AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246817857
336 pages
Grasset (29/09/2021)
3.61/5   22 notes
Résumé :
Tout commence par un meurtre.
Sur une aire d’autoroute, à la lisière des villes et des forêts où se vend cruellement le corps des femmes, dans l’Est autrefois blessé par la guerre, on découvre un routier polonais. Au volant de son camion. Assassiné.
C’est une région qui fut prospère mais qui ne l’est plus. Son nom est lumineux, l’Aube, ses villes autrefois glorieuses, de Troyes à Bar le Duc, pays de foires, de marchés, de fabliaux et de haute sagesse r... >Voir plus
Que lire après Arrière-paysVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 22 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
« Chère consoeur, avant le Zambèze, il y a la Corrèze » assène le grand reporter Gilles Rabine à Alicja Zgorecki lors d'une conférence à l'école de journalisme … et c'est ainsi qu'elle débute sa carrière à Bar-sur-Aube, en charge de la rubrique des chiens écrasés quand un camionneur polonais est assassiné sur un parking routier.

Alicja « la fouineuse » s'empare de ce fait divers, se rend en Pologne (patrie de son grand-père, ancien mineur) au siège de la compagnie Europfret Jaworzno Poland puis interroge Gassien (ancien légionnaire réfugié au coeur de la forêt) et les voisins de la scène de crime, Jacky et Marlène, gardiens d'une propriété que vient d'acquérir Smyrn, agent d'artistes internationaux.

Nous sommes au coeur de l'Aube, arrière-pays oriental de Troyes, une région sinistrée, où la Cristallerie de Bayel vient de fermer laissant ses salariés sur le carreau. Daniel est l'un d'eux. Amandine, son épouse, est caissière dans un supermarché. L'ancienne abbaye de Clairvaux, prison depuis la révolution, est aussi condamnée, aggravant ainsi la désertification de ce territoire dominé par la Croix de Lorraine de Colombey les Deux Eglises. Ingeborg Hoffmann, cinéaste allemande, prépare une émission sur Saint Bernard et l'abbaye cistercienne. le Docteur Jean Desmeraux (ancien de l'ONG Médecins Sans Frontières), à 76 ans, soigne et visite ses patients. Une communauté d'asociaux survit en laissant Eusèbe piller les supérettes locales et en cultivant du cannabis. BMM, député LRM fraichement élu, découvre le monde agricole et profite de l'entregent de Julien, son attaché parlementaire.

Ces personnages, ces particules élémentaires dirait Michel Houellebecq, vivent l'automne des Gilets Jaunes, et les lois de l'attraction étant ce qu'elles sont, Smyrn croise Amandine, Jacky trafique avec Julien, Jean soigne la solitude d'Inge et le député promeut son image auprès des journalistes et d'Alicia. Cynique contraste entre Paris, Avenue George V « toilettes non genrées » et l'arrière-pays qui peine à vivre. Inégalité de niveau de vie entre une France du haut tournée vers le Monde et une France du bas abimée et oubliée. Exploitation des miséreux, notamment les enfants confiés aux foyers de la DDASS, violés comme Gassien par des célébrités télévisuelles, abusés comme Amadine par un « photographe de charme », ou utilisés pour véhiculer la drogue.

Vide culturel d'une génération dont les bacheliers ne connaissent pas Gaston Bachelard (né à Bar-sur-Aube), désert spirituel d'un diocèse dont les paroisses rurales sont desservies par des prêtres ayant oublié le message de Saint Bernard et la voix de Jeanne d'Arc, mais précisément, formule Jean Rondeau, notre situation est elle pire que lors des grandes invasions ou de l'occupation anglaise ?

C'est un message d'espoir que ce roman transmet en incitant ses lecteurs à suivre Bernard de Fontaine, Jeanne de Domrémy et Charles de Gaulle, à retrouver les racines de notre civilisation européenne, à abandonner les chimères d'une mondialisation utopique. « Après tout, la France est la France » dit Balzac dans le Médecin de Campagne, citation qui ouvre ce deuxième tome du cycle romanesque « Après tout la France ».

