Toutes les époques ont connu la guerre et la violence, certaines périodes étaient plus meurtrières que d'autres. Je n'en dresserai pas la liste tout le monde sait le faire. La violence se déchaîne, s'est déchaînée et se déchaînera encore un peu partout dans le monde et elle existait bien évidemment au temps des Grecs.
Le Vème siècle avant J.C était une époque violente mais bien différente de la nôtre en ce sens que l'antiquité était polythéiste, les guerres pour la religion étaient inexistantes. Alors que depuis des siècles et encore aujourd'hui, par exemple avec les minorités d'Orient, les guerres de religion sont omniprésentes.
Tout l'intérêt de ce livre est que
J. de Romilly analyse la Tragédie et se pose la question de savoir pourquoi il y eut tant de violences dans ces oeuvres alors que les grecs et en particulier les Athéniens avaient des idéaux de pardon et de pitié.
Les Dieux dans l'antiquité sont présents et ont une grande influence sur les hommes.
J'avais du mal à croire à l'indulgence et à la douceur des grecs !!
J. de Romilly s'est interrogée sur le rapport qu'il peut y avoir entre la violence divine et l'aspiration humaine à la douceur et maintenant grâce à elle je comprends mieux leur tolérance.
Je me suis laissée guider par
J. de Romilly à travers la Tragédie pour mieux comprendre
pourquoi la grèce antique ne voulait pas de la violence.
La Tragédie nous montre la caractère odieux de la violence sans nier son existence, elle l'analyse, la dénonce et la condamne.
La Tragédie inspire des sentiments de crainte et de pitié elle est donc par nature liée à la violence.
Les auteurs grecs bien connus comme
Eschyle,
Sophocle et
Euripide ont analysé la violence pour protester contre elle.
Dans
l'Orestie,
Eschyle montre un déchaînement de violence pour être par la suite condamnée car les Erynies sont au début de sombres déesses qui deviennent par la suite avec l'avènement de la justice d'Athéna des Euménides ou des déesses bienveillantes. Dans les oeuvres théâtrales il y a toujours un "Deus ex Machina" qui surgit et incite les personnages à apaiser leurs passions.
Un grand nombre de
tragédies ont condamné aussi la tyrannie avec force ex. : Prométhée.
La civilisation grecque a inséré des lois pour qu'il y ait une justice et a établi des jugements pour éviter toute vengeance. C'est grâce à leur esprit de justice que les grecs ont pu bâtir des cités.
Puis d'autres valeurs surpassent la justice chez les grecs c'est la douceur, l'indulgence, la pitié, le pardon. Avec l'Iliade nous sommes projetés vers ces sentiments. Lorsque Priam demande le corps de son fils
Hector à Achille celui-ci est touché par la pitié.
Lorsque Hippolyte est blessé puis tué par son père, la déesse recommande à Hippolyte de lui pardonner son geste car il ne savait pas ce qu'il faisait. le pardon se mêle à la justice.
Autres exemples de la violence lors des batailles avec
les Perses.
Eschyle qui y participait décrira cette bataille du côté des Perses cela devient alors un plaidoyer contre la violence et dans les 7 contre Thèbes toujours d'
Eschyle il nous décrit la terreur des femmes qui craignent d'être emmenées en servitude.
La violence divine est toujours présente elle aussi et elle apparaît nettement ave
Médée.
Médée est une mère cruelle, elle est décrite comme telle par les grecs car c'est une étrangère et en plus c'est une magicienne elle échappe donc à la condition humaine et se rattache à une puissance divine éprise de vengeance.
Mais quelle a été la réponse des hommes face à la violence des Dieux ?
L'humanisme car l'homme est devenu fragile.
La fragilité mène à l'humanité,
l'humanité mène à l'indulgence et l'indulgence mène à la bonté, à la douceur, à la tolérance !
Je voudrais dire aussi que les oeuvres grecques ne sont pas manichéennes, elles montrent par exemple la violence d'Achille et d'
Hector. Achille et
Hector sont des héros magnifiques, valeureux, braves, héroïques, souvent plaisants et violents, nous les admirons pour leur courage et leur ardeur au combat. Et bien la littérature grecque analyse les actes de ces héros, les rendent blâmables et condamnables.
Nous avons donc beaucoup à apprendre des grecs pour analyser et condamner la violence. La lecture de ces
tragédies nous apportent et apporteront aux générations futures que des bienfaits pour comprendre le coeur des hommes.
Et c'est grâce à cette grande helléniste que fut
J. de Romilly que j'ai pu saisir un peu mieux le sens de toutes ces
tragédies et surtout la grande découverte que fut pour moi la non violence des âmes grecques face à la violence divine.
Je vous conseille la lecture de ce très beau livre d'une part pour découvrir ou redécouvrir cette grande civilisation qu'était le Grèce antique et d'autre part pour mieux se représenter l'état d'esprit des grecs de l'antiquité.