AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
La saga des hommes-dieux tome 1 sur 7
EAN : 9782266033404
216 pages
Pocket (28/04/1993)
3.87/5   115 notes
Résumé :
Robert Wolff est amnésique : il ne garde aucun souvenir des vingt premières années de sa vie. Après une carrière consacrée à l'étude des langues anciennes, il visite un pavillon où il songe à prendre sa retraite. C'est là qu'il découvre une corne mystérieuse qui lui donne accès à un univers parallèle. Univers étrangement familier : ses habitants ressemblent aux personnages de la mythologie antique. Ce monde perdu a-t-il un rapport avec l'enfance perdue de Robert Wol... >Voir plus
Que lire après La saga des hommes-dieux, tome 1 : Le faiseur d'UniversVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 115 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Philip José Farmer est un auteur SFFF qui a eu une très longue carrière s'étalant de 1946 à 2008 (voir au-delà car il est tellement culte que certains auteurs ont poursuivi après sa mort certains de ses projets !) : il a ainsi côtoyé le Sword & Planet, l'Âge d'Or, la New Wave, le Cyberpunk, la Hard Science et le New Space Opera. Alors certes il est l'homme qui dévergonda la Science-Fiction en développant dans sa nouvelle intitulée "Les Amants étrangers" une relation amoureuse et sexuelle inter-espèces qui dans l'Amérique raciste et puritaine du début des années 1960 défraya la chronique : anticlérical déclaré et très ouvert sur les questions sociétales pour ne pas dire de moeurs, il a ainsi souvent fait polémique (on ne va pas se mentir ses scènes de cul sont aujourd'hui très pudiques comparées au règne actuel de la pornocratie qui semble ne plus offusquer personne). Mais il est aussi et sans doute surtout un pionner de la SF qui il a longtemps fait le lien entre ses différentes époques... toutefois il n'a jamais renié ses amours premiers : c'est un grand amateur de pulps et un fanboy absolu du personnage de Tarzan, donc c'est tout naturellement qu'en amoureux de la pure aventure il emprunte bon nombre de ses jouets à Edgar Rice Burroughs ^^
"Thoan" appelé aussi "La Saga des Hommes-dieux" en VF et "World of Tiers" en VO est le cycle qui lui a permis de conquérir le public, à juste titre tant ses innovations sont nombreuses, géniales et en avance sur leur temps... Il y a un côté purement SF avec les Seigneurs, démiurges dont les technologies leur permettent de s'affranchir des lois de la physiques et de manipuler les lois du vivant pour créer des univers de poche, se déplacer de l'un à l'autre selon leur gré, et les peupler de flores, de faunes et de peuples façonnés selon leurs caprices. Mais il y a aussi un côté très humain avec des immortels capables de réaliser tous leurs désirs d'un claquement de doigt mais qui ne savent plus quoi faire du temps qui leur a été alloué artificiellement (la fameuse malédiction de l'éternité). Ils prennent de haut les humains qu'ils ont créés à leur image et qu'ils traitent comme des esclaves et/ou des animaux alors qu'eux-mêmes ont dû voler leur place au peuple des Khruuz et qu'ils bien manqué de perdre la leur face aux Cloches Noires (d'ailleurs leur civilisation ne s'est jamais vraiment remise de cette guerre qui décima presque complètement leurs scientifiques et leurs ingénieurs). Il pioche ainsi dans la mythologie fabriquée de toutes pièces par William Blake pour nous raconter le destin plein de passion et de haine de titanides et d'olympiens qui possède tout ce qu'ils veulent, mais qui ont besoin du frisson du danger pour se sentir exister et qui donc se combattent les uns les autres avant de se retourner contre leurs propres familles pour trouver des adversaires à leur mesure. Une fois de plus nous pouvons sereinement déclarer que science sans conscience n'est que ruine de l'âme !
Ce cycle est assez générationnel car quelles que soient ses qualités, comme ses escape games géniaux qui annoncent avant l'heure l'âge des jeux vidéos, il est peu coincé dans un entre-deux :
- il plonge ses racines dans un imaginaire pulpien qui aujourd'hui a quand même peu ou prou vieilli
- tout ce qu'il brillamment inventé a été entièrement repris par Roger Zelazny dans ses écrits (Corwin / Jadawin c'est les deux mêmes de A à Z ainsi que leurs familles respectives ^^), et entièrement repompé par les auteurs de la saga "Stargate". le premier frôle la frontière du plagiat mais il s'est entièrement assumé en fanboy absolu de Philip José Farmer dont il reprend toutes les thématiques pour les approfondir, et les deuxièmes franchissent allègrement la frontière du plagiat et ne s'assument aucunement en déclarant que tout cela n'est que pure coïncidence (il fait oser tant sont nombreuses les fois où il faut plisser les yeux pour voir ce qui distingue la copie de l'original)
Il y a forcément des répétitions et des limitations sans parler du fait que la saga dont la rédaction s'est étendue sur 30 ans (sans parler des traductions à 10 mains !), mais je m'interroge sur les techniques d'écritures d'une certain époque car je retrouve un peu chez Philip José Farmer les mêmes défauts que chez Jack Vance et d'autres auteurs contemporains : la nostalgie du pulp, la tentation du picaresque, le worlbuilding plus important que la caractérisation, la mise en place plus travaillée que le dénouement précipité voire bâclé... Et Robert Wolff et Chryséis disparaissent à la fin du tome 2 pour ne plus jamais réapparaître bien qu'ils sont mentionnés à chacun des tomes suivants : on sent quand même un peu l'auteur qui déballent tous ses jouets au risque de se lasser de la plupart d'entre eux ^^