J'ai dégusté ces pages qui nous plongent au coeur d'une région où reposent une partie de mes ancêtres et que je traverse chaque semaine à bord du TER de 16H42 qu'emprunte le docteur Desmereaux chaque mercredi de fin de mois après le déjeuner « Chez Georges » avec Bernard Kouchner
Commenter  J’apprécie          930
« Je me croyais pourtant solide en sortant de l'Ecole. Préparée à tout. Et même au pire. Ne m'étais-je mise en ordre de marche pour affronter et raconter un monde sans espérance ? N'était-ce pas ce que j'avais essayé de faire depuis que j'étais arrivée dans cette cambrousse qui portait ce nom merveilleux : l'Aube ? »

Alicja Zgorecki est journaliste, localière à Bar-sur-Aube. C'est l'une des nombreuses voix qui bâtissent ce roman. Avec notamment celles de Caronpaul, son patron, de Smyrn, un producteur de musique pop installé depuis peu dans la région, de Jean, un médecin de campagne vieillissant mais fidèle à sa patientèle, de Inge, une réalisatrice de documentaires qui travaille à un projet sur les origines de l'abbaye de Clairvaux, de Gassien un ex-légionnaire qui vit dans les bois, qui seront tout aussi présentes.

On y trouvera aussi des politiciens et leurs assistants, des membres d'une sorte de communauté, des trafiquants de drogue, des abuseurs d'enfants… Tout ce petit monde se croisera, et plus si affinités, en laissant une impression générale plutôt nauséeuse.

C'est le mouvement des Gilets Jaunes qui sera au centre de ce maelstrom de questions soulevées par la narration, tant ce département, à l'image de bien d'autres, est en déshérence…

Je m'attendais à un roman au rythme lent, faisant l'éloge de la nature et des grands espaces. J'avais tout faux ! Daniel Rondeau, un auteur que je découvrais, fait vivre à ses personnages des vies heurtées et insensées. J'ai donc été d'abord dubitatif puis agacé devant toutes les coïncidences, les retournements de situation qu'il contient.

Je suis néanmoins allé jusqu'au bout car son écriture a bien des qualités. Mais, vous l'aurez compris, je n'ai pas vraiment apprécié ce roman qui me semble vouloir, artificiellement, intégrer tout l'air du temps de ces deux ou trois dernières années en 350 pages…

#Arrièrepays #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021
Commenter  J’apprécie          280
Je ne sais pas qui rédige la 4ème de couverture d'un livre mais celle-ci, si elle est globalement vraie dans les faits, ne l'est absolument pas dans la formulation qui en est faite !

Le meurtre du chauffeur routier est effectif mais n'a pas du tout l'effet d'un séisme si ce n'est à la toute fin du livre quand on apprend par qui et pourquoi ! Tout le long du livre il n'y a que la jeune journaliste régionale pour s'en préoccuper.

Quant aux problèmes des ouvriers au chômage nous les abordons avec quelques personnages secondaires quand le mouvement des Gilets Jaunes démarre ; avec les anciens employés de la verrerie mais le socle de ces rencontres et de l'histoire reste le gratin parisien, pour la plupart proches de Macron !

J'aurais préféré que toutes ces passages parisiens soient minimisés ou du moins pas autant étalés, j'ai eu la nette impression d'être en campagne électorale !

J'ai apprécié la partie Histoire et culture avec l'Abbaye de Clairvaux et la Cristallerie Royale de Champagne, j'ai aimé l'ancien légionnaire mais pour le reste, j'ai eu l'impression que quelques personnages en vue se seraient penchés sur l'Aube à l'agonie, parce que parfois il faut le faire !

Comme quoi avec les mêmes mots on peut raconter des histoires très différentes !

#Arrièrepays #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021

Challenge MAUVAIS GENRE 2021
Lecture THEMATIQUE septembre : Première rencontre !
Commenter  J’apprécie          262
Arrière pays fait partie d'un cycle Après tout, la France de trois livres. le premier, mécanique du chaos, difficile à résumer, un périple Afrique, Moyen Orient, Malte comme plaque tournante paysage urbain et banlieue parisienne ou autre.
Arrière pays, nous sommes ici en campagne profonde loin des sphères parisiennes. le troisième opus est en cours de rédaction.
Où est la France dans tout cela, ou plutôt dans tout ce peu car l'approche est réductrice.

