blessure originelle
du reniement par les siens
enfant qui aurait dû périr
de l'abandon ou dévoré
dans l'obscur des forêts
Enfant que j'ai fait homme
pour qu'il retourne à son clan
et conquière lui-même sa mort
Il s'appelait Pâris
mais aussi Alexandre
et ce nom signifiait
celui qui protège
les hommes
De sa fureur d'homme
je n'ai pu le protéger
(Oenoné)
ni ma geste amoureuse
,'auront pu guérir
la blessure originelle
du reniement par les siens
enfant qui aurait dû périr
de l'abandon ou dévoré
dans l'obscur des forêts
Enfant que j'ai fait homme
pour qu'il retourne à son clan
et conquière lui-même sa mort
Il s'appelait Pâris
mais aussi Alexandre
et ce nom signifiait
celui qui protège
les hommes
De sa fureur d'homme
je n'ai pu le protéger
(Oenoné)
Combien j'ai séché en dedans
de n'être jamais entendue
et pourtant à celui d'Hélénos
je préfère encore mon sort
Car les Achéens eux l'ont cru
mon frère qui nous a trahis
leur a soufflé le moyen
de prendre et ravager Troie
Impuissant mon savoir
à enrayer notre perte
tandis que celui d'Hélénos
servit à la précipiter
Etrange atroce partage entre frère et soeur si proches
(Cassandre)
de n'être jamais entendue
et pourtant à celui d'Hélénos
je préfère encore mon sort
Car les Achéens eux l'ont cru
mon frère qui nous a trahis
leur a soufflé le moyen
de prendre et ravager Troie
Impuissant mon savoir
à enrayer notre perte
tandis que celui d'Hélénos
servit à la précipiter
Etrange atroce partage entre frère et soeur si proches
(Cassandre)
Peut-être avait-il raison
mon pauvre oncle Créon
de préférer la cité
à cette famille pourrie
qui faisait loi de sa folie
Cherchait-il un rempart
ce frère de ma mère
contre le déferlement
d'une horreur inscrite
depuis si longtemps ?
(Ismène)
mon pauvre oncle Créon
de préférer la cité
à cette famille pourrie
qui faisait loi de sa folie
Cherchait-il un rempart
ce frère de ma mère
contre le déferlement
d'une horreur inscrite
depuis si longtemps ?
(Ismène)
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