Dans ce tome 1 intitulé "Les Faiseurs d'univers", tout commence avec Robert Wolff universitaire spécialiste en langues anciennes qui ayant atteint l'âge de la retraite se demande s'il n'a pas raté sa vie... Il ne peut même pas regretter sa jeunesse puisque retrouvé errant et amnésique des années auparavant il ne possède aucun souvenir antérieur à ses 20 ans. Et il se demande s'il n'est pas atteint de démence sénile avec ses hallucinations qui le frappent de plus en plus souvent : le jour où un guerrier aux cheveux roux équipé d'une trompe lui tend la main, il franchit la porte entre les mondes pour découvrir un autre monde !
Nous sommes dans la Portal Fantasy, donc si vous êtes ALLERGIQUES AUX SPOILERS surtout NE LISEZ PAS AU-DELA... Robert Wolff découvre les Mondes de Tiers, un univers de poche à étages de 80 kilomètres inspiré de la Tour de Babel : nous avons un étage mythologique aux eaux bourrées de réjuvénants et de contraceptifs, nous avons un étage préhistorique où Amérindiens et Centaures affrontent la faune mammifère du Pléistocène, nous avons un étage médiéval partagé entre Teutons et Yiddish qui font la part belle au cape et épée, et nous avons un étage Science-Fantasy directement inspiré de tous les mythes de l'Atlantique (alors oui il manque l'étage antique, et c'est d'autant plus dommage qu'en passant de l'étage préhistorique à l'étage médiéval on traverse des contrées qui rappellent furieusement l'Orient Antique). le narrateur piégé en bas d'un monde à étages doit d'abord s'adapter à une société bloquée à l'âge con de l'adolescence où on se perd en commérages, en psychotages, en jérémiades amoureuses, en rodomontades sexuelles et en défis stupides (donc toutes les tares d'une émission de télé réalité ^^)… Pourtant il se lie à Chryséis, ancienne amante du Seigneur Jadawin enlevée aux Achéens de la Guerre de Troie et transformée en ménade pour correspondre à ses désirs, et quand celle-ci est enlevée par d'étranges créatures il n'hésite aucunement à se lancer à leur poursuite avant de retrouver Kickaha l'homme roux de ses visions (alias Paul Janus Finnegan le Gary Stu de Philip José Farmer ^^) et de rencontrer Podarge ancienne ennemie de Jadawin elle aussi arrachée à la Grèce de l'Âge du Bronze et transformée en harpie pour l'amusement celui qu'elle a courroucé. L'ennemi de mon ennemi est-il mon ami ?
Alors Robert Wolff (qui trace sa route en ligne droite) et Kickaha (qui va et vient en prenant divers chemin de travers) gravissant les différents étages des Mondes de Tiers pour sauver Chryséis des griffes du seigneurs des lieux, c'est carrément Mario et Luigi franchissant divers niveaux pour vaincre le boss de fin Bowser et délivrer la princesse Peach. Nous sommes en 1965 et l'industrie du jeu vidéo n'existe pas encore, donc c'est complètement hallucinant de voir le nombre de passages qu'on croirait tous sortis d'un jeu vidéo (c'est à croire que l'auteur a largement inspiré les programmateurs). Néanmoins l'auteur connaît ses classiques et il use de tous les trucs et astuces des récits pulpiens : l'étage mythologique emprunte à l'utopie et à la dystopie, l'étage préhistorique prend la forme d'un western à l'âge de pierre, et après un intermède peplum on est en plein cape et épée avec les détournements d'"Ivanhoé" et du "Prisonnier de Zenda", avant de passer de "Tarzan" à "Flash Gordon" dans les derniers niveaux...