Arrière pays. Un cadre. L'Aube, Bar sur Aube, Troyes, la forêt d'Orient et son lac éponyme. Pour ceux qui ne connaissent pas, de Paris, A9, direction sud,180-200 km, sortie Troyes.
En filigrane, Clairvaux, fief de Saint Bernard devenue prison, on ne sait pourquoi, et la cristallerie de Bayeul qui vient de fermer ses portes.

Une galerie de personnages.

Une journaliste, dans les trente ans, un journal local. Rassurez vous elle aura un prix prestigieux, Colbert ou quelque chose comme cela, comme tous les journalistes petites mains. Son chef, un has been, mais rassurez vous c'est une ancienne pointure et l'exil est son choix. Un légionnaire reconverti homme des bois et pas loin de virer moine. Un médecin de campagne ancien cru, visites à domicile etc. mais attention, un ancien de Kouchner et une fois par mois des retrouvailles dans un resto parisien. Une caissière de supermarché mais attention belle à vous faire damner, blancheur de madone. Un producteur de musique sans cigare mais avec maserati restons simples et sa maisonnette dans le coin. Deux gardiens car il faut bien cela pour une maisonnette. Un routier polonais égaré dans le coin, d'ailleurs il se fait trucider. Les inévitables écolo-anars, fromage de chèvres et chanvre frais. Une allemande venue tourner un documentaire sur Clairvaux qu'elle ne fera finalement pas, n'en demandez pas trop. Quelques ouvriers verriers, plus verriers car la verrerie, pourtant du cristal, y en a plus. Alors les dirigeants, on coule le patrimoine national. Un photographe pédophile à ses heures. Un député et je ne sais plus qui d'autres. Tiens, pas de paysans. Ah si, les anars.
Bon, j'ai un peu exagéré avec cet aréopage représentatif selon Rondeau, de la France profonde.

L'histoire. Bien sûr, il y a ce meurtre polonais à élucider, mais en fait le livre est prétexte à décrire tout ce petit monde, ce qui les unit ou les réunira, les véreux qui seront démasqués. Bref, tout cela pour en venir où ? En prime, un crochet gilets jaunes, la souffrance étant ce qu'elle est, que cela explose, pas surprenant.

Daniel Rondeau décrit une France profonde à sa manière. L'Aube abandonnée et négligée par Paris s'enfonce dans une déprime porteuse de révolte.. Que reste il de sa splendeur d'antan, de son rayonnement cistercien, de ses verres sur les tables des rois, le champagne est toujours là mais n'en parlons pas, il ferait tâche dans le décor miserabilis.

D'autres points de vue sont possibles. Cristallerie de Bayeul, que n'ont pas fait les dirigeants pour mener à sa perte un tel fleuron. Infantilisation, la province est elle dépendante à ce point de Paris qu'elle coule faute de capitaine Hidalgo. S'adapter, être créatif, ne pas se reposer sur son passé, est ce mission impossible en province ou n'y a t il que des larmes pour pleurer.

