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EAN : 9782757818732
506 pages
Points (07/06/2012)
4.29/5   7 notes
Résumé :
La voie du Bouddha selon la tradition tibétaine constitue à la fois une introduction générale au cheminement spirituel et une collection d'enseignements didactiques pour les étudiants du bouddhisme. C'est un ouvrage de référence donnant une vue globale de la tradition orale du bouddhisme tibétain. L'ouverture, la profondeur et la clarté des enseignements qu'il contient sont une source d'inspiration unique pour tous ceux qui sont à la recherche d'une spiritualité com... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Toute chose, tout phénomène peut ainsi être envisagé à deux niveaux de réalité ou de vérité : celui de la réalité relative et celui de la réalité ultime. Ces deux réalités correspondent à deux points de vue, deux visions de la réalité : la vérité ou réalité relative est relativement ou conventionnellement vraie et réelle, mais, finalement, elle est illusoire ; la vérité ou réalité ultime est définitivement vraie ou réelle, étant l’expérience authentique au-delà de toutes les illusions.
Toutes les perceptions du samsâra sont des expériences de la réalité relative ; le nirvâna, qui est l’au-delà des illusions et des souffrances du samsâra, est le niveau de la réalité ultime.
Ainsi, par exemple, les expériences d’un être dans un état infernal sont réelles d’un point de vue relatif, alors que d’un point de vue ultime, elles sont illusoires. Cela signifie qu’un être qui se trouve dans un état infernal y souffre réellement : dendon point de vue, ses expériences et sa souffrance sont bien réelles et infernales. Mais du point de vue ultime, l’enfer n’existe pas, il est uniquement une projection, une production de l’esprit conditionné, dont la nature est essentiellement vide.
Les souffrances viennent de l’illusion consistant à ne pas reconnaître la vacuité des phénomènes, qui nous fait leir attribuer une réalité qu’ils n’ont pas ; cette saisie nois assujettit à des expériences douloureuses.
Cette situation se comprend mieux par un exemple, celui du rêve : le rêveur qui est soumis à un cauchemar souffre. Pour lui, ce cauchemar est vrai, c’est même la seule réalité qu’il connaisse. Pourtant, ce rêve n’est pas une réalité tangible, il n’est pas véritablement réel, il n’a pas de réalité hors des conditionnements propres à l’esprit du rêveur, hors de son karma personnel de rêveur. D’un point de vue ultime, c’est donc une illusion. L’illusion du rêveur est de ne pas reconnaître la nature de ses expériences. Ignorant leur nature, il prend ses propres productions — les projections de son esprit — pour une réalité autonome ; s’illusionnant, il est effrayé par ses propres projections et se créé lui-même sa propre souffrance. L’illusion est de prendre réel ce qui ne l’est pas vraiment. Bouddha Shâkyamuni a enseigné que tout les états du samsâra, tous les phénomènes de nos expériences d’une façon générale, sont des apparences illusoires qui ne peuvent être considérées ni comme vraiment réelles ni non plus comme complètement illusoires. Il a illustré cette double nature en prenant l’exemple de la lune apparaissant sur un plan d’eau :

La nature de tout phénomène, de toute apparence,
Est semblable au reflet de la lune sur l’eau.

La lune reflétée par le plan d’eau est réelle dans la mesure où elle y est visible ; mais sa réalité n’est qu’apparente, relative et illusoire car la lune sur l’eau n’est qu’un reflet ; elle n’est ni vraiment réelle, ni complètement illusoire.
Dans cette perspective, on se réfère à la réalité relative comme à une réalité d’apparence.
Bouddha Shâkyamuni prit aussi d’autres exemples, en disant que toute chose a nature semblable à une projection, à une hallucination, à un arc-en-ciel, à une ombre, à un mirage, à une image dans un miroir, à un écho, etc. ; en dehors d’une simple apparence résultant de l’« opérativité » de facteurs connexes, aucun phénomène n’a en lui-même d’existance propre.
Il nous faut bien comprendre cette situation car, bien qu’ils n’aient pas de réalité véritable, nous nous attachons à tous ces phénomènes comme s’ils étaient réels. L’objectif de l’enseignement du Bouddha est la dissolution de cette fixation, sources d’illusions aussi durables que les conditionnements du karma.
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Toutes les traditions spirituelles et religieuses de ce monde s’accordent sur l’existence d’un devenir au-delà de cette vie, et préparent la ou les vies à venir. Si, après la mort, il n’y avait rien, si notre expérience se limitait à cette vie présente, nous pourrions nous contenter des connaissances et activités du monde ; une pratique spirituelle, quelle qu’elle soit, aurait moins de raison d’être.
Penser que la mort est une fin dernière débouchant sur le néant est le fait d’une grande étroitesse d’esprit. C’est un peu comme si, alors que nous habitons la France, nous pensions que, en dehors des frontières de ce pays, l’espèce humaine cessait d’exister !
Bien qu’elles soient en accord sur un devenir après la mort, les diverses traditions ont des perspectives diffèrentes sur ce devenir. Certaines enseignent que la mort n’est pas suivie de plusieurs vies futures mais d’une seule, éternelle, alors que le dharma enseigne la multiplicité de ces vies jusqu’à la libération.
Une pensée superficielle considérera sans doute ces deux points de vue antagonistes, mais ils ne le sont pas ; c’est en fait une question de présentation. Prenons un exemple : supposons qu’étant en France, vous interrogiez quelqu’un sur ce qu’est la Suisse et que cette personne vous réponde simplement que c’est un pays agréable. La réponse est exact mais très globale. Une autre personne pourrait faire la même réponse générale tout en y ajoutant une description précise, expliquant ce qui fait le charme de chaque région et de chaque ville. Cette présentation détaillée n’infirme nullement les propos du premier interlocuteur.
De la même manière, le christianisme, par exemple, offre une présentation globale de l’au-delà, enseignant que la vie se poursuit après la mort et que les conditions de la vie à venir dépendent de cette vie présente. Pour un chrétien, la vertu conduit au paradis, le péché en enfer, et l’essentiel est dit.
Le dharma, de son côté, enseigne la possibilité de nombreuses vies futures ; les actes négatifs commis lors de cette vie conduiront à des existences douloureuses, tandis que les actes positifs conduiront à des existences heureuses et, finalement, à l’éveil.
Les deux traditions s’accordent parfaitement sur la nécessité d’abandonner ce qui est négatif et d’adopter ce qui est positif, ainsi que sur les résultats de ces deux comportements. Aucune contradiction ne les oppose, la différence est que l’une choisit une présentation résumée, et l’autre une présentation détaillée.
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