L'étrange magie de l'autre monde permet à Robert Wolff de retrouver sa jeunesse : il redevient ce qu'il a été, mais qui était-il vraiment ? Plus on progresse vers le somment plus on se doute que le maître des Mondes de Tiers n'est plus le Seigneur Jadawin. Robert Wolff et Kickaha se soupçonne donc l'un l'autre d'être le véritable Jadawin alors qu'ils se rendent compte qu'ils sont loin d'être les seuls à vouloir son trône et se débarrasser de celui qui est assis dessus... ça psychote bien hein ^^
Malheureusement voyons voir ce qui m'a empêché de lâcher les étoiles ?
- les idées géniales pas assez exploitées
- la caractérisation des personnages principaux pas assez optimisée (argh, la narration s'éloigne de Robert Wolff juste au moment où il en apprend assez pour basculer !)
- les personnages secondaires qu'on met en avant puis qu'on fait crever salement, car ici la manière dont est gérée le paladin juif Funem Laksfalk c'est à la limite du scandale (syndrome Jack Vance ?)
- défaut inhérent à chaque tome de la saga, le flou artistique menant au dénouement (syndrome deus ex machina ?)
- la grande bataille finale qui est narrée froidement à la manière d'une chronique, alors que niveau epicness to the max il y avait moyen de faire un truc de ouf !
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
Commenter  J’apprécie          552
Portée par l'excellent souvenir que m'avait laissé "le fleuve de l'éternité", j'avais de grands espoirs en entamant ce cycle de 7 romans. Sans doute un peu trop, car j'ai été assez déçue et n'ai pas persisté au delà du premier volume...

Nous sommes ici dans un univers de fantasy tout à fait typique de la fantasy américaine des années 50 et 60 : deux héros, tendance surhommes, y évoluent dans des univers parallèles, empilés - de manière assez amusante - et y luttent contre les hommes-dieux, une espèce extra-terrestre dotée d'immense pouvoirs et qui lutte contre l'ennui en créant ces univers factices, habités par des hommes ou créatures réduites en esclavage. Règne dans le premier tome l'ambiance des romans d'aventure de l'époque. J'ai beaucoup pensé au cycle de Thongor (en moins stéréotypé), à Conan le Barbare, aux romans de Karl May, ou, dans un autre genre, à la Forêt des Mythagos, pour le mélange de merveilleux et de fantasy.

Malheureusement, à mes yeux, cette ambiance s'accompagne d'un univers assez peu fouillé, l'auteur semble se contenter de reprendre rapidement des modèles existants - les indiens d'Amérique, la mythologie grecque ... - pour les intégrer dans les tribulations de ses héros. La psychologie des personnages est inexistante, le héros principal prend le rôle de chef sans aucune vraisemblance, et le traitre se révèle un "gentil" sans la moindre motivation... J'ai également regretté les lacunes de l'intrigue, très rapide dans le dénouement...

Bref, à réserver aux fans de romans de fantasy des années 60, ou aux amateurs d'histoires d'aventure.
Commenter  J’apprécie          113
Philip José Farmer avec ses 60 romans est un phénomène. Je connais un peu son grand cycle Riverworld – le Fleuve de l'éternité et World of Tiers - Saga des Hommes-Dieux.
Ce dernier, je l'ai lu dans une édition intégrale (en anglais), je crois, environ 1000 pages.
Dans la Saga la figure principale, Robert Wolf, est transféré par magie du monde réel dans d'autres mondes créés par une créature surhumaine qui trouve plaisir de créer des mondes à sa guise. Et notre héro voyage d'un monde artificiel à l'autre et la série des surprises et des aventures n'en finit pas.
Bien sùr, c'est un peu répétitif, mais l'imagination de Farmer est impressionnant. Pour des fans de science-fantasy une trouvaille.
Commenter  J’apprécie          131
Le Faiseur d'Univers est le premier des sept tomes de la Saga des Hommes-Dieux, rédigée par Philip José Farmer entre 1965 et 1993.
On y suit Robert Wolff, un retraité découvrant un jour une corne qui, si on joue le bon air au bon endroit, devient la clef d'un nouvel univers...