Arrière pays. On s'y perd dans cette cacophonie de personnages, heureusement, entonnoir aidant, on se focalise sur Alicja. Bien écrit, bien construit genre académique, fin fleur bleue, contenu discutable.
Merci tout de même à Daniel Rondeau de mettre Arrière pays au devant de la Seine. Jeu de mot assumé. D'ailleurs la Seine passe par l'Aube qui se réveillera, n'ayez crainte.
Commenter  J’apprécie          91
Une journaliste qui poursuit une enquête personnelle sur le décés d'un routier polonais, un député LAREM, brave type au fond, plombé par quelques relations louches, une communauté néo-soiwante-huitarde, un producteur de musique, un homme des bois ex-légionnaire passionné par les loups, quelques voyous, un trafic de drogue, le dernier médecin de campagne à faire des visites à domicile, des gilets jaunes, un pédophile, une réalisatrice de télévision allemande qui prépare une émission sur les racines chrétiennes de l'Europe sur les traces de Bernard de Clairvaux (elle ne pourra la tourner car son commanditaire, l'Union Européenne, exige que cette émission soit "équilibrée " par un documentaire sur les racines musulmanes de l'Europe, qu'elle refuse bien sûr), des Gilets Jaunes, une caissière de chez Leclerc, le président Macron, une chanteuse iranienne qui a fui les ayatollah...et leurs vies qui se mêlent et s'entrecroisent dans quelques cantons de l'Aube, près de la Forêt d'Orient et de la Centrale de Clairvaux, et qui se mêlent à la grande histoire de la France dans ces années.
La grande histoire qui est celle de l'effacement de la nation, de sa dilution projetée dans le Brave New World de la mondialisation heureuse et de l'effacement des cultures, à commencer bien sûr par l'occidentale, de la mort programmée de la France périphérique et de ses habitants.
Et tout cela fait un excellent roman qu'il n'est même pas question d'essayer de résumer (je partage l'avis de l'autre contributrice: le résumé éditeur est inepte; mais c'est la caractéristique oubliée de toute quatrième de couverture; où irions-nous si les rédacteurs étaient obligés de lire les livres qu'ils commentent) et qui a le mérite de poser les vraies questions sur le destin de la France, sa survie éventuelle, et sous quelle forme (désolé pour l'emphase, le sujet le requiert), et cela, comme dit ci-dessus à travers une multitude d'intrigues qui font un tout.
Les personnages sont bien réussis, et la narration est très originale, avec une forme polyphonique et des ruptures fréquentes de points de vue, avec souvent des ellipses, mais tout cela ne nuit nullement à la lisibilité du livre et contribue même à l'agrément de lecture.
Et bien sûr, à la fin, rien n'est réglé, il n'y a pas de happy end, cependant on est content pour la plupart de ceux des personnages auxquels on s'est attaché, car ils s'en tirent assez bien (enfin le plupart), grâce à une réorientation de leur vie.
Pour nos cantons de l'Aube, et pour notre pays, c'est une autre histoire; mais elle n'a pas fini de s'écrire.
Alors sait-on?
Commenter  J’apprécie          120

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Alfredo avait un peu pisté Julien sur Internet et s'était aperçu qu'il avait eu quelques soucis autrefois. Un problème de détention d'images pédophiles. Récemment encore, il aurait participé à des soirées avec des adolescents. Je me suis demandé si j'avais bien fait de lui envoyer un SMS. J'ai aussitôt pensé à BMM qui devait tout ignorer de cette partie de la vie de Julien. J'étais en train de ramasser les morceaux d'un puzzle qui racontait une histoire glauque. Était-ce vraiment ce que j'avais désiré ? Je leur ai quand même demandé s'ils connaissaient cette facette de sa personnalité.

« II ne s'en cachait pas, dit Alfredo, au moins avec nous. Pour lui, le combat pour la libération de la pédophilie était la suite logique du combat pour l'homosexualité. Il assurait que les mœurs allaient continuer d'évoluer comme elles l'avaient déjà fait. Qui aurait imaginé le mariage gay il y a vingt ans ? Eusèbe avait organisé une de nos soirées autour de lui, pour qu'il nous explique son parcours. Julien était l'un des pionniers de l'écologie. Il avait développé ses idées sur la pédagogie active. Je m'étais dit qu'il avait peut-être été en avance sur son temps. C'était très intéressant. Il prétendait que les enfants aussi pouvaient avoir des désirs, comme les adultes.

Et qu'est-ce que tu en penses ? Maintenant.
Il nous avait convaincus. C'était il y a deux ans. Je dois dire que depuis quelques semaines, je réagis de façon un peu différente. C'est sans doute plus compliqué que je ne croyais... ».

Ils avaient ri tous les deux, un peu trop fort peut-être. Domitilla avait parlé en se caressant le ventre. L'entendre évoquer son éventuelle maternité m'avait choquée.
Commenter  J’apprécie          180
Le conteur allume une Gitane, il commence en douceur. Récit géographique. On est loin de Bayel. Une mer violette, une ville, une île, Venise, Murano. Des pâtes de verre lumineuses. Puis le sombre d'une forêt, « la nôtre ! », la forêt d'Orient, Clairvaux. Une histoire s'anime. Il fait sortir des frondaisons les générations de braves qui allument le feu et qui l'entretiennent, ceux qui travaillent douze heures par jour, sept jours par semaine, puis il passe à l'énoncé de la matière, le sable, la potasse, le plomb.

Baïonnette ménage ses effets avant l’entrée en scène de ceux qui affrontent la matière en fusion, lui donnent forme et vie, à main levée ou dans un moule, et la soufflent au bout de leur canne. Il tient les deux gamines en haleine, leurs visages rayonnent. Il termine en évoquant des verriers, « mes anciens copains... », qu'il appelle l'un après l'autre, d'une voix solennelle, comme s’il lisait l'obituaire de la Cristallerie : « Piot, Perrin, Ogier, Avril, Mouilleron, Jacquot, Caïmen, Racoillet, etc. » Et puis c'est la chute. Chaque mot détaché, pour ne rien perdre de sa densité : « Disparus au champ d'honneur du travail français. »
Commenter  J’apprécie          250
Caronpaul avait assisté à la lente paupérisation,de notre métier. Il m’a refait toute l'histoire. Les exigences racoleuses, le goût pour les titres vendeurs et tant pis s'ils sont mensongers, l'exemple étant venu d'en haut, de nos quotidiens dits de référence, mais aussi du meilleur de la presse américaine, la prolétarisation des journalistes de plus en plus mal payés et astreints à la double contrainte du papier et du site qu'ils devaient alimenter, l'acculturation de la génération montante, l'effacement progressif de toute idée de nuance.

« Ce qui est le plus gênant, ce n'est pas seulement l'ignorance des jeunes journalistes, mais leur mépris des faits, ils se pensent au service du Bien. »

Je ne me sentais pas très différente de mes confrères qu'il dénonçait. Mon niveau de culture n'était pas brillant, et ce n'était pas l'Ecole qui l'avait relevé.
Commenter  J’apprécie          310
Il y a beaucoup de femmes au rond-point du soir. Elles commentent l’actualité du jour et les petites phrases des politiciens, elles rient, jettent des palettes dans le feu et chantent La Marseillaise. Domitilla, une étudiante italienne installée à Bar, leur apprend les paroles de Bella Ciao. Des habitués les rejoignent tous les soirs. Pour discuter. Domitilla explique : « Notre petit rond-point, c'est un peu comme la Sorbonne en 68...» Beaucoup d'interrogations dans ces discussions. Quel avenir pour nos enfants ? Comment vont-ils vivre ? Comment vaincre le chômage ? Faire revenir notre industrie ? Beaucoup d'angoisses aussi, pas toujours formulées très clairement. La vie chère, l’impression d'étouffer, de ne plus reconnaître son pays, l’Europe qui décide tout à notre place et impose ses normes à nos fromages et à notre sexualité.
Commenter  J’apprécie          260
Un jour, Lech a garé son camion sur une aire de repos et sa vie s'est arrêtée. Je m'étais demandé si ce crime n'avait pas quelque chose à voir avec les arnaques concernant le made in France. Sa cargaison de textile fabriquée à Jaworzno était étiquetée « fabriquée en France » dès son arrivée à Troyes. Mais j'ai abandonné cette piste.

Les appellations trompeuses se multiplient, dans le vêtement, l'alimentaire (miel, huile d'olive) et dans des secteurs encore plus vitaux comme celui des médicaments, massivement fabriqués en Chine et souvent reconditionnés de façon frauduleuse quand ils sont déchargés des conteneurs dans les ports européens. Tout le monde ferme les yeux sur ces escroqueries à grande échelle qui accompagnent la désindustrialisation de notre pays. Kasperet n'était qu’un chauffeur, un pion parmi des milliers d'autres dans des trafics qui nous dépassent.
Commenter  J’apprécie          230

Videos de Daniel Rondeau (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Rondeau
Daniel Rondeau vous présente son ouvrage "Arrière-pays" aux éditions Grasset. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2254081/daniel-rondeau-arriere-pays
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (51) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2868 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}