Plutôt orienté Fantasy, le Faiseur d'Univers évite les clichés habituels du genre et nous propose un monde très original, construit comme une tour de Babel à l'échelle d'un univers, gouverné par un mystérieux « Homme-Dieu » et arpenté par des créatures et des peuplades diverses et variées.
Et quand je dis « diverses et variées », ça va du rhinocéros alcoolique bipède au chevalier teutonique en guerre contre les Yidshes et arborant un majeur dressé en guise de bannière, en passant par les réincarnations de héros de la guerre de Troie.
Oui, quand même...
Bref, c'est totalement dépaysant, très rythmé, bourré de personnages hauts en couleur et c'est finalement très proche du Multivers de Michael Moocock, à un tel point que j'aurais été à peine étonné de voir débarquer Elric, Corum ou Ulrich von Beck.
Toutefois, malgré les rebondissements, la trame reste très linéaire et j'ai eu l'impression que l'auteur lançait un D20 de rencontre aléatoire toutes les dix pages afin de faire progresser son intrigue. Si ça reste en général plutôt plaisant à lire, il faut bien avouer que certains passages sont tout de même assez laborieux (le combat contre les centaures, par exemple).

Malgré ses défauts, le Faiseur d'Univers est un livre fun et attachant, au rythme effréné et nous plongeant au sein d'un univers complètement imprévisible.
Commenter  J’apprécie          52
Une excellente saga, reposant sur une idée originale, bien exploitée et particulièrement imaginative.
On est rapidement transporté dans cet univers à la fois si étrange et si familier. En filigrane une interrogation sur l'homme, sa place et son devenir...
Voilà un scénario de film qui pourrait être excellent et qui apporterait beaucoup au genre.
Commenter  J’apprécie          110

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quelque trois mille kilomètres plus loin, il atteignit la frontière de la Teutonie et de la cité civilisée de Khamshem. Il avait descendu le fleuve Guzirit pendant cinq cents kilomètres, puis avait poursuivi sa route par voie de terre. Il aurait normalement dû rester en contact avec les lents bateaux des trafiquants d’esclaves mais il les avait perdus de vue à trois reprises ; de plus, il avait rencontré des tigres et des hache-bec, ce qui l’avait retardé.
Peu à peu, le sol commença de s’élever en pente douce et, soudain, Wolff se trouva en face d’un plateau dominant la jungle. Gravir quelque deux mille mètres était une plaisanterie pour un homme qui avait deux fois escaladé des parois de neuf mille mètres.
Commenter  J’apprécie          30
Plaintif, l'appel fantomatique d'une trompe s'éleva de l'autre côté de la double porte. Sept notes faibles et lointaines, l'épanchement ectoplasmique d'un spectre d'argent, eût-on dit, si le son pouvait être la matière dont sont faites les ombres.
Robert Wolff savait qu'il était impossible qu'il y eût une trompe ou quelqu'un pour souffler dans une trompe derrière les portes coulissantes. Une minute auparavant, il avait jeté un coup d'oeil à l'intérieur du cagibi et il b-n'avait rien vu de particulier hormis un plancher de ciment, des murs de plâtre, des tringles et des patères, une étagère et une ampoule électrique,
Pourtant, l'appel de la trompe lui avait paru assourdi, comme s'il venait de par-delà la frontière même du monde. Comme il était seul, personne ne pouvait lui confirmer la réalité matérielle de cette fanfare dont il savait qu'elle ne pouvait être qu'imaginaire. La pièce dans laquelle il se tenait, immobile et comme hypnotisé, n'était certes pas l'endroit où l'on eût pu s'attendre à faire semblable expérience.
Cependant, que cela pût lui advenir à lui n'était pas absolument irrecevable.
Commenter  J’apprécie          10
Même au Jardin d’Éden, il faut qu'il y ait des éboueurs.
Commenter  J’apprécie          155
A partir de la taille,elle était femme et rares étaient les hommes a avoir eu le privilège de contempler un aussi parfait spécimen de féminité:un peau laiyeuse et opaline,des seins qui étaient deux merveilles ,un cou qui était un pilier de grâce pure.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (410) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4906